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Chapitre 26


Sander

Domaine, Comté du King, 2018

Escorté par les notes de musique que j'ai sélectionnées, je me dirige vers la table où Gillian s'est installée pour discuter avec Darcy. Elle ne semble pas encore avoir remarqué le changement d'ambiance imposé par cette chanson, ni ma silhouette qui se rapproche de plus en plus d'elle. Assise les jambes croisées et le buste tourné vers sa voisine, la sorcière écoute et rit de temps en temps, l'air d'avoir oublié momentanément le monde autour d'elle.

Je contemple encore et encore l'expression amusée de ses traits, la cascade dorée de ses cheveux qui masque une partie de sa joue droite, l'éclat brillant dans ses yeux verts, le tombé de sa robe lavande qui dégage ses jambes fines et pâles... Elle resplendit ce soir, rien ne peut venir entraver la lumière ni la chaleur qui l'habitent. J'ai passé ces dernières heures à l'observer, aussi incapable de m'en détourner qu'un papillon de nuit devant un halo lumineux, et mes conclusions restent inchangées : Gillian paraît libérée. C'est comme si un immense poids lui avait été ôté de ses épaules, qu'elle se mettait à respirer de nouveau à pleins poumons. Un déclic a eu lieu, là-bas, au pied des escaliers, alors que je l'ai trouvée aux côtés d'Allan, les yeux remplis de larmes.

Gillian ne m'a pas expliqué ce qui s'est passé entre mon meilleur ami et elle avant mon arrivée, mais quoi qu'ils se soient dit, cela a eu un effet incroyable sur la sorcière. Quelque chose a changé en elle, sans qu'elle soit métamorphosée pour autant. Gillian est toujours Gillian, la femme sage et savante dont je suis tombé amoureux, mais avec une étincelle en plus qui a chassé la gravité morose dans son cœur.

Je brûle de découvrir ce qui est né en elle, ce soir. Je désire découvrir le fin mot de l'histoire et m'assurer ainsi que je ne rêve pas son comportement. Que je ne me suis pas imaginé ses gestes tendres en public, sa façon de me regarder vide de toute réserve, et encore moins le baiser pur et doux qu'elle a déposé sur mes lèvres.

Une fois arrêté devant sa table, je me racle la gorge pour attirer son attention et j'expire à fond lorsque ses iris s'ancrent aux miens.

— Accepterais-tu de m'accorder cette danse, Gillian ?

La surprise pare un instant son visage à l'entente de ma demande, puis il s'éclaire d'un tendre sourire lorsqu'elle capte le morceau dans les enceintes et le reconnaît.

— Qui suis-je pour décliner l'invitation d'un vrai gentleman ? répond-elle avec gaité. Ça me ferait très plaisir, Sander.

L'allégresse gonfle ma poitrine et ébauche un grand sourire sur ma bouche. Sa réplique n'est pas celle à laquelle je m'attendais, elle est beaucoup plus joyeuse et spontanée que ce qu'elle ose formuler à l'accoutumée. Cette soirée ne cessera donc jamais de m'accorder d'aussi belles faveurs et surprises ?

Je lui tends ma main pour l'aider à se relever, puis la guide jusqu'à la piste de danse désertée à cette heure avancée de la nuit. Nous ne sommes plus que cinq à tenir debout, et dans peu de temps nous ne ferons pas de vieux os, nous non plus. Notre fête s'achève, mais avant d'y mettre un point final, je souhaiterais serrer mon amante dans mes bras et nous enfermer dans notre bulle. Cela faisait bien une demi-heure qu'elle s'entretenait avec Darcy, je ne pouvais plus rester éloigné d'elle comme ça. Je ne pouvais plus attendre. Il faut que je sache, à présent...

Face à face, je coule mes mains sur sa taille et elle, les siennes sur mes épaules pour entamer notre slow. J'accroche ses prunelles avant notre premier glissement sur le sol, et à la manière dont elle me rend mon regard, je comprends qu'elle ne le déviera à aucun moment durant les prochaines minutes. La bulle est créée, notre intimité est assurée ; personne d'autre, à part elle ou moi, ne pourra venir les défaire, désormais.

Nous évoluons lentement, au rythme de la mélodie, et mes doigts s'attardent sur le bas de sa colonne, cette zone qu'elle aime tant que je cajole après que nous ayons fait l'amour. En réaction, ses paupières s'abaissent quelques secondes tandis qu'un soupir d'aise lui échappe. Je l'attire un peu plus contre moi, au point de coller son buste au mien, et m'imprègne de l'odeur qui la drape. Un arôme doux, des touches sucrées mélangées à d'autres proches de l'air marin et de la rosée... Gillian s'est façonnée un cocon de bien-être et de paix. Pour la première fois depuis que nous nous sommes rencontrés, je ne perçois pas de doute ni de crainte en elle. La sorcière s'en est détachée, et ce constat me plonge dans la perplexité et le soulagement à la fois. Je n'ai toujours désiré que son bonheur, et maintenant qu'elle semble le toucher du bout du doigt, je me sens... déconcerté.

