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Chapitre 1

ANNA

Vendredi 27 avril 2018

Peut-être que je me suis trompée d'endroit ? Pourtant, le panneau indiquait bien cette route.

Ma vieille Honda noire suit le chemin de terre qui traverse un boisé aux arbres bourgeonnants. Je ne peux pas croire qu'un institut médical se trouve au beau milieu d'une forêt !

L'ISSOB.

Un Institut Spécialisé en Sciences Organiques et Biologiques. En d'autres termes, c'est une clinique qui gère un peu n'importe quoi. N'y connaissant rien dans ce domaine, j'ai consulté leur site Internet, et j'y ai appris que l'institut détient la chaîne de produits pharmaceutiques Helpills. Leur page est centrée sur ces médicaments ; je n'ai rien trouvé au sujet de leur maison mère, l'endroit où je suis conviée.

Pourquoi ? Je l'ignore.

Et je m'en fiche.

Ma santé m'inquiète, certes, mais ce n'est pas mon souci principal ces derniers temps. Mon cœur brisé me fait bien plus souffrir que quelques migraines aléatoires. Même cet institut douteux n'arrive pas à écarter Geneviève et Arthur de mon esprit. Par contre, la vue incroyable sur laquelle débouche le sentier les force à rester en arrière-plan, le temps d'admirer l'immense bâtiment en pierre qui s'élève devant moi.

Un magnifique château digne d'un conte de fées. Ma vieille voiture rouillée ne cadre pas du tout avec le sublime pavé qui recouvre l'aire de stationnement, et encore moins avec la prestigieuse fontaine qui décore le centre du vaste espace.

Une fois garée, j'hésite à sortir. Je soupire en appuyant mon menton sur le volant, les yeux rivés sur le muret de pierre recouvert de branches de lierre. Mais qu'est-ce que je fais ici ? Je n'ai que de simples migraines, bon sang, il n'y a pas de quoi en faire un drame... Ce fichu médecin semblait dire que cet endroit était la seule ressource pour ce genre d'anomalie. Génial, n'est-ce pas ? Et moi qui croyais recevoir une prescription pour une petite boîte de pilules et ensuite, au revoir. Au lieu de ça, je dois me présenter dans un... château – à deux heures de route de chez moi – pour être auscultée par des experts.

Je regarde le reflet de mes yeux verts dans le rétroviseur, songeant à tourner la clé et foutre le camp. Mais je n'ai pas le choix d'y aller.

Si je me défile, ma mère m'en voudra à mort ! J'entends déjà sa voix dans ma tête me dire que je vais mourir jeune si je ne suis pas les consignes du médecin. Qui a bien pu lui mettre une telle idée dans la tête ?

Je rassemble mon courage en prenant trois bonnes inspirations que je relâche lentement, puis j'ouvre la portière, motivée par mon intention de rester en vie. Vingt-trois ans, c'est vrai que c'est beaucoup trop jeune pour mourir !

Dès le premier pas à l'intérieur, je me sens minuscule, intimidée. Le bâtiment en soi est imposant et je me fige un moment en observant le haut plafond. Très haut plafond.

Tout est blanc.

Tout.

Les longs murs, les larges piliers, les voiles interminables qui encadrent les hautes fenêtres. Seul le large escalier, qui monte en courbant vers l'étage, se distingue par la moquette grise qui se poursuit au-delà de ce qu'il m'est permis de voir d'où je suis. Dans ce vaste espace qui sert de hall, je suis persuadée que ma respiration fait écho jusqu'aux oreilles du seul être humain dans les parages : la jeune femme à la chevelure flamboyante qui se trouve derrière le comptoir de l'accueil.

— Bonjour, me dit-elle aussitôt que nos regards se croisent.

Invitée par son sourire aussi chaleureux que ses cheveux, je presse le pas dans sa direction.

— Bienvenue à l'ISSOB, ajoute-t-elle une fois que je m'arrête devant elle. Que puis-je faire pour vous ?

Eh bien au moins, je suis au bon endroit.

— Bonjour, je suis Anna Becker et j'ai un rendez-vous à 9 h 30.

La rouquine consulte son ordinateur pour vérifier mes dires.

— Madame Parker sera là dans quelques minutes.

