§ Chapitre 18 §
25 décembre 2022
France
« Alors redites-moi, qui il y a ? Stressait Pierrot depuis qu'ils avaient passé la porte du bâtiment.
- En fauteuil roulant, Louis, énuméra Harry docilement, une fille, Charlie, Liam qui a une prothèse au bras, mais comme il doit porter un pull on va dire que c'est celui qui ouvrira la porte, Wilhelm tu l'as vu tout à l'heure, et nous trois. Il n'y en a qu'un seul que tu n'as jamais vu, et c'est Liam.
- ... J'ai rien retenu, tu me la refais ? Grimaça Pierrot, mort de peur.
- Tout va bien, si on fête Noël avec eux c'est que ce sont des amis de confiance, l'apaisa Niall en frottant une main dans son dos, par-dessus son horrible doudoune rose et bleue. La seule chose que tu risques, c'est d'avoir mal au crâne à cause de leurs cris. »
Cette dernière phrase brisa complètement l'effet, et Pierrot se remit à stresser.
« Au pire tu les verras en face, conclut Harry avant de sonner. »
Le cœur de l'invité sembla chuter dans sa poitrine d'autant de kilomètres que de secondes qui passèrent avant que la porte ne s'ouvre sur un Liam tout guilleret.
« Bonjour vous deux, salua-t-il Harry et Liam en leur faisant un hochement de tête chacun en signe de salutation. Et tu dois être Pierrot ? »
Il tendit sa main bionique à l'artisan, qui regarda l'anomalie avec des yeux surpris, mais n'attendit pas trop longtemps avant de répondre à son geste.
« C'est ça, et comme tu m'as ouvert la porte je pense que tu es Liam, bafouilla-t-il un peu en rougissant.
- C'est moi, acquiesça le doctorant. Entrez, Wilhelm est en train de faire le repas, et Charlie et Louis prennent un apéro dans le salon. »
Les trois nouveaux arrivés suivirent l'hôte dans la pièce de vie pour arriver sur la cuisine ouverte et le salon. Ils découvrirent le spectacle de Wilhelm penché sur les fourneaux en parlant à Louis, placé pas trop loin, et Charlie dans le fond en train de bouloter tous les gâteaux apéro ni vu ni connu.
« Vous pouvez aller poser vos cadeaux sous le sapin, si ce sont des cadeaux, invita Liam en montrant ledit sapin, haut en couleurs et en cadeaux à son pied, surtout.
- Est-ce que ce sont des sucres d'orge ? Sourit Harry en s'approchant de l'arbre. »
Chez lui, on ne mettait pas de sucreries dans les branches du sapin ; une année ils avaient mis du chocolat, et comme tout le monde s'en était empiffré plus personne n'avait faim au moment de passer à table. Sa grand-mère avait donc décrété qu'on ne mettrait plus rien dans le sapin hormis des boules et des guirlandes, et sa mère n'avait pas, à la maison, assez d'argent pour investir dans de la nourriture supplémentaire.
« Oui, tu aimes ? S'intéressa l'hôte en le rejoignant auprès du sapin. J'ai essayé de prendre quelque chose que tout le monde aime à peu près, mais c'est la première fois que je le fais...
- Ça fait des années que je n'en ai pas mangé, mais j'en ai un bon souvenir, réfléchit le plus jeune avant de voir quelque chose d'autre. EST-CE QUE CE SONT DES SUCETTES GÉANTES ?! »
Elles étaient là, ces reliques de son enfance, ces sucettes plates en tourbillon immenses impossible à finir à moins de choper six caries ; l'avantage, c'était que tout le sucre présent dans cette chose délicieuse l'empêchait de pourrir.
« Quelqu'un a dit sucettes géantes ? S'intéressa Pierrot en approchant à son tour, sortant de son activité d'exploration visuelle de l'appartement. Oh, j'aimais bien ça avant. Quel goût ça a déjà ?
- Le goût du diabète, railla Charlie depuis sa place.
- Charlie, la gronda Liam, arrête de manger tous les gâteaux, tu veux ? Tu n'auras plus faim après. »
Surprenamment, elle obéit, en râlant, mais obéit tout de même. Harry en leva les sourcils de stupeur. Liam lui fit un clin d'œil.
« Mais posez donc vos vestes, s'exclama-t-il quad il se rendit compte que Pierrot avait toujours son horreur sur le dos. Découvrez-vous, vous allez avoir froid !
- Mais quel hôte de qualité, se moqua Wilhelm depuis les fourneaux, complètement nul !
