§ Chapitre 14 §
25 décembre 2022
France
« Alors tu es toujours sur liste noire ? S'enquit Harry après un moment. »
Il s'était décollé du plus âgé et s'était assis à côté de lui, le long du mur.
« Oui. J'ai eu une crise en allant là-bas et me faisant refuser une énième fois, marmonna Wilhelm, clairement pas fier. J'ai plus le droit d'entrer.
- Du tout ? »
La sévérité du châtiment laissait Harry perplexe. Il ne savait pas qu'un hôpital pouvait être aussi sécurisé.
« Du tout. Mais je sais comment entrer par effraction ! Sourit le plus âgé d'une manière resplendissante.
- Est-ce que ça m'étonne vraiment ? Soupira Harry en souriant aussi.
- J'espère bien que non, quel piètre ami tu ferais sinon. Tu vois les grandes portes du hall de l'admin ? »
La traduction se fit lentement dans le cerveau du bouclé.
Il parle des portes à éléphants.
« Oui ?
- T'en as une qui emmène dans le campus, celle d'en face qui mène vers l'extérieur, et t'en as une troisième sur le côté, tu vois ? »
Le souvenir éclatant de la voix du hall sortant justement de cette porte-
« Wilhelm ! Réalisa subitement le plus jeune. Me dis pas que c'est Leah qui criait derrière cette porte-là ? »
Il savait que c'était elle, implicitement, car après tout Charlie n'avait pas été des plus délicates en le lui apprenant, mais il n'avait pas consciemment fait le lien.
« Ah si si. Elle chante si bien avec cette voix, rêvassa le blond en faisant une tête stupide. Mais donc, si tu l'as entendue derrière, c'est que tu sais déjà... ? »
Il semblait attendre une réponse, mais Harry ne voyait pas du tout laquelle.
« Leah ne réagit qu'aux sons de ma voix et de celle de Charlie. Quand on crie dans le hall, elle nous entend et se met à hurler elle aussi, pour qu'on vienne la chercher, j'imagine, expliqua-t-il. »
La garçon se rendit compte qu'en effet, à chaque fois que Charlie était passée en voix surpuissante ou que Wilhelm avait hurlé de rire dans le hall, la voix du hall s'était élevée aussi. Mais à chaque fois, tout le monde faisait comme si elle n'existait pas.
« Pourquoi dans ces cas-là, vous faites tous comme si vous n'entendiez rien ? S'intéressa le plus jeune. J'ai eu plusieurs fois l'impression d'être fou, tu sais.
- Disons qu'on ne peut rien faire pour elle, répondit Wilhelm, gêné. La porte est fermée. La clef est dans le bureau de Brannan et Charlie la vole régulièrement pour aller voir Leah en cachette, mais sinon on n'a pas accès à cette porte, justement parce qu'elle mène à l'hôpital psy. »
• § •
« Tu es sûr de ce que tu fais ? »
Harry avait déjà aidé à braquer le bureau de la directrice. Mais, quelque chose, là, dans son environnement, le gênait.
Peut-être parce que la dernière fois on était dans le noir, que c'était Charlie qui le faisait et qu'elle réussit toujours tout, et que madame Brannan ne risquait pas d'arriver d'une seconde à l'autre.
« J'y suis presque, anônna Wilhelm, à genoux devant la serrure et l'œil rentré dedans.
- C'est la cinquième fois que tu dis ça.
- Mais dis-toi que je n'ai jamais été aussi proche du but ! »
Harry soupira. Que faisaient les caméras de surveillance ? Ils étaient en plein jour, quand même !
« Aaaah, sourit Wilhelm en entendant la serrure émettre un bruit, mais ne réussissant pas à bouger la clenche. Ah non.
- Tu sais quelle clef prendre, au moins ? Soupira le bouclé, qui ne faisait plus que ça depuis qu'il étaient ici.
- Moi non, mais toi oui, sourit le jeune homme en se décollant momentanément de son ouvrage pour croiser son regard et lui faire un clin d'œil. J'ai planifié mon coup en discutant rapidement avec Charlie. Tout va bien se passer. »
Je ne te croirai que quand la porte sera ouverte, roublard.
L'attention du plus jeune s'égara sur la grande pièce, et il songea que cet endroit était décidément bien différent le jour et la nuit. Le jour, c'était... plus petit. Mais toujours trop grand.
La porte s'ouvrit soudain.
« J'ai réussi ! Claironna le master, tout content. Allez, file chercher la clef qui ouvre la porte du fond, mon chien. »
Harry s'exécuta aussitôt, non pas pour contenter son maître, mais surtout parce qu'il craignait de se faire prendre et d'être viré du campus. Wilhelm n'avait visiblement pas les mêmes priorités que lui et visitait le bureau tranquillement.
La clef avec une crevasse dans le manche, donc, se dit le garçon en allant au panneau de clefs.
L'avoir découverte dans le noir facilitait sa recherche en plein jour, et il l'eut bientôt en main.
« On y va, pressa-t-il son coéquipier pas stressé. Et vite. Niall fait du pain d'épices pour le goûter. »
C'était vrai.
« Alors on bouge, acquiesça Wilhelm en sortant de la pièce. J'ai chopé la clef du bureau, informa-t-il Harry en refermant derrière eux. Histoire de pouvoir aller reposer la clef de la grande porte après.
- Qui a dit qu'on devait aller la reposer ? Sourit Harry en prenant la clef du bureau des mains de Will. Leah peut bien être visitée plusieurs fois. »
Le sourire du blond s'agrandit.
« J'aime beaucoup cette façon de penser. Allons donc sauver ma princesse. »
Ils marchèrent jusqu'au fond de la grande salle, car courir serait malavisé compte-tenu des impossibilités de Wilhelm, et Harry trouvait décidément trop bizarre le fait que personne ne soit encore venu les emprisonner pour vol et actions illégales.
« Tu vas rire, mais j'ai aussi prévenu Liam, et il a accepté de faire cafouiller un peu le système des caméras de surveillance, sourit le plus âgé inocemment en insérant la clef de la porte à éléphants dans sa serrure. Par contre, derrière cette grande porte, reprit-il plus doucement, il n'a pas accès aux caméras, alors il faudra être très silencieux, parce que si les images captées ne sont pas si importantes, s'ils repéraient du bruit dans un endroit habituellement désert ce serait bizarre et ils viendraient vérifier. Okay ? »
Harry acquiesça, comme il n'avait rien d'autre à faire.
« Comme on est le jour de Noël, continua le blond en murmurant, énormément des soignants habituellement en service sont partis, il ne reste que Fany et ses gardes de sécurité, mais si Fany me laisserait passer si elle en avait la possibilité, la sécurité me virera aussitôt qu'elle aura eu vent de mon entrée dans l'hôpital. Donc chut. Et, reprit-il après une seconde de réflexion, si ça tourne mal, cours. Suis-moi, et cours. »
Le garçon déglutit. Cette sortie ne serait donc pas juste une petite visite à l'hôpital, hein ?
« Normalement on ne tuera personne- Oh ça va je rigole ! Pouffa-t-il quand Harry lui mit un méchant coup de coude, nerveux. Tu verrais ta tête. Bon. On ne va pas aller dans la chambre de Leah, d'accord ?
- Hein ? Mais on va où sinon ?
- En fait, ma meilleure amie est en visite à l'hôpital aujourd'hui, et elle va recevoir Leah, alors on va juste la rejoindre dans la salle où elle est et attendre que Leah vienne toute seule. Le couloir des chambres est le plus surveillé, ce serait trop risqué d'y aller directement. »
Il se stoppa quand il remarqua le regard d'Harry.
« Quoi ?
- Est-ce que tu as vraiment tout improvisé en deux minutes ou tu es juste ultra chanceux que tous les événements te permettent d'entrer dans ce putain d'hôpital ? Soupira-t-il, lassé. Je veux que tu revoies Leah, parce que c'est important et qu'elle en a besoin, mais si tu as autant d'outils sous le coude pour y aller, pourquoi tu ne te décides que maintenant ? »
Wilhelm perdit son sourire, et s'égara dans une réflexion.
« Tu as raison, souffla-t-il après un moment. Je crois que je suis juste... »
Il s'interrompit, cherchant ses mots. Au loin, des bruits de pas lourds et cliquetis clefs se firent entendre. Les regards des deux intrus se croisèrent, alertes, et le rythme cardiaque d'Harry fit un bond dans son torse. Le plus vite possible, alors que les pas se rapprochaient, le blond déverrouilla la porte à éléphant - qui avait une petite porte intégrée dans la grande pour faciliter le passage - et ils s'engouffrèrent dedans à la vitesse de la lumière, se marchant sur les pieds et tombant presque à la renverse de l'autre côté.
« Est-ce qu'il est là pour nous ? Articula Wilhelm, plaqué contre le mur qu'ils venaient de franchir, tandis qu'Harry entrouvrait très légèrement la porte pour voir de l'autre côté. »
Plusieurs informations lui sautèrent au visage à cet instant. D'une part, le monsieur qui courait vers lui était gros. Puis, il se dit que ce monsieur venait les chercher. Et enfin, il constata qu'un agent de sécurité était en train de piquer un sprint pas du tout silencieux droit sur eux pour les foutre en prison.
« Ferme ferme ferme ferme ferme, paniqua-t-il en claquant la porte. C'est la sécurité ! »
Wilhelm ne paniqua pas, tourna la clef huit fois dans la serrure et la laissa même dedans pour ralentir leurs assaillants - si on pouvait dire qu'eux-mêmes étaient innocents. Ensuite, le plus silencieusement possible, ils se mirent à courir comme des dératés vers une issue sur leur gauche, qui les amena à traverser de nombreux couloirs blancs, bizarrement inclinés vers le bas et sans fenêtres.
« Pourquoi tout est en pente ? Haleta Harry, qui se demandait si son cœur avait déjà battu à cette vitesse dans sa cage thoracique une fois dans sa vie.
- L'hôpital psy est aussi grand que le campus, toussa Wilhelm d'une façon incontrôlée en prenant encore un virage - hormis le début du chemin qui s'était fait dans un grand couloir faisant honneur à la taille de la porte, ils naviguaient maintenant dans un mince labyrinthe blanc qui donnait le tournis au plus jeune. Il est construit en dessous.
- Attends, quoi ? Mais ils sont combien dedans ? Dêglutit le plus jeune en ne réussissant pas à se figurer la taille du bâtiment.
- En fait, cette grande porte qu'on a passée, elle permet à des utilitaires d'accéder à l'hôpital et l'hôpital psy en ligne droite, sans avoir à traverser tout le campus comme des escargots, vu que la grande porte mène sur une route qui leur est réservée. C'est beaucoup plus rapide, du coup, et ça favorise la sécurité des étudiants. Ça ne t'a pas échappé- aïe putain mon torse- que l'hôpital psy était foutu à l'autre bout du campus par rapport à l'admin ?
- Nan. Je vois pas pourquoi il est aussi loin.
- Quand ils ont établi les plans du campus, ils se sont rendu compte que tous les bâtiments prenaient trop de place, mais quand ils ont tout réduit au strict minimum, tout logeait, sauf l'hôpital psy. C'était un énorme problème. »
Un petit silence entrecoupé par leurs respirations sifflantes à cause du stress et de leur course qui ne s'arrêtait pas dans ces couloirs sans fin.
« Alors comme l'hôpital psy devait absolument être construit aussi, ils l'ont mis en dessous du campus, avec un accès à l'administration d'un côté, et une entrée extérieure au niveau du sol de l'autre, là où ils ont pu la caser, donc tout au fond. À la base, tout devait être plutôt rapproché, mais du coup l'essentiel de l'hôpital psy est une longue ligne droite sous le campus, qui relie admin et entrée, et les internés ne voient quasiment pas la lumière du jour. Que quand ils sont dans leur chambre, en fait.
- Mais si l'hôpital est aussi grand, on va mettre combien de temps avant d'arriver jusqu'à ta meilleure amie ? »
Wilhelm grimaça.
Putain.
« La partie accessible au public est plutôt proche de l'entrée, donc ça va bien mettre vingt minutes en courant comme ça.
- On peut faire une pause alors ? Geignit Harry, qui ne supporterait pas de courir avec un cœur en panique pendant autant de temps.
- Pas longtemps, accorda Wilhelm à contrecœur, chose étrange puisqu'il était bien plus dans le mal que le plus jeune. »
Harry s'effondra contre un mur, essayant de reprendre son souffle. À son côté, Wilhelm prenait de violentes bouffées de machin-truc pour juste réussir à respirer.
« Qu'est-ce qu'on craint, exactement ? Demanda le bouclé après une minute. Il n'y a personne ici. »
Il examina son environnement du regard. À sa gauche, un couloir blanc, à sa droite, un couloir blanc, et devant lui, un Wilhelm mort.
« On est... dans le couloir qui réunit tout, donc probablement celui que Leah utilise pour fuguer et atteindre la grande porte. Il n'y a pas de caméras de surveillance ici, et c'est pour ça qu'ils ne l'ont toujours pas vue s'échapper, d'ailleurs. »
S'il n'y a pas de caméras de surveillance, pourquoi on court ?
« Par contre, il y a des caméras aux issues du couloir, entrée et sortie, et ils nous ont très clairement entendus et vus entrer dedans, donc ils vont venir nous y cueillir vite fait si on bouge pas-
- Pourquoi on s'est arrêtés déjà ? Sourit Harry en se relevant immédiatement. Fany ne peut pas faire partir la sécurité en pause café ?
- Elle ne les a sans doute pas encore prévenus de notre présence et le fera le plus tard possible, mais elle joue son métier, là. Je ne veux pas abuser. »
On court alors.
• § •
« À gauche ! Beugla Wilhelm en poussant Harry à droite. On va bien finir par les semer ! »
Ils avaient honnêtement eu le temps de traverser tout le couloir, mais le poste de surveillance et ses gardes, jouant le rôle de douane vis-à-vis du couloir, les avaient rapidement repérés après qu'ils fussent passés devant le bureau du bonhomme en service à la vitesse de la lumière. Le bouclé avait eut le temps de croiser le regard du gars, et avait failli sourire, s'il n'avait pas aussi peur pour sa vie, à cause du regard éberlué qu'ils avaient provoqué. C'était devenu moins drôle quand le bonhomme avait appelé tous ses copains, et maintenant ils étaient en train de faire une course-poursuite à travers l'hôpital psy, Harry étant guidé par Wilhelm qui, même s'il prétendait n'être jamais venu, se dirigeait dans cet endroit comme si c'était son appart.
La ruse tout juste mise en œuvre depuis deux minutes était de hurler à Harry les directions qu'il devait emprunter à chaque virage - et il y en avait beaucoup - pour que leurs poursuivants pensent qu'il guidait Harry à distance - ce qui était vrai -, mais il venait à l'instant de pousser Harry dans la direction inverse, et le fit s'accroupir derrière un canapé qui se trouvait pile là, à l'intersection de plusieurs couloirs - le bouclé avait l'impression de ne plus connaître que ce mot depuis une heure.
Les gardes passèrent comme des furies devant eux et Harry crut qu'il allait pouvoir souffler, mais non, son ami/bourreau le soulevait pour le refaire courir dans le sens inverse, les faisant revenir sur leurs pas.
« Avoue que tu ne sais plus où on est, toussa-t-il pour essayer de reprendre son souffle, sous-entendant toutes les autres ruses que celle-là qui avaient déjà été faites, à savoir toutes les façons possibles et imaginables de prendre des détours et de tourner en rond.
- Détrompe-toi, on est presque arrivés-
- Et tu comptes me faire croire encore longtemps que tu n'es jamais venu ? »
Wilhelm toussa en reprenant sa respiration douloureusement, ce qui ne peina même pas son ami. Il commençait à en avoir marre du Wilhelm tout puissant qui sait tout et à qui tout réussit.
« Je te dirai ça quand on sera en sécurité, d'accord ? On est bientôt arrivés, je t'assure. »
Son ton était sérieux, alors Harry choisit de le croire, mais n'en pensait pas moins.