Elle m'invite à patienter dans l'aire d'attente située de l'autre côté de l'escalier, face à une baie vitrée qui dévoile la forêt en éveil. Une forêt dense, variée en espèces de feuillus bourgeonnants et de conifères verdoyants. La vue est superbe, mais... je trouve ça plutôt curieux. Tout comme être assise sur un fauteuil en cuir à quatre mille dollars dans le hall d'un château... Ça aussi, c'est curieux.

L'écho des talons aiguilles m'arrache à mes pensées. Une femme, grande et svelte, marche dans ma direction d'un pas déterminé. Ses courts cheveux de couleur argent adoucissent la sévérité naturelle de ses traits, mais, malgré son sourire accueillant, le trac me gagne.

— Bonjour mademoiselle Becker, dit-elle en me tendant la main. Sindel Parker, fondatrice de l'ISSOB. Je suis ravie de vous rencontrer.

Sa poigne écrase mes jointures avec une fermeté saisissante.

— M-moi de même, je réponds, intimidée par son imposante assurance.

— Suivez-moi, je vous prie, poursuit-elle en ouvrant un bras vers l'escalier. Mon bureau est à l'étage. Nous y serons plus à l'aise pour discuter.

Sans relâcher son sourire poli, elle enjambe la première marche. Je ne tarde pas : quelques pas hâtifs, et me voici en train de grimper le majestueux escalier d'un vrai château. C'est à la fois étrange et excitant.

Mon souffle se coupe une fois en haut. Pas parce que mon cardio est médiocre, non, mais parce que d'ici, l'immense mur de verre dévoile un sublime paysage. Les rayons du soleil percent les nuages qui couvraient le ciel il y a tout juste quelques minutes. Leurs faisceaux traversent les arbres bourgeonnants, scintillant sur les gouttelettes qui recouvrent la jeune végétation.

— Wow...

Je suis bouche bée.

— Féérique, n'est-ce pas ? me dit madame Parker en m'adressant un sourire en coin.

Son regard s'évade le temps d'une longue respiration, puis elle rapporte ses yeux gris vers moi.

— Pour vous parler un peu de l'institut, reprend-elle d'un ton formel, il a été fondé il y a plus de vingt ans. À l'époque, avec mon associée, la Dre Tanner, nous rêvions de sauver le monde en développant des remèdes contre les maladies rares et inconnues.

— C'est elle que je vais rencontrer ?

— Non. Malheureusement, elle est décédée, répond-elle en baissant les yeux.

— Oh, euh, je suis navrée...

Un sourire mélancolique traverse son visage.

— Ne vous en faites pas, dit-elle d'un ton sympathique. La Dre Tanner était une femme formidable et talentueuse. Sa perte a laissé un immense vide, mais cela fait déjà plusieurs années. Et pour honorer sa mémoire, j'ai poursuivi son rêve.

Elle me dévisage un instant. Ses yeux gris me scrutent, comme s'ils analysaient chaque trait de mon anatomie. Je cligne des yeux, pressée de rompre ce contact visuel incommodant. Puis, elle m'adresse un sourire poli pour détendre mon malaise avant de se racler la gorge, et reprendre le pas en empruntant le couloir de droite.

— Beaucoup de gens trouvent étrange que nous ayons fondé notre institut dans un château, reprend-elle comme si nous ne nous étions jamais arrêtées. Le fait est que j'ai hérité de cette superbe propriété. Un lieu parfait pour se rapprocher de la nature et s'éloigner du stress. Évidemment, nous avons amélioré bien des choses au fil du temps et, maintenant, l'institut développe des milliers de produits et de traitements qui sauvent des vies !

Je vois bien qu'elle essaie de m'impressionner, mais ses belles paroles ne m'emballent pas. Contrairement à ma mère, je n'ai jamais été très « médoc ». Il faut dire que je tombe rarement malade et, quand je le suis, ça ne dure jamais bien longtemps.

Au bout du couloir, près d'une grande porte en bois, une dame à chignon est absorbée par l'écran de son ordinateur. Sans doute la secrétaire. Elle ne lève pas les yeux vers nous, pas de sourire, lorsque nous passons devant son bureau.

— Linda ! dit fermement madame Parker, sans la regarder. Apportez de l'eau, je vous prie.

Waouh, quelle froideur ! Après cet ordre plutôt direct, la fondatrice ouvre la lourde porte et je me retrouve aussitôt éblouie par la lumière du soleil qui inonde la pièce.

Ma vision s'adapte à cette forte luminosité et la silhouette d'un arbre se dessine de l'autre côté d'une immense baie vitrée. Un majestueux saule pleureur est enraciné au centre d'une pelouse verte et uniforme qui recouvre le sol sur une vaste parcelle de terrain. Des bancs et des tables à pique-nique sont dispersés un peu partout. Des balançoires, des aménagements de fleurs, une grande fontaine et même un étang rendent ce parc chaleureux et, surtout, impressionnant.

On dirait une version réduite de Central Park ceinturée d'arbres, avec un large chemin en pavé qui le contourne pour permettre l'accès aux différents bâtiments voisins, tous aussi énormes les uns que les autres. C'est tout simplement magnifique...

— Ceci est notre centre d'hébergement destiné aux patients qui ont besoin de traitements particuliers, dit-elle fièrement. Passons à mon bureau, voulez-vous ?

Elle se dirige vers le centre de la pièce où règne un immense pupitre en bois massif, puis elle prend place sur l'imposante chaise en cuir qui lui sert de trône. Elle se sert ensuite d'une télécommande pour tamiser l'éclairage du soleil à l'aide d'un rideau mécanique. Mon souffle se perd à travers l'ampleur de la pièce qui se dévoile devant moi. De l'autre côté d'un escalier en colimaçon, je découvre un vaste salon, avec de longs canapés et une immense bibliothèque entourant un large foyer sans feu.

Tandis que je m'assois sur le siège que me présente madame Parker, je lui adresse un sourire sans vraiment comprendre pourquoi.

— Rassurez-vous, mademoiselle Becker. Vous êtes venue pour trouver une solution à un problème et nous pouvons certainement vous aider.

— Oui, enfin, je ne comprends pas vraiment ce que je fais ici. Mon médecin ne m'a pas dit grand-chose concernant cette... anomalie ?

— C'est pour cette raison qu'il vous a dirigée vers nous, dit-elle en rassemblant ses mains devant elle. Notre laboratoire se spécialise dans l'étude des maladies rares et inexplicables. Les cabinets publics ne disposent pas de l'équipement spécialisé nécessaire pour identifier certaines anomalies. Pour être en mesure de déterminer précisément ce que vous avez et, par le fait même, voir si nos soins peuvent vous aider, nous devons vous faire passer une série de tests approfondis.

La porte grince et Linda s'avance pour déposer un pichet d'eau et deux verres sur le bureau, puis elle repart dans une discrétion irréprochable.

— Nos recherches sont confidentielles, poursuit madame Parker en ignorant le passage de la dame, c'est pourquoi nous devons limiter les informations que nous divulguons. Par conséquent, je dois vous faire signer un accord de confidentialité avant de pouvoir vous en dire davantage.

Je fronce les sourcils.

— Pourquoi ?

— C'est la procédure pour toute personne qui franchit la porte de cet établissement. Nos recherches doivent être protégées. Nos travaux sont d'ordre biologique. Nous manipulons sans cesse des virus, des cellules-souches, des remèdes. Si la sécurité de l'ISSOB devait être compromise parce que vous avez divulgué une information qui vous semblait banale à une personne malintentionnée, qui sait ce qui pourrait arriver.

Je déglutis. Rien que la pensée de causer une pandémie à la « Walking Dead » me crispe les tripes.

— Rassurez-vous, s'empresse-t-elle en constatant mon malaise. Nos systèmes de surveillance sont à la fine pointe de la technologie, nous avons des médecins qualifiés disponibles en tout temps et nos gardiens surveillent les lieux vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Vous êtes en sécurité ici parce que nous prenons toutes les précautions nécessaires et cela inclut ces simples formalités.

— Oui, je comprends.

— Il suffit de signer ce document, ajoute-t-elle en poussant une feuille de papier vers moi avec un stylo prêt à être utilisé.

Je jette un coup d'œil vers la fondatrice : elle remplit les verres d'eau dans un calme absolu. Après tout, il ne s'agit que d'une simple formalité. Je devrai seulement me souvenir de ne pas en parler à qui que ce soit. Et surtout pas à ma mère !

Après une brève hésitation, je signe au bas de la page. Madame Parker reprend le document pour le glisser d'un geste vif, mais naturel, dans une chemise portant mon nom et les chiffres 4-1-6.

— Maintenant, allons droit au but, dit-elle. Nos experts ont étudié le rapport de votre dépistage et vos analyses sanguines démontrent la présence de cellules anormales qui nous sont familières. Nous croyons que vous ayez contracté une maladie rare que l'on nomme le Virus de Tanner.

Je me renfrogne.

— Un virus ? Mais c'est absurde, pouffé-je, incrédule. Je me sens très bien !

Son expression neutre m'oblige à rester calme sans pour autant détendre le hamster qui ronge mes tripes.

— C'est une maladie sournoise qui peut s'avérer dangereuse et même mortelle si elle n'est pas traitée dès sa détection.

Je déglutis. Même que je blêmis. Bon sang...

Tandis que la fondatrice s'adosse paisiblement à sa chaise à la recherche de ses prochains mots, mes doigts s'ancrent dans mes cuisses afin de contenir la panique qui grandit en moi.

— Le virus est malin. Il réagit différemment d'une personne à une autre, ce qui rend ses effets imprévisibles.

— Imprévisibles ? répété-je d'une voix tremblante.

— Tous les systèmes immunitaires sont différents. Par conséquent, le virus ne réagit pas de la même façon d'un individu à un autre. La seule chose que l'on peut prévoir, c'est que, lorsqu'il s'attaque à un être humain, il le détruit. C'est sa nature. Ses symptômes sont variés et, si nous n'agissons pas rapidement, il peut aller jusqu'à détruire son porteur au bout de quelques mois ou le faire souffrir pendant des années.

Je n'arrive plus à parler. Ma gorge est sèche, nouée. Je bondis sur l'eau et en bois une grande gorgée. Mais qu'est-ce qu'elle raconte ? Elle cherche à me faire peur ou quoi ? Mais non, elle est là pour t'aider, me gronde ma raison. C'est impossible, voyons !

— Je me sens trop bien pour y croire ! Je veux dire... il y a sans doute eu une erreur dans les résultats. Je ne peux pas avoir attrapé un virus sans en ressentir le moindre symptôme quand même ! ... non ?

— Je suis obligée de vous contredire, mademoiselle Becker, dit-elle avant de pincer les lèvres. Selon le rapport de votre médecin, vous avez déclaré souffrir d'intenses migraines. C'est un symptôme qu'il ne faut pas négliger.

Son chaleureux sourire et son calme d'acier m'empêchent de perdre mon sang-froid.

— Le virus de Tanner porte son nom, car il a été découvert par la Dre Tanner, poursuit-elle. Depuis la création de l'ISSOB, nous travaillons activement sur le développement d'un remède pour l'éradiquer. Trop peu de cas se manifestent, ce qui fait que nous n'avons pas encore déterminé avec certitude son origine. Heureusement, son niveau de contagion est très faible, car le virus ne survit pas à tous les systèmes immunitaires. Nous pouvons donc facilement l'empêcher de se répandre. Et puis les sérums que nous avons développés jusqu'à présent freinent considérablement ses effets. Mais, malgré leur efficacité, ils viennent avec quelques effets secondaires, comme la majorité des traitements.

Je hausse un sourcil.

— Et... ça marche ?

— Eh bien, tous nos patients se portent à merveille.

Elle s'avance sur son siège, appuie ses coudes sur son bureau, le visage sérieux.

— Mademoiselle Becker, reprend-elle d'un ton sombre, il faut que vous compreniez l'importance d'être prise en charge par l'ISSOB au cas où l'on confirmerait la maladie.

Je cligne des yeux.

— Prise en charge ? Que voulez-vous dire ?

