Détalant à travers les carrefours des couloirs, ne prêtant aucune attention aux élèves que je bousculai violemment, je me refusai à m'arrêter.

Pourquoi Flitwick s'acharnait-il contre moi ?! J'avais tout fait pour qu'il se comporte avec moi comme avec n'importe quelle élève. Quels résultats concluant, vraiment !

***

Le reste de la journée s'écoula lentement. Les cours se faisaient de plus en plus ennuyeux, sans que je ne puisse les sécher comme je le faisais autrefois, à Arès.

Au dernier cours de la journée cependant, lorsque je quittai la salle de métamorphose avec la sensation horrible de n'avoir rien appris de nouveau, j'eus la surprise de trouver Dumbledore sur le pas de la porte, amusé devant les regards étonnés des élèves qui passaient là.

-Alors Miss Goeth, cette première journée ?

-Pourquoi êtes vous venu ? répliquai-je, comme de mauvaise humeur.

Il haussa un sourcil, amusé de ma franchise soudaine. Il décida alors d'aller droit au but :

-Je suis venu pour me renseigner sur votre aptitude à... ne pas utiliser de baguette magique ?

Je lâchai un grognement exaspéré ; alors lui aussi allait s'y mettre ?! Chacun des professeurs n'avait cessé de me poser la même question, incessamment. Tandis que nous marchions, je me stoppai net :

-Pourquoi tous les professeurs n'arrêtent pas de me poser cette question ?!

-Ils sont curieux, tout comme moi, m'expliqua calmement le directeur.

-Je m'en fous ! m'emportai-je, incapable de contenir ma rage une fois de plus. Je ne veux pas de votre curiosité ! Je voudrais juste qu'on me foute la paix !

Dumbledore me toisa d'un air bienveillant, presque compatissant.

-Bien, souffla-t-il, l'œil brillant. Viens me retrouver dans mon bureau quand tu seras prête à tenter de comprendre qui tu es vraiment.

Sur ces mots, il tourna les talons et disparu dans le carrefour d'un couloir, me laissant en plan au milieu d'une allée vide. Pourquoi m'avait-il soudainement tutoyée ? Je secouai la tête ; ceci n'était pas important.

Pourquoi Dumbledore voulait-il absolument m'aider ? Pourquoi se montrait-il si gentil, si empathique à mon égard ?

Je lâchai un soupire et repris ma route en direction des cachots, l'esprit embrumé par cette journée des plus épuisante.

Je m'apprêtai à dévaler les marches quand une voix me héla :

-Zelda !

Je fis volte-face, les muscles bandés, prête à me défendre. Je vis là s'avancer l'amie de Sirius, la petite rouquine qui s'en faisait tant pour lui.

-Qu'est-ce que tu me veux ?! sifflai-je entre mes dents.

Elle se stoppa, les mains levées :

-Je voulais juste dire que je ne te voulais aucun mal. Sirius peut être un imbécile parfois, mais il reste gentil, au fond.

Voyant que je ne répondais pas, elle fit quelques pas en arrière tout en haussant les épaules :

-Je m'appelle Lily. Personne ne sait que je suis venue te parler. Seulement je voulais que tu saches que je ne te trouve pas anormale, ou même bizarre.

Elle me salua d'un signe de main avant de se détourner au croisement d'un couloir sombre. Perplexe, je ne savais plus que penser. Se jouait-elle de moi ?

De plus en plus perdue, je descendis me réfugier dans l'obscurité des cachots.