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§ Chapitre 32 §

6 avril 2023
France

C'était le moment. Ils avaient chanté une myriade de psaumes, écouté des paroles dans tous les sens, et c'était le tour d'In Monte Oliveti. Le chant avait été placé au moment où les prêtres préparaient la communion sur l'autel - merci Doremi pour le vocabulaire, même si Harry n'avait pas conscience que dans la liturgie, ce moment est appelé l'Offertoire - et c'était un temps où les gens ne pouvaient qu'écouter, ou prier, ou faire les deux en même temps, mais ils étaient obligés d'écouter au final.

Jules Verne se leva, et Harry fourra de force ses protections auditives dans la main de Charlie, qui était assise à côté de lui à cause d'un léger malaise qu'elle avait fait quand Jules Verne les avait honorés de leur manque de justesse un peu plus tôt. Le chef de cette chorale maudite lança un regard goguenard à Charlie, et leva les bras pour que ses choristes commencent à chanter. Harry s'assura que les protections avaient été mises correctement, et le début du chant lui fit grincer les dents.

Pour ceux qui connaîtront jamais ce chant, vous saurez que c'est une pièce normalement a capella, mais Jules Verne ayant besoin d'un palier pour être soutenus dans leur performance et ne pas baisser à l'infini - même si vu la justesse de l'ensemble, chanter sans instrument serait certainement mieux -, il avait fallu ajouter l'orgue, qui répétait bêtement les mêmes notes que la chorale en fond, créant une discordance qui fit mal au crâne d'Harry en moins d'une minute.

Charlie, à côté de lui, restait immobile. Il savait qu'elle entendait tout, malgré les barrières des bouchons d'oreilles du garçon, et il s'en voulait de ne rien avoir de mieux pour elle, qui avait vacillé un peu plus tôt et ne s'était pas levée depuis.

Aussitôt eut-il d'ailleurs repensé à ce moment qu'elle se leva et resta là, bien droite. Le chœur de CUHA se demanda si ça signifiait qu'ils devaient se lever aussi, mais Dorémi leur fit un geste apaisant - leur guide dans cet endroit inconnu - alors les chanteurs se remirent à regarder les prêtres et essayer de ne pas sourire nerveusement devant la longueur du chant que leur proposaient Jules Verne. Mais Harry regardait le visage de Charlie par en-dessous, et vit distinctement, à la lueur d'un éclairage, une larme couler sur sa joue, rester un peu sur son menton et tomber sur sa robe.

Il sentit son propre visage se froisser, et prit les doigts de Charlie, à qui les mains étaient rangées dans le dos. Charlie lui serra la main très fort en laissant la courbure de ses lèvres se plisser vers le bas, quelques autres larmes suivant le sillon de la première, mais bien vite elle lui lâcha la main et son visage partiellement caché - Dorémi lui avait recommandé de ne pas cacher entièrement son visage dans l'église, une mèche de sa frange avait donc été décalée pour qu'on voie l'un de ses yeux - redevint hermétique et vierge de toute émotion. Le garçon crut avoir rêvé cet instant, mais quand il tourna la tête pour regarder Louis, et qu'il vit son regard dévasté et sa bouche légèrement bée devant sa meilleure amie, il comprit que non.

Le désastre était terminé, alors Jules Verne se rassit, fier de lui, et CUHA essaya de ne pas mourir de rire/désespoir devant leur attitude alors qu'ils avaient choqué toute l'assemblée. Le chef de Jules Verne s'approcha de Charlie, les gens et CUHA se relevant pour poursuivre la cérémonie.

« Alors ? J'ai cru entendre que nous n'étions pas trop faux cette fois. »

Charlie renifla légèrement, et essuya vite-fait la trace de larme qui luisait toujours sur sa joue, mais ce geste ne passa pas inaperçu auprès du monsieur, qui ouvrit de gros yeux, ne comprenant pas trop cette attitude.

« Parfait. Dommage que j'aie eu à porter des bouchons d'oreille pour ne pas pouvoir en profiter davantage, le tacla la jeune femme sans faire d'état de son instant d'égarement, retirant les protections d'Harry de ses oreilles pour les lui remettre bien en main, œuvrant si bien que sûrement toute l'église l'avait vue faire. »

Le chef de Jules Verne grimaça et retourna vers sa chorale. Harry ne sut pas trop quoi faire pour lui manifester son soutien, alors il resta sans bouger mais en pensant son ressenti très fort. Peut-être que sa cheffe de chœur l'entendit cependant, car elle lui prit le poignet et approcha son visage du sien pour lui chuchoter dans l'oreille :

« Merci pour tes trucs. S'ils n'avaient pas été là, je serais morte. »

Et honnêtement, il ne sut pas déterminer si c'était vraiment du second degré.

• § •

7 avril 2023
France

Pour le vendredi saint, CUHA avait été attribué à une autre église et un autre chœur que Jules Verne, et heureusement ; le nouveau chœur venait de loin, et même si c'était un chœur d'enfants et jeunes adolescents, tous se plurent tout de suite, et il n'y eut plus la froide ambiance que CUHA avait connu lors des jours précédents.

Comme le Vendredi saint était le jour où le Christ mourait, ou était déjà mort - Harry n'avait pas tout compris au niveau de la chronologie mais on lui pardonnera -, il était de coutume - chez la religion concernée - de ne pas prendre de repas le midi, ou seulement quelque chose de frugal ; CUHA accepta de faire pénitence avec Dorémi, et une bonne partie du chœur de Saint-Étienne les suivirent.

Harry adorait cette ambiance. Lui et Louis se firent même de jeune amis, parmi les plus grands, et ils purent discuter répertoires, et chefs de chœur aussi. Ils apprirent ainsi que le chœur de CUHA était nationalement connu depuis quelques temps, et que Saint-Étienne avaient été bouleversés d'apprendre qu'ils chanteraient une messe ensemble.

« Nationalement ? Tu n'exagères pas un peu ? Pouffa Louis par rapport au témoignage du jeune garçon nouvellement basse.

- Pas du tout ! S'insurgea l'un des plus jeunes. Votre cheffe de chœur est tellement- tellement énigmatique - il dut s'y reprendre à plusieurs fois pour l'articuler celui-là - et vous fait tellement bien chanter que vous êtes un vrai mythe ! On en parlait avec le chœur d'hier, ils viennent de l'autre côté de la France, et ils ont été déçus d'apprendre qu'ils ne vous verraient pas, parce qu'ils partent ce soir et qu'ils n'ont pas réussi à avoir de places pour le concert de demain. Vous êtes des légendes ! »

Harry et Louis s'échangeront un regard. Ils n'avaient pas conscience de cette notoriété.

« C'est grâce à Charlie, tu dis ? S'intéressa Harry en cherchant sa cheffe du regard - ils étaient assis sur une étendue d'herbe en attendant l'heure de la messe et les dernières répétitions - sans la repérer.

- Oui ! Notre chef en parlait avec d'autres chefs quand ils se sont rencontrés, expliqua le garçon. Ils disent qu'ils ont tous l'impression de l'avoir déjà vue et de la connaître, mais sans savoir d'où. Et elle vous fait tellement bien chanter que certains trouvent ça suspect, comme si ça cachait quelque chose. Moi je vous trouve juste trop forts ! »

Le jeune garçon était tout excité à l'idée d'apprendre des choses à ces grands, membres de ce chœur qui intriguait tant. Harry et Louis, eux, ne surent pas trop quoi dire étant donné qu'ils ne cachaient rien du tout. Charlie était juste extraordinairement douée.

« Mais, tu sais qu'elle peut jouer de tous les instruments ? Décida de détourner Harry quand il sentit la conversation s'essouffler. »

Les yeux du garçon lancèrent des étoiles.

« Vraiment ?

- Hmhm. Et elle n'a jamais appris à en jouer, ajouta Louis, qui remerciait ce changement de sujet. La première fois qu'elle est arrivée sur le campus, moi je n'y étais pas encore, mais on m'a raconté qu'elle a joué de chaque intrument qu'on lui mettait dans la main, pour prouver qu'elle avait vraiment sa place comme master de la musique, ou cheffe de la musique si tu préfères. Et elle a réussi, devant tout le campus. 

- OUAH ! Et est-ce qu'elle chante bien ?

- Elle ne chante pas, sourit le jeune homme en secouant la tête. Elle préfère nous faire chanter nous. »

Le jeune garçon était aux anges d'avoir une info exclusive sur Charlie, tant qu'il se leva prestement pour aller le dire à ses amis. Les deux étudiants rirent de le voir aussi content.

« On dirait toi quand tu es arrivé sur le campus, railla Louis en orientant son fauteuil davantage vers le soleil.

- Hmmmmmmm on va dire que je prends ça comme un compliment. »

Louis eut un mouvement indescriptible de la tête, mais il ne parlèrent plus, et laissèrent le calme environnant les bercer. Ils chanteraient bientôt la messe, et elle promettait d'être poignante. Harry ne s'intéressait pas vraiment aux religions et se contentait de les observer quand elles se présentaient à lui, mais il devait dire qu'après avoir lu le programme, il ne s'était pas senti dans la meilleure des formes. Ça parlait de mort, de désespoir, d'abandon, de trahison. Il ne pensait pas qu'une simple messe pouvait avoir le pouvoir de le faire se sentir aussi mal.

Bah, on verra bien.

• § •

Conformément aux nouveaux ordres de l'organisation, chaque chœur avait sa flopée de chant à chanter, et CUHA avait eu le privilège de se voir accorder l'interprétation de Eli Eli, les choristes étant bien évidemment enchantés de se savoir enregistrés par Saint-Étienne, 'pour qu'ils puissent le reproduire plus tard' apparemment. Ce léger changement de programme n'avait pas vraiment plu à Charlie, mais elle s'était visiblement - quand on la connaît - retenue de faire un commentaire.

Alors ils y étaient : dans l'église régnait un silence de mort, l'ambiance du jeudi saint était complètement partie et laissait derrière elle un endroit vide, sombre et silencieux, et c'était leur tour de chanter.

Eli Eli - Bardòs

Le chant commençait doucement, sur des paroles en latin qu'Harry ne s'était pas embêté à traduire. Il savait juste qu'ils devaient la chanter piano.

Et circa horam nonam, clama - accent de texte puis decrescendo - vit Jesus

Puis silence, respiration communément ressentie et voulue comme douloureuse par le compositeur. Et la même phrase se vit répétée, plus fort.

Et circa horam nonam, clama vit, clama vit Jesus

Appréhension chez les chanteurs. Ça, c'était la partie facile, et après venait le début des embrouilles. Les basses devaient commencer, et un canon léger était suivi d'un crescendo puissant avant un enchaînement de cris déchirants.

Voce magna, diiiiiicens - respiration brève, puis saut dans le vide
ELI
ELI
LAMMA, SABBACTHANI?

Harr était suprêmement concentré sur les mains de Charlie. Le silence qui les enveloppait lui donnait l'impression d'être sur une croix.

La partie d'ensuite résonnait comme une plainte, les sopranes ne chantaient plus.

Eli
Eli
Lamma sabbacthani?

Et puis les sopranes revenaient, ayant l'air joyeuses, mais apportant une tension abominable montant crescendo avant un cri unique du chœur - car tous les précédents étaient en canon -, vite tu en un glissendo piano.

E~li~
Eli-
Eli-
Eli
Eli
E~LI...

Et là, là c'était le début du cauchemar, autant à entendre qu'à chanter, puisque la rythmique changeait et alternait entre très rapide et très lente, et que le canon programmé sur cette partie était si précis que si une voix ne partait pas, ça foutait tout l'effet en l'air. C'était toujours le même nom, clamé par chaque voix en un crescendo de plus en plus aigu avant une redescende brutale en glissade. Puis le même canon reprenait, plus doux, et aboutissait sur une note tenue des altos, la fin de la tension et le début de la détente.

E-Eli-El-E~li
E~LI

E-Eli-El-E~li
ELI
Eli - altos uniquement, note tenue
Eli - plainte des voix d'hommes par en-dessous
Eli - les sopranes rejoignent les altos
Eli - dernier souffle des voix d'hommes

Un silence. Quel calme il régnait dans l'église. Le chœur reprit son souffle pour une dernière phrase.

Lamma sabbacthani?
Lamma sabbacthaaaani...

Ils étaient à une messe, alors ils ne furent pas applaudis, mais ils virent les regards des gens, et ils surent instantanément qu'ils n'avaient pas été faux - gros risque avec ce chant -, qu'ils avaient assez articulé, et que les niveaux sonores étaient assez bons pour que le public n'ait pas été atomisé - autre risque d'être en chœur complet.

Charlie ne fit aucun commentaire et alla s'asseoir à sa place, CUHA s'asseyant en même temps qu'elle. La messe put continuer.

• § •

8 avril 2023
France

« J'ai de très bons retours, tu sais ? Vous avez été bons. »

Harry se dirigeait avec Wilhelm vers l'administration pour aller chercher les clefs d'il ne savait plus quoi avant de rejoindre Charlie et le chœur à l'immeuble musical, pour partir à la salle de concert faire les balances et les répétitions en vue du concert de Pâques qui se déroulerait dans la soirée, soit le plus gros concert du campus et souvent le plus apprécié. Harry aimait beaucoup leur répertoire de la soirée, ils avaient pas mal de nouveautés au chœur depuis Noël, et il avait hâte de faire découvrir toutes ces pièces aux gens.

« Quels genres de retours ? »

Ce qu'avait dit le jeune garçon de Saint-Étienne la veille sur CUHA restait dans la tête d'Harry, et il se demandait si Wilhelm, en bon master des fêtes et organisations exceptionnelles, n'avait pas quelques infos là-dessus.

« Bah, de tout. Des mails, des courriers pour les concerts et messes du début de la semaine, des tweets parfois, quelques journaux du coin et des sites dédiés à la musique... C'est habituel, mais je dois dire que retenter cette expérience d'aller chanter à plusieurs chœurs a beaucoup plu, il faudra refaire ça. Tu as aimé, toi ? »

Will n'avait pas pu être là pour la Semaine Sainte ; il avait eu ses partiels pile sur ces dates, et n'avait pu venir qu'une fois le Jeudi saint en coup de vent - et il avait d'ailleurs aidé à chercher Charlie, ce pour quoi Louis l'avait remercié mille fois -, ce qui expliquait en partie son seum de n'avoir pas été là ; il avait confié à Harry qu'il aurait adoré pouvoir rencontrer d'autres chorales lui aussi, qui ne soient pas aussi hostiles que Jules Verne.

Harry réfléchit. Ouais, ça avait été une super bonne expérience.

« C'était trop cool. Vraiment, si on pouvait refaire moi j'adorerais. Mais il faudrait demander aux autres, aussi. Et à Charlie. »

Wilhelm hocha vaguement la tête. Ils étaient au milieu du hall, et le master se dirigea vers le bureau de Madame Brannan.

« Mais, tu sais, l'un des chanteurs de Saint-Étienne nous a dit, à Louis et moi, que le chœur de CUHA est pas mal connu en France, craqua Harry, ne pouvant attendre plus longtemps d'évoquer le sujet. C'est toi qui gères ça ?

- Oui et non. Ça fait théoriquement partie de mon travail, et je gère avec Thomas tous les mails qui impliquent la participation du chœur et tout et tout, mais je ne fais pas de publicité ni de promotion du chœur ; ce sont en général les associations qui nous contactent, et sinon on chante en solo. Pour ce qui est de la notoriété du chœur, tout repose sur du bouche-à-oreille, et sur les vidéos que les gens prennent de nous quand on performe, autant pour les instruments que les chanteurs. Il me semble que Saint-Étienne vous a filmés - Harry acquiesça -, eh bien ils ont été très aimables et m'ont envoyé la vidéo pour que je la mette sur YouTube sur une chaîne dédiée à CUHA, ce que je n'avais pas trop pensé à faire jusqu'à maintenant mais qui est une plutôt bonne idée. Je suis en train de poster tous nos gros concerts et représentations de ces dernières années. Ça prend du temps, mais on a déjà un public qui se forme.

- C'est cool... »

Ils étaient devant le bureau de la directrice ; Harry laissa Wilhlem frapper, puis ouvrir la porte quand une approbation se fit entendre de l'autre côté. Ils tombèrent face à Madame Brannan, que le garçon n'avait pas vue depuis un bon moment - elle s'absentait régulièrement.

« Bonjour, les garçons, sourit la directrice en posant ses mains sur son bureau. Tu viens chercher les clefs de la salle, Wilhelm ?

- Bonjour Madame, oui, c'est ça. Vous passez une bonne journée ? »

Ils étaient encore le matin, mais il faisait beau et la météo s'annonçait bonne. Harry songea qu'ils allaient avoir un merveilleux matin de Pâques le lendemain si le temps ne changeait pas.

« Très bonne, je te remercie. Je devais t'informer d'une chose... »

Elle perdit son regard sur le trousseau de clefs qu'elle prit sur son panneau de clefs - qu'Harry connaissait assez bien pour l'avoir fréquenté pas mal de fois - avant de retrouver ce qu'elle voulait dire.

« Ah, voilà. La sécurité mise en place pour ce soir a été grandement raffermie, comme tu me l'as demandé, et les instructions seront données au chœur et aux autres performeurs dans l'après-midi pour qu'il n'y ait pas d'écarts qui soient faits. J'espère que ce sera assez.

- C'est déjà énorme Madame, merci beaucoup d'avoir pris mon avis en compte, sourit Wilhelm en inclinant la tête. Où pourrai-je trouver le chef de la sécurité pour pouvoir parler des détails ?

- Il est censé passer la matinée dans la régie. Vous avez tout ce qu'il vous faut ?

- Oui, merci. Bonne journée à vous ! »

En deux temps trois mouvements ils étaient dehors, et Harry sortait de son mutisme.

« ... Comment ça la sécurité doit être renforcée ? Ça n'allait pas lors des autres concerts ? Il y avait des malaises ? »

Harry gardait à l'esprit qu'ils étaient dans un campus particulier, et que beaucoup de convalescents pouvaient ne pas supporter le bruit, les éclairages, ou la proximité avec d'autres personnes dans une salle de spectacle. Il était donc normal qu'une certaine sécurité soit mise en place pour les potentiels malaises et crises de panique qui pourraient survenir pendant une représentation. Mais qu'il apprenne que cette sécurité avait été renforcée ne le rassurait pas vraiment, parce qu'il ne savait pas ce qu'il y avait derrière.

Wilhelm réfléchit un instant, et finit par se mordre la lèvre inférieure, soupirant à moitié.

« Disons que ça rejoint ta question sur la notoriété du chœur. Depuis qu'on commence à se faire connaître un petit peu, les mails qu'on reçoit ne sont plus aussi lights qu'avant : on a maintenant des messages de fans, ou à contrario de menaces contre nous et le campus. Et malheureusement, on a énormément de messages de menaces comparé aux messages bienveillants, et certains parlent de venir sur le campus même. C'est- le fait qu'on soit un campus d'handicapés nous rend faibles, là, parce qu'on a naturellement besoin de plus d'assistance contre les gens malveillants ; du coup, je ne peux pas me permettre de passer ces messages sous silence ou de les ignorer, parce que je suis incapable de savoir si ces menaces vont se réaliser ou pas. Ça me terrifie. Donc j'ai demandé à Brannan de mettre plus de postes de gardes que d'habitude dans la salle, et les porte coupe-feu seront aussi beaucoup plus gardées, mais ça on t'en parlera après.

- Pourquoi spécifiquement les portes coupe-feu ?

- Parce que les messages parlent régulièrement de tous nous brûler vivants. »

Harry réprima un frisson et observa les traits de son aîné. Ils étaient durcis et soucieux.

Il arrivait peu à Wilhelm d'être aussi sérieux, et le plus jeune ressentait à quel point son stress était grand devant cette situation. Si quelque chose foirait, ce serait de sa faute, parce que c'était lui l'organisateur de l'évènement et également lui qui avait reçu toutes ces menaces.

« Ce qui m'intrigue, reprit Wilhlelm, c'est que ces messages visent toujours Charlie. Les gens deviennent fous en la voyant, et je ne comprends pas pourquoi. Pourtant, j'ai cherché sur internet si elle ne nous a pas caché un passé sombre ou quoi, mais mis à part le fait qu'elle est la petite-fille adoptive de Brannan après avoir été celle de Zayn Malik, on n'a rien du tout.

- Tu ne veux pas le lui demander ? Peut-être qu'elle le sait. »

Ils arrivaient en vue de la House. Le car les attendait, ils pressèrent donc le pas. Mais Harry perçut la crispation du blond.

« Non. Je ne veux pas l'inquiéter. Elle serait capable de tout abandonner, et je ne veux pas qu'elle se bride à cause d'un danger imaginaire.

- Pas si imaginaire que ça s'il nécessite de renfoncer la sécurité intérieure.

- Mais peut-être que j'extrapole tout depuis le début et que ces messages haineux n'ont pour but que de me faire peur, et que jamais un de ces gens ne viendra perturber un concert. »

Tous les deux eurent un duel de regard. Et Harry le perdit, mais en conclut bien une chose : ces messages n'avaient pas laissé Wilhelm inchangé. Ils avaient dû être violents, très violents, pour qu'il se sente autant concerné par la chose. Mais pas assez violents non plus pour que le concert soit annulé.

« Allez, vous n'avez rien oublié ? Leur demanda Charlie quand ils montèrent dans le car. On ne revient pas d'ici ce soir.

- Niall a emporté nos tenues tout à l'heure, lui répondit le bouclé en allant s'asseoir à sa place autoproclamée depuis le début de l'année, et j'ai mes partitions avec moi. On peut y aller. »

Il s'assit, Louis s'étant placé à côté de lui, et se prépara à un court voyage en regardant dehors les rues du campus s'élargir pour ensuite laisser place à la ville, puis à l'autoroute. Il avait le pressentiment que tout se passerait bien, ce n'était pas le problème ; mais pourquoi autant de messages ? Qui étaient ces gens ? Et pourquoi en avaient-ils après Charlie ?

« Tu as l'air d'avoir l'esprit occupé, lui lança Louis après quelques minutes.

- Je me demande si on est vraiment prêts pour ce soir. »

Je ne veux pas t'inquiéter.

...Je crois que je comprends pourquoi Wilhelm ne dit rien à Charlie, finalement.

« ... Ah. Tu n'as pas l'air très tranquille en tout cas, dit Louis en se tournant vers l'autre côté. »

Le sang d'Harry ne fit qu'un tour à l'idée que son voisin le boude. Il se retourna donc et décida de tout dire à son ami quand même, quitte à l'inquiéter - parce qu'après tout, quelqu'un qui ne dit rien est mille fois plus stressant que quelqu'un qui a tout dit.

« C'est que Wilhelm m'a mis au courant pour les messages haineux reçus récemment par l'admin à propos de Charlie, et je m'inquiète pour elle. Et je ne comprends pas non plus pourquoi elle est visée par des menaces alors qu'elle n'est jamais parue sans le chœur et qu'elle n'a rien fait de notable. »

Louis acquiesça, semblant comprendre ce qui préoccupait son crush.

« Je ne sais pas, moi non plus. Mais ça devrait aller ce soir, parce que ces messages ne datent pas d'hier et que la sécurité a été renforcée exprès. »

Le jeune homme était calme et avait l'air confiant. Harry pensait aussi ces paroles, mais l'idée que Charlie puisse être visée par des gens malintentionnés lui était désagréable.

« Qu'est-ce qu'elle a fait pour être dans cette situation ? Demanda-t-il dans le vide, regardant les barrières grises ondulées de l'autoroute faire leur chemin aux côtés du car.

- Je ne suis même pas sûr qu'elle-même saurait te répondre. »

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