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§ Chapitre 5 §

11 décembre 2022
France

« Je peux marcher, maintenant, dit-il timidement, amorçant un mouvement pour poser ses pieds à terre. »

Louis le retint tout de suite, sans arrêter la progression du fauteuil, sans dire un mot non plus. Harry n'osa plus rien dire.

« Et voilà, sourit le plus âgé quand ils furent arrêtés face au canapé. Tu peux faire ton transfert. »

Le regard qu'il reçut en retour lui exprima l'interrogation de son vis-à-vis.

« Un transfert c'est quand on passe d'un siège à un autre sans se servir de ses membres défectueux, soupira Louis en souriant un peu, attendri. Pose tes fesses sur le canapé.

- Tu dois le faire sans que tes pieds ne touchent le sol ? Voulut comprendre Harry, qui n'imaginait pas Louis où Clotaire sans leurs fauteuils - il l'avait déjà vu faire un transfert une fois, à la réflexion, lors de sa première visite chez le coiffeur.

- Ouais, en fait tu prends appui sur tes bras et tu gaines pour te soulever, et tu t'éjectes sur le siège que tu vises, en quelque sorte, expliqua Louis maladroitement.

- Le fauteuil ne va pas se barrer si je pousse sur mes mains ? S'inquiéta Harry, qui voyait déjà les roues partir dans l'autre sens pour qu'il se gamelle et meure fortuitement sur le plancher.

- Non, les freins sont serrés pour un transfert, le rassura Louis. Désolé, j'avais oublié ce détail.

- Y'a pas de mal, lui sourit Harry en plaçant ses mains sur les accoudoirs, et essayant de se soulever mais échouant lamentablement, retombant lourdement sur les cuisses de Louis. Ourf, désolé, je t'ai fait mal ?

- Non non, mais je t'ai senti tomber, sourit le jeune homme, refait - le pauvre ne devait pas souvent sentir autant ses cuisses. Mais pousse bien sur tes bras, serre tes abdos, et penche-toi un peu en avant pour te soulever. Ça devrait t'aider. »

Harry retenta le transfert, et parvint cette fois à s'élever sur toute la hauteur de ses bras, essayant le plus possible de s'avancer sur le siège histoire de ne pas mettre son fessier juste sous le nez de Louis, mais paniqua ensuite sur la marche à suivre. Et il avait mal aux bras.

« Je fais quoi après ?

- Euh, tu- tu te projettes et te laisses tomber sur le canap', bégaya Louis. Rien de bien sorcier. »

La chute du bouclé n'eut donc rien de bien sorcier, il eût d'ailleurs été facile de l'assimiler à la silhouette d'une baleine s'échouant sur une plage.

« Je. L'ai. Fait, articula Harry en se redressant, ses mollets lui rappelant qu'ils ne voulaient pas être dérangés dès le moment où ils entrèrent en contact avec la surface semi-solide de canapé.

- C'est un peu comme un rite de passage à CUHA, ironisa Louis, amusé. Qui ne s'est jamais transféré n'a rien à faire dans un campus d'handicapés.

- Ouah, tu devrais la faire encadrer celle-là, sourit le plus jeune en se calant contre le dossier du canapé, trainant ses jambes inertes avec lui.

- N'est-ce pas. Sur une échelle de un à dix, tu places ta douleur aux mollets à combien ? »

Interloqué, Harry chercha les yeux bleus du jeune homme, qu'il ne tarda pas à croiser. Il avait mal, bien entendu, mais il ne l'avait pas tant montré que ça - bien que ses jambes qui pendaient hors du canapé fussent assez suspectes.

« Ne fais pas cette tête, tu es super crispé, et tu fais tout pour éviter de les toucher. »

Comme le bouclé ne réagissait pas, il approcha lentement son fauteuil des jambes et tendit la main pour en effleurer une, ses iris plongés dans ceux d'Harry. Juste avant qu'il ne touche son mollet droit - le plus douloureux -, le plus jeune souffla :

« Six. T'es content ?

- Pas trop, non. C'est pas normal. 

- T'inquiète, pour le moment c'est douloureux, mais dans une heure ce sera juste engourdi, et dans deux on n'en parle même plus. Il faut juste que je reste tranquille. »

Louis chercha une confirmation dans son regard pour s'assurer qu'il ne mentait pas, et Harry ne pouvait pas être plus franc. Comme le paraplégique n'avait plus ses jambes, il ne connaissait que la partie rééducation sans doute, et prenait sérieusement chaque douleur qui pouvait être ressentie, mais Harry connaissait son corps et sentait bien que ce qu'il avait là n'était rien de grave, et que des roues déterminées avaient juste voulu lui faire mal, pas l'amputer.

« Coucou, ça va par ici ? Lança une voix enjouée en arrivant dans le salon. »

C'était Océane qui faisait son entrée. Harry songea qu'il devrait compter le nombre de fois qu'elle pouvait les cloner, elle et sa bonne humeur, il n'arrêtait pas de les croiser.

« Bah oui écoute, Harry ne pourra plus jamais marcher, plaisanta Louis en saisissant le genou du plus jeune. On va couper là. »

Il montrait présentement le creux entre la rotule et le cartilage du genou du garçon, et tapota fortement du bout de l'ongle - mais quel bâtard. Les larmes aux yeux, Harry le chassa avec ses bras comme on tenterait de se débarrasser d'une mouche.

« Comment c'est arrivé en fait ? S'intéressa la jeune femme, curieuse. J'étais au fond alors je n'ai vu que ta pose d'épilation interfessier... »

Inutile de dire que le plus jeune ne comprit par l'allusion ; en tout cas, Louis explosa de rire.

« Oh non, me dis pas que ça ressemblait à ça ? Pouffa-t-il après un instant d'égarement.

- Ah ben, si, et c'est pour ça que j'aimerais bien comprendre ce qu'il s'est passé, ironisa Océane, ses cheveux noirs dansant autour de son visage alors qu'elle s'installait dans un canapé proche de celui d'Harry.

- Ce n'est rien de très technique, prévint-il avant de s'expliquer. Quand on est rentrés dans le vestibule, je suis entré juste après Olive, et je suis allé dans le coin de droite en vitesse parce qu'on faisait rentrer Louis, et je n'ai pas eu le temps de me retourner qu'il était derrière moi et me bloquait contre le mur, je ne pouvais plus me retourner du tout du coup. Ensuite, ça a été le tour de Clotaire, qu'on a fait rentrer à l'envers, et les autres qui sont venus après. Je saurais pas te dire l'ordre vu que j'avais le dos tourné, mais tu vois.

- Hmm oui.

- J'ai commencé à avoir mal quand vous avez voulu entrer à votre tour aussi en fait, juste après avoir rentré Clotaire. Pour pouvoir loger, vous avez poussé Louis plus loin, et j'étais du coup très très proche du mur, les mollets écrasés entre ses roues et le mur. On est restés comme ça une minute, qui a été très longue du point de vue de ma circulation sanguine arrêtée, et ça a été pire quand le fauteuil a commencé à bouger pour se déplacer, et que j'ai dû m'asseoir sur les genoux de Louis derrière moi mais que du coup il fallait que j'étire mes jambes un maximum sans tirer sur mes mollets... Voilà. Mais ça va aller, c'est juste un engourdissement.

- Si tu le dis, sourit la jeune femme. Ça se passe bien à la chorale sinon vous deux ? Il me semble que vous y êtes tous les deux ? »

Les deux garçons échangèrent un regard pour savoir qui parlerait.

« Charlie est... comme d'habitude quand on approche d'une grosse date, se lança Louis. Elle nous fait beaucoup travailler, on déchiffre beaucoup de partitions, et elle ne tolère pas les retards ou les oublis stupides. Mais elle est cool. »

Harry ne dit rien, mais n'en pensait pas moins. Il fit donc les gros yeux à son ami, qui sourit un peu.

« Bon, en fait elle est horrible. Mais là elle est pas à son max, alors j'ai le droit de dire qu'elle est cool. »

Du coup, le regard d'Harry était catastrophé.

« Panique pas va, pouffa Océane en lui serrant l'épaule, Charlie n'est horrible qu'avec ceux qui peuvent le supporter moralement. Elle fait attention à ça. Toi t'es un petit nouveau, alors elle fera rien de trop cash. »

Hm.

Inutile de verbaliser toutes les scènes qui passèrent dans l'esprit du plus jeune à cet instant. Sans aucun doute, Charlie n'était pas cash DU TOUT avec lui.

« Louis par contre, s'il arrête de bosser du jour au lendemain, elle va le séquestrer, continua la brune en riant un peu, rejointe par le jeune homme.

- Oui, dit-il simplement, comique. »

C'est vrai qu'ils sont meilleurs amis, se souvint Harry en perdant son regard dans les gestes du jeune homme, qui papotait avec Océane.

Il arrêta de réfléchir une minute, puis réalisa l'ampleur qu'avait ce statut auprès de Charlie, solitaire et populaire.

Comment il a fait?

« Chaud, chaud ! Lança soudain la voix d'Olive, qui entra suivie de Niall, Lucas et Clotaire, ayant tous les bras chargés de plats et bols - les genoux de Clotaire faisaient office de table. »

Elle posa un plat rempli de petites pizzas encore fumantes sur la table basse, Niall déposa trois gros bols de biscuits apéro, Lucas des verres et deux bouteilles - eau et alcool quelconque -, et Clotaire termina avec un gros plat de frites et des plateaux.

« Oh la vache, tu nous gâtes ! S'exclama Louis, agréablement surpris.

- Merci beaucoup, souffla Harry, souriant. »

Il avait beau être sociable depuis plus d'une heure, ses batteries retombaient tout doucement, et quand il était fatigué, sa voix s'affinait au niveau sonore d'un murmure, et ses gestes étaient très lents.

« On va te faire bouffer bien vite Hazza, t'inquiète, sourit Olive. Clo, plateau ! »

Clotaire lui en donna un tout de suite, qu'elle remplit le plus possible sous les faibles protestations du garçon, qui ne se voyait pas manger autant - même si ça avait été préparé avec amour, ça restait gras et consistant.

« Ça va les oreilles ? Lui demanda Lucas en lui faisant passer son plateau désormais plein, et lourd.

- Je me sens bien, sourit-il simplement. »

Cette réponse sembla lui convenir, et le jeune homme reprit sa distribution de plateaux à ceux qui ne comptaient pas bouger de leur place pour se pencher vers la table toutes les deux minutes - étaient compris Louis et Clotaire, bien entendu.

Louis se pencha d'ailleurs vers Harry, même s'ils étaient déjà relativement proches :

« Ça ne te dérange pas si on parle pendant le repas ?

- Non... »

Et la voix d'Harry était officiellement très douce et très grave. Louis pouffa devant ce changement.

« Mange bien surtout, tu as l'air épuisé.

- C'est Charlie...

- Quoi, tu la trouves vraiment trop fatiguante ? Je dois dire que même si j'ai l'habitude, elle speed vraiment beaucoup ces derniers temps, je pourrai lui demander de ralentir si tu veux... S'inquiéta Louis, un peu nerveux. »

En parlant de ça...

« Comment vous êtes devenus amis ? »

La question jaillit au milieu d'eux, et Louis ne comprit pas trop la transition, vu sa tête.

« Désolé, s'excusa Harry, je suis fatigué alors je dis n'importe quoi n'importe comment. Pour la vitesse des répétitions, merci de ton aide, mais je ne veux pas qu'elle se dise qu'on est incapables de tenir un rythme nécessaire, qu'au final ça ne s'améliore qu'un peu et qu'elle nous bâche sur nos performances... Tout ça.

- Charlie n'est pas méchante comme ça, la défendit Louis.

- Non, mais elle a l'air sur les nerfs en ce moment, alors une telle requête viendrait un peu comme un cheveu sur la soupe. »

Cette fois, Louis ne démentit pas, se mordant les lèvres et détournant le regard.

« Et sinon... Je me demandais comment tu avais réussi à approcher Charlie assez pour, tu vois, être son meilleur ami. Ce n'est pas un monstre enragé hein, loin de là, désamorça-t-il aussitôt en se souvenant d'une dispute qu'il avait eue avec il ne savait plus qui à ce sujet, mais elle a l'air d'être beaucoup seule, dans sa bulle, et toi tu peux te targuer d'être son meilleur ami, d'être celui qu'elle appelle quand ça va mal, tout ça. Et je me demandais... comment ça se faisait. »

Le jeune homme garda son regard dans celui d'Harry un long moment, qui parut très court au plus jeune. D'un point de vue extérieur, cette conversation qu'ils avaient à voix douce en picorant dans leurs plateaux avait un attrait particulier. C'était ce que se disait Océane en les regardant, du moins.

« Elle ne m'a pas... accepté tout de suite, commença Louis, hésitant. Quand je suis arrivé, elle m'a fasciné très vite. C'était l'aveugle qui dirigeait tout le monde à la baguette, qui était respectée par tout le monde, qui savait jouer de n'importe quel instrument sans avoir rien appris, une légende du campus. Je me sentait ultra chanceux de pouvoir la voir lors des répétitions du chœur, j'étais son fan. J'ai voulu l'approcher, évidemment - Harry hocha la tête, concerné - mais je restais un étudiant comme les autres, en première année. Disons que pour sortir de ça, j'ai... spam. Et j'ai eu de la chance.

- Tu as ''spam'' ? Répéta Harry, mort de rire. Ça veut dire quoi ça ?

- Bah, je restais souvent avec elle, pour papoter ou pour lui dire mes problèmes, je la faisais rire, ou sourire mais parfois je la faisais rire quand même. Mais je suis vraiment devenu son meilleur ami quand je l'ai défendue face à des gens qui l'attaquaient, qui la suivaient jusque chez elle... »

Harry n'eut plus du tout envie de rire.

« Mais tu n'es pas mal non plus, tu sais, reprit le jeune homme en changeant un peu de sujet. Elle me parle beaucoup de toi en ce moment. »

Il rougit.

« Ah mais vraiment ! Rit Louis, amusé. Elle me parle de tes perfs au chœur, le fait que tu es fatigué ces derniers jours... Elle perçoit beaucoup de choses. Elle parle aussi de toi à Ludwig, et ça a un peu le don de le soûler d'ailleurs... de ce que j'en vois. »

Comment ça?

« Ludwig aime avoir une relation... privilégiée avec elle, tu vois ? Expliqua Louis en croisant le regard perdu du plus jeune. Ils passent du temps ensemble, mais c'est différent de l'amitié, c'est un peu comme un partenariat. En tout cas, Charlie m'a dit qu'elle reconnaissait souvent parler de toi, et la dernière fois qu'ils discutaient j'étais pas loin, et il s'est agacé quand elle a encore dérivé sur ton sujet, mais il n'a rien dit alors je ne sais pas vraiment si elle l'a su.

- Leur relation... elle te dérange ? »

C'était une autre question qui passait de temps en temps dans l'esprit d'Harry. Il constatait avec le temps que la relation d'amitié de Louis et Charlie était différente de celle que la jeune femme avait avec Ludwig, et se disait que quelque part, Ludwig était la némésis de Louis. Son inverse mais identique.

Face à la question du bouclé, Louis hésita. C'était donc qu'il y avait matière à réflexion, et que ce n'était pas une réponse binaire.

« Je... ne sais pas, finit-il par répondre, la voix un peu plus basse. On n'est pas pareils. Avec moi, elle est normale. Sérieuse. Drôle. Avec lui, elle est... »

Il se mordit vivement les lèvres, et chercha visiblement un moyen de s'exprimer qui serait différent du mot qui tenait à passer ses lèvres.

« Elle est à la fois bien plus spirituelle qu'avec moi, et plus superficielle. C'est difficile à expliquer.

- Ça te fait de la peine ? Murmura Harry en penchant encore davantage la tête vers lui, cherchant ses iris qui se baladaient sur la pièce.

- Parfois. Mais je ne veux pas voir cette partie d'elle alors je la lui laisse, renifla-t-il doucement, les yeux humides et d'un bleu scintillant comme une rivière d'étoiles.

- Quelle partie ? »

La question était sortie plus vite que son esprit ne l'avait formulée ; il avait l'impression d'ouvrir la boîte de Pandore, mais aussi d'être à deux doigts de comprendre cette personne énigmatique qui lui prenait la tête depuis des mois.

« Ça j'ai pas le droit de te le dire, sourit le jeune homme, ne se doutant pas du 'NOOOOOOOOOOONNNN' qui retentissait dans le cœur d'Harry. Même si tes yeux sont très jolis vus sous cet angle. »

Alors Harry réalisa que leurs visages étaient à cinq centimètres l'un de l'autre, et que la pièce était soudainement silencieuse, et qu'il avait chaud, très chaud. Il recula son visage si vite qu'on eût pu croire que Louis l'avait brûlé. De son côté, le châtain ricanait.

« Mais putaiiin, vous étiez si proches de vous embrasser, râla Océane en sa laissant tomber en arrière, rompant le silence du salon.

- Et voici le vrai visage d'Océane, shippeuse Larry numéro un, railla Clotaire en posant sa tête sur son épaule.

- Vous ne nous laisserez donc jamais ? Rit Louis, ses yeux se plissant en jolies pattes d'oies. Harry ne pensait pas à ça du tout. »

Du coup, tout le monde tourna la tête vers le plus jeune, et tout le monde rit en voyant son visage écarlate. Le pauvre se cacha derrière ses mains.

Le sujet se tut rapidement cependant, et les deux intéressés purent reprendre leur conversation.

« D'ailleurs j'allais oublier : j'ai obtenu de Charlie qu'elle retire Jacques de la House définitivement. Et elle m'a confirmé le fait que c'était uniquement pour que tu ne l'approches par hors des répétitions tutti et ténor basse.

- Tu sais pourquoi elle ne voulait pas que je l'approche ? Demanda Harry, curieux. »

Il s'en doutait, de la raison de la présence de Jacques, mais pourquoi elle voulait le tenir à distance, ça, il ne l'avait jamais compris.

« Non. Et Ludwig non plus. »

?

« Je le lui ai demandé. Lui aussi aimerait bien savoir, et il souhaiterait que tu devines, parce qu'apparemment tu décèles rapidement les secrets. Je demande à voir. »

Le regard provocateur de son crush avoué/inavoué fit augmenter le rythme cardiaque d'Harry. Et il ne réfléchit pas du tout aux conséquences potentielles quand il se pencha pour lui chuchoter à l'oreille :

« Leah n'est pas morte et vous vous êtes bien foutus de moi. »

Louis secoua doucement la tête, amusé.

« Fort. Très fort. Mais ce n'était pas... non, je vais me taire. Parlons d'autre chose. Tu as fait quoi pendant les vacances ? »

Alors Harry lui raconta ses vacances éreintantes du mois dernier, déjà, où la première semaine s'était constituée de révisions diverses et de sorties avec ses potes, et la deuxième un long purgatoire où ses tympans se demandaient s'ils se suicideraient avant ou après son cerveau. Cependant, il ne lui parla pas de l'épisode avec Charlie.

« Donc pas ouf, pouffa Louis.

- Ouais, pas ouf... rebondit Harry, qui regardait le jeune homme rire. Et toi ?

- Je ne suis pas rentré chez moi du tout, et j'ai beaucoup révisé, répondit Louis, léger. C'étaient des vacances simples. En plus la deuxième semaine on a fait un Halloween avec les gens restés sur le campus, c'était super cool. Charlie avait accepté de relever ses cheveux, vu que le thème était centré sur les déguisements- rassure-moi, tu sais comment est son visage ? »

Vu son ton inquiet, Louis craignait d'avoir révélé un secret d'état.

« Oui oui, t'inquiète. Du coup elle était avec les autres mais sans sa frange ?

- Ouais, c'est ça, les gens n'ont pas compris qui elle était au début, puis ils ont reconnu sa taille, forcément, et ses cheveux blancs. Et sa voix. Mais ils étaient très déstabilisés de la voir sans ses cheveux qui lui cachent le visage, Charlie n'arrêtait pas de les vanner sur leurs réactions. Tous n'ont pas réalisé que c'étaient des vraies brûlures.

- Je trouve ça... mieux, dans un sens, déclara Harry en imaginant les possibles conséquences du visage de la master découvert en permanence.

- Pourquoi ? »

Louis n'était pas en colère, juste curieux.

« Si elle le révélait maintenant, elle serait constamment interrogée dessus. On ne la laisserait plus tranquille. Et, ça enlèverait un peu du mythe qui l'entoure, je trouve. Charlie, c'est une personne mystérieuse dont on ne connaît pas le visage, alors le montrer, et connaître les raisons des brûlures, tout ça, ça retirerait énormément de son allure. »

Louis sembla réfléchir.

« Et du coup, tes études depuis ? Reprit-il après une minute à grignoter son plateau - de son côté, Harry en arrivait à la moitié et se demandait si humainement c'était possible de finir tout ce qu'Olive lui avait mis.

- Difficiles, répondit-il honnêtement. J'ai beaucoup de mal à bosser et à me concentrer. »

Il hésita à parler de ses rêves. De la petite fille. Est-ce que Louis le prendrait comme Niall et l'aiderait ? Où est-ce qu'il verrait le plus jeune différemment ? Comme un menteur, ou comme un schizophrène, comme tellement d'étudiants ici ?

« Je peux t'en demander la raison... ? Hésita Louis, qui représentait à cet instant à la fois tellement d'espoirs et de craintes pour Harry.

- ... Je dors juste très mal, trop de trucs en tête, simplifia-t-il seulement. »

Il ne faut pas que tout ce bordel s'ébruite. Et si ça remonte jusqu'à Charlie, je suis mort. Je ne suis pas sûr que Louis puisse tenir sa langue, puisqu'elle perçoit quand on lui cache des choses.

L'idée que Charlie puisse le savoir lui était bizarrement insupportable. Si elle était vraiment la petite fille, comme il le pressentait en lui-même, le fait qu'elle soit au courant de ses rêves produirait forcément une explosion nucléaire.

« Mais, rien de grave, hein ? S'inquiéta Louis.

- Non, juste des mauvais rêves. Ça me prend la tête, ça, et tout ce que je vis aussi. Mais vraiment, ça va, lui assura-t-il quand il croisa son regard torturé. »

Louis lui demanda confirmation par le regard, et Harry lui sourit pour l'apaiser. Leur conversation s'arrêta là, quand les autres autour de la table les incluèrent dans leur propre débat, qui tournait autour des dilemmes : en cas de survie difficile dans un monde en flammes, on mange Wilhelm ou Liam ?

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