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Chapitre 29


Au début, ce n'est qu'effleurement et légèreté. Nos lèvres coulent les unes sur les autres, se testent, se découvrent avec lenteur, mais abandon. Nos bouches se meuvent avec délice, elles sont brûlantes d'envie et de douceur mêlées. Les mains d'Eleuia serrent plus fermement les miennes dans leur étau, toujours ramenées sur sa poitrine vibrante. Je réponds à cette étreinte simple, transporté par le crépitement ténu de mon corps.

La lave qu'est devenu mon sang dans mes veines coule avec langueur, se combine au bien-être incommensurable qui se diffuse dans tout mon être. C'est vraiment en train de se produire. Je sais que c'est vrai, parce que je ne suis jamais parvenu à rêver des sensations aussi merveilleuses toutes les fois où nous nous retrouvions ainsi enlacés, Eleuia et moi.

Nos lèvres se séparent une première fois, nous permettant de nous replonger dans le regard de l'autre. Un éclat troublant habite le sien, un de ceux qui me remue aussi efficacement que le baiser que nous venons d'échanger. Un même frémissement nous saisit à cet instant précis, indescriptible tant il véhicule de nouvelles sensations chaleureuses et explosives dans nos deux êtres. Son effet est grisant, il éveille en une déflagration la puissance de notre lien qui était presque resté en sourdine jusque-là.

Ancré à ses iris couleur nuit, je libère mes mains des siennes, porte la droite sur sa joue chaude et laisse mon pouce dévier vers sa lèvre inférieure. La foudre aux reflets bleuâtres éclaire la partie de la pièce où nous nous trouvons, et expose le désir incandescent qui se consume en Eleuia. Je réfrène un gémissement et pose mon autre main sur le mur près de sa tête, mes doigts agrippés à la pierre.

Je meurs d'envie de recommencer, je meurs d'envie aussi de la serrer dans mes bras pour ne plus jamais la lâcher, mais je ne sais pas comment me comporter à présent. Malgré ce qu'elle a dit, elle pourrait encore me rejeter et se détourner de ce que l'on partage... Depuis notre rencontre, elle a été seule à mener cette danse chaotique et imprévisible. Alors au lieu de prendre des initiatives, de peur de les constater infructueuses, j'alterne entre ses prunelles tentatrices et ses lippes plus tentantes encore, et j'attends. Au bord du précipice.

Eleuia semble remarquer mon trouble et mon hésitation. Un petit sourire incongru étire sa bouche tandis qu'une lueur plus douce attendrit son regard sur moi. Elle se hisse sur la pointe des pieds, avance son visage à quelques centimètres du mien, puis tourne la tête afin de rencontrer mon oreille.

— Je te promets que je ne partirai pas, susurre-t-elle, son souffle chaud me faisant frémir. Alors n'hésite plus...

Un nouvel éclair zèbre le ciel, son halo éblouissant passe la barrière de mes paupières closes. J'absorbe les mots séducteurs de la belle brune en cherchant mon air. Sa bouche frôle mon lobe, descend ensuite sur le contour de ma joue, de ma mâchoire, et s'arrête à la commissure de mes lèvres. Je bande tous les muscles de mon corps et contracte ce satané poing resté sur le mur, alors que le bout de sa langue effleure ma peau chauffée à blanc.

— Moi, je n'hésiterai plus désormais, assure sa voix basse.

Le tonnerre gronde, prêt à faire trembler la terre, et la bouche impatiente d'Eleuia s'écrase sur la mienne, prête à me faire perdre la raison.

Son baiser est précipité, heurté, rempli d'une passion dévorante qui me rend fébrile. La légèreté et la douceur n'ont plus lieu d'être ; la jeune femme perd toute mesure, toute retenue pour mon plus grand plaisir.

Automatiquement, mes mains viennent enserrer sa taille et cambrer son dos sur la paroi afin de souder davantage nos lèvres fiévreuses. Les doigts d'Eleuia palpent de manière incontrôlable le roulement des muscles tantôt de mon dos, tantôt de mon torse, égarée dans son désir grandissant. Et je suis aussi perdu qu'elle. Aussi délicieusement perdu dans la tourmente...

Je sursaute et pousse un grognement dans le même temps lorsque ses dents attrapent ma lèvre pour mieux me torturer. Elles la mordillent, puis sa langue sort pour apaiser les petites morsures, m'excitant complètement. Cela fait un moment que je suis dur, mais chaque seconde plongé dans cette nouvelle étreinte m'envoie une décharge électrique, qui se propage jusque dans mon entrejambe tendu. Resserrant mes bras autour de son corps vibrant, je stoppe son petit jeu et l'embrasse avec encore plus de fougue. Je fais taire le gémissement éperdu qui lui échappe, l'avale avec ma bouche.

Ma langue trouve la sienne et un ballet d'un autre ordre débute entre nos lèvres. Nos langues se mélangent, se cherchent avec déraison puis se séparent un court instant avant de se retrouver avec la même intensité. Nos plaintes sont étouffées, notre abandon est mutuel et total... au point qu'un nouveau dérapage devient inévitable.

Eleuia arrache ma veste de mon dos, incapable de se maîtriser plus longtemps. J'imite son geste et balance son vêtement dans la pièce, tandis que ses doigts vifs s'accrochent au bas de mon t-shirt. Dans sa hâte, elle en déchire un morceau, mais cela l'indiffère : elle tire même plus fort sur le tissu malmené, désespérée de le voir disparaître.

Toutefois, le bruit d'étoffe déchirée me ramène un instant sur terre et me pousse à éloigner un peu mon visage du sien. Soupirant fébrilement, ma liée enfonce sa tête dans mon cou, inspire mon odeur avec extase et commence à le semer de baisers ardents. Mon pouls palpite sous ses lippes, mais ma lucidité retrouvée ne me quitte pas malgré ces caresses déconcertantes.

— Eleuia, soufflé-je afin d'attirer son attention.

Elle ne me répond pas, trop occupée à embrasser puis lécher cette parcelle de peau sensible. Je grogne, fort, des images prolifiques de cette même langue plus bas sur mon corps, mais me ressaisis bien vite. Nous sommes dans un des salons du domaine, au rez-de-chaussée. N'importe qui pourrait arriver et nous surprendre. Il faut que nous bougions et allions ailleurs avant que nous n'ayons plus la volonté de le faire.

— Eleuia, répété-je en redressant son visage vers moi. Nous devrions monter.

Son regard sombre croise le mien, hanté par un éclat concupiscent qui m'assèche la bouche. J'en perds le souffle.

— Tu as peur qu'on nous surprenne ? demande-t-elle d'une voix traînante.

— Pas toi ?

Ses mains remontent sur mon corps pour finir dans mes cheveux courts qu'elle tire pour me rapprocher un peu plus. Sa respiration lourde échoue sur mes lèvres rougies, et ses yeux fouillent les miens une longue seconde en silence.

— Je suis terrifiée, chuchote la vampire sur un ton qui me laisse envisager un double sens à ses mots.

Je fronce les sourcils, déconcerté, mais le mouvement de son corps me distrait de la tournure de sa phrase. Elle ramène une de ses jambes fuselées entre nous, puis l'enroule au niveau de mes hanches. Nos bassins se touchent et un même gémissement de plénitude nous échappe à ce contact suprême. Mes mains descendent jusqu'à ses hanches pour l'intensifier, et le halètement d'Eleuia grille un peu plus mes neurones malmenés.

— Cours, souffle-t-elle d'une voix rauque. Vite.

