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§ Chapitre 13 §

25 décembre 2022
France

De son côté, Wilhelm sentit aussi les larmes lui monter aux yeux, mais dans un contexte différent.

« Je suis un monstre, chuchota-t-il à Niall, la gorge serrée, en cachant son visage entre ses genoux pour se cacher et trouver de la chaleur - après avoir entendu autant de reproches, il avait l'impression de mourir de froid.

- Non, lui dit Niall en retour, prenant des biscuits dans un placard. »

La réaction d'Harry ne l'étonnait pas, et celle de Wilhelm ensuite encore moins. Wilhelm avait la faculté d'agir en réfléchissant et anticipant beaucoup de choses, mais sans prendre réellement de recul sur ses actes, et ceci doublé de sa difficulté à admettre ses torts malgré le fait qu'il les regrette à en mourir rendait la situation impossible à gérer pour lui.

« Tu ne l'as pas entendu ? S'agaça-t-il en redressant son regard dans celui du plus âgé. Bien sûr que si je suis un monstre. Ce que j'ai fait est ignoble. Il ne voudra plus être mon ami après ça. »

Ce murmure fit sourire Niall, tant il était enfantin.

« Harry n'est pas rancunier, rappela-t-il au jeune homme, à raison puisqu'il le fréquentait tous les jours et commençait à bien le connaître. Il ne t'en veux pas.

- Mais il est parti, objecta le violoniste en fronçant les sourcils.

- Écoute, Harry ne te reproche pas ce que tu as fait. Enfin, si, mais ce ne sera pas éternel, se reprit l'irlandais. Il ne t'en veux pas de le lui avoir caché, ça, il s'en fout vraiment. Par contre, c'est l'incompréhension qui le fait agir comme ça. À ses yeux, là, tu as fait disparaître Leah, et point. Il n'y a aucune justification, comme si tu l'avais fait pour le plaisir. »

Les yeux de Wilhelm s'écarquillèrent en réalisant qu'il avait raison.

« Et puis, Leah commence à lui tenir à cœur aussi, puisqu'il a trouvé le moyen d'aller la voir apparemment, continua Niall en repensant à la gueulante d'Harry. On lui a dit mille et une choses sur elle comme quoi elle était géniale, il lui a rendu visite, elle faisait mal à voir, et toi tu lui dis franchement avoir tout fait pour que ce soit comme ça.

- Elle est pas comme ça à cause de moi... Grimaça le jeune homme d'une voix aiguë.

- Tu aurais pu aller la voir, Will. Fany t'en a laissé l'occasion plusieurs fois. Harry ne sait pas encore tout à ce sujet, mais si tu ne lui dis pas je le ferai moi-même. »

Wilhelm déglutit péniblement, et tourna la tête en direction du couloir dans lequel Harry avait disparu.

«... Il n'a pas claqué la porte, constata-t-il à voix haute, pour retarder le moment où il devrait aller se confronter au garçon, puisque c'était évident que s'il voulait lui parler, il allait devoir aller le chercher.

- Non, il ne claque pas les portes, répondit Niall, léger. Ou plutôt, il le fait quand il blague ou qu'il a besoin de décharger sa frustration, mais pas quand il est déçu ou triste. Il préfère intérioriser. »

Wilhelm trouvait ça pire que de claquer les portes, soudainement.

« Je vais y aller, chuchota-t-il pour lui-même, mais espérant quand même que Niall le retienne - pourquoi pas.

- D'accord. Un conseil : n'ouvre pas la porte. »

Hein ?

« Comment tu veux que je lui parle s'il a la porte fermée ? »

Niall réfléchit un peu avant de lui donner une réponse.

« Il est très sûrement en train de pleurer, révéla-t-il alors que le cœur de Wilhelm se fracassait sur le sol. Et il n'en a pas tellement honte en général, mais face à toi, ça lui ferait mal. Garder une porte entre vous lui permettra de pleurer tranquille, sans que tu essayes de le réconforter ou le regardes. Mais il entend très bien si tu lui parles depuis le couloir, c'est quand même sa particularité.

- ... Niall, est-ce que tu l'as déjà vu pleurer ? Murmura Wilhelm, qui craignait de l'avoir fait pleurer une autre fois. »

À ses yeux, Harry était une peluche. Il était gentil, aidait les autres, était compréhensif, et avait l'état d'esprit parfait pour être dans un campus comme celui-ci. Mais si habituellement il ne le voyait pas trop, il se rendait compte qu'Harry était sensible. Et que si Niall était au courant aussi précisément du caractère d'Harry quand il était triste, c'était qu'il devait avoir l'habitude de voir ça, en un sens.

Niall lui sourit pour toute réponse. C'était assez. Wilhelm se leva du canapé et boitilla jusqu'au couloir, ses pieds instables lui donnant l'impression de pédaler sur du beurre. Dans le couloir, il faisait sombre. On ne voyait rien du tout, même, juste le fantôme d'une lumière passant sous la porte de la chambre du bouclé, au loin. Wilhelm y alla d'une démarche carrément pas assurée, et se maudit quand ses chaussures couïnèrent très bruyamment et qu'il faillit se ramasser. Il se figea en sentant l'ambiance du couloir changer. Si auparavant il était silencieux, maintenant l'atmosphère était terriblement tendue. Et il n'y avait que lui. Plus rien ne bougeait dans la chambre, inutile d'espérer un souffle.

« Euh, Harry ? Chuchota-t-il une fois arrivé en face de la porte. Je... je vais pas entrer. »

L'atmosphère se détendit tout de suite. Il crut même entendre Harry souffler de soulagement.

« Je voulais juste... m'expliquer. Par rapport à Leah. Et... te dire aussi pourquoi j'ai fait... pourquoi je ne vais pas la voir, pourquoi je- pourquoi j'ai fait en sorte qu'on ne parle plus d'elle, et encore moins que tu la connaisses. »

Il déglutit péniblement, comme il avait l'impression de le faire depuis une demi-heure. Cette journée était abominable.

« Et je tiens à te dire que je n'ai jamais dit tout ça à voix haute, alors profites-en bien. »

La porte restait impassible, mais Wilhelm espérait bien faire naître un sourire sur le visage du plus jeune. Lui avoir créé des larmes le détruisait de culpabilité.

« Leah et moi, on s'est connus au chœur, révéla-t-il en s'asseyant au sol, face à la porte, fixant le rai de lumière qui passait dessous, en opposition au noir qui l'entourait. Évidemment, je ne chantais pas, mais j'étais le tourne-pages officiel de Charlie, j'étais le seul à avoir casté pour ça en même temps, elle n'avait même pas l'idée de donner ce rôle à quelqu'un à la base. Bref. J'étais tourne-pages, et vers le mois de janvier, je crois, Leah s'est pointée au chœur en tant qu'alto. »

Repenser à ce jour le fit sourire.

« Leah était arrivée en septembre à la base, mais elle avait été internée plusieurs mois parce que le changement entre ici et chez elle avait été trop brutal. Elle avait supporté au début, alors ça lui avait laissé le temps de poser sa candidature au chœur, mais elle n'y était quasiment jamais allé à cause de son problème d'acclimatation. On s'en fout de tout ça en vrai, mais... je veux que ce soit bien clair pour toi, le comment Leah est arrivée, tout ça. On ne t'en a jamais rien dit, donc... »

Arrête de parler imbécile, il va s'ennuyer et te dire de te casser !

C'était mal connaître Harry ; il adorait les histoires. Il aurait presque aimé avoir autant de détails sur Wilhelm lui-même, ou sur Charlie, qui même s'il les voyait tous les jours, devaient avoir tellement de secrets à raconter.

« Du coup, elle est arrivée pendant le mois de janvier, et Charlie l'a acceptée grâce à cette candidature qui l'avait inscrite au chœur au mois de septembre, même si elle n'était presque jamais venue. Je tiens à préciser que cette entrée était vraiment miraculeuse, tu sais à quel point Charlie déteste accueillir de nouveaux chanteurs après les vacances de la Toussaint. »

Oh que oui, se dit le garçon, des souvenirs en tête.

« Quand Leah est entrée dans la salle pour la première fois, je te jure qu'il y avait un filtre étoiles autour d'elle. Elle était resplendissante. »

Harry, assis sur sa couette, posa son menton sur ses genoux, attendri par le ton de Will.

« À ce moment-là, sincèrement, j'ai bloqué sur elle, elle était tellement magnifique que je n'arrivais pas à regarder ailleurs. Les autres m'ont vanné là-dessus pendant des semaines. La répétition s'est passée, et après plusieurs, on s'est vus dans un café, puis on a eu un autre rendez-vous, et de fil en aiguille on s'est mis en couple. Ça a quand même pris plusieurs mois, et tout le monde attendait ça parce qu'on avait été propulsés stars du campus, mais on était ensemble, et je crois n'avoir jamais été aussi heureux que ce jour-là. »

Le ton du jeune homme se faisait nostalgique. Le cœur d'Harry se serra.

« On a ensuite été un an ensemble en toute tranquillité, continuait Wilhelm. Elle était adorée au chœur grace à sa voix, tout le monde la trouvait super sympa, moi aussi j'ai gagné en popularité, et c'est comme ça que j'ai été élu master l'année d'après. Tout allait super bien pour nous. »

Sa voix se faisait de plus en plus lourde. Harry, fragilisé émotionnellement, ne sut pas s'il supporterait la suite.

« Vint le mois d'avril. Elle était allée réviser pour un examen chez une amie, et elle y avait dormi plusieurs jours. Le seul truc, c'est que Leah a des médicaments. Elle est instable émotionnellement parlant, et en gros elle est schizophrène, avec beaucoup de délires et de crises si on ne la traite pas bien ou qu'elle est stressée. Et quand elle est allée chez cette amie, elle a... oublié d'emmener ses médicaments. Et elle n'est rentrée à l'appartement qu'on partageait que trois jours plus tard, super stressée par les examens et par le manque de son traitement. C'est complexe à expliquer en fait. D'une manière générale, elle sait qu'elle doit prendre ses médocs, et elle stresse quand elle ne l'a pas fait, ce qui est con parce que du coup elle se met encore plus en danger par rapport à ses instabilités.

« Alors quand elle est rentrée à l'appartement, je l'y attendais, parce que l'une des choses qui la stresse le plus, c'est que je sois parti pendant son absence. Mais dès qu'elle m'a vu, elle a eu un réflexe pour reculer, ce à quoi je ne m'attendais pas, surtout que les médicaments étaient derrière moi, alors elle aurait dû s'avancer pour les prendre, normalement. Mais non, elle a reculé en me regardant comme si j'étais un démon qui venait d'apparaître. Comme si on ne se connaissait pas. Je n'ai pas compris, parce que d'habitude c'est moi qui la calme, pas qui la mets en colère ou qui la brusque, tout ça. Du coup, j'ai avancé, et elle a reculé encore. »

Harry sentait la lassitude dans le ton de son ami. Il vivait la scène.

« J'ai vu que la fenêtre était ouverte derrière elle, vieux réflexe que j'ai toujours parce qu'elle avait une nature à beaucoup aérer. Elle a remarqué que je regardais quelque part dans son dos, alors elle s'est retournée. »

Le cœur d'Harry battait la chamade.

« Elle respirait de plus en plus fort, je crois qu'elle avait un épisode. Un de ceux qui la poussent à sauter. Ça faisait trois jours qu'elle n'avait plus ses médicaments, c'était compréhensible, mais je ne l'ai pas compris, moi. J'ai voulu la prendre dans mes bras, parce que c'est comme ça que j'ai l'habitude de la calmer, mais elle- »

Il s'interrompit lui-même. Harry aurait aimé avoir le sixième sens de Charlie pour savoir ce qu'il faisait.

« Elle s'est brusquement retournée, et ses yeux- je n'avais jamais vu autant de terreur au même endroit. Elle regardait partout, elle- elle souffrait tellement dans sa tête, ça me faisait mal aussi- »

Wilhelm était coupé par ses sanglots. De l'autre côté de la porte, Harry se mordait le doigt pour essayer de se retenir de pleurer.

« Ce qu'il faut faire dans ces moments-là, c'est avoir un visage serein, calme, pour apaiser la personne, mais j'étais tellement stressé par son comportement que je n'étais pas du tout un réconfort pour elle, dit-il douloureusement. À ses yeux, à ce moment-là, j'étais un inconnu. Un dangereux. Alors elle a fait comme les animaux qui se sentent en danger, elle a voulu fuir. Mais la porte était derrière moi, alors elle n'a pensé qu'à la fenêtre. »

Le cœur d'Harry faisait des tourbillons douloureux dans son torse, et ses yeux menaçaient de déborder de larmes - sa tentative de regarder le plafond pour les renvoyer d'où elles venaient ne fonctionnait pas du tout.

