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Chapitre 2

Gillian

Forêt de Greywood, Angleterre, 1642

— Tu es absolument sûr de ce que tu avances, Fritz ?

Une chape de plomb et de silence s'était abattue sur notre assemblée avant que Neil souffle cette question désabusée. Quelques regards mornes se dirigent dans la direction des deux hommes, assis côte à côte sur un rondin de bois.

— Hélas, oui... Les troupes se sont déjà formées et mises en mouvement. Les échauffourées ont commencé.

Imitée par d'autres autour de moi, je soupire longuement en me confrontant à la réalité. La guerre est de retour et elle risque de faire bien plus de bruit que les conflits des années précédentes...

Fritz était en déplacement depuis plus d'un an, et c'est sur le chemin du retour pour l'archipel qu'il a appris ce qui se passait et n'allait pas tarder à éclater. Il s'est dépêché de rentrer pour nous prévenir, devinant que dans nos terres plus reculées, nous étions susceptibles de ne pas être déjà mis au courant. Et on peut dire que son annonce est un véritable coup de massue pour notre communauté. Oh bien sûr, nous savions que la situation du pays était loin d'être sereine – comme je l'ai souligné, d'autres conflits ont précédé celui en cours –, mais nous espérions, un peu naïvement, que les choses changent et s'arrangent.

Il ne fait pas bon vivre en Angleterre ; depuis trop longtemps, les oppositions entre catholiques et protestants empoisonnent la vie du peuple. Avec l'appui des parlementaires, il se soulève contre Charles Ier et son désir d'asseoir sa souveraineté divine. L'échec du roi à mettre fin sans délai à la guerre l'année dernière a alimenté la haine et la paranoïa ambiantes. Les jeux de pouvoir reprennent partout en Grande-Bretagne, et nos vies à tous sont plus que jamais menacées.

Les batailles passées ne nous ont pas touchés, mon clan et moi, nous sommes parvenus à passer au travers. Cependant, je suis certaine que nous ne serons pas épargnés cette fois... Habiter un endroit éloigné de la population ne nous a pas préservés des attaques de vampires, la semaine dernière ; avec la guerre, ce sera pire. Comme ils l'ont toujours fait à travers les âges, nos ennemis vont se fondre dans les rivalités qui feront rage, s'en prendront aux hommes, puis nous retrouveront pour mettre notre village à feu et à sang. À l'instar du reste du pays...

Colère et peur vont être nos compagnes pendant un long moment encore. Elles brillent déjà dans les prunelles torturées de mes proches.

— Qu'allons-nous faire ? se lamente Kathryn en face de moi, exprimant ainsi tout haut ce qui nous déchire tout bas.

— Comme tous les autres, je suppose, lui répond Emmett tandis qu'il se relève. Nous défendre et nous protéger.

— Nous ne ferons jamais le poids face aux soldats et aux vampires à la fois ! Nous ne sommes ni assez forts, ni assez nombreux !

— Mais nous n'avons pas le choix, raisonne Agnès en secouant la tête. Et puis, rien ne nous dit que des soldats viendront par ici. Nous avons sans doute plus à craindre des vampires que d'eux.

— Ce n'est pas plus rassurant ce que tu dis là, marmonne Lizzy, les bras croisés devant elle.

— Rien dans ce que nous nous apprêtons à vivre n'est rassurant. Agnès a raison : nous n'avons pas d'autre choix.

— Nous devons nous entraîner plus dur pour être prêts le moment venu. Les enfants doivent en faire de même aussi, reprend Emmett, l'air absorbé dans ses réflexions.

Sa remarque lui attire autant de cris de protestation que d'assentiment. Plusieurs femmes sont contre l'idée d'impliquer les plus jeunes, toutefois les autres parviennent à les tranquilliser en partie. Ils leur affirment notamment que si nous venions à être attaqués, le but premier des enfants serait de fuir à travers la forêt, mais apprendre à se défendre reste malgré tout une obligation.

— Nous allons aussi devoir obtenir plus de réserves, ajouté-je ensuite, avec un bref regard vers nos stocks. Notre périple au marché de Derby n'est pas complètement reporté...

Ma tante hoche la tête en croisant mes iris, tandis que Mary, Kathryn et deux autres femmes amorcent une discussion sur la question et notre capacité à produire de nouveaux ouvrages. Un groupe de six est, de son côté, en train d'évoquer une expédition dans la forêt afin de ramasser plus de bois et de végétaux pour d'éventuels sortilèges et fortifications. J'écoute différentes bribes de conversation, me penche de ci de là afin d'entendre au mieux les plans de chacun. Tout le monde y va de sa petite idée, propose ce qui lui passe par la tête et débat avec son voisin. Et alors que j'inspecte notre cercle informel, mon attention s'arrête sur Fritz.

