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Chapitre 42

L'odeur de Severus faisait une bulle autour de nos pas syncronisés. Seulement concentrée sur son arôme délicat, je tentai par tous les moyens d'ignorer le regard de Sirius.

Nos pas concordaient parfaitement. Severus menait la danse doucement, rythmée à souhait. Je gardai ma main serrée sur son dos, mon nez appuyé sur son épaule. La musique englobait le tout délicatement, nous envoyant flotter sur un nuage.

Je savais son regard fixé sur Lily. Je pouvais sentir, contre ma poitrine, son cœur battant à mille à l'heure. Sa douleur apparente traversait ses côtes pour venir se loger au ceux des miennes.

Soudain, je sentis qu'on m'arrachait aux bras de Severus ; je rouvris brutalement les yeux pour apercevoir Sirius, qui avait tenté, sans grand succès, d'échanger de partenaire.
Severus lui lança un regard chargé de haine profonde ; mes yeux se contentèrent d'envoyer des éclairs. Ainsi, il était déterminé à m'avoir dans ses bras.

Nous resserâmes notre étreinte et nous éloignâmes, sur le rythme de la musique. Une hausse des notes se fit et, sans prévenir, Severus m'attrapa par la taille pour me soulever ; les yeux écarquillés, je vis les autres autour faire de même.

Mais alors qu'il me redescendait, une main m'attrapa le poignet et en une pirouette, j'avais changé de partenaire. Mon cœur s'affola tandis que mes yeux remontaient vers ceux de Sirius. Il serra sa main sur ma taille, comme prête à descendre plus bas encore. Il pouvait faire le malin s'il le souhaitait : seulement je pouvais également sentir son cœur cogner, ses dents serrées trahir son envie de m'embrasser.

Tout avait changé si vite. L'odeur, si différente, me procurait un plaisir plus grand encore. Le simple fait que nos bassins se déhanchent sur le même rythme, collés, me donnait l'affreuse envie de l'attraper férocement pour plaquer mes lèvres contre les siennes.

-Sirius ?! héla une voix, abasourdie et amusée, me coupant à court dans mes pensées.

Je levai les yeux vers la voix et vis James, qui nous regardait de ses grands yeux étonnés.

-T'es un rapide, Black ! rit-il ensuite, reprenant son air habituel.

L'intéressé me serra plus étroitement :

-Et t'a encore rien vu !

Mais s'en était trop. Je n'étais pas un objet, il n'avait aucun droit sur moi. Je ne le laisserai pas ainsi dicter nos mouvements... et obtenir ce qu'il voulait.

Je me détachai brusquement, et il écarquilla les yeux de surprise. James et Lily rirent, et j'aperçus Remus esquisser un sourire amusé, moqueur.

Les lèvres pincées, je laissai mes mains caresser son torse, lentement, avec passion. Tandis que je lui tournai le dos pour plaquer ma taille à la sienne, j'attrapai sa main pour la faire coulisser le long de ma hanche.

-Tu es dingue de moi, avoue, murmurai-je suavement.

Il m'attrapa le poignet et, d'un même geste, nous fîmes balancer nos hanches sur le rythme plus rapide de la musique.

-Tu ne supportais pas de me voir avec Severus, ajoutai-je, mesquine, d'une voix à peine audible.

Je fis à nouveau volte face et, sur le même mouvement que les autres danseurs, il m'attrapa par la taille pour me soulever. Cependant j'appliquai mes mains sur sa nuque et me laissai lentement glisser sur lui, appuyant ma poitrine le long de son visage.

Mais il ne lâcha pas un frisson. Ses yeux restèrent plongés dans les miens, comme débordant d'amour, et je vis quelques têtes se tourner dans notre direction.

Sirius garda une main sous mon genou, de sorte à que j'accole mes reins contre les siens, ma cheville appuyant sur sa jambe comme pour le forcer à garder le contact.

Et, en une fraction de seconde, le rythme rapide de la musique reprenait. Nous brisâmes la danse traditionnelle que nous nous devions de faire, et autour, les danseurs se stoppèrent pour regarder.

Seule une bulle, chaude et emplie de passion nous séparait de la réalité. Je me laissai aller vers l'arrière, ma taille posée collée contre la sienne, pour exécuter une remontée gracieuse.

Nous étions si fusionnels qu'il était presque impossible de nous détacher l'un de l'autre. Nos pas concordaient parfaitement et s'enchaînaient à merveille, devant les airs ahuris des autres élèves. Non, on ne trouvait pas meilleurs danseurs que nous. On ne trouvait pas meilleur duo que le nôtre.

La musique ralentit, et je me mis à nouveau dos à lui, plaquant sa main sur le bas de mon ventre pour nous laisser nous déhancher sur le rythme.

Et soudain, ne pouvant plus tenir, il me fit pivoter et plaqua ses lèvres sur les miennes.

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