Chapitre 36
Le repas que les cuisiniers nous ont préparé est succulent. Le vin a du corps et tient en bouche. Et pour mon plus grand bonheur, les discussions entre Eleuia et moi s'enchaînent sans heurt depuis plus d'une heure déjà. Cultivée et enflammée sur bien des polémiques, j'ai eu le droit à une autre facette de ma liée. Elle m'a paru investie, fine dans ses argumentations et excellente conteuse d'histoires aussi. La Maya a beaucoup voyagé, ce qui lui assure mille et une anecdotes à relater, tantôt avec humour, tantôt avec émerveillement. Et tandis qu'elle me détaille les paysages qui ont peuplé ces périples, je la dévore du regard et laisse un sourire d'adulation s'épanouir sur mes lèvres.
Intelligente, courageuse, belle, fougueuse, et sage. Qui aurait pu dire qu'un être aussi incroyable me serait un jour destiné ? Parfois, j'ai encore l'impression que ce n'est pas vrai, que c'est une espèce de songe que je fais et dans lequel je me complais.
Mais dès que ses prunelles couleur nuit plongent dans les miennes, comme c'est le cas maintenant, je me souviens que tout, qu'elle est réelle, tangible. Alors mon cœur se gorge d'un trop-plein d'émotions que j'ai fini par cerner. Du désir, de l'émerveillement, de la joie. Et avant tout, de l'amour.
Les iris d'Eleuia me jaugent un instant, brillants d'un éclat interrogateur, mais je me contente de caresser son bras découvert sans dévier d'eux. Un sourire flotte sur sa bouche ronde, et la lueur se transforme en quelque chose de plus doux qui me traverse de part en part.
— Tu as donc visité toutes ces contrées ? vérifié-je quelques secondes plus tard, épaté. Et tu as appris à chaque fois la langue dominante de la région pour te fondre dans le décor ?
— Oui, et avec un grand plaisir, m'assure-t-elle après avoir bu une gorgée de vin. Ces voyages ont nourri ma passion pour les langues. Et comme tu l'as bien relevé, étendre mes connaissances en la matière était indispensable aussi, si je voulais interagir aisément avec le plus grand nombre.
— Saurais-tu me dire combien tu en parles ? demandé-je en souriant à mon tour.
— Une quinzaine je dirais... Enfin, sans compter certaines variantes mayas et aztèques qui ne sont plus parlées aujourd'hui.
— Wow ! Ça aussi, c'est très impressionnant !
Malicieuse, ma liée incline sa tête vers l'avant et baisse le regard sans se départir de son sourire.
— Ça ne te manque pas parfois ? Tous ces échanges linguistiques plus diversifiés ? l'interrogé-je en précisant ma pensée devant son haussement de sourcils.
— Plusieurs habitants du domaine échangent en espagnol, italien, grec, et même en français. C'est très agréable d'ailleurs... Et puis, j'ai la chance d'avoir mon père pour parler en maya et Gill pour le breton.
— Mais ? reprends-je lorsqu'elle marque une légère pause.
— Mais... j'ai la sensation parfois que nous devenons plus fainéants et que nous nous cantonnons à l'anglais par facilité. C'est vrai que c'est un peu dommage...
— Tu n'as pas assez de compagnons qui parlent les mêmes langues que toi, conclus-je, empathique.
Eleuia hausse une épaule avec un petit sourire contrit. Je médite ses propos et l'expression triste qu'ont pris ses traits et ses prunelles. C'est quelque chose qui lui tient à cœur. Et je peux comprendre pourquoi : les langues représentent des passerelles de son passé, de ses rencontres à travers les âges. Elles ont contribué à forger la femme qu'elle est aujourd'hui, elles font autant partie de son histoire que les membres de sa famille. Son implication et la manière dont elle en parle montrent bien toute l'importance qu'elle leur accorde.
Une idée se met à germer dans mon esprit au fil de mes réflexions. Une idée... qui aurait le mérite d'être concrétisée dans un avenir proche, je pense. Une idée qui pourrait lui faire plaisir. Je me demande si...
Je ne peux toutefois pas la soumettre à ma liée, car celle-ci reprend la parole sur un ton doux et rêveur qui ramène toute mon attention sur elle.
— Je pense que tu as dû remarquer que j'avais une affection particulière pour le breton. Comme Gill.
— C'est le moins que l'on puisse dire, souris-je. Et je m'interroge un peu, d'ailleurs : pourquoi cette langue en particulier, toi qui en connais et en pratiques une bonne quinzaine d'autres ?
— C'est parce qu'elle me rappelle la Bretagne et tout ce que j'y ai vécu, me répond ma liée avec un sourire tendre. J'ai dû y passer les meilleurs moments de mon existence. Les plus sereins et agréables... Je n'y ai connu aucun conflit, aucune guerre. Chaque séjour dans ses différentes régions m'a permis de toucher du doigt un train de vie allègre que je n'ai jamais retrouvé ailleurs. Bien sûr, il y a eu des difficultés, quelques barrières à surmonter, mais au final, j'en tirais toujours plus du positif que du négatif.
Eleuia s'interrompt un instant, ses yeux flamboyants perdus dans quelques souvenirs. Puis sa voix s'élève à nouveau dans la quiétude des lieux :
— C'est une belle langue pour un beau pays, et vice versa. J'aime la poésie qu'elle dégage, le rythme et la musicalité différents qu'elle prend selon ses pratiquants. J'aime ses jeux de mots et ses tournures imagées. Ça me parle, ça rend le monde plus... brut, mais abordable en un sens.
Ses prunelles remontent sur moi, qui suis suspendu à ses lèvres, et s'arrêtent dans mon regard.
— Je suis désolée, ça ne doit pas avoir beaucoup de sens ce que je raconte là, déclare-t-elle en rougissant un peu.
— Non, continue ! Ça m'intéresse vraiment ! J'ai envie d'en entendre plus sur le sujet.
Ma liée me sourit avec tendresse puis exauce mon souhait sans plus attendre. Une nouvelle heure passe, durant laquelle elle me décrit la Bretagne, sa culture, son panorama riche, ses habitants. Elle retrace quelques journées qu'elle y a vécu, à l'aide de moult détails qui me ravit. Elle me brosse le portrait de certains Bretons, humains comme surnaturels, qu'elle y a rencontrés. Et elle s'épanche sur les fêtes, la musique, les danses qui y sont pratiquées. C'est ce qui explique pourquoi, alors qu'elle est en train de me dépeindre les festoù*, elle se lève de table et esquisse des pas de danse précis.
— Dans une suite plinn, les danseurs sont accrochés aux avant-bras de leurs voisins et tournent ensemble vers la gauche. Ils font des petits sauts à pieds joints comme ceci, puis alternent pied gauche et pied droit pour avancer. C'est la première partie qui s'appelle le ton simpl.
Enjouée, Eleuia m'explique ensuite les pas de la partie bal et la manière dont la ronde se sépare en couples mixtes. Elle me montre comment le rythme change à l'intérieur de ce bal, ce qui pousse les danseurs à accélérer d'un pas sauté, puis à décélérer en revenant à une marche tranquille.
— Enfin, le ton doubl prend le relais du bal, et accompagnés d'un rythme bien plus soutenu, les couples reprennent leur ronde en tournant dans la même position qu'au départ, termine-t-elle ses explications.
Le sourire aux lèvres, je me lève à mon tour et tente de reproduire les enchaînements qu'elle effectue avec aisance. Nous rions en chœur lorsque je m'avère peu doué pour cet exercice, mais ma compagne m'assure qu'un bon entraînement suffira à me faire intégrer ces danses.
— J'ai eu du mal, moi aussi, au début. Mais j'ai appris que le soutien de bons guides et de personnes bienveillantes permet de surmonter bien des obstacles.