Le sorcier ne prend pas part aux discussions, il nous observe plutôt un à un et semble réfléchir à ses propres suggestions. L'éclat dans ses orbes clairs m'interpelle, me fait penser qu'il nous cache quelque chose... J'entrouvre les lèvres, sur le point de l'apostropher, mais Fritz me devance. Se relevant lentement, il se racle la gorge pour ramener l'attention sur lui, et une fois qu'il obtient satisfaction, il se lance.

— J'ai peut-être un moyen pour nous aider à nous défendre...

Un court flottement suit sa déclaration. Les habitants cillent à plusieurs reprises avant de reprendre contenance et demander de plus amples explications au sorcier.

— Vous savez que j'étais en « voyage » en Scandinavie toute cette année écoulée. Que j'y suis même resté plus longtemps que prévu.

Nous acquiesçons sans mot dire, nous conscients de l'attachement que nourrit notre ami pour sa terre natale. Cela faisait quelques décennies déjà qu'il n'avait pas entrepris cette pérégrination, nous ne nous étions donc pas étonnés de ne pas le voir revenir plus tôt.

— Durant mon séjour, j'ai renoué avec de vieilles connaissances, des personnes qui faisaient partie de ma lignée qui m'ont ainsi rappelé nos cultes anciens.

Fritz s'interrompt un instant, plongé dans ses souvenirs et pensées. Lorsqu'il poursuit ses explications, sa voix est plus profonde et basse.

— Mes amis m'ont fait rencontrer les êtres issus de ces cultes, issus de vieux sortilèges que j'avais oubliés. Et ils sont... extraordinaires.

— Que veux-tu dire ? lance Neil, aussi perdu que nous.

— Ce sont des guerriers-nés, de véritables soldats qui sont presque invulnérables. Je les ai vus à l'œuvre, au détour d'entraînements physiques, et leurs prouesses sont remarquables.

— Des guerriers ? soufflent plusieurs personnes, à la fois intriguées et étonnées.

— Ils sont aussi forts que les vampires, peut-être même plus, ajoute le sorcier, ce qui déclenche de nouvelles exclamations. Ils semblent invincibles au combat. Ils sont féroces et téméraires ; ils savent se battre et se défendre... et défendre ceux qui leur sont proches.

Tout le monde se met à parler en même temps, les uns exaltés par cette nouvelle, les autres incrédules quant à l'existence de telles machines de guerre. Cependant, chaque visage que je détaille est habité par une même lueur, un même élan qui peut être à double tranchant : l'espoir. Mes amis, ma famille n'auraient jamais osé rêver de cette solution à tous nos maux avant aujourd'hui. Cela leur paraissait impossible, inenvisageable – je doute encore moi-même de la réalité de la chose, bien que je sache que Fritz n'est pas un menteur. Mais l'issue est là, à portée de main, d'après le Scandinave... Et nous pourrions nous aussi en bénéficier.

Autour de moi, les prémices de l'euphorie s'esquissent sur les traits et se distillent dans les veines. La peur cède la place au soulagement, la fatigue se retranche dans l'ombre, pour laisser éclater la lumière de l'optimisme. Peut-être que c'est possible ? Peut-être que nous pourrions, nous aussi, réussir à obtenir ces alliés de taille ? Peut-être que nous n'allons plus jamais rien craindre de nos ennemis ainsi ? Peut-être que les vampires fuiront devant nous cette fois, et que la guerre ne nous touchera pas ? Peut-être que nous deviendrons aussi invincibles que ces guerriers ?

Toutes ces questions, tous ces espoirs se bousculent en nous, nous font entrevoir un devenir plus heureux et plus calme. Une vague de joie pure s'empare de notre communauté à cette idée, et tandis que de nouveaux mots se forment sur leurs lèvres, je réfrène mes ardeurs de mon côté. Je me modère car soudain, mes pensées me ramènent un peu en arrière dans le discours de Fritz et me font tiquer sur un élément... loin d'être futile.

— Fritz, qu'entends-tu par « issus de ces cultes anciens » ? interrogé-je notre ami en tâchant de hausser le ton pour que les autres m'entendent aussi.

Ma demande les fait se taire d'ailleurs et se tourner d'abord vers moi, puis vers le susnommé qui m'observe avec gravité.

— Ces êtres d'exception se sont révélés grâce à un vieux sortilège, me répond-il après une courte pause. Grâce à un sort d'éveil puissant qu'aucun d'entre vous ne connaît...

