Chapitre 25
Quelque part perdue dans les limbes du sommeil, je rêve. Je rêve de sensations et de couleurs. Mon corps est enveloppé par une chaleur réconfortante dans laquelle je me pelotonne. À chaque seconde qui passe dans ce songe, je me sens bien, légère, sereine. Et cette parfaite chaleur est accompagnée de la plus parfaite des couleurs : un bleu intense, si lumineux qu'il m'aveuglerait presque.
Il est partout, lui aussi... Sa pureté m'envahit et ses contours évanescents sont telles des couvertures douces et soyeuses. Ils m'étreignent, me cajolent, caressent ma peau nue sans discontinuer. Je pourrais ronronner de bien-être tant le bleu s'y prend bien pour m'apaiser. Je suis heureuse ainsi... Si heureuse qu'une partie de moi se demande si je n'ai pas atterri dans un éden personnalisé. Celui qui me correspond le mieux et qui me fait penser... qui me fait penser à...
D'un coup, le bleu n'est plus seulement bleu, et la chaleur n'est plus seulement chaleur. Ils ne sont plus couleur et sensation dominantes. Ils deviennent quelque chose de bien plus fort et puissant. Leur forme se remodèle, s'allonge et s'étire avant de se tasser un peu sur elle-même. Quelque chose se dessine, une chose... une silhouette...
Un homme.
Mais ce n'est pas n'importe quel homme. Même dans un endroit pareil, mon être tout entier comprend et reconnaît sa singularité. Son exception. Son unicité.
Chaleur. Bleu. Puissance. Force.
Le rêve n'est pas vraiment un rêve. Il est plus réel que je l'imaginais. Je ne suis pas dans les limbes du sommeil, enfin pas tout à fait... Et je crois que je suis plus heureuse encore à mesure que j'en prends conscience. Je sens un sourire étirer mes lèvres alors que la chaleur se resserre sur mon corps, en épouse les courbes, se diffuse depuis ma poitrine jusqu'à mes jambes emmêlées.
Je sens ensuite une chose ténue et douce frôler mon visage, mon front, ma bouche close. C'est accueillant et souple. De la même texture suave que le feu vibrant qui m'enroule.
« Ouvre les yeux. »
J'écoute ce que l'on me dit, me concentre un instant sur l'acte en lui-même et finis par m'exécuter. Je pousse un soupir de ravissement lorsque le bleu remplit à nouveau mon champ de vision. Il est beau, aussi limpide que l'ondée. Il m'émerveille autant que l'être auquel il se rattache. La plus somptueuse des teintes que j'ai pu voir s'enchâsse dans une paire d'yeux à la lueur tendre. Ce regard me contemple, attentif et calme, et les sentiments profonds que j'y lis me font frémir de plaisir.
En sentant mon corps trembler, des bras raffermissent leur prise sur ma taille. Les mains qui les terminent montent et descendent en de délicates caresses. Je lâche un autre soupir tout en passant mes propres doigts sur les membres solides qui me tiennent.
Ce sont ses bras. Ce sont ses mains. Ce sont ses yeux. Et c'est son corps, contre mon dos, qui enlace le mien. Je me tourne un peu plus sur le flanc afin d'être bien en face de ce visage angélique et laisse ma poitrine nue se coller à son torse.
— Allan...
Je souffle son nom et sens mon cœur se gonfler d'allégresse quand un sourire s'ébauche sur ses lèvres.
— Bonjour, chuchote-t-il à son tour, son front posé sur le mien.
Je ferme les paupières une seconde, m'imprègne comme lui de ce geste tendre. L'une de mes mains se faufile jusqu'à l'arrière de sa tête et s'entremêle à ses mèches de cheveux hirsutes.
— Comment te sens-tu ? me demande-t-il d'une voix rauque, ses iris replongés dans les miens.
J'inspire à fond et étire mon dos pour jauger de mon état.
— Un peu courbaturée, réponds-je avec un sourire entendu.
Mon lié me le retourne dans l'instant, les prunelles pétillantes, pendant que je frotte mes jambes contre les siennes.
— Mais je me sens surtout heureuse. Et comblée.
Mon air béat s'élargit au souvenir de la journée d'hier et de cette nuit. Ça a été merveilleux... parfait. De vrais moments de retrouvailles pour lui comme pour moi. Chaque étreinte a renforcé notre besoin de l'autre, chaque parole échangée a rendu plus concret notre amour pour l'autre. Nous ne pouvions pas arrêter de nous toucher ou de nous embrasser. Le désir et la passion nous ont dominés et nous nous y sommes abandonnés à plusieurs reprises. Nous n'avons d'ailleurs pas quitté le sol de ma chambre : le lit et les autres meubles susceptibles de nous accueillir nous ont paru trop éloignés.
J'ai retrouvé l'amant qui me manquait tant et ai été très fière et satisfaite de le sentir m'aimer avec tendresse et ardeur à la fois. Le seul et unique dérapage d'hier me paraît déjà loin. Allan a parfaitement su le faire oublier. Toutes les fois où nous avons fait l'amour après ça, étaient motivées par nos sentiments et notre envie de l'autre. Il n'y a plus eu de défouloir, ni d'acte punitif, aucune onde négative n'est venue alimenter nos ébats. Il n'y avait qu'Allan et moi, avec notre fougue, notre sensibilité et notre appétit.
En parlant de ça...
— Tu es sûr que tu as assez bu, tout à l'heure ? interrogé-je mon lié en relevant la tête vers lui. J'ai l'impression que tu t'es restreint...
Pour ma part, je ne peux pas en dire autant. La première fois que je me suis réveillée, je me suis jetée sur sa gorge. La soif m'avait sortie du sommeil, elle me tiraillait depuis un bon moment déjà, mais elle a été impérieuse, ce coup-ci... Elle me rongeait trop de l'intérieur. J'ai mis de longues minutes pour m'arracher à mon lié, je me suis fait submerger en bonne et due forme. Heureusement, Allan est très résistant : cela ne l'a pas affaibli ou fait tomber dans les vapes. Il m'a semblé au contraire prendre presque autant de plaisir que moi durant cette saignée... Même un vampire plus vieux et expérimenté que lui aurait pu se sentir mal.
Ça doit être le signe évident que notre lien et nos sentiments mutuels sont puissants et inébranlables. Les réminiscences du moment où c'est Allan qui s'est abreuvé à moi me conforte aussi dans cette idée. J'étais pleine de vie, j'avais la sensation que rien ne pouvait m'atteindre, encore moins me combler autant que sa bouche refermée sur ma jugulaire et son sexe enfoncé en moi. Cependant, j'ai aussi très bien perçu l'instant où Allan s'est détaché de mon cou. Il ne s'est nourri que quelques minutes en tout, et bien que ses va-et-vient dans mon intimité m'aient extorqué des cris de jouissance, je suis restée un peu sur ma... faim.
Étrange chose que la relation entre liés...
— Ça va, ne t'en fais pas, déclare Allan en déposant un baiser sur mon front.
— Tu es sûr ? Tu n'as pas pris grand-chose..., objecté-je, la mine inquiète.
— Je t'assure. Ça ira.
Je ne réplique pas, bien qu'en mon for intérieur j'ai quelques doutes. J'ai l'impression qu'il n'est pas tout à fait honnête. Surtout avec lui-même. Je crois plutôt qu'après avoir côtoyé un extrême durant plusieurs semaines, Allan tente de basculer vers l'autre. Mais se nourrir à outrance comme s'affamer n'est pas ce qu'il faut faire...
Mon lié doit apprendre à se refaire confiance et cela va aussi passer par une vraie gestion de sa soif. Mon sang est celui qui le contentera le plus et si ni l'un ni l'autre n'avons besoin de boire tous les jours, il va falloir qu'il apprenne à s'abreuver à moi correctement pour éviter de retomber dans ses travers.
Il semble d'ailleurs avoir suivi mon raisonnement interne car ses yeux et son front se plissent avant même que je rouvre la bouche.
— Si tu en ressens le besoin dans la journée...
— Ça n'arrivera pas, s'entête-t-il.
— Si jamais, insisté-je, dis-le-moi. C'est important, Allan.
Je porte une main à sa joue pour la caresser au moment où sa mâchoire se contracte. Il est contrarié, mais je ne le laisserai pas faire n'importe quoi. Il ne se perdra plus, je suis là pour y veiller désormais. Ma dernière pensée lui arrache un sourire attendri malgré lui, et j'en profite pour hisser mes lèvres à la commissure des siennes.
— Tu es la plus terrible des créatures en ce monde..., soupire mon lié tout en resserrant ses bras sur moi.
— C'est un « promis » ? vérifié-je pour la forme avec un grand sourire sur le visage.
— C'est un « promis ».
— Bien.
Je l'embrasse plus franchement, puis replonge ma tête sur son torse afin d'écouter les battements réguliers de son cœur. C'est la plus belle musique qui soit...
Un nouvel instant passe ainsi, durant lequel le silence nous enveloppe dans sa sérénité. La lumière du jour gagne la pièce à mesure que la nuit et les ombres s'effacent. Je regarde distraitement les rayons du soleil danser et réchauffer nos jambes, tandis que mon esprit vagabonde. Il erre de pensée en pensée et finit par me mener là où je ne suis pas allée depuis des jours. Je contemple les méandres qu'il m'impose, les détaille et les décortique une nouvelle fois. J'ai résisté contre leur attrait aussi longtemps que j'ai pu, mais à présent je ne peux plus faire l'impasse dessus.
Parce qu'aujourd'hui est un nouveau jour bien différent des précédents. Parce qu'aujourd'hui, une aube nouvelle se lève et que sa clarté accompagne celle qui se fait dans mon esprit.
Depuis que j'ai ramené Allan ici, j'ai étouffé mes plans vengeurs à l'encontre de Jarlath. Je les ai laissés de côté, balayés d'un revers de main pour me consacrer à celui qui avait besoin de moi pour se reprendre et se reconstruire. Là était ma priorité absolue.
Il nous a fallu vingt-trois jours délicats pour obtenir des progrès et briser la coquille que mon lié s'était forgée. Et au commencement de ce vingt-quatrième jour, je sais bien que tout n'est pas fait, qu'Allan demeure fragile en un sens, cependant la vapeur est en train de se renverser.
Le dialogue est rétabli. Notre connexion est rétablie. Notre confiance l'un en l'autre nous fait avancer. Et ses forces – surtout mentales – lui reviennent peu à peu.
Allan n'a plus autant besoin de moi pour se ressaisir. Il va s'en sortir, je le sens dans chaque fibre de mon être. Il va vivre avec mon soutien... mais pour que notre relation ne soit pas déséquilibrée, c'est à mon tour d'avoir besoin du sien. Dès aujourd'hui.
Percevant un changement dans l'atmosphère, Allan s'agite. Un léger frisson sillonne ses bras alors que je me décale de lui pour affronter ses prunelles étonnées.
— Eleuia ? Qu'est-ce que... ?
Il n'achève pas sa question, ses yeux s'ancrent aux miens et me sondent en profondeur. Ses traits pâlissent alors que sa bouche s'ouvre de stupeur.
— Non, lâche-t-il dans un chuchotis.
— Il est temps, Allan.
— Non.
Sa voix est plus forte cette fois, il a presque crié son refus.
— Si, Allan. Si.
— C'est ridicule, Eleuia ! s'emporte-t-il cette fois.
— Allan...
— Je suis dangereux !
— Tu te contrôles à nouveau.
— Avec toi, me contredit-il, rigide. C'est différent avec toi !
— Jarlath ne peut pas rester impuni, raisonné-je sans m'offusquer de son ton sec. Et plus nous le laissons tranquille, plus il a de chances de nous filer entre les doigts ou de rallier plus de surnaturels à sa cause. L'un dans l'autre, il sévira encore... et nous n'aurons rien fait pour le contrer.
