
Déchus (partie 5)
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Marina ouvrit les yeux, réveillée par les bruits du métal s'entrechoquant et des voix humaines. Elle mit bien quelques secondes avant de se rappeler où elle était. Après le petit déjeuner, très frugal, elle était repartie se recoucher, ne trouvant rien de mieux à faire alors que son père était parti et sa mère en train de discuter d'un éventuel travail avec les voisines de la rue. Mais elle avait vite compris que c'était peine perdue d'essayer de dormir dans un tel tintamarre.
Maintenant complètement réveillée, la petite se leva et passa la tête par l'entrebaillement de la porte. Sa mère semblait l'avoir totalement oubliée, et elle riait de bon coeur avec un jeune homme qui portait de vieilles planches de bois sous le bras et un marteau. Profitant du fait qu'elle ne la regardait absolument pas, Marina se faufila hors de l'habitation et gagna la rue principale.
Elle se mit alors à regarder de plus près ce que proposaient chaque vendeur. Elle s'arrêta devant un qui fabriquait de petites voitures toutes mignonnes et très colorées. Elles semblaient être faîtes avec... oui, c'est ça ! Les emballages rectangulaires en aluminium qui contenaient les portions de nourriture de tous les habitants de l'île. Voyant l'étonnement de la petite fille, le vendeur prit un petite voiture dans la main et lui tendit :
- Ça te fera seulement 2 coquillages, prix d'ami.
Marina le regarda dans répondre. Le vendeur insista, voulant qu'elle prenne la voiturette dans sa main. Elle fit alors signe qu'elle ne pouvait pas répondre, et surtout qu'elle n'avait pas d'argent ou de coquillages. Comprenant qu'il avait perdu son temps, le marchand la chassa d'un geste de la main :
- Allez ouste ! Si tu ne comptes pas acheter, dégage !
Marina s'eloigna, après avoir reposé délicatement la petite voiture sur l'etabli rustique. Alors qu'elle s'intéressait à une autre petite boutique, vendant cette fois là des petits bracelets en algues séchées, elle crut soudain aperçevoir un visage familier. Il disparut cependant rapidement, englouti derrière un groupe d'hommes qui passaient par là en bavardant.
Marina émit un bruit de gorge, cherchant à attirer l'attention de la jeune fille, mais sans succès. Vite, elle se mit à courir de toute la force de ses petites jambes, c'était Zahlia, elle en était sûre ! Elle ne savait pas comment et pourquoi elle était ici, mais elle savait qu'elle voulait revoir la jeune fille, avec qui elle s'était beaucoup amusée la dernière fois. La petite fille obliqua dans la ruelle, courant entre les ombres.
Elle s'arrêta à une intersection,et jeta de petits regards futifs de part et d'autres : droite ou gauche ? Elle hesita, avant d'opter pour la droite, espérant que la chance serait avec elle. Au bout de quelques minutes de course, elle se retourna, se rendant compte qu'elle n'avait aucune idée du lieu où elle se trouvait.
Schplooof ! La tête de Marina rencontra soudain un matériau souple, l'arretant nette dans sa poursuite. Elle leva la tête. Un homme gigantesque, musclé comme pas possible, torse nu et portant d'étranges tatouages, la fixait d'un regard de tueur. Il était chauve, et portait dans son dos une arme gigantesque, une sorte d'épée, qui faisait la taille de Marina voir plus.
La petite fille recula en hurlant, et tomba à genoux. L'homme continuait à la regarder, toujours aussi effrayant. C'en était trop pour Marina, elle se mit à pleurer, hoquetant sans bruits, de grosses larmes coulant sur ses joues. Contre toute attente, le géant sembla momentanément désemparé, il eut l'air de réfléchir, avant de sortir un petit mouchoir de sa poche. Lorsque Marina le prit, elle remarque que le mouchoir en question était en tissu de soie, un objet de raffinement extrême sur l'île, dont jamais elle n'aurait pu profiter même en temps que Noble. Cela la fit sourire, de penser qu'un de ces luxueux mouchoirs s'était retrouvé dans les poches d'un sans-classe tout ce qu'il y a de plus pauvre et brute.
Content d'avoir réussi à faire sourire la petite, l'homme se mit à sa hauteur, agenouillé.
- Qu'est ce que tu fais là ? Tu t'es perdue ? Tu as besoin d'aide ?
Marina fit un geste désespéré : elle ne pouvait pas parler ! Le géant sembla comprendre. Délicatement, il prit la petite fille dans ses bras.
- Je vais t'ammener voir le QG. Il y aura bien quelqu'un qui voudra bien te rammener.
Et c'est ainsi qu'ils partirent, tableau étrange d'une petite fille fragile dans les bras d'un homme fort.
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