— En quoi consiste-t-il ?

Devant l'expression sérieuse et le temps qu'il met à formuler ses phrases, j'appréhende la suite et me sens mal à l'aise.

— Eh bien, mes compagnons danois se rassemblent tous lors de deux phases lunaires et certains d'entre eux sont choisis pour accomplir le rituel et entamer le... changement, nous explique le sorcier, les sourcils froncés de concentration. Ce n'est qu'à la fin de la deuxième phase que leurs condisciples deviennent pleinement des guerriers capables de mille et un exploits infaisables jusque-là.

— Aurais-tu des exemples de ces exploits ? Quel genre de choses as-tu vu ? s'intéresse Kathryn, le regard brillant.

Ses questions sont soutenues par plus de la moitié de notre clan, alors même que j'aurais préféré poursuivre mon interrogatoire moins fébrile.

— J'ai été témoin de beaucoup de choses... L'un d'eux a transporté seul une chaloupe du bord de la plage à la mer, là où l'eau lui arrivait à hauteur du bassin. Un autre a brisé à mains nues un tronc d'arbre vaillant. J'ai aussi vu leur agilité et leur rapidité pendant la lutte : ils n'ont rien à envier aux vampires, je pense.

Nouvelle salve de cris enchantés alentour. Même ma tante Agnès ébauche un sourire enjoué, vite imitée par ses voisines. Je suis l'une des rares à conserver une attitude plus pondérée. Mes sentiments ne sont pas limpides, ma joie n'est pas débordante, elle et freinée par une forme de réserve, de gêne presque que je ne comprends pas encore très bien... C'est elle qui m'empêche de partager l'euphorie générale et qui m'incite à relancer Fritz.

— Ce n'est pas dangereux pour eux, ce changement ? Ils n'en souffrent pas ?

Le regard de mon interlocuteur s'assombrit légèrement, et une barre ride son front. Mon cœur caracole à pleine vitesse dans ma poitrine devant son hésitation. Mon pressentiment était juste : Fritz ne nous dit pas tout. Il cache une information importante sur ce sort, j'en suis certaine, seulement le reste du village ne semble pas s'y attarder ou le remarquer. Bien trop pris dans leurs propres préoccupations et sensations, mes sœurs et frères ont à peine écouté mon intervention et ne perçoivent pas plus la réponse bredouillée du sorcier. Il ne me répond pas vraiment dans le fond, il utilise juste une dérobade rapide en assurant que lors de son départ, les guerriers et les habitants de sa ville natale se portaient très bien.

Cela suffit à nos acolytes. L'esprit en ébullition, ils expriment toutes leurs demandes, de la plus futile à la plus pointue, mais l'une d'entre elles retient toute l'attention et retentit plus fortement que les autres.

— Crois-tu que nous pourrions nous aussi tenter ce sort d'éveil, Fritz ?

Le silence tombe entre nous, vibrant d'espoir et de crainte mêlés. Tous nos iris sont tournés vers le voyageur, dans l'attente de son avis. Ce dernier nous étudie avec précaution et lenteur avant qu'un sourire confiant apparaisse sur sa bouche.

— Nous devrions essayer, oui, nous confirme-t-il.

— Ça marcherait ?

— Il faudra veiller à respecter le déroulé complet du rituel... Mais si nous le faisons à la lettre, je ne vois pas pourquoi ça ne prendrait pas.

Le sourire de Fritz s'agrandit lorsque le hameau lance des acclamations et clameurs de plus en plus énergiques. Il les invite ensuite à s'assagir un peu pour qu'il puisse terminer ses explications.

— Nous allons devoir être le plus nombreux possible ! Plus il y a aura de sorciers et de sorcières à entrer en communion, plus ce sera efficace. Mais pour ce faire, nous devons attendre la prochaine nouvelle lune, mes amis !

* * * * * * * * * * * * *

Demat, demat! Vous allez bien ?

Voilà donc pour ce deuxième chapitre (les premières parties sont assez courtes et sont vraiment là pour vous donner l'atmosphère globale et vous rappeler les informations du tome 1 qui sont utiles pour ce début) :)

Du coup, comment trouvez-vous cette introduction, et le comment du pourquoi Gillian et les siens ont découvert le sortilège d'éveil ?

Que pensez-vous de Fritz, le sorcier danois ? La méfiance plane-t-elle aussi chez vous ? ;)

La semaine prochaine, on verra si leur lancement de sort prendra ou non (spoiler alert : ça ne va pas le faire xD et si vous avez bonne mémoire, vous savez déjà pourquoi haha) !

Je vous embrasse fort d'ici là <3

A. H.

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