• § •
Une centaine de mètres plus loin, une jeune femme se pencha sur la patiente face à elle.
« J'ai des invités qui arrivent ma belle, ils vont entrer un peu brusquement, mais il ne faut pas que tu aies peur. Ça va aller ? »
La patiente fit un petit non de la tête. Elle n'avait vu personne depuis son internement, et était devenue bien trop timide pour supporter un bruit conséquent ou des visions trop violentes.
« Je m'en doutais, ce n'est pas grave. Ils ne sont pas méchants, je te le promets. Tu veux que je te tienne dans mes bras ? Ça va te cacher d'eux. »
La jeune patiente acquiesça immédiatement. Des individus masculins, très peu pour elle.
Alors la jeune femme l'enserra dans une étreinte rassurante, et, plus grande que la patiente, n'eut qu'à poser doucement ses mains sur son crâne pour la cacher complètement.
Ils ne sont plus très loin, ressentit-elle en écoutant les bruits à l'extérieur de la pièce.
« Ils vont te faire sursauter car ils sont très bruyants, mais ne crie pas s'il te plaît, chuchota-t-elle à la patiente blottie contre elle, qui acquiesça une nouvelle fois, timide. »
Trois... Deux... Un...
À l'instant même où Harry et Wilhelm déboulèrent dans la pièce, en faisant un bruit fantastique pour l'endroit où ils se trouvaient, elle resserra sa prise sur la patiente en lui chuchotant des mots rassurants et lui caressant le dos, ce qui l'empêcha de crier de peur. Elle avait vécu un viol quand elle était petite et ne s'en était jamais remise, placée ici très vite après son entrée au campus parce qu'elle ne supportait pas la proximité avec les garçons.
Les deux intrus n'accordèrent aucune importance aux deux silhouettes présentes dans la pièce et eurent d'abord la précaution d'aller se cacher sous les montagnes de tissu qui s'étalaient sur les tables, sur des paravents, dans des caisses, ou sur des mannequins. Harry ne releva la tête qu'après une minute de silence, et tomba amoureux des masses de textile étendues partout, avant de remarquer les deux jeunes femmes qui se trouvaient là. Il envoya un regard interrogateur à Wilhelm, qui lui indiqua par signes de rester caché.
Est-ce qu'elles vont appeler la sécurité ? S'inquiéta Harry, qui ne voulait pas mourir avant d'avoir retrouvé son souffle et un t-shirt propre.
Il se concentra sur l'échange qu'avaient les deux filles au centre de la pièce. La plus grande, aux cheveux bruns qui lui effleuraient tout juste les épaules, portait un col roulé noir aux manches longues qui cachaient jusqu'à la naissance de ses poignets, et un jean taille haute aux pattes assez évasées pour ne pas laisser deviner la forme de ses jambes, même si leur longueur était clairement visible. Il ne pouvait pas encore voir son visage, mais se demandait à quoi il pouvait bien ressembler. L'autre fille, plus petite et pressée de toutes ses forces contre la grande, portait une tenue d'hôpital. C'était donc une patiente. Et elle était terrorisée, respirant rapidement contre la plus grande.
Le bouclé lorgna sur Wilhelm, qui le regardait déjà depuis son poste, sous une table de tissus à paillettes.
« Elles font quoi ? Articula Harry silencieusement.
- Attends, lui répondit Wilhelm en tendant l'oreille pour entendre ce qu'elles se disaient, puisqu'il était le plus proche. »
Harry attendit une minute.
« Alors ?
- Elle - il montra la plus petite - a peur des hommes. Elle - il montra la plus grande - essaie de la calmer.
- C'est ta meilleure amie ? Demanda le plus jeune en montrant la plus grande. »
Wilhelm acquiesça. Et il articula un nom cinq, six fois, mais Harry ne le reconnut pas.
Ariel ? Cyrielle ? Solène ? Aucune idée.
Enfin, la patiente finit par partir, raccompagnée par la plus grande, et une fois seuls, les deux intrus sortirent de leurs cachettes.
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