« Elle s'est retournée, et elle a sauté sans hésiter. Elle- dans son état de panique, elle n'avait pas réalisé qu'elle était au cinquième, elle- elle a juste voulu me fuir- »

Wilhelm pleurait tellement qu'il n'arrivait plus à former de phrases complètes. Sans hésiter, Harry sauta de son lit, ouvrit la porte et se jeta dans ses bras, se faisant mal aux genoux à cause de la chute mais n'en ayant cure, voulant juste consoler son ami.

« Elle s'est écrasée en bas, déglutit-il douloureusement en serrant son ami contre lui. Par chance, elle n'en est pas morte, et Charlie qui passait en bas a immédiatement appelé une ambulance, qui est arrivée une minute après. Je ne l'ai pas accompagnée à l'hôpital. »

Cet aveu brisa le cœur d'Harry en mille morceaux.

« Je ne l'ai pas vue depuis ce jour-là, chuchota le jeune homme en posant son front dans le cou d'Harry, profitant de ce réconfort qu'il lui offrait, là dans le noir, juste faiblement baignés dans la lumière de la chambre. Elle n'a pas eu droit aux visites pendant un moment, et c'est justement à ce moment-là que je voulais le plus la voir. J'y allais tous les jours, j'y restais pendant des heures, juste pour attendre le moment où je pourrais la voir, mais elle était en soins intensifs, puis dans la zone de ceux qui dorment tout le temps pour se remettre de leurs blessures. Elle est restée fermée aux visites pendant deux mois à cause de ses blessures de la chute, et pendant ces deux mois j'étais là à l'attendre. D'abord dans l'hôpital, puis à l'extérieur parce que je n'avais plus le droit d'y entrer, je suis toujours sur liste noire aujourd'hui d'ailleurs. Pendant ces deux mois, reprit-il après une petite pause, mon état à moi se dégradait à une vitesse et à un point ahurissants. J'étais devenu une ombre, un zombie. Plus personne ne me saluait quand je passais, parce que je ne trouvais pas la force de voir leurs sourires. Je crois qu'à ce moment-là, j'ai fait une dépression. »

Le silence se prolongea entre eux, et Harry prit vaguement conscience de leur position, vautrés par terre chacun avec sa tête dans le cou de l'autre, mais relégua cette information loin dans son cerveau. Ce n'était pas le moment de se repositionner pour être moins proches.

« Vers la mi-juillet, je n'avais plus la force d'aller là-bas et de me prendre un refus, ou de fixer les fenêtres pendant six heures dans l'espoir de voir son visage. Je restais juste chez moi à attendre la rentrée, pour que j'aie quelque chose à faire. C'est Charlie qui m'a sorti de ma léthargie. Elle m'a fait comprendre qu'avoir des vacances, c'est le meilleur moment pour partir changer d'air. En tout, je suis parti un mois. Et quand je suis rentré, j'allais tellement mieux, sourit-il, rêveur. C'est ce jour-là que je t'ai rencontré. »

Harry eut le souvenir vague de Wilhelm disant qu'il venait de rentrer lorsque lui et sa mère étaient arrivés sur le campus pour la première fois.

« C'est à ce moment-là que j'ai demandé à tout le monde de se taire sur Leah, reprit-il plus sombrement. J'allais beaucoup mieux, mais parler d'elle me faisait mal, et je ne voulais pas replonger alors que mon rôle de master allait déjà me prendre un temps fou. Je me devais d'avoir l'air fêtard, bon vivant, et pas dépressif.

- Tu as le droit d'être dépressif, corrigea Harry doucement. »

Wilhelm souffla un rire.

« Oui, mais je n'en avais pas vraiment envie. Et puis, toi et les autres première année, vous n'aviez pas besoin de la connaître nécessairement, donc je ne trouvais pas ça problématique de vous cacher son existence. Et on a aussi répandu la rumeur de son retour chez elle, pour qu'on arrête de me demander pourquoi elle n'était plus avec moi, vu qu'on était le couple phare de l'année dernière. C'était bizarre pour tout le monde de me voir seul. »

Harry commençait doucement à comprendre tout ce qui avait fait prendre cette décision à Wilhelm, et il ne lui en voulait pas. Mais il continuait de penser à Leah, toute seule, fixant elle aussi la fenêtre pour essayer de le voir, et ça lui faisait de la peine.

« Et c'est comme ça qu'on en est arrivés là aujourd'hui. Moi qui te cache des choses, toi qui m'