Je hoche la tête et lui souris encore, touché par la ferveur dans ses mots. Ma liée est attachée à toutes ces transmissions et profondément marquée par l'impact qu'elles ont eu sur sa conception de la vie et des gens. En captant l'émergence de nouveaux souvenirs et réflexions en elle, je découvre pour la première fois la confiance réelle qu'elle nourrit pour le genre humain. Eleuia a foi en l'homme, en cette souche qui nous est commune à tous et qui nous permet d'être indulgents et tournés vers l'autre.
Aux temps où elle n'aurait pas dû être acceptée, parce qu'elle était mate de peau, parce qu'elle était une femme, ou encore parce qu'elle était étrangère à son pays d'accueil, des hommes et des femmes lui ont ouvert leur porte, l'ont tolérée sans hésitation, et ont fait preuve de plus de gentillesse et d'humanité que n'importe qui d'autre. Surnaturels ou simples humains, ces gens ont choisi de se tourner vers elle et de lui tendre la main.
Et cette leçon de vie s'est répétée plus d'une fois, pour son plus grand bonheur et sa plus grande gratitude.
— À quoi penses-tu ? s'enquiert-elle au bout de quelques secondes silencieuses.
— Je me disais...
... que tu es une femme remarquable. Et que tomber amoureux de toi est la meilleure chose qui pouvait m'arriver.
Je retiens un soupir. Je meurs d'envie de le lui dire, mais même si nous avons fait des progrès énormes ces derniers temps – et encore plus ces dernières minutes –, je pressens que cette déclaration ne passera pas encore. Je dois aller à son rythme et non pas au mien, sinon je suis sûr de la perdre.
— ... que j'aurais aimé connaître quelques-unes de ces soirées, complété-je à la place. Enfin, je n'aurais peut-être pas apprécié de danser le menuet ou le quadrille.
Je plisse exagérément le nez comme pour faire une grimace de dégoût, et suis récompensé par un nouvel éclat de rire.
— Oui, je peux comprendre ! Ce ne sont pas des danses faciles. Elles sont très strictes et assez ennuyantes en plus de cela. Celles datant du Moyen-Âge étaient plus vives et enjouées. On tournait, claquait dans nos mains, se souriait, se donnait le bras... C'était chaleureux. Mon frère en était féru.
— Il aimait danser ?
— Beaucoup, confirme Eleuia avec un large sourire. Il était excellent danseur même. De nos danses traditionnelles à celles des autres cultures qu'il a pu découvrir, il s'essayait à tout et réussissait avec brio. C'est lui qui a fait figure de maître à danser pour moi, et par la suite j'ai transmis son savoir à nos plus jeunes frères et sœurs avec son concours. Il corrigeait tout ce qui n'allait pas, s'exclame-t-elle avec effusion, happée par ces temps anciens. Il ne cessait aussi de comparer les styles, les pas, les démarches... Il adorait ça !
L'amusement et la mélancolie se disputent la place principale dans son regard. Les images dans sa tête se multiplient, deviennent plus vivaces, au point de me faire découvrir avec clarté le visage de ce frère qu'elle chérit tant. Les yeux marron de Necahual, un nez plus empâté que la moyenne, des cheveux noirs et une forme de visage douce et ovale, bien que marqué par quelques traits plus virils... Eleuia et son frère se ressemblent, mis l'un à côté de l'autre il est impossible de ne pas voir le lien de parenté.
Et c'est accompagné de ce portrait que je continue d'écouter les anecdotes de ma liée.
— Il était aussi un sacré farceur, me confie-t-elle encore, une lueur nouvelle dans les yeux. Il savait s'amuser et encore plus nous rendre chèvre. Un jour, alors qu'il m'enseignait les rudiments d'une danse, il m'a fait faire tout et n'importe quoi ! Des sauts à pieds joints, des bonds sur place, des ronds de bras improbables, des mouvements de tête... et il était si sérieux au moment de me donner toutes ces indications ridicules que je n'y ai vu que du feu pendant un long moment. Quand j'ai fini par comprendre son jeu, je l'ai poursuivi en lui criant dessus, lui jurant que je me vengerais, et lui, il riait et riait encore...
La flamme attrayante dans ses prunelles s'éteint aussi brusquement que sa voix. Soudain, seule la mélancolie brille en elle, affaisse ses traits et tourmente son esprit. Une tristesse sourde circule d'elle à moi à travers notre lien. Ses souvenirs se font moins joyeux et entreprenants, leurs scènes prennent une tournure tragique et macabre qui file à une vitesse folle sous son crâne. Le noir, le feu, du sang, des cris d'agonie et des terres ravagées. Puis Eleuia, couverte de sang qui se détache dans l'horizon... elle n'est plus que l'ombre d'elle-même.
Avec lenteur, je la ramène à notre table et la fais asseoir sur sa chaise, pour qu'elle puisse se ressaisir et s'éloigner de ses pensées noires. Lorsque ma liée relève enfin son beau minois dévasté vers moi, je caresse sa taille en des gestes doux et lents, et murmure simplement, pour faire céder un autre de ses barrages :
— Il te manque.
— Plus que tu ne peux l'imaginer...
— Comment s'appelait-il ?
— Yaotl, finit-elle par répondre au bout de longues secondes douloureuses. C'était mon aîné, celui de toute la fratrie même... Il était incroyable. Mon modèle.
Sa voix est à peine audible, ses mots sont soufflés très bas, mais l'émotion qu'ils contiennent me percute plus efficacement qu'un cri porté hors du cœur.
Un rictus, qui n'atteint pas ses yeux, remonte les commissures de ses lèvres au moment où elle me dévoile le reste de son âme.
— Ce qu'il faisait avec son corps dans la danse, il le réutilisait au combat. Il était le guerrier le plus furtif et agile que j'ai jamais rencontré. Nos ennemis ne le voyaient pas venir : il se glissait au plus près de leurs rangs avant de leur porter le coup de grâce. Il était doué, vraiment doué... Jusqu'au jour où il est tombé sur plus rusé que lui.
— Eleuia...
— J'ai eu beau me précipiter sur lui quelques secondes après, je n'ai rien pu faire, poursuit-elle sans m'écouter. Le coup était fatal, la régénération impossible. Une poignée de secondes supplémentaires, pendant lesquelles il se vidait de son sang, a suffi à venir à bout du meilleur guerrier et du meilleur frère qui soit.
Sa respiration est plus courte, ses orbes de nuit étincellent plus que de raison, mais je ne vois aucune larme couler sur ses joues. La guerrière qu'elle est se contient, ne souhaite pas se laisser aller à l'émotion qui la submerge. Elle lutte et souffre tout à la fois, et la vibration ténue de notre lien se consume de douleur. Cette souffrance est ancrée en Eleuia, et à présent elle s'arrime à moi et réveille une sensation similaire que je me dois de lui partager à mon tour.
Un courant passe entre nous. Eleuia redresse ses prunelles interrogatrices dans les miennes en ressentant ce flux. J'embrasse sa joue avec délicatesse, décidé à aller au bout de mon idée, puis la caresse du pouce avant de me lancer.
— Ma mère adorait la nuit et les étoiles. Les soirs où j'avais du mal à m'endormir, elle me prenait avec elle et nous menait jusqu'à une large fenêtre dans le salon. Et installé confortablement sur ses genoux, elle me parlait des étoiles et m'incitait à les regarder briller dans le ciel. Elle me racontait quelques contes qui sortaient tout droit de son imagination, et parfois elle s'épanchait plus sur des faits concrets concernant ces corps célestes. Je ne me rappelle pas de ses discours avec précision, mais je n'oublierai jamais sa voix. Douce, tendre... passionnée. C'est l'élément de ma mère dont je me souviens le mieux. Plus encore que son odeur ou la forme de son visage. Sa voix m'a bercé dans ma jeune enfance et elle a continué à m'accompagner tous les jours depuis sa disparition.
Je reporte mon attention sur l'instant présent et m'aperçois en un coup d'œil que la physionomie d'Eleuia a encore changé. Elle a remonté ses mains près de mon visage, son front s'est plissé sur une barre d'inquiétude, et ses orbes sombres se sont eux aussi étrécis sous le coup de sa préoccupation à mon endroit. Comme moi plus tôt.
Je tente un sourire rassurant sur mon visage, sauf que le froncement de ses sourcils persiste. Je me remets vite les idées en place et reprends la parole.
— J'avais quatre ans lorsque ma mère et mon père sont morts. À partir de ce moment-là, ce que j'aimais le plus en eux, à savoir la voix de ma mère et le rire de mon père, n'a plus jamais résonné en dehors de ma mémoire. À l'inverse de toi, je n'ai pas vécu suffisamment de choses avec eux pour appréhender la moitié de ta peine... Mais cette dernière existe bel et bien. Et là, tout de suite, elle fait écho à celle que tu ressens.
Le voile de chagrin et de douleur revient opacifier le regard de ma liée.
— Mes parents me manquent. Ils m'ont manqué durant les plus grandes étapes de ma vie. C'étaient de bonnes personnes, des gens simples qui désiraient mener une vie paisible pour pouvoir y élever leur fils sereinement.
Je m'interromps à nouveau, plongé dans mes souvenirs flous et mes sensations à vif.
— Mes parents me manquent plus souvent que je ne suis prêt à l'admettre... Comme toi pour tes frères et sœurs. Et que je ne sais pas quoi penser du sens à donner à leur disparition... Comme toi pour tes frères et sœurs.
— Allan..., fait-elle d'une voix plus chevrotante.
— Le deuil est une affaire complexe qui n'a pas de date d'expiration prédéfinie. C'est un mal délicat, parce qu'avec le temps qui passe, il revient par vagues, par à-coups difficiles à gérer. Et lorsque la culpabilité ou encore la colère le dirige, la souffrance est accrue. Et devient intolérable.
Les traits de ma liée se referment, ravagés par une douleur mal contenue, tandis qu'elle me murmure de m'arrêter là. Mon cœur saigne de la voir aussi mal en point et de deviner ses nouveaux sanglots et larmes refoulés. Eleuia est une battante, et aussi éprouvants que soient ses sentiments en ce moment, elle ne se laissera pas aller. C'est ce que je lui chuchote en réduisant totalement l'espace entre nous, ma main sous son menton pour lui redresser la tête.
— Mais si un jour, tu as besoin de parler d'eux, ajouté-je avec douceur, tu sauras où me trouver. Je suis là pour toi, Eleuia. Je suis ton lié, ton ami, ton apprenti, ton amant, je peux aussi être ton confident.
La jeune femme resserre sa prise sur mes épaules, baisse la tête et expire un souffle tremblotant qui échoue dans mon cou.
— Tu peux continuer à me faire confiance, susurré-je encore. Je ne te trahirai jamais.
— Je sais, lâche-t-elle, les paupières baissées sur son regard torturé.
J'embrasse profondément sa tempe.
— Merci de partager avec moi des pans de ton histoire...
La guerrière se dégage de mon cou et affronte mes prunelles claires et remplies d'émotion. Les siennes me scrutent, fouillent comme bien souvent mon âme qui lui est entièrement dévouée, puis elle guide sa bouche jusqu'à mes lèvres.
— Non..., souffle ma liée à un centimètre. Merci à toi.
Son ton fervent se meurt à l'instant où nos bouches se rejoignent. Le baiser que nous échangeons alors est aussi explosif et électrisant que d'habitude, mais une connexion nouvelle, quelque chose de plus profond s'établit dans cette étreinte. Une connexion qui vient d'Eleuia, qui prend racine dans sa chaleur, dans le feu qui la consume de l'intérieur, dans son être tout entier... et peut-être aussi dans ses sentiments naissants à mon encontre.
*« Fêtes » En breton dans le texte
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