— L'institut héberge tous les patients atteints du virus de Tanner. Cela permet d'éviter les risques de contagion, bien qu'ils soient minimes, et rend les traitements moins pénibles. Puisqu'ils sont requis à une fréquence régulière, souvent quotidienne, les patients n'ont pas à se déplacer bien loin. Et, si une intervention d'urgence doit être effectuée, la proximité joue en notre faveur. Donc, dès l'instant où le virus est détecté, nous suivons la procédure : le patient est aussitôt admis dans l'une de nos chambres privées et il bénéficie de toute une gamme de services complémentaires. Nous nous engageons à offrir les meilleures conditions possibles puisque cela implique de vivre ici le temps du traitement.

Un nœud se forme dans mon ventre.

— Vivre ici ? Mais pour combien de temps ?

— Malheureusement, c'est une question à laquelle je n'ai pas de réponse, dit-elle d'un air désolé.

— Quoi ?

Ma voix tremblante s'éteint en un souffle.

— L'ISSOB dispose d'un Centre d'Activités qui propose tout ce qu'il faut pour occuper vos temps libres, reprend-elle d'un ton assuré qui me rappelle celui des vendeurs. C'est l'endroit le plus convoité par les patients. En plus du Magasin Général, où vous pouvez vous procurer des vêtements et des effets personnels, le bâtiment contient une centaine de locaux équipés pour offrir une multitude d'activités. Tout un étage est consacré à la remise en forme et aux sports. Il offre aussi une immense bibliothèque, une piscine intérieure et extérieure, des ateliers d'arts plastiques, de musique et même de photographie. Chaque semaine, les patients s'inscrivent aux activités qui les intéressent et ainsi, ils planifient leur horaire hebdomadaire. Ils n'ont pas le temps de s'ennuyer, termine-t-elle en esquissant un large sourire empreint de fierté.

Je ne suis pas impressionnée.

— Vous en parlez comme si c'était des vacances.

— C'est exactement ce que je souhaite, se réjouit-elle. En dépit de leur maladie, les patients méritent une qualité de vie décente. Je ne veux pas qu'ils se sentent confinés entre ces murs ; je veux qu'ils se sentent vivants et libres. C'est pour cela que nous les hébergeons dans le confort d'un hôtel cinq étoiles et qu'ils ont accès à une panoplie d'activités.

Je me racle la gorge dans l'espoir de me calmer et garder mon bon sens. Je dois analyser la situation. N'ayant pas encore fait les tests, je n'ai aucune raison de paniquer, n'est-ce pas ? Et puis de toute façon...

— Je n'aurai jamais les moyens de m'offrir ce luxe.

— Vous n'avez absolument aucun souci à vous faire au niveau financier. Le programme est entièrement couvert. Vous n'avez rien à débourser.

— Vraiment ? répété-je, incrédule.

— Mademoiselle Becker, reprend-elle calmement, si vous avez contracté ce virus, comme le soupçonne votre médecin, notre traitement est une solution que nous pouvons vous offrir. La décision finale n'en revient qu'à vous.

Elle observe le silence un instant, l'air d'analyser la moindre de mes réactions – et sans doute dans l'attente d'une réponse –, mais le choc me laisse muette et indécise. Si je suis atteinte, comme elle semble déjà le croire, serais-je prête à tout abandonner pour sauver ma misérable vie ? Et si je refuse le traitement, que se passera-t-il ?

— C'est tout à fait normal d'hésiter, dit-elle en se levant. Laissez-moi vous conduire au bureau de la Dre Kellaway – c'est elle qui vous examinera et procédera aux analyses. Cela vous permettra de visiter les lieux et, peut-être même que cela vous éclairera dans votre choix.

Je vois bien ce qu'elle essaie de faire. Elle essaie de me vendre sa salade, de me convaincre que sa création est un endroit formidable où il fait bon vivre et où tout le monde est heureux et en sécurité, et bla, bla, bla. Mais on parle d'un institut médical, merde ! Normal, je sois sceptique, non ?

Cela dit, le mini Central Park me laisse une chaleureuse impression et je dois admettre que la beauté de cet endroit attise ma curiosité. Mais je refuse de penser plus loin tant que je n'aurai pas les résultats.

La tête dans les nuages gris de mes tourments, je suis madame Parker jusqu'au hall où le panorama féérique de la forêt ensoleillée s'ajoute à la liste des « pour ». Peut-être que la beauté de cet endroit suffira à me convaincre.

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