Chapitre 29
Le froid me mordit la peau, et ses crocs se faisaient si aiguisés qu'ils se plantèrent dans ma peau comme des milliers de petites aiguilles tranchantes. Elles me griffèrent la chair, envahirent mes poumons et me comprimèrent la poitrine.
Ce n'était même pas de l'eau.
C'était un océan de douleur, de hurlements silencieux qui faisaient écho aux abysses du lac.
Là haut, loin de moi, émanait une étrange lumière. Parfois bafouée d'ombres dansantes, je savais que c'était par là que j'étais tombée dans ce gouffre sans fin. Mais c'était aussi la ma seule porte de sortie.
Or, l'obscurité débarqua et referma ses puissantes mâchoires autour de moi. J'eus beau lutter de toutes mes forces pour garder les yeux ouverts, levés vers cette lumière porteuse d'espoir, ce fut en vain.
Après tout, pour qui remonterai-je ? Ne valait-il pas mieux finir ainsi, emportée avec le lac comme où mon esprit semblait toujours vouloir aller ?
Mes muscles anesthésiés étaient comme absents. Je ne pouvais plus les ressentir ni actionner la moindre articulation. Mon corps tout entier flottait sur du vide, sur un gouffre absent, un nuage glacial qui m'entraînerait plus loin encore dans le noir.
La peur n'existait plus. Les douleurs étaient là haut, sur une dépouille de moi qui s'en allait déjà vers un monde où l'on voudrait bien d'elle. Encore faudrait-il qu'il en existe un.
Une petite bulle s'échappa alors de mon cadavre prochain. Je la regardai s'échapper de mon corps, flotter dans ce silence glacial. Et puis sans prévenir, elle éclata.
Le noir m'engloba alors, et les griffes de la mort m'arrachèrent mes sens pour me plonger dans une obscurité sans issue.
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