ANN
Le ciel était trop sombre. Il y avait trop d'alcool, trop de musique, trop de monde. Tout était tellement trop pour que quelqu'un remarque qu'Ann n'était pas assez là. Elle n'aimait pas les nuits bruyantes. Quand les rues criaient et que les verres s'entrechoquaient.
Elle s'occupait des boissons, elle était sûrement du mauvais côté du bar après tout. Elle était négligée. Mais elle espérait être négligeable. Un homme se pointa, la trentaine tout au plus. Il avait une moustache et une étrange barbe sale. Il puait, et pas que l'alcool. Il regardait avec insistance Ann. Il la fixait comme si il était obsédé par ses formes.
De loin, sur une table, en sirotant un cocktail, HEATHER observait la scène. Écoeurée, certes. Mais d'avantage spectatrice. Cet homme pourrait être trop violent et elle était trop fragile. Elle ne voulait pas de problème.
Le service d'Ann se prolongea jusqu'à une heure tardive, si bien qu'elle ne quitta le bar qu'aux alentours de deux heure, les cheveux en bataille mais pas un gramme d'alcool dans le sang.
STEVEN était heureux. Il avait reçu une belle somme. Bien plus que ce qu'il souhaitait. Il comptait son argent à l'abri des regards, près des poubelles et de la sortie de secours, apaisé par le toucher agréable des billets. Il se sentait riche. Et Dieu sait à qu'elle point cette sensation lui était agréable.
Ann passa devant lui, l'air paniquée. STEVEN lui jeta rapidement un coup d'œil, avant de retourner à la contemplation de ses billets. Un homme nauséabond, repoussant, la suivait. Mais, STEVEN était trop heureux pour se poser des questions sur le malheur des autres.
Ann continua son chemin, serrant son sac contre sa poitrine. Elle était trop fatiguée pour courir. Elle ne pouvait pas.
JEFFERSON fumait sa septième clope de la soirée quand Ann arriva devant lui. Il était trop fatigué, trop sonné, trop dans son monde de fumée pour se rendre compte qu'elle paraissait complètement terrifiée.
L'homme puant la suivait toujours. JEFFERSON les observa quelques instants, mais lorsqu'Ann s'avança vers lui, le vieillard reparti dans l'autre sens, évitant tout contact avec qui que ce soit, sans plus s'intéresser à elle et à cet homme terrifiant.
Ann continua son chemin. L'homme se rapprocha, lui saisit le bras. Et on entendit le cri trop fort d'Ann Hill résonner dans les ruelles.
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