Prologue
[Devil]
Les rayons du soleil noir traversent les rideaux de ma chambre petit à petit depuis une demi-heure, me réveillant doucement. Je me redresse en position assise et passe mes mains frénétiquement sur mon visage pour m'éviter de sombrer dans le sommeil à nouveau. Je ne sais pas pourquoi mais mon sommeil est agité d'un même rêve depuis quelques semaines : je vois une jeune fille avec des ailes grises et des cheveux rouges qui m'appelle mais je ne peux pas voir son visage. Il semble effacé mais il reste les contours. Quand j'essaye de m'approcher un peu d'elle, elle se volatilise dans une fumée noire. Elle ne me rappelle personne que je connais ou alors que j'ai pu connaitre.
Il ne s'est pourtant rien passé de spécial dans ma vie depuis quelques années. Depuis Lola, je n'ai plus accepté aucune mission de protection d'Ahriman, je n'ai d'ailleurs plus eu aucune nouvelle de lui depuis un moment.
Je me lève assez rapidement sinon je serais capable de ne pas bouger de mon lit jusqu'au coucher du soleil. Je descends les escaliers et me pose dans la cuisine, l'énergie me quittant déjà une fois que je suis assis. Mélania me regarde et rigole en me voyant à moitié affalé sur la table.
- On a passé une mauvaise nuit, trésor ?
- Qui est-ce que tu appelles « trésor » comme ça dans mon dos ?
La voix menaçante de Théo retentit dans la cuisine avant qu'un petit rire ne sorte de nouveau de la bouche de Mélania. Son petit ami s'approche d'elle et lui donne un baiser sur le haut de la tête en guise de bonjour, va se servir un café avant de se tourner vers moi.
- T'as une sale tête, mon vieux.
Je lui fais une grimace, ce qui le fait marrer : tout le monde est trop joyeux aujourd'hui ou c'est moi qui suis de mauvaise humeur ? N'ayant pas forcément faim, je me dirige vers la salle de bain. Je me place devant le miroir quand un flash m'apparaît : je suis dans le noir complet, je sens une plume le long de mon cou et une voix féminine arrive à mon oreille comme dans un murmure ; « Ce que je sais c'est que je t'aime. Je t'aime plus que tout et rien ne pourra changer ce que je ressens pour toi ».
Je ressens une douleur lancinante dans la bague à mon annulaire gauche, me faisant revenir à moi. Ce flash est très différent de ce que j'ai pu avoir depuis quelques temps car je connais la voix qui est venue me parler. Je l'ai déjà entendue quelque part mais je ne me souviens plus où ni quand.
Qu'est ce qui m'arrive, bordel ? Je regarde la bague et frotte mon doigt en grimaçant : je l'ai depuis que je suis tout petit et elle ne m'a jamais fait mal comme ça. La seule personne à qui je pourrais parler de ce genre de phénomène, c'est Menthaïs. Je descends dans le sous-sol qui est devenu son quartier général depuis qu'on la accueillie au manoir. On a gardé un côté pour nos entrainements quotidiens mais la plupart de l'espace a été réquisitionné par Menthaïs pour y ranger ses bouquins. J'ai à peine descendu la dernière marche de l'escalier en béton qu'elle s'adresse à moi sans lever les yeux de son livre :
- Toi aussi, ta bague te fait mal ?
Je fronce les sourcils et me demande à quel moment elle a pu voir dans mes pensées ou souvenirs sans me regarder dans les yeux.
- C'est arrivé à quelqu'un d'autre dans la maison ? Je demande.
- Oui, moi.
Elle lève ses yeux et sa main gauche et je remarque que sa bague n'est plus à son doigt. Je descends le regard et la retrouve sur la petite table à sa gauche. Avant même que je n'ai le temps d'ouvrir la bouche, elle me coupe avec un geste de la main et pose son livre à côté de la bague.
- Avant que tu me harcèles de question ; je ne peux pas te dire comment j'ai fait pour l'enlever et je ne peux pas t'expliquer non plus pourquoi je refuse de te dire quoi que ce soit de plus par rapport à ça. A moins que tu aies envie de mourir dans d'atroces souffrances.
- C'est bon, tu m'as convaincu je ne poserai aucune question.
Elle hoche la tête, comme satisfaite de ma réponse. J'essaye de laisser ma curiosité de côté mais c'est dur de résister. Elle m'invite à m'asseoir avec elle, ce que je fais avec plaisir. Menthaïs est la plus mystérieuse du groupe mais, étonnamment, c'est la seule personne avec qui je peux parler sans avoir peur de me faire juger. Je lui raconte mon rêve que je fais depuis plusieurs semaines et elle se mord la lèvre comme si elle hésitait à me dire quelque chose, ce qui me stresse encore plus : je déteste être dans l'ignorance ! J'insiste pour qu'elle me parle et elle finit par soupirer un coup.
- Bon. Je suis en contact avec quelqu'un qui est sur terre depuis quelques jours et je lui ai promis de te laisser à l'écart de tout ça mais ta santé mentale se détériore de plus en plus et ça m'inquiète.
- N'importe quoi, je vais très bien.
Elle lève les sourcils et me regarde d'un air de dire : « tu te fous de moi ? ». Mon ego vient de prendre un coup-là. Je fais diversion et lui demande qui est cette personne.
- Ahriman.
- Oh, comment va-t-il ?
- Mieux que toi.
Je lève les yeux au ciel et elle rigole. Qu'est-ce qu'elle peut être soulante quand elle le veut.
- Il va très bien mais je veux que tu promettes que tu n'essayeras pas de retourner sur terre, ni même prévenir les autres de ce que je vais te montrer.
- Tant que tu fais disparaitre ces foutus cauchemars, je ferais ce que tu voudras.
Elle se lève et va ranger le livre qu'elle était en train de lire sur une des étagères installées au mur. Quand j'y pense, le sous-sol a vraiment du style depuis qu'elle l'a rénové ; elle a des capacités énormes en plante médicinale mais elle sait surtout soigner les maux que personne ne peut voir rien qu'avec un regard. Elle revient à sa place et s'assoit sur la chaise en face de moi.
- Bon, parle-moi de cette fille qui hante tes rêves maintenant.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro