Chapitre 13
Gillian
Comté de Buskerud, Norvège, 1645
— Ils font des progrès si fulgurants ! Tu as vu le coup que vient de parer Willem, Gillian ? J'étais pourtant persuadée que Sander allait l'atteindre.
— J'ai les mains et les yeux pris ailleurs, Kathryn, répliqué-je au ton exalté de mon amie. Tu devrais toi aussi t'intéresser davantage à ton travail qu'à leur entraînement.
Je continue à faire le tri dans nos récoltes sans faire cas de son soupir ennuyé. Kathryn sait pourtant que si j'ai cédé pour que nous fassions une halte dans le champ d'entraînement, ce n'était pas de gaité de cœur. Je n'apprécie pas particulièrement de regarder les Norvégiens et les Danois échanger des échauffourées. À l'inverse de la sorcière et des quelques autres jeunes villageoises, je ne me pâme pas d'admiration devant la force et l'agilité des guerriers. Les brèves scènes de combat que j'accroche de temps en temps ne m'inspirent que peu de sentiments positifs... et il en va ainsi depuis plusieurs mois déjà. Tout le monde le sait au village, à commencer par les premiers concernés.
— Tu ne devrais pas te montrer aussi négative, Gillian, me réprouve mon amie en se tournant vers moi. Tu es la seule à te comporter avec autant de froideur et de réserve désormais. Même ceux qui n'étaient pas ravis à la suite du sortilège, ont fini par s'adoucir et à relativiser. Pourquoi refuses-tu de voir les bienfaits ?
— De votre côté, vous vous montrez bien trop enthousiastes. Par moments, on dirait que vous êtes face à des bêtes de foire plutôt qu'à des êtres humains. Votre façon de les regarder, de les évaluer s'apparente bien trop à celle d'un propriétaire qui s'enorgueillit devant les prouesses de son animal.
Kathryn pousse un hoquet aigu à l'entente de mes accusations, ce qui contraste grandement avec ma voix cassante et basse. Les fruits qu'elle tenait dans ses mains retombent dans le panier alors que ses iris me jaugent de haut en bas.
— Tu t'es entendue, Gillian ? Je peine à te reconnaître ces derniers temps, tu deviens de plus en plus... revêche et aigrie. Je ne comprends pas ton attitude.
Je ne réponds pas, concentrée sur les légumes que je tourne et retourne entre mes doigts pour les inspecter. Je ne vois pas l'intérêt de reparler de tout ça, vu nos divergences d'opinions trop profondes ; je ne suis pas de l'avis de la majorité, eux ne sont pas du mien, et cela ne risque pas de changer dans l'immédiat, sous prétexte que Willem, Oda, ou n'importe lequel des berserkers parvient à parer une nouvelle attaque. À mes yeux, leurs exploits ne peuvent pas tout compenser...
Mon long silence finit par définitivement agacer Kathryn, qui se lève et époussette sa longue jupe avant de tourner les talons.
— Je vois que tu n'es pas ouverte au dialogue, alors je préfère te laisser seule ruminer ton amertume. Si jamais tu revenais à des sentiments plus nobles, n'hésite pas à me faire signe...
Elle s'en retourne ensuite sur le sentier menant au village, le dos et les épaules raidis par la contrariété. Je la regarde cheminer quelques secondes et secoue la tête de dépit. Elle ne comprend pas... ou plutôt elle ne veut pas comprendre car elle préfère oublier ce qui, pour moi, restera à jamais gravé dans ma mémoire.
Mon regard affligé s'arrête sur les combattants qui poursuivent leurs joutes un peu plus loin. Ils se démènent à la tâche, aucun doute là-dessus ; ils évoluent en cercle avant de foncer sur leur adversaire dès lors qu'une ouverture se forme, et plongent dans leur corps-à-corps avec quelques grognements belliqueux. Les hommes s'adonnent davantage à la lutte à mains nues, alors que les guerrières, elles, se perfectionnent dans l'art de manier l'épée et le bouclier. À l'instar de leurs lointaines ancêtres vikings, les femmes se sont tournées vers cette pratique qui allie autant violence que grâce. Leurs larges boucliers font autant office d'attaque que de défense ; elles mènent là une étrange danse macabre et ne font preuve d'aucune pitié. En un sens, elles paraissent plus redoutables que les hommes.
Ces derniers se munissent d'ailleurs de haches pour varier leur entraînement, testent rapidement leur poids dans leurs mains, puis courent en les brandissant au-dessus de leur tête. Au moment où le choc de l'acier contre l'acier résonne alentour, je reporte mon attention sur mes fruits et légumes. Je pousse un soupir et reprends mon travail sans plus attendre, en faisant à nouveau abstraction de ce qui se passe devant moi. Ce n'est que quelques heures plus tard, alors que j'épluche ce qui nous servira de dîner, qu'une présence se manifeste à mon côté. Je n'ai pas besoin de lever les yeux pour savoir qu'il s'agit de Sander, sa seule aura me suffit.
— Tu ne voulais pas rentrer au village ? me lance-t-il dans un anglais quasiment irréprochable, à présent. Cela fait déjà deux bonnes heures que tout le monde est reparti.
— Je suis très bien ici, lui réponds-je sans arrêter mes découpes. Et personne ne me réclamera là-bas avant une heure, donc...
Sander se laisse choir au sol près de moi, dérange les feuilles et fait voleter les épluchures dans notre périmètre. Je le sens m'observer sans rien faire, puis au bout de quelques secondes il s'attèle à rassembler les différentes pelures. Mais le relatif calme est vite rompu par l'opiniâtreté de mon compagnon.
— Gillian, il faut vraiment que cela cesse. Tu dois arrêter d'être en colère et autant sur la défensive. Tu te causes plus de tort que de bien.
— Je vais très bien, je te remercie. Et j'estime être dans mon bon droit de ne pas vous soutenir quand vous agissez comme des inconscients.
— Nous avons fait ce qui devait être fait, s'exaspère-t-il, les yeux levés au ciel. Et regarde-nous à présent : trouves-tu que nous soyons malheureux ou à plaindre ? Tout n'est pas parfait ou facile, évidemment, mais nous apprenons et nous améliorons chaque jour.
— Jusqu'au moment où ça ne suffira plus et où vous serez confrontés à plus forts que vous, argué-je, les dents serrées.
Il fronce les sourcils.
— D'après ce que vous nous avez dit, les vampires ne sont pas forcément plus forts que nous.
— Je ne faisais pas allusion aux vampires, le coupé-je avec un geste impatient de la main. Mais je ne suis pas étonnée que tu aies songé à eux, à un ennemi bien en chair et en os. Tu es encore si naïf et inexpérimenté...
— Là, tu m'égares, Gillian.
En effet, je lis dans ses yeux qu'il ne suit pas mon raisonnement. Sans un mot, j'abandonne ma position assise et me dirige vers ce qui a servi de champ d'entraînement, le visage tourné vers la gifle légère du vent. Le nez plongé vers la terre, je détaille les sillons qu'ont tracé leur course et leurs ripostes brutales, discerne les fragments de branches cassées, le piétinement des fleurs sauvages là où les guerriers ont échangé coup sur coup.
— Ce que vous êtes, toi et tes frères et sœurs, peut être aussi salvateur que destructeur, reprends-je en affrontant le terrain plutôt que sa silhouette qui se rapproche. Vous pourriez devenir les champions tant des vôtres que des sorciers si, comme vous le prévoyez, vous vous mesurez aux vampires. Mais ne sous-estimez jamais votre nature. Ne vous surestimez pas face à elle, plus encore que face à vos ennemis. C'est elle qui risque de vous contrôler, et les périls que cela représente seront plus grands pour vous que pour les autres.
— Qu'entends-tu par-là ? demande Sander, une pointe d'incertitude dans la voix.
— T'es-tu déjà interrogé sur ce que cela te ferait si tu faisais du mal à une personne innocente ? Qu'éprouverais-tu si tu détruisais une vie qui n'avait rien demandé, qui ne méritait pas un sort pareil ? Comment crois-tu que tu réagiras le jour où ça t'arrivera ? Parce que ça se produira, d'une manière ou d'une autre ; rares sont ceux qui échappent à l'emprise de leurs pulsions les plus néfastes.
Pendant un moment, le silence est la seule réponse que j'obtiens de sa part. Son aura dans mon dos se trouble autant que son esprit, je l'imagine sans peine.
— Qu'est-ce que... c'est censé vouloir dire ? souffle-t-il ensuite avec difficulté.
— Le bien n'existe pas sans le mal. Une chose positive en appelle toujours une négative, Sander. Certaines de tes émotions ne te semblent-elles pas plus intenses depuis le sortilège ? Ne ressens-tu pas comme une force, une masse, ou un voile se déployer en toi et désirer prendre son envol si tu lâchais un peu plus la bride ? Tes désirs et ambitions n'ont-ils pas évolué eux aussi, ne tentent-ils pas de te guider vers plus de pouvoirs, plus de puissance, plus d'énergie... au détriment des autres ? N'as-tu pas déjà rêvé que tu terrassais tous tes ennemis, passés et futurs, que tu devenais indestructible et le maître de ton univers ?
Cette fois, je fais volte-face vers lui et scrute son air suffoqué.
— Que crois-tu que cela cache ? le relancé-je avec un demi-sourire sans joie. Ce n'est pas ta noblesse de cœur qui parle et élabore ces perspectives. C'est la partie la plus sombre en toi qui s'exprime là, celle qui te rend trop confiant, trop orgueilleux parce que tu es doté de capacités hors norme. Parce que tu te penses supérieur et que tu es convaincu que tes choix, tes actions sont les meilleurs possibles.
— Non, ce n'est pas...
Mais Sander ne finit pas sa phrase. Le choc et l'ébranlement se reflètent au fond de ses prunelles claires, puis une chose plus profonde, plus insidieuse s'y introduit à son tour. Une chose qui m'est familière, mais qui ne l'est pas pour Sander alors il tente de la faire refluer. Il ferme les yeux, s'ébroue et secoue la tête de droite à gauche, comme pris d'un violent frisson qui le glacerait jusqu'à l'os.
— Vous n'avez pas été assez avertis de ces conséquences, ajouté-je en sentant mon corps vibrer du même écœurement que celui dans ma voix. Vous n'avez pas pris la pleine mesure de ce que tout cela impliquait, pire encore on vous l'a tu. Ça a commencé avec le véritable déroulement du sortilège, et cela continue... Et vous êtes prêts à reproduire ces erreurs avec d'autres ?
L'amertume cède le pas à l'incrédulité sur la fin, et c'est sans doute ce changement de ton et de direction qui interpelle le plus le berserker.
— Non, tu te trompes, Gillian. Nous n'allons pas reproduire ces erreurs, il n'en est pas question et tu le sais ! Nous sommes décidés à nous montrer transparents avec nos semblables, à tout leur dire dans les moindres détails. Ils doivent savoir ce qui les attend, mais aussi comprendre qu'ils ne seront pas seuls pour l'affronter. Regarde-nous, Gillian. Nous sommes entourés d'autres berserkers et de sorciers pour nous apprendre et nous diriger en un sens. Je suis persuadé que cela fait toute la différence, que grâce à ce soutien constant, nous ne sommes pas condamnés par nos pulsions, comme tu sembles le suggérer. Personne ici ne nous laissera perdre le contrôle et mettre des vies en danger. Les Danois veillent sur nous. Tes amis et ta famille veillent sur nous... et toi aussi tu le fais.
Au fur et à mesure qu'il enchaîne ses arguments, Sander reprend contenance et confiance. Ses traits se décrispent, un sourire se dessine sur ses lèvres et le léger voile qui parait son regard s'est entièrement dissipé. Mais moi, de mon côté, je ne partage pas cette quiétude retrouvée. Au contraire, je sens mon cœur s'emballer dans ma poitrine, mes muscles sous ma peau se raidir, mes mains se refermer en poings. La colère et la déception remontent à la surface et crépitent tel un feu ardent dans mes veines et sous mon crâne. Ma respiration devient anarchique alors que le Norvégien poursuit son discours que je n'écoute plus. Mes émotions trop longtemps contenues déferlent en moi et prennent à parti la Nature.
L'air devient plus dense autour de nous, au point de se transformer en un vent vif qui n'existait pas auparavant. La terre sous nos pieds tremble par faibles secousses d'abord, puis ses soubresauts prennent de l'ampleur et menacent notre équilibre.