- Mais bien sûr, quand tu auras fini de rayer mes plaques de cuisson tu m'appelleras, rétorqua le jeune homme en prenant les manteaux de ses invités avec lui. Tu n'enlèves pas le tien, Pierrot ?
- Je- J'ai peur d'avoir froid en fait, bégaya l'artisan en baissant la tête. Là c'est limite déjà...
- Je vais te donner des plaids, déclara Liam aussitôt, qui visiblement avait pour objectif d'être parfait ce soir. Viens avec moi. »
Alors qu'ils s'éloignaient vers un couloir, Harry choisit de se rapprocher de Wilhelm et Louis, qui ne s'étaient pas intéressés aux nouveaux venus plus que ça car trop absorbés dans leur conversation.
« Ça parle de quoi ici ?
- On se demande comment Liam fait pour donner des ordres à Charlie, lui chuchota Louis en croisant son regard - et Harry dut se ressaisir mentalement pour ne pas se perdre dedans. Il fait ça depuis tout à l'heure, et elle obéit à chaque fois ! Elle n'est jamais comme ça, avec personne !
- Et elle est plus joyeuse aussi, acquiesça Harry, qui n'avait pas manqué la frange relevée de la master, de qui on voyait de fait tout le visage, illuminé par une gaieté assez incroyable concernant la personne.
- Ça, c'est parce qu'elle adore Noël, ricana Louis en jetant un coup d'œil à sa meilleure amie. Mais, les ordres ? C'est impossible. Même la bonne humeur ne peut pas faire ça.
- J'ai supposé qu'elle ait été droguée, hypnotisée ou possédée, mais Liam m'a insulté de tous les noms, fit mine de soupirer Wilhelm tout en tournant une cuiller en bois dans une casserole. Et je crois moyen à la théorie du chantage, parce que Liam ne peut pas avoir quoi que ce soit pour faire du chantage à Charlie, hormis un numéro de téléphone ou une partition peut-être, mais elle sait trouver n'importe quoi sur internet...
- Will ? Est-ce qu'au lieu de papoter tu peux faire à manger, s'il te plaît ? Le rappela Liam à l'ordre en revenant dans la pièce, Pierrot ayant dans les bras toutes sortes de couvertures bien chaudes et lourdes, sa démarche se retrouvant un peu déséquilibrée sous tout cet attirail.
- Chef, oui chef ! Sourit Wilhelm en ne changeant pas d'activité, donc en tournant toujours sa cuiller dans sa casserole, appuyé sur un coude.
- Qu'est-ce que tu fais d'ailleurs ? S'intéressa Harry en se penchant - il vit un épais liquide blanc sans pouvoir deviner ce qu'il y avait dedans.
- De la bouillie comme on m'en faisait quand j'avais dix ans, soupira le jeune homme de bonheur. C'est super bon. Et maintenant, on laisse ça figer. En plat, on va avoir des petits-fours fondants avec du riz et de la crème au beurre, ensuite plateau de fromage, bouillie et bûche, bien évidemment. Vous avez eu le temps d'acheter vos cadeaux alors ?
- Oui, j'ai acheté un petit quelque chose à Pierrot, et lui a apparemment acheté quelque chose pour tout le monde. Pendant qu'on faisait nos courses, Niall a eu le temps de passer à l'appartement chercher les cadeaux qu'on avait déjà achetés pour vous et qu'on prévoyait de vous donner après les vacances.
- Ça c'est gentil, sourit Louis en tapotant la tête d'Harry après lui avoir fait signe de se baisser.
- Il ne te l'a pas dit, mais Louis voudrait éventuellement une bague, ou-dlkchfbdjofvbdfjlgbsflfbdfljgb- »
Le paraplégique lui avait mis un doigt entre les côtes. Plus loin dans la pièce, on entendit Pierrot s'esclaffer.
« Qui ose se moquer de moi ? Grogna le violoniste et cuistot en se tournant d'un air menaçant. »
Mais Pierrot ne se moquait pas de Wilhelm ; il riait juste à quelque chose que Charlie avait dit, elle-même étant écroulée sur le dossier du canapé, les mains sur le visage. Les trois compères réunis au-dessus du plan de travail contemplèrent cette scène, bouches bées.
Charlie a un fou rire.
« J'ai un concurrent direct mes amis, annonça Louis d'un air grave. »
Les deux autres lui posèrent chacun une main sur l'épaule, l'encourageant dans sa quête. À ce train-là, Pierrot allait être aimé de tous, même malade.
• § •
« C'est quand qu'on ouvre les cadeaux ?
- Charlie, tu attends, la réprimanda Liam pour la quinzième fois depuis le début du repas. »
Harry ne comprenait pas trop d'où venait ce changement radical de comportement chez la cheffe de chœur, mais n'allait pas s'en plaindre ; elle plaisantait beaucoup avec Pierrot, et animait les conversations avec des commentaires moqueurs ou tellement étranges que ça faisait rire tout le monde. Et là, ils étaient encore en train de prendre le plat de résistance qu'elle s'impatientait de plus en plus d'ouvrir les cadeaux.
Elle aime VRAIMENT BEAUCOUP Noël.
« Pierrot, c'est l'heure pour toi de prendre tes médicaments, rappela Niall à son voisin, qui justement sentait une légère fièvre lui revenir. »
Pour un grippé, Pierrot était dans une forme étonnante.
« Je vais les chercher- »
Liam avait déjà fait le trajet et les posa juste devant lui. Une seconde de constat figea l'orfèvre.
« ... Quand est-ce que tu t'es levé, toi ?
- Quand Niall a mentionné tes médicaments, répliqua Charlie aussitôt, mangeant son assiette à toute vitesse pour plus vite passer aux cadeaux. Allez, mange ! Et prends tes médocs, du coup. »
Harry s'amusa à regarder l'artisan essayer d'ouvrir la boîte de vngngnvn qu'il devait prendre, mais le scotch qui fermait la boîte lui donnait du fil à retordre.
« Il fait quoi ? Souffla Charlie à Wilhelm, qui était sur son autre côté.
- Il essaye d'ouvrir la boîte du sirop, lui dit Louis sans prendre autant de précautions pour être silencieux. Bois un peu ma belle, tu t'agites trop. »
Elle vida son verre en une seconde - quelle descente - et se retourna vers son autre voisin, lui piquant la boîte des mains pour l'ouvrir en une fois. Pierrot regarda attentivement le résultat de la manip, puis afficha une tête ahurie proprement hilarante.
« T'es pas censée être aveugle, toi ?
- Et alors ? Les conventions c'est pour les nuls, moi je me revendique comme voyante.
- Mais- mais tu es non-voyante-
- T'as un problème avec mes choix ? C'est mon identité, tu respectes. »
Pierrot affichait une mine de six pieds de long. C'en fut trop pour Wilhelm, qui explosa de rire en s'écroulant sur la table devant le regard - toujours aussi mort - de haut-en-bas que la jeune femme fit à son voisin avec une mine dégoûtée. Louis cacha son sourire derrière sa main.
« Bref, c'est quoi déjà ça ? Un sirop, c'est vrai, déduisit-elle en tâtant le flacon. Tu dois en prendre combien ?
- Niall, je dois en prendre combien ?
- Trois cac, cac ? Lut difficilement l'irlandais sur l'ordonnance qu'il avait prise sur le tas de médicaments. What the fuck is that ?
- Ça veut dire cuiller à café, lui révéla Wilhelm sur le ton du secret. Heureusement que c'est moi qui cuisine dans cette baraque, comment on s'en sortirait sinon !
- Trois ? Super, passe-moi ta cuiller à café Pierrot.
- Mais tu vas en mettre partout... »
Pierrot ne s'était pas remis du choc. Son regard voyageait lentement entre le sirop, Charlie, et la pile de médicaments qu'il devait ingérer.
« Il doit commencer à fatiguer, souffla Harry à Louis, à sa gauche, qui hocha la tête. On dirait un chaton triste, pouffa-t-il ensuite, alors que Charlie lui redemandait sa cuiller à café pour la remplir de sirop.
- Tu sais, même si elle a une perception hors-normes, je ne suis même pas sûr qu'elle soit capable de remplir une cuiller sans en mettre à côté, lui souffla Louis, en retour, focalisé sur les gestes pourtant sûrs de l'aveugle. C'est toujours moi qui lui donne ses médocs quand elle a la grippe.
- Loulou, pas besoin de vanter tes mérites, lança la master sans relever le nez, concentrée. Je sais bien que c'est toi, il y en a toujours qui finit à côté de la cuiller. »
Liam tint une seconde et demie avant de sourire ; Wilhelm ne tint pas du tout et repartit en fou rire.
« Et tu comptes faire comment, mademoiselle la maligne ? Rétorqua l'étudiant, rose de gêne. Tu ne vois ni le flacon, ni la cuiller. »
Charlie ne répondit pas et s'appliqua à tenir la cuiller droite dans sa main, après avoir débouché le flacon de sirop. Une brève vérification de l'horizontale cuiller fut effectuée, et ensuite elle évalua où était le creux de l'ustensile avec son doigt par rapport à son bras. Enfin, elle saisit le flacon de sirop sans bouger sa main tenant la cuiller d'un millimètre, et approcha le goulot du creux.