Et sans plus attendre, elle replonge sur ma bouche offerte et enroule sa seconde jambe à ma taille, se hissant parfaitement à ma hauteur. Serrée entre moi et le mur, ma belle brune s'abandonne dans un nouveau baiser avide qui me fait chavirer. Je réponds à son ardeur et me précipite à sa demande hors du salon, usant de ma vélocité pour nous mener à vitesse grand V jusqu'à l'étage de ma chambre. La course ne dure que quelques secondes pendant lesquelles je savoure le poids et sa silhouette exquise tout contre moi.

Arrivés devant la porte close, les lèvres d'Eleuia migrent à nouveau dans le creux de mon cou, là où mon sang bat fort dans mes veines, et un profond soupir d'envie remonte de sa gorge.

— C'est ça que tu veux de moi ? l'interrogé-je, alors que ses dents se dégainent sur mon épiderme brûlant. C'est ce que tu désires ?

Son souffle heurté quitte ma carotide, son menton se redresse jusqu'à ce que son regard s'arrime au mien.

— Tu n'imagines pas tout ce que je désire de toi, répond-elle avec une honnêteté crue qui me laisse songeur.

Ses doigts se faufilent dans son dos pour tourner la poignée et elle fait quelques pas en arrière dans la chambre en m'attirant avec elle. Le battant claque après nous, le son atténué par la pluie diluvienne qui tonne dehors.

— Je veux ton sang, ton odeur enivrante, tes mains, ton corps, ta bouche, énumère la femme fatale qui attrape mes hanches et plonge ses yeux de braise dans les miens. Je veux tes mots, tes soupirs, ta langue, tes râles de plaisir.

Je suffoque, gagné par une fièvre qu'elle est seule à déclencher, et suis hypnotisé par les caresses qu'elle dessine langoureusement sous mon t-shirt. Des caresses qui s'égarent plus bas sur mon corps, toujours plus bas...

— Je veux tes cris, ta jouissance, ton...

Je l'interromps en plaquant mes lèvres sur les siennes, un geignement de plaisir coincé au fond de la gorge lorsque sa main effleure mon sexe tendu dans un geste succinct, mais grisant.

Je la fais basculer avec moi sur le lit, la surplombe sans trop peser sur elle, mais j'enfouis bien vite ma tête dans son cou lorsque je comprends qu'elle n'a pas fini de torturer mon aine. Ses doigts restent à la surface et me malaxent à travers le tissu, et c'est déjà tellement bon... Je pousse mon sexe plus loin dans sa main en grognant, puis je parsème sa gorge de baisers enflammés. Sa peau se recouvre de chair de poule après chaque passage de mes lèvres, et des vibrations mélodieuses de contentement remontent sous ces dernières.

Je suis au cœur de sa fragrance divine, ce mélange d'épices, d'agave et de dahlia. Elle m'enivre, est entêtante, au point que j'y promène ma langue avec lenteur dans l'espoir d'en récolter quelques bribes. L'eau me monte à la bouche et incendie ma propre gorge : ma soif de sang est à son apogée, elle m'obsède soudain autant que le corps sulfureux qui ondule sous moi. Les deux faims qu'éveille Eleuia me prennent en tenaille et m'arrachent un long gémissement d'envie qui la fait frissonner.

L'une de ses mains se faufile jusqu'à l'arrière de ma tête et me force à la redresser pour croiser à nouveau ses orbes incendiaires.

— Tu vois ce que je veux dire ? souffle-t-elle, haletante, avec un sourire de connivence sur sa bouche enflée.

Pour seule réponse, je me jette sur elle, mets toute mon ardeur et mon désir dans ce nouveau baiser. Ma liée gémit dans ma bouche, tandis que je fais dévaler mes mains empressées sur sa poitrine, son ventre plat, jusqu'à en nicher une sur sa chute de reins afin de la coller contre moi. Sa poigne se resserre dans mes cheveux lorsque nos corps transis se joignent et se réclament. Mon bassin se frotte contre le sien, cherche à soulager une partie – une infime partie – de mon envie d'elle ainsi. Je quitte son visage crispé par le désir et plante mon regard dans le sien.

— Je t'ai désirée à la seconde où l'on s'est rencontré, lui fais-je avec ferveur en inspectant ses traits parfaits.

Et je t'ai aimée de toute mon âme le jour où tu m'as enseigné la maîtrise du feu.

Je ne le dis pas à voix haute, mais je sens que ce message passe dans mes yeux, parce qu'il est impossible que je la regarde autrement qu'avec amour et adoration en ce moment. Pas alors que nous allons laisser exprimer notre passion l'un pour l'autre. Pas alors que je la touche et la serre dans mes bras comme j'ai toujours rêvé pouvoir le faire.

Eleuia ancre ses iris sombres aux miens, sans mot dire. Elle m'observe en silence, le souffle aussi court que le mien, et caresse distraitement les mèches hirsutes de mon crâne. Ses doigts retombent sur la naissance de ma mâchoire, parcourent lentement ma joue et ma pommette, l'arête de mon nez... Mes sens décuplés s'exaltent à ce contact plus doux que les précédents. Je ferme les paupières et lâche un faible soupir au moment où ils s'attardent sur le dessin de mes lèvres, passant et repassant dessus.

— Eleuia...

J'exhale son nom comme on prononce celui de son foyer après une trop longue absence loin de ce lieu chéri ; comme un croyant invoque le nom de Dieu. Elle est à la fois mon foyer et mon seul et unique dieu, celle à qui je donnerai tout ce qu'elle exigera de moi.

Elle est tout ce que je désire, corps et âme.

Ses lèvres pleines reviennent sur moi, m'incitent à m'installer à nouveau à quelques millimètres de sa chaleur enveloppante. Je m'allonge donc une nouvelle fois, garde une prise délicate sur son dos tandis que je plonge l'autre main dans sa chevelure bouclée et soyeuse. Je joue avec ses mèches de cheveux tout en l'embrassant, émerveillé par leur texture souple.

Mon cœur est en déroute, le sang qui rugit sans cesse à mes oreilles me plonge encore un peu plus dans un état qui tutoie les étoiles. Je caresse ses mèches sur toute leur longueur, frôle souvent sa poitrine ronde du dos de ma main. Eleuia tressaille, geint plusieurs fois avant de se lasser de ce petit jeu et d'en exiger toujours plus.

— Déshabille-moi.

Je m'exécute avec joie tandis qu'elle en fait de même de son côté en tirant sur mon t-shirt pour le faire passer par-dessus ma tête. Ses doigts fébriles tracent les contours de mes muscles, se délectent de la fermeté qu'ils palpent, tandis que je tire doucement sur le lacet noir qui maintient son haut en place. Je le desserre le long de son buste, dévoile ainsi par strate le galbe de ses seins, la contraction de son ventre plat, puis la souplesse de ses hanches fines. Elle ne porte rien en-dessous, aucun sous-vêtement, ce qui me permet de l'admirer elle. Pure, belle... parfaite.

— Tu es magnifique.

Mon imagination ne rendait pas justice à sa beauté. La voir là, en vrai et quasiment nue, dépasse tout ce que je m'étais figuré dans mes rêves ou mes moments de solitude en quête d'évasion sensuelle.

Ma main s'arrête au-dessus du renflement de son sein gauche, là où son cœur bat à tout rompre, et mes yeux admiratifs suivent le même chemin. Son grain est chaud, doux, aux mêmes effluves floraux que sa bouche ou sa gorge. C'est divin. Et une vraie torture tant que je ne l'aurai pas goûté là aussi. J'essaie de me pencher dessus, d'atteindre la pointe dure et foncée du mamelon dressé pour moi, mais Eleuia ne m'en laisse pas l'occasion. Elle s'affaire déjà plus bas pour me retirer mon pantalon et son regard me supplie de l'imiter.