Devant ces perturbations, Sander s'interrompt et tourne la tête en tous sens, paniqué. Il se fige un instant plus tard en entendant un craquement sinistre juste en-dessous de lui. En un clin d'œil, il fait un bond rapide vers l'arrière et émet un hoquet stupéfié lorsqu'une fine crevasse apparaît là où il se tenait. La fissure s'agrandit de quelques pouces, au diapason de deux autres sur ma droite. Les bourrasques s'amplifient elles aussi, et c'est captif de ce chaos que Sander remonte ses iris effarés dans les miens.
— Tu ne comprends pas ce que je veux dire, articulé-je d'une voix forte pour me faire entendre par-dessus le vacarme. Tu essaies de te rassurer, de te voiler la face... Mais il faut que tu assimiles que ça ne sert à rien, que nier une réalité, cette réalité, n'apportera rien de bon.
Des mèches s'échappent de ma tresse et fouettent mon visage alors que le vent continue à se déchaîner.
— Je suis née avec mes pouvoirs de sorcière et j'ai été élevée comme telle en usant chaque jour de ma magie. Et comme tu peux le voir, je reste parfois soumise à des débordements, à des dérapages liés à mes émotions... La maîtrise de soi est une affaire délicate pour un simple mortel ; elle devient titanesque pour des êtres comme nous.
Sander recule encore lorsqu'une nouvelle brèche se crée, et ses vêtements sont plaqués à son corps tant le souffle venant du ciel est puissant.
— Ne te crois pas intouchable et infaillible sous prétexte que tu es plus fort et entouré de mentors. Tout le monde est faillible, sans exception. Et tout le monde s'égare aussi, au moins une fois dans sa vie. Vous l'expérimenterez tôt ou tard, toi, tes amis et les Danois. Tous ceux qui intègrent notre monde le font.
Je serre les dents et tente de m'extraire de cette communion forcée avec la Nature lorsque les grincements de notre environnement se font impitoyables. Sander est lui aussi alerté, alors il se met à hurler.
— Arrête ça, Gillian ! Tu vas nous blesser !
Là réside tout le problème, hélas : je ne suis pas maître de moi, mes émotions ont pris le dessus cette fois. J'implose après tout cet enchaînement de chocs et de malheurs : les sévices des vampires en Angleterre, la guerre des humains, ma séparation d'avec mes terres et Emily, la traversée périlleuse du continent, les doutes et peurs que nous nous inspirions les uns aux autres en arrivant en Norvège, les plans malhonnêtes des Danois, leur trahison, le sortilège...
Je suis envahie aussi bien par l'horreur que la culpabilité depuis des mois, et rien ne semble aller en s'arrangeant. Je me suis changée en boule de nerfs qui n'a fait que grossir, et grossir encore avant l'éruption. Et une partie de moi ne veut pas endiguer cet emportement, elle n'essaie même pas de reprendre la main dessus. Le flot de cette énergie continue donc de se déverser et commence même à coucher de force quelques arbres à terre.
Un juron retentissant échappe à Sander lorsqu'une nouvelle plante s'agite dangereusement près de lui. À travers mes cheveux emmêlés, je le vois prendre de l'élan puis se propulser dans les airs. Il roule dans la poussière une seconde plus tard et ne traîne pas pour se remettre debout et venir m'agripper par les épaules.
— Gillian, écoute-moi et regarde-moi ! Concentre-toi ! C'est à ton tour d'entendre ce que j'ai à te dire, car toi non plus tu ne comprends pas certaines choses. Avant votre arrivée, je ne me l'étais jamais franchement avoué, mais je me suis toujours senti différent, à part des autres. Enfant, j'étais plus résistant que mes camarades, je restais plus longtemps dehors, même au plus fort de l'hiver, je me sentais proche de la glace, de l'eau, des arbres. Je me hissais très haut dans leur cime et tenais longtemps sous l'eau sans respirer, car l'énergie en moi circulait déjà, celle qui s'est révélée avec le sortilège. Elle était juste sous la surface tout ce temps.
Ancré à mes prunelles, Sander est habité par son récit ; son honnêteté est sans pareil et coule par tous ses pores.
— Ça nous appelle, c'est en nous, reprend-il après avoir dégluti. Nous ne pouvons pas lutter contre, nous ne devons plus le faire plutôt. Nous ne devons plus retenir ce qui tend à sortir, à s'épanouir... même si les risques sont grands. Et c'est la même chose pour celles et ceux qui sont dans cet état de « transition ». Ils attendent eux aussi que quelqu'un les guide comme l'ont fait les Danois avec nous. Nous ne pouvons pas les laisser dans cet entre-deux, Gillian : ce n'est pas bien ni juste. Ils ont besoin de nous, besoin de se compléter. C'est comme si toutes ces années, il nous avait manqué une partie essentielle de nous-mêmes.
Ma respiration s'apaise alors que ses paroles me touchent en profondeur. Mes épaules sous ses doigts se détendent un peu, et mon regard ne dévie pas du sien, limpide et prégnant. Une dose non négligeable de ma colère s'évapore grâce à lui et cela se traduit aussi dans mon influence sur la Nature. Petit à petit, les éléments se calment en même temps que moi ; bientôt, il ne reste plus que la présence du vent et de nuages gorgés de pluie autour de nous.
Son profil près du mien, je le scrute comme il me scrute, et ne cherche pas un instant à me détacher de lui. En temps normal, cette proximité entre nous me gênerait – je n'ai d'ailleurs pas oublié la dernière fois où nous avons été si proches et ma réaction d'alors –, mais aujourd'hui... je ne m'y oppose pas. J'en ai besoin, je crois. Et même la part la plus récalcitrante en moi se soumet progressivement.
— Tu sais que je dis vrai, Gillian, souffle Sander plus bas. Tu dois apprendre à nous faire confiance, à me faire confiance... Je ne veux faire de mal à personne.
— Je sais... mais tu en feras quand même, chuchoté-je à mon tour. Et pas seulement pour des raisons justes et louables.
Il ferme les yeux et expire un grand coup par le nez avant de replonger ses iris dans les miens.
— Alors je compte sur toi pour toujours me rappeler à l'ordre et me botter le train lorsque je déraperai. Et j'en ferai de même pour toi.
— Sander..., fais-je en réfrénant un début de sourire sur ma bouche. Ça ne marchera pas à chaque fois.
— Peut-être que si, seul le temps nous le dira. Il faut bien essayer, tu ne crois pas ?
Je ne réponds pas dans l'immédiat, préfère peser le pour et le contre de sa proposition. Veiller l'un sur l'autre et nous canaliser de notre mieux n'est pas une mauvaise idée en soi, mais je reste convaincue que ça ne suffira pas toujours. Toutefois, Sander a raison : il faut bien essayer et commencer quelque part, alors autant en passer par là...
— Je veux que tu me promettes que vous serez plus intègres et valeureux que les Danois si vous entreprenez vraiment d'aller trouver d'autres semblables, lui demandé-je en me remémorant ce point de discorde entre nous. Et de vous en retourner sans insister s'ils ne veulent pas subir le sortilège.
— Tu as ma parole, Gillian. Nous n'agirons pas autrement.
Je hoche la tête devant son expression solennelle et récolte un sourire confiant de sa part.
— On conclut un accord, alors ?
Se disant, le berserker relâche mes épaules pour me tendre sa paume. Je fais la navette entre ses yeux lumineux et sa main, puis attrape ses doigts chauds.
— Je pense que oui. Nous allons essayer tout du moins.
Son sourire s'élargit davantage alors que nous scellons le tout dans une longue poignée de main. Nos énergies se mélangent à ce contact, prêtes à nous soutenir elles aussi, et cela déclenche un frisson sur ma peau.
— Oh, je suis prêt à parier que ce sera une franche réussite.
* * * * * * * * * * * *
Bonjour, bonjour !
Voilà pour ce chapitre où Gillian exprime son ras-le-bol et sa colère : une chose est sûre, il ne faut pas trop énerver la sorcière, car elle peut mal gérer ses émotions lorsqu'elles sont trop à vif ^^'
Heureusement, Sander sait trouver les bons mots pour la calmer et la rassurer a minima ! Mais, les mises en garde d'une sorcière aussi puissante ne sont pas non plus à prendre à la légère, vous ne croyez pas ?
A bientôt pour la suite !
Bisous
A. H.
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