Si c'est un rêve, surtout, ne m'en réveillez jamais.

— J'ai l'impression que tu as passé une agréable soirée, commenté-je pour briser notre silence contemplatif. Je ne t'ai jamais vue aussi radieuse, Gilly.

— À ce point-là ?

— Oui. Je ne lis pas les auras comme toi, mais ce qui émane de ta personne est... sans commune mesure. Je suis troublé.

La jeune femme sourit davantage et remonte ses mains sur ma nuque.

— Et moi, je suis heureuse. C'est l'une des meilleures soirées de ma vie, me confie-t-elle dans un souffle.

— Parce que tu es aussi certaine que moi de notre future victoire ? tenté-je, la tête penchée de côté pour la jauger différemment.

— Parce que j'ai remporté mon propre combat. Celui que je mène contre moi-même depuis si longtemps... Celui que j'ai mené contre toi, aussi.

Je fronce les sourcils, perdu par l'emploi de tels mots, mais je ne réplique pas. La nouvelle étincelle dans le regard de Gillian m'en dissuade : elle est trop brillante pour être entravée et rayonne au-delà de ses émeraudes. Elle me coupe le souffle et suspend toute parole, toute question au fond de ma gorge.

— Je n'ai plus peur, Sander. J'ai laissé cette émotion me dominer des siècles durant, mais cette fois c'est terminé. Je m'en suis libérée, elle ne me retiendra plus en cage.

La pression de ses doigts m'incite à rapprocher nos visages, jusqu'à ce que nos nez se frôlent presque. Mon corps se tend, soumis à une tension électrique déliée, ayant compris avant mon cerveau embrumé par la confusion.

Mon expression doit être inédite et assez saisissante, car ma cavalière semble s'attendrir et s'en ravir tout à la fois. Peut-être même réfrène-t-elle un éclat de rire derrière ses dents blanches bien alignées.

— Qu'est-ce que tu... cherches à me dire exactement ?

Mon incertitude transparaît dans mes mots et mon ton de voix, mais je suis déjà heureux d'avoir su émettre cette question. L'instant a la consistance du verre, pour moi : des dehors solides, inébranlables que ni rien ni personne ne pourra jamais pulvériser, mais dont, en réalité, l'invincibilité est surfaite, car il suffirait d'une parole de travers ou d'une mauvaise inspiration pour le faire voler en éclats.

Ce moment est unique, plein de promesses que je me refuse encore à regarder bien en face, car il peut tout aussi bien être aussi trompeur que le verre.

Le bourdonnement dans mon être s'intensifie, revêt l'amplitude d'une charge à haute tension et je m'étonne que ma peau ne se mette pas à fumer. Des fourmillements investissent également mes extrémités alors que Gillian continue à me sourire. Elle paraît si calme comparée à moi ! L'excitation et la chaleur qui l'étreignent sont beaucoup moins prononcées que ma crispation.

Elle rayonne tandis que je me calcine ; elle reste douce lorsque je deviens dur. Même les battements rapides de nos cœurs ne font pas résonner la même musique : la sienne se calque sur la mélodie caressante de la fin de notre slow, la mienne joue les accords fous d'un morceau de rock.

— J'ai franchi un cap, Sander, me répond-elle après une longue pause sens dessus dessous. Tu n'as plus besoin de m'attendre, à présent. Je t'ai rejoint. J'ai enfin trouvé le chemin.

Mes pieds s'immobilisent sur le sol. Mes poumons arrêtent de fonctionner. Mes prunelles s'arrondissent. Mon cœur suspend ses pulsations, avant de repartir au triple galop. Les mots de Gillian sont décortiqués durant plusieurs secondes interminables, leur sens est là sans être là, sans être parfaitement bien défini... Quelque chose m'échappe, d'une importance capitale, et soudain, la connexion s'établit. Soudain, ses paroles se font l'écho de celles échangées il y a quelques mois, dans mon lit alors que nous nous apprêtions à nous endormir. Des paroles qui s'accrochent à mon esprit depuis, qui sont devenues comme un bruit de fond, comme un refrain de chanson que l'on connaît tant par cœur qu'il finit par perdre sa signification première et profonde.