Le sang afflue dans mon pénis et le gorge complètement lorsqu'il se retrouve à l'air libre et que ma liée le découvre pour la première fois. Rivée sur lui, elle balance mon pantalon et mon caleçon dans un coin de la pièce, et je m'enflamme un peu plus en la voyant passer sa langue sur ses lèvres.

— C'est mieux comme ça, non ? me taquine-t-elle, son index dévalant sur ma peau bouillante.

J'acquiesce, en feu, et fais subir le même sort à son propre pantalon et suis aussi ravi qu'elle lorsqu'elle m'apparaît totalement nue. À califourchon sur elle, je savoure notre contact peau à peau et retiens un juron devant ses cuisses serrées l'une contre l'autre, en-dessous de son delta brillant d'excitation.

Nom de Dieu. C'est moi qui lui fais cet effet-là.

Enhardi, le cerveau en vrac, je me penche sur Eleuia et effleure enfin de ma bouche la naissance de sa poitrine. Très vite, je viens laper son mamelon, jouer avec puis l'aspirer, et un premier cri de plaisir de sa part répond à cet attouchement.

— Allan ! Continue...

Je grogne contre son sein et fais tournoyer ma langue plus vite. Mes dents la mordillent ensuite, doucement puis de plus en plus fort lorsqu'un nouveau gémissement s'élève dans la chambre. Eleuia tremble des pieds à la tête et ramène avec difficulté ses mains sur mon crâne afin de me maintenir en place. L'une de mes paumes agrippe l'autre rondeur délaissée et la titille, la cajole avec vigueur, comme me le réclame sa propriétaire. Cette dernière geint et empoigne plus férocement ma tignasse, m'arrachant un son guttural.

Ma verge tendue entre nous me fait mal et ne demande qu'à être soulagée à chaque halètement d'Eleuia. Ses doigts restent plantés dans mes cheveux, son plaisir monte encore d'un cran me rendant fou et accro aux bruits de gorge qu'elle émet. Mon nom chuchoté meurt plus d'une fois sur ses lèvres tremblantes, ses suppliques pour que je ne m'arrête pas passent autant par ses mots décousus que son dos arqué vers ma bouche gourmande. Je suis le plus heureux des hommes, mais perdue dans ses sensations, elle ne doit pas s'en rendre compte.

Elle est enfin à moi.

Mon corps se consume à l'instar du sien, déjà rendus au bord du précipice alors que je ne l'ai pas encore pénétrée. Eleuia semble elle aussi s'en apercevoir car ses déhanchements reprennent, plus vifs et désespérés qu'avant, tandis que l'une de ses mains descend entre nous pour saisir mon sexe. Mes lèvres relâchent son sein et cherchent de l'air pour mes poumons vides. Je croise son regard aux pupilles dilatées, plus brillant et irrésistible que jamais, et râle au-dessus d'elle quand ses doigts vont et viennent durement.

— J'ai envie de toi, là, maintenant. Viens, m'ordonne-t-elle presque en attirant mon sexe jusqu'à sa fente trempée.

Je me sens grossir dans son poing, mon membre palpite aussi dangereusement que mon cœur plus haut. Nos peaux, moites de sueur et de notre excitation, glissent l'une sur l'autre, nos bassins s'entrechoquent sans s'unir, et cette situation enrage la femme fatale sous moi.

— Fais-le ! Je n'en peux plus sans toi, gémit-elle.

Ses mouvements lascifs s'accélèrent. Je trouve sa bouche, plonge ma langue à l'intérieur et l'embrasse à en perdre haleine. Elle me rend fou. Je suis enivré d'elle, parti très loin déjà, et le meilleur reste à venir.

Mon prénom lui échappe une nouvelle fois, sur un ton si implorant et ébranlé que je vrille définitivement. Ses doigts qui me branlent sont vite rejoints par ma propre main qui se pose par-dessus, les serre, puis les aide à me guider en elle. J'embrasse le bas de son visage avec dévotion lorsqu'elle rejette la tête en arrière et que je plonge dans ses chairs tendres offertes.