Harry releva brièvement les yeux de l'attraction et se rendit compte du silence qui planait dans la pièce. La tête de Wilhelm était un mélange entre acclamation et ébahissement.
« Par contre, je vais avoir besoin d'aide pour me dire stop, signala l'aveugle en commençant à incliner le flacon.
- Ok je fais- STOP STOP STOP ! Hurla Wilhelm quand le flacon s'inclina très brusquement ; Charlie s'arrêta immédiatement.
- Quoi ?
- Vas-y doucement. »
Alors elle pencha très lentement le flacon pour commencer à verser. Harry ne regarda pas plus, estimant qu'une cuiller qui se remplit de sirop ce n'est pas très interessant, et aida Pierrot à ouvrir les autres boites, la plupart contenant des pilules à avaler sans besoin de cuiller à café.
« J'ai ! Se félicita Charlie lorsque la cuiller fut - enfin - remplie, sans avoir rien taché. Pierrot, t'es où ?
- Hm ? »
La bouche pleine d'eau, en train d'avaler une pilule, le jeune homme ne vit pas arriver la main de la jeune femme, qui se plaqua sur le haut de sa mâchoire - pour estimer où la cuiller devrait être mise. Et franchement, Harry ne se souvenait pas d'avoir jamais rencontré quelqu'un dont les expressions faciales étaient aussi drôles. Pierrot jeta un regard paniqué à Liam, qui était sans doute à ses yeux le plus sage du groupe - fact - mais le jeune homme avait le dos tourné, en train de préparer le dessert.
« Ouvre ton bec beau gosse, sourit Charlie en commençant à lever la cuiller vers lui. »
Et le regard de l'invité lançait des appels à l'aide dans tous les sens au fur et à mesure que l'objet le plus intéressant de ces dernières minute s'approchait de son visage. Soudain, alors que le dénouement de cette expérience - ayant pour sujet Charlie qui saurait ou pas donner une cuiller de sirop à un malade - approchait, Harry se fit doucement tirer son pull sur sa gauche, croisant le regard éberlué de Louis, quand il tourna la tête.
« Qu'est-ce que tu as ? Lui chuchota-t-il alors que des exclamations retentissaient autour d'eux.
- Elle l'a appelé beau gosse ! Paniqua Louis en la regardant comme si elle était possédée. Imagine, elle est aussi familière avec lui et aussi joyeuse parce qu'il lui plaît ?! »
Harry souffla un sourire. Ah, Louis. Louis qui a peur de perdre sa meilleure amie, ou quelque chose comme ça.
« Louis, elle nous a tous appelés mille fois comme ça, c'est un surnom normal, lui rappela le plus jeune en pressant sa joue du bout du doigt pour le recentrer sur l'essentiel. Il ne lui plaît pas plus que Wilhelm n'est attiré par Liam. »
Le paraplégique fit une grimace à cette idée.
« Charlie est toujours comme ça à Noël de toute façon, non ?
- Oui, admit Louis. Mais c'est la première fois qu'elle se montre aussi familière avec quelqu'un alors qu'ils ne se sont vus qu'une seule fois. Regarde, elle lui touche le visage alors qu'il a la grippe. On est bien d'accord qu'elle ne t'a jamais touché le visage à toi, non ? »
Alors. Pas dans son état normal.
« Non. Mais, hey, coupa-t-il son crush quand celui-ci refit mine de vouloir parler, tu as peur de quoi exactement ? Elle est heureuse parce que c'est Noël, et elle s'amuse. Elle en a besoin. En plus, je trouve sa voix moins rauque que d'habitude. »
Louis constata qu'il avait raison, et rangea ses doutes pour la soirée. La seule chose dont il avait peur, c'était que Charlie ne veuille plus de lui car elle se serait trouvé un mec. Certes, ce n'était pas dans ses projets et pas son genre non plus de le lâcher comme ça, mais il y pensait.
« Allez, il en reste deux, disait justement la jeune femme à Pierrot d'un ton encourageant.
- Deux à cette vitesse ? Grimaça l'orfèvre sans réfléchir. Mais j'irai me coucher dans six heures !
- Si t'es pas content, meurs tout seul, grogna Charlie en reposant la cuiller sur la table. »
Ce commentaire le fit sourire alors qu'il prenait la cuiller lui-même et se versait du sirop. Et en effet, ça allait beaucoup plus vite.
« Faites une pile avec vos assiettes, les interpela Liam depuis les fourneaux, on sert le dessert ! »
Alors Charlie se remit à sautiller sur sa chaise, et Pierrot pouffa doucement, finissant d'engloutir ses médicaments.
« J'ai même un cadeau pour toi, sourit-elle dans la direction d'Harry, qui crut que la cheffe de chœur s'adressait à Louis vu qu'ils étaient à côté.
- Ah ouais ? Tu savais qu'il viendrait ? S'intéressa Louis en se penchant un peu en avant. »
Harry fut interloqué. Pourquoi Charlie lui avait-elle offert quelque chose ? Et même, qu'est-ce que ça pouvait bien être ?
« Nan, je comptais lui donner à la rentrée, mais c'est bien aussi s'il est là, sourit-elle d'une manière qui ne donnait pas du tout envie de recevoir un cadeau, juste de fuir. »
De fait, le visage du plus jeune perdit ses couleurs. Pierrot pouffa de rire, mais ne dit rien.
« Tendez vous assiettes ! Les reprit Liam en posant la bûche sur la table, et Wilhelm le saladier de bouillie. Vous pouvez vous amuser à parfumer votre bouillie avec du chocolat en poudre ou de l'arôme de vanille, je crois que j'ai du caramel aussi...
- Elle est à quoi ta bûche ? Elle est glacée ? Voulut savoir Louis en se penchant, vu que la surface entièrement en coquille de chocolat n'aidait pas à savoir ce qu'il y avait dedans.
- Tiramisu. Et elle n'est pas glacée, parce que le prince n'aime pas ça. »
Wilhelm fit une grimace éloquente pour bien montrer qu'il détestait les bûches glacées. Charlie, de son côté, se pencha vers Louis d'un air dramatique.
« Oh putain, je crois que je vais tomber amoureuse de lui s'il continue d'être si parfait ! »
Elle ne put malheureusement pas voir les pommettes et le front de Liam devenir rouge vif, mais ça fit bien rire les autres.
« Pour les cadeaux... Relança Pierrot sur le sujet, j'ai un peu fait avec les moyens du bord, désolé si ça ne vous convient pas...
- Mais c'est pas grave ça, l'encouragea Louis avec un sourire rassurant. On n'est plus des enfa-
- Moi j't'aime plus, déclara Charlie aussitôt en se détachant de lui. »
Et ce fut à Pierrot de n'avoir plus aucune couleur sur le visage.
« Bon bah, on dirait que vous ne voulez pas de dessert, conclut Liam en reposant son assiette pleine sur la table et se préparant à se rasseoir. »
Le 'SI !'' collectif qu'on entendit était un cri du cœur. Wilhelm explosa de rire en voyant toutes les assiettes se tendre d'un coup.
« Mais quelle bande de gamins, mais j'en peux plus, peinait-il à reprendre son souffle. Aaaah ils vont me faire caner...
- Attends les cadeaux avant, le coupa Pierrot avec un sérieux impromptu.
- Grave, pourquoi bouffer le repas si tu comptes mourir avant de recevoir tes cadeaux ? Renchérit Charlie avec un sérieux similaire. »
De son côté, Harry regardait la scène, et tout particulièrement les yeux de Wilhelm, qui se remplissaient de larmes de rire. Liam lui posa une main sur l'épaule en soutien.
« On a créé un monstre Liam, ils n'auraient jamais dû se rencontrer ! Geignit le master en toussant à moitié pour retenir son fou rire.
- Quelque chose me dit qu'en bonne santé, Pierrot n'a pas cette attitude-là non plus.
- Je sais pas, peut-être, commenta le concerné en réfléchissant, un doigt posé sur son menton. Je ne fréquente que Dorémi en temps normal. Et elle est bien plus énergique que moi.
- Je ne pense pas que l'énergie soit le problème, essaya d'expliquer Wilhelm, abandonnant dès qu'il vit l'orfèvre s'intéresser à son assiette. Mais bref, à table.
- Je crois qu'il a pas capté que ça fait une heure qu'on y est, souffla Charlie pas du tout discrètement à Pierrot, qui réfléchit brièvement avant de lui répondre :
- Je crois que c'était juste une expression. »
Tout le monde se retint de rire autour de la table, sauf Harry qui, ayant abandonné, posa sa tête sur la table. Pierrot eut manifestement un instant de réflexion supplémentaire avant de réaliser ce qu'il avait dit.
« Mais ce que je suis con, évidemment que c'était une expression... »
Wilhelm était officiellement mort, Louis mordait son poing, Charlie mangeait son assiette en souriant, et Liam les regardait tous avec une étincelle dans les yeux. Harry était bien, là.
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