« Ne cours pas après moi. Reste là où tu es, Sander. Ne bouge pas... Je trouverai le chemin jusqu'à toi.

— Je t'attendrai, Gillian. »

J'ai fait ce qu'elle m'a dit. J'ai arrêté de courir. Je suis resté là où j'étais, même lorsque c'était insupportable, même lorsque mes doutes m'assaillaient de nouveau et désiraient me porter en avant. J'ai attendu, je l'ai attendue à la croisée des chemins, à cet immense carrefour où toutes les voies sont empruntables. Retour à la case départ, rebrousser chemin, raccourcis, détours, nouveau départ... tout est possible dans ce fameux carrefour ; il ne dépend que de soi d'opter pour la meilleure route, celle qui correspondra à nos véritables désirs.

Et Gillian a choisi le même chemin que moi, celui qui nous fera évoluer ensemble. Une large promenade, gorgée d'à-pics et de descentes vertigineux, certes, il ne peut en aller autrement avec deux caractères comme les nôtres, mais sur laquelle nous allons nous soutenir et tendre la main à l'autre.

— Tu es sérieuse ? soufflé-je au moment où l'inertie se retire de mes lèvres.

La sorcière hoche la tête plusieurs fois, le regard toujours pétillant.

— Non, mais je veux dire, vraiment sérieuse : tu es sûre à cent pour cent de ce que tu veux ? Tu... tu n'hésites plus ?

— Sander, si tu continues tu vas finir par gâcher ce moment, râle-t-elle, les yeux levés au ciel.

— Dis-le. Dis-le haut et fort si c'est vrai, l'imploré-je sans prêter attention à ses plaintes.

J'ai besoin de l'entendre. Un hochement de tête ne suffit pas et ne suffira jamais. Obnubilé, je ne lâche pas sa bouche des yeux tandis qu'elle pousse un bref soupir avant de ramener ses propres prunelles sur les miennes.

— Oui, je suis sûre, et non, je n'hésite plus, prononce-t-elle donc à ma demande. Satisfait ?

— Et tu es sûre que je ne suis pas en train de rêver ? Depuis le début de cette soirée, je ne peux m'ôter cette idée de la tête, alors...

— Oh, ce que tu peux m'énerver parfois ! éclate Gillian, en même temps que le fait son rire. Embrasse-moi maintenant, imbécile ! Avant que je change d'avis.

Sans que je ne comprenne bien pourquoi, sa façon de rire, sa tête rejetée en arrière, le scintillement de son visage sous la lumière... tout cela me frappe en même temps que la vérité. Tout cela s'ajoute à ses mots et les rend plus tangibles, plus fiables que jamais. Alors c'est comme si je m'allumais de l'intérieur autant que le fait Gillian en cet instant, et je me penche sur ses lèvres offertes sans plus aucune hésitation.

Le baiser que nous échangeons a les mêmes effets, à la fois euphorisants et lénifiants, que d'habitude. Doux, sensuel, profond, il nous plonge dans cette bulle, ce quasi monde qui n'appartient qu'à nous et qui s'est toujours déployé, même lorsque nous aurions préféré le fuir ou le garder à distance. Dans nos moments les plus sombres et tumultueux, ce monde apparaissait dès que nous nous touchions et nous approchions d'un peu trop près. Il ne dépend pas de notre volonté, seulement de nos désirs et des cœurs battant dans nos poitrines. Il nous unit, nous relie, selon nos véritables sentiments...

C'est ce pourquoi, au moment où il resurgit et nous étreint, je ne suis pas surpris, je m'attendais à cette manifestation... mais pas à celle, totalement inédite, qui l'accompagne.

Là où nos lèvres se rencontrent, jaillit une lumière, plus étincelante que le soleil. Elle projette ses magnifiques rayons, nous remplit de sa chaleur tendre, se diffuse en entier, jusqu'à atteindre la moindre parcelle, la moindre particule de nos êtres en fusion. L'impact de ce baiser nous transcende, il envoie du feu et de l'électricité dans nos veines, il s'étire en ondes virulentes, sans qu'il ne nous soit causé le moindre mal. Rien n'est douloureux dans cette expérience, c'est bien tout le contraire.

La respiration haletante, nous sommes toutefois incapables de nous détacher de l'autre. Nous nous savourons, redécouvrons notre monde, désireux de voir s'éterniser sur nos langues comme dans nos cellules la magie que nous avons créée. Notre alchimie a pris une autre dimension, ce soir : elle sera bien plus solide désormais. Et tandis que mes mains passent des cheveux de mon amante à ses joues pour maintenir nos visages soudés, je réalise qu'elle devient même... indestructible.

Ce sera Gillian et moi pour toujours, à présent.

Transporté par la joie, je descends mes bras sur sa taille et la hisse contre mon torse, ses pieds loin du sol, pour nous faire tourner, et tourner encore sur nous-mêmes. Un autre éclat de rire la prend, aussi cristallin et aérien que notre état d'esprit, mais je l'avale en pressant à nouveau ma bouche sur la sienne. Son gémissement est englouti avec le reste, mais ses notes souples, avant de s'éteindre, font exploser la chaleur dans mon corps et mon rythme cardiaque.

Submergé par l'émotion autant que par les sensations éveillées, je repose Gillian à terre et m'écarte de ses lèvres écarlates – certes à contre-cœur, mais j'ai besoin que nous ne soyons plus en contact aussi rapproché si je veux lui parler.

— Crois-tu que nous pourrions imiter Allan et Eleuia et nous éclipser de la fête ? réclamé-je sur un ton rauque.

Nos meilleurs amis se sont volatilisés dans l'une de leurs chambres il y a deux bonnes heures de cela ; je les enviais déjà à mort sur le moment, mais maintenant... c'est bien pire encore.

Gillian me décoche un sourire entendu, qui contribue à m'électriser des pieds à la tête, puis sa main vient caresser ma barbe, mon cou, ma pomme d'Adam, avant de s'arrêter là où mon cœur tambourine comme un fou.

— La fête est quasiment terminée, de toute façon. Nous ne manquerions rien en partant.

— En effet. C'est si nous ne partons pas immédiatement que nous risquons fort de rater quelque chose de bien plus intéressant et prenant.

Ses joues déjà un peu rougies par nos baisers, prennent une teinte plus soutenue à mon allusion. Je souris devant sa réaction en me disant que certaines choses ne changeront jamais – un excellent point dans le cas présent : ses rougeurs m'auraient cruellement manqué, sinon.

Au fil du temps, j'ai tout de même compris que cette réponse corporelle ne tenait pas tant à un accès de timidité de sa part, cela est plutôt dû aux images prolifiques qui lui traversent l'esprit en nous représentant en plein ébat. Cette façon de réagir à ces souvenirs et désirs communs m'a toujours beaucoup plu, au point de faire grimper ma propre excitation d'un degré supplémentaire.

Une main sous son menton, je la pousse à remonter ses prunelles brillantes d'envie dans les miennes et effleure ses lèvres de ma bouche.

— J'ai hâte de voir toutes ces rougeurs s'étendre sur ton corps de déesse...

Son palpitant a un raté, puis repart avec force et fougue. Mon rictus s'agrandit et se fait plus triomphant alors que je vois sa poitrine s'affoler sous le tissu de sa robe.

Par la suite, elle secoue la tête de droite à gauche, comme pour avoir de nouveau les idées claires, et bougonne dans sa barbe. Si je ne me trompe pas, elle peste un très faible « Prétentieux » qui me fait exploser de rire. Elle comme moi savons pourtant que je ne le suis pas vraiment en cet instant et que je ne le serai toujours pas une fois seul à seule...

— Je te prouve le contraire quand tu veux, ma dousig*, lui murmuré-je dans le creux de l'oreille.

Mon amante frémit légèrement avant de se ressaisir, mais c'est déjà trop tard. Elle s'est trahie. J'embrasse son lobe et sa tempe, puis tends ma paume entre nous.

— On file alors ?

Ses émeraudes passent de mes traits hardis à ma main offerte. Une étincelle espiègle et heureuse illumine son regard et se propage jusqu'à ses lippes étirées en coin. Mon cœur se gonfle de joie de la voir si taquine et libérée.

Pour toute réponse, ses doigts s'entremêlent aux miens tandis qu'elle nous tire en arrière, en direction de la sortie. Je partage son allégresse, m'enchaîne à sa main et à tout ce qu'elle est prête à me donner d'elle. En échange, je lui céderai tout ce qu'elle voudra en cette nuit éminente de célébrations. Plus d'obstacles, plus de restrictions. Juste elle, moi... et le pouvoir de notre amour.

* * * * * * * * * * * * *

Ma dousig = Ma douce, en breton

* * * * * * * * * * * * * *

Bonjour à vous !

On se rapproche de plus en plus de la fin, et pour l'instant, il semblerait que les nuages aient déserté l'horizon pour Gillian et Sander ! On est heureux.ses de les voir comme ça, non ? <3

La semaine prochaine, on revient du pdv de Gillian qui va avoir une grande nouvelle à annoncer... Vous vous souvenez laquelle ? ;)

Bisous <3

A. H.

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