— Je ne dis pas qu'il ne faut rien faire. Je m'oppose à l'idée d'y participer. Je ne suis pas fiable.
— As-tu eu envie de me tuer depuis notre retour ? lui demandé-je en connaissant déjà la réponse. Ou de tuer Dren ? Mon père ? Amada ?
— Non, admet-il après une courte pause. Mais ce n'est pas pareil sur un champ de bataille... Le sang, les bruits de combat, les blessures, la peur...
Ses prunelles se perdent dans le vague après cette énumération et ses lèvres s'affaissent. Il se remémore des souvenirs qu'il ne voudrait qualifier que de mauvais, mais n'y parvient pas totalement. Il soupire donc et passe une main frustrée dans sa tignasse déjà bien désordonnée.
— Là-bas, je risque de ne pas me contrôler, termine-t-il, son attention reportée sur moi. Je ne peux pas me le permettre... Mais d'un autre côté, je ne supporte pas l'idée de te laisser le faire sans moi.
Mon lié pousse un nouveau gros soupir, pris en plein dilemme. Je me mords la lèvre, mortifiée de le mettre dans une situation pareille, toutefois je ne peux pas lâcher le morceau pour autant.
— Je ne veux pas t'y forcer, tu le sais. Je ne veux pas que tu souffres plus qu'à l'heure actuelle... Mais tu es mon allié, le plus puissant que j'ai à ma disposition. Celui qui m'aidera au mieux à le mettre en déroute. Et je ne crois pas trop m'avancer en disant... qu'il est devenu autant ton ennemi que le mien.
Allan n'abonde pas dans mon sens avec des mots, c'est superflu. Son regard parle pour lui : il est dur et colérique.
— Il t'a manipulé, lui rappelé-je encore. Il t'a éloigné de ton foyer, t'a fait attaquer tes amis, ta famille... Il t'a fait du mal et t'a incité à en faire autour de toi. C'est lui le responsable, Allan. C'est à lui de payer... plus que n'importe qui.
— Et il a tué ton frère, complète-t-il. Pourquoi ne me l'avais-tu pas dit avant ?
— Je n'aime pas m'étendre sur mon passé et les innombrables échecs qui le peuplent...
Je baisse le menton et ravale le nœud de douleur qui se forme dans ma gorge tandis qu'il enroule un bras réconfortant autour de ma taille. La souffrance creuse à nouveau son trou dans mon être, me projetant des siècles en arrière.
— J'ai rencontré Jarlath le jour où il a perforé le cœur de Yaotl avec son arme, reprends-je sur un ton vibrant. C'est à cette même occasion que j'ai juré que je le tuerais de mes propres mains. Dussé-je attendre des années ou des siècles pour le faire.
Mes prunelles franches remontent dans le regard compréhensif de mon âme sœur.
— Je tiendrai cette promesse, Allan. Comme j'ai tenu celle que je m'étais faite de te retrouver et te ramener.
— Et tu tiens tes promesses, conclut-il en se penchant sur mon visage pour l'embrasser. Je comprends, Eleuia... Mais, je...
— J'ai perdu mon frère par sa faute, l'interromps-je, une main sur sa joue barbue. J'ai failli te perdre toi aussi, toujours à cause de lui... J'ai une vengeance personnelle à régler. En parfaite égoïste, c'est sans doute la motivation la plus profonde que j'aie, au demeurant. Cependant, je n'oublie pas qu'il n'est pas mon seul fléau. Il en est un aussi pour les surnaturels qui ne marchent pas dans ses pas. Pire, pour tous les êtres humains !
— Je sais tout ça, Eleuia, assure mon lié d'une voix plus tendue que la mienne. Je le sais. Mais j'ai quand même peur de ce que je suis, de ce que je peux faire.
— Tu vas recommencer à trop te brider, Allan. Tu n'y arriveras pas comme ça.
Alors que son attention ne dévie pas de moi, je vois un rictus amer parer sa bouche. Interpellée, je l'interroge sur la raison de ce faux-sourire.
— C'est à peu près ce que me disait Gillian au début de nos entraînements ensemble, répond-il, le regard assombri par la mélancolie et la gravité.
— Et... que te disait-elle d'autre ?
Un court silence s'installe entre nous. Allan me scrute toujours et une expression de plus en plus sérieuse marque ses traits. Je suis à deux doigts de ravaler mes mots et de lui demander de les oublier, lorsqu'il ferme les paupières et entrouvre les lèvres afin de laisser passer un chuchotement empli de ferveur.
— « J'ai conscience que je peux être la pire créature qui ait jamais peuplé la Terre. J'ai conscience que la mort, la souffrance et le sang sont des choses qui m'attirent presque autant – si ce n'est plus – que l'amour, la joie et la liberté. Et c'est parce que j'ai conscience de tout cela et que je l'ai accepté aussi, que je ne sors pas du cadre, des limites qui nous sont imposés. »
Stupéfaite, je cille plusieurs fois en l'entendant réciter de tête les paroles de mon amie. Cette conversation lui avait fait forte impression à l'époque, je le comprends aisément.
— « Accepte pleinement et entièrement ce que tu es, Allan. Accepte le pire comme le meilleur de ta nature profonde. Sois en phase et en paix avec ces deux parts de ta personne. Cela t'apprendra à ne pas déraper... et à ne pas te haïr si un jour cela arrivait. »
Il plisse fort le front sur ces derniers mots, puis replonge son regard brûlant dans le mien. Je caresse avec lenteur ses traits en captant à quel point ces paroles poignantes le bouleversent. Gillian avait eu les mots justes ce jour-là et cette piqûre de rappel aujourd'hui change la donne. Je le vois dans les orbes désemparés d'Allan et le ressens dans le vibrato de notre lien.
Écoute-la encore une fois, mon amour. Ne te hais pas. Accepte-toi... Réapprends à le faire, s'il te plaît.
Il expulse un souffle tremblant alors que je mets toute ma conviction dans ces pensées qui passent de moi à lui.
— Allan ? l'appelé-je au bout de plusieurs secondes de latence. Tu es avec moi ?
Cette interrogation à double-sens ne lui échappe pas. Il me dévisage avec intensité, et j'ébauche un petit sourire soulagé quand une lueur de reddition prend place dans ses yeux.
Je ne peux m'empêcher de remercier silencieusement ma meilleure amie qui, même sans être là, parvient à toucher les gens de sa sagesse. C'est grâce à elle si, après avoir poussé un soupir vaincu, Allan retrouve sa voix et déclare :
— J'accepte. Je ne peux pas faire autrement que de venir avec toi et t'aider.
Mon cœur déborde de joie et de gratitude alors que je m'accroche à ses épaules et descends mes lèvres sur sa bouche. Il me rend mon baiser en retenant son propre sourire, puis me repousse un peu pour pouvoir reprendre.
— Mais... quand bien même je saurai me maîtriser comme tu sembles le croire, personne ici ni en dehors de ces murs n'acceptera ma présence au combat.
— C'est pourquoi il nous faut des alliés pour défendre ton cas ! m'exclamé-je.
Sans crier gare, je me relève d'un bond et marche en direction de ma penderie. J'attrape quelques vêtements sombres pour m'habiller.
— Allez, Allan ! l'apostrophé-je en me retournant. Habille-toi, toi aussi !
— Quoi ?
Les yeux écarquillés, il me jauge de haut en bas sans plus rien comprendre. Pendant ce temps, j'enfile à toute vitesse le pantalon et le haut que j'ai trouvés.
— Tu m'as bien entendue pourtant. Il faut que nous recrutions des alliés.
— Maintenant ?
— Bien sûr ! Il n'y a plus de temps à perdre.
Je l'observe se mettre enfin en mouvement et se saisir de son propre pantalon échoué sur le sol. Je souris derechef devant ses prunelles perplexes.
— J'ai déjà une bonne idée de qui seront nos premiers supporters, lui certifié-je, avant de m'engouffrer dans le couloir.
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