— Oui..., exulte Eleuia dans un souffle saccadé.

Elle replie sa jambe sur mes hanches, agrandissant mon passage, puis nous laisse le temps de nous familiariser l'un à l'autre. L'une de mes paumes vient se nicher sous ses fesses pour la sentir pleinement, et je suis obligé de développer des trésors de volonté pour ne pas jouir dès l'instant où ses parois se resserrent sur moi.

C'est plus incroyable encore que ce que j'avais imaginé.

Mue par le même désir de rapprochement extrême, ma liée place ses bras autour de ma taille et s'enflamme un peu plus. Jusque-là, je n'avais pas encore bougé, mais son abandon total et ses yeux révulsés déclenchent mes propres ondulations. J'étouffe un grognement dans son cou, puis embrasse plusieurs fois ce dernier avant d'allonger progressivement mes coups de reins. Eleuia m'accompagne avec autant d'ardeur. Ses gémissements emplissent la pièce, deviennent presque aussi bruyants que l'eau qui dégouline toujours sur les carreaux.

Une énergie puissante et dévorante s'abat sur nous, prend plus de place dans nos ventres de seconde en seconde... jusqu'à se transformer en tsunami incontrôlable et frénétique. Notre rythme accélère, notre fusion nous ravage de l'intérieur, et quelque chose d'intangible chauffe, calcine nos peaux, fait bouillir notre sang.

La douleur est aussi forte que notre jouissance, et ces deux sensations dévalent en nous. Elles brisent nos os un à un avant de les ressouder, plus solides que jamais. Elles s'arrachent nos tripes, nous éventrent avec hargne, puis nous remplissent d'une chaleur salvatrice dans la seconde qui suit. Elles nous percent, nous étranglent, nous broient, nous détruisent tout à la fois... avant de nous faire renaître, de nous arrimer à la vie dans un même cri de plaisir.

Nous continuons à nous mouvoir l'un dans l'autre, nos visages séparés de quelques centimètres à présent, et nous nous observons avec la même intensité. Nous aurions dû rendre les armes après cette explosion mutuelle, mais au lieu de cela, un nouvel élan indescriptible nous habite. La connexion entre nos deux êtres est vibrante et réclame d'être assouvie. Ce qui vient de nous emporter n'était que le début. Nous le sentons, nous le comprenons sans même avoir besoin de nous parler.

Yeux dans les yeux, nous nous approprions encore au rythme de nos respirations suspendues. Le temps et le monde autour ont perdu toute substance pour nous. Il n'existe plus que nos corps passionnés, nos baisers transportés, nos mouvements ardents et nos âmes qui se frôlent.

Enfin.

Je souffle son nom d'une voix rauque et émerveillée en poursuivant mes efforts. Elle y répond par un glapissement. Je me fonds un peu plus dans sa moiteur, et un spasme incandescent traverse mon échine. Son bassin part toujours à la rencontre du mien tandis que je laisse ma tête dériver sur sa gorge. Son sang m'appelle, tentateur et battant sous sa membrane fine, aussi implorant que je le prenne qu'Eleuia dans ses soupirs d'extase. Ma langue darde, capte le flux rugissant dans une veine saillante. Mon souffle devient plus laborieux. Ma liée le sent, ses ongles se plantent plus férocement dans ma taille enfiévrée. Je grogne, elle gémit, mais j'oscille toujours, indécis.

Au fond de moi, je sais que nous le voulons tous les deux. C'est le meilleur moyen pour nous, alors que nous faisons encore l'amour, de ressentir pleinement ce lien mystique qui nous unit. Se nourrir l'un de l'autre serait la consécration de ce lien, l'apothéose de notre relation. Et je brûle de pouvoir la goûter et connaître la saveur délicieuse qu'elle a.

Toutefois, je n'arrive pas à m'y résoudre encore. Cette réserve ne répond à aucune logique pourtant. C'est ce que nous désirons tous les deux, c'est ce qui nous attend tôt ou tard. Et la nouvelle vigueur d'Eleuia, qui calque ses frottements à mes coups de boutoir plus virulents, me pousse à y céder. Tout de suite.

— Allan.

Sa voix au bord du gouffre me fait serrer la mâchoire. J'ai de plus en plus de mal à ignorer les pulsations de son cœur, le bruit de sa respiration erratique, le claquement de nos peaux plus bas... Je n'en peux plus.

Sans me détacher d'elle, je soulève Eleuia dans mes bras, nous fait changer de position, la maintenant assise à califourchon sur moi, et moi assis sur le matelas, les jambes repliées sous elle. Ses prunelles s'écarquillent, une lueur de surprise et d'incompréhension côtoie le flamboiement extatique qui ne les quitte plus.

— Prends les rênes, lui soufflé-je sur un ton impétueux, non sans reprendre mes va-et-vient impatients.

Ses paupières s'abaissent une seconde en me sentant la remplir dans cette nouvelle posture, puis elles papillonnent furieusement lorsqu'elle replante ses iris dans les miens. Je la laisse prendre les commandes de notre danse sulfureuse. Je suis incapable de prendre une décision, alors je la laisse faire à ma place. Et je pressens que si c'est elle qui domine la situation, je chavirerai pour de bon cette fois et me libérerai complètement. Cette torture a assez duré.

Eleuia ne se fait pas prier plus longtemps ; ses hanches se balancent d'avant en arrière, puis ondulent avec langueur au-dessus de moi. Je rejette la tête en arrière jusqu'à la coller au montant du lit, les yeux fermés pour absorber la fièvre qui monte dans mon corps. Mes paumes se placent sur ses hanches voluptueuses et suivent leurs ondulations provocantes.

— Je sens que... je vais venir, la préviens-je.

Eleuia gémit en réponse et accélère la cadence. Mon regard se reporte sur elle, sur sa peau caramel légèrement rougie par l'effort, sur sa poitrine qui monte et descend, sur son visage aux joues roses et aux prunelles brillantes... L'avoir sur moi et en moi, en train de rechercher la délivrance dans l'orgasme, ses traits arborant un air à la fois concentré et déchaîné, est la plus belle chose que j'ai jamais vue. Elle est la plus belle femme sur cette terre, je m'en étais déjà rendu compte lors de notre première rencontre, et aujourd'hui, tout me le crie haut et fort.

Mes lèvres plongent sur ses seins offerts et les embrassent délicatement, puis partent à l'assaut de sa clavicule, de son épaule, de sa gorge... avant de revenir sur ses tétons dressés. Je répète ce cheminement trois fois avant que ma liée passe une main sur ma nuque et réclame ma bouche sur la sienne pour un baiser qui me fait perdre le peu de raison qu'il me restait encore. Sa langue s'enroule sur la mienne, effectue les mêmes va-et-vient sensuels que ses muscles internes autour de mon sexe.

Je pousse un profond soupir lorsqu'elle me libère et que ses lippes affamées glissent plus bas sur mon visage, pour finir leur course dans mon cou. Sa tête s'y niche, son bras se replie sur ma nuque tandis que le second dévale mon dos. Ses doigts s'enfouissent dans mes cheveux trempés de sueur et ne lâchent plus leur prise. Eleuia goûte ma peau, la lape, la lèche lentement et passe ses dents effilées sur mon pouls battant.

Son souffle tremble sous mon oreille, plus brûlant qu'auparavant. Sa bouche ne quitte plus la zone de ma gorge où les pulsations cardiaques sont les plus fortes. Je plante mes ongles courts dans sa taille, anticipant ce qui va se produire. Et c'est sans interrompre ses mouvements entêtants de hanches que la vampire enfonce ses dents, tranche le derme fin avec, et me mord jusqu'au sang.

Sa bouche atteint ce nectar aussi facilement que le ferait un couteau dans une motte de beurre. Et à la seconde où elle plonge en moi, mon corps arrête de bouger, mon esprit se fige alors que mon cœur cogne sourdement dans ma poitrine. L'air se bloque dans mes poumons, une plainte qui tient plus de la surprise que de la douleur meurt sur mes lèvres... Tout se met sur pause en moi, le temps de comprendre ce qui se passe et de réaliser l'importance de cet acte. Eleuia boit mon sang. Alors que nous faisons encore l'amour, elle s'abandonne et se nourrit de moi à grands traits, ses bruits de plaisir étouffés par le flux épais et chaud qui coule dans sa propre gorge.

D'après ce que je sais, boire le sang de son/sa partenaire pendant l'acte sexuel est grisant pour les vampires. Combiné à l'orgasme, cette pratique assure au vampire d'atteindre un état de plénitude et d'extase parfaite. C'est quelque chose d'assez courant dans leurs rapports entre eux et avec les représentants des autres espèces. Les deux partis concernés ne sont pas en reste lors de ces ébats spéciaux, le sexe avec les vampires permettant de connaître une jouissance presque aussi puissante que celle avec des incubes/succubes.

Mais le sexe et l'échange de sang entre liés est la meilleure chose qui soit. Le lien qui réunit deux êtres transcende tout. Cela provoque des sensations inimaginables pour tous ceux qui n'ont pas de liés. C'est tout à la fois : explosion, chaleur, caresse, vibration, merveille, jouissance, plaisir, force, effusion... La connexion est ultime entre les partenaires. Les sensations de l'un deviennent celles de l'autre. Le désir et le plaisir sont souverains chez l'un comme chez l'autre. Les sens sont décuplés à un degré exponentiel, impossible à obtenir en temps normal.

Lorsque vous partagez un lien avec quelqu'un, vous ressentez et sentez tout plus puissamment. Vos aptitudes extraordinaires font soudain pâle figure devant la suprématie de cette union. Et si vous êtes en plus comme moi, amoureux fou de votre partenaire, la fusion dépasse votre entendement. Elle vous transperce de part en part, vous avilit à elle et à la personne qui l'a provoquée.

Mon hébétude disparaît, le foudroiement de notre lien est passé. Mon corps reprend peu à peu de sa vigueur, il n'est plus ankylosé par le poids de cette alliance. Lui et mon esprit refont surface et sont alimentés par le courant ténu qui les relie à l'être exalté d'Eleuia. Cette dernière continue de se nourrir, elle n'a d'ailleurs pas l'air d'avoir remarqué mon... absence passagère. Étourdie par mon sang, elle déglutit goulûment, plante plus loin ses dents dans ma chair, et poursuit ses balancements sans se fatiguer.

Au contraire, notre connexion augmente son ardeur, la rend plus fougueuse qu'avant. Elle me pilonne toujours plus vite et en la découvrant plus investie que jamais, je ne mets pas long pour la rejoindre dans son endurance. Grisé, je râle et grogne à mesure que la tension entre nos deux corps grimpe. Loin d'être affaibli par ma perte de sang continue, – une particularité fascinante qui ne retient qu'un millième de seconde mon attention cependant –, j'avance et recule mon bassin au rythme de ses coups robustes et fébriles.

Je sens mon pénis grossir encore en elle, mon bassin se soulève brusquement pour la marteler plus loin et plus fort... Je donne tout, sauf qu'au final, c'est elle qui me prend.

— Eleuia.

Je halète son nom pendant que mes cuisses se contractent. Je gémis une fois, la pénètre deux fois en des poussées virulentes qui me font voir des étoiles, puis je crie son prénom et me déverse en elle. Des spasmes incandescents me parcourent alors que je m'effondre sur le matelas, le corps gracile de ma liée emporté dans ma chute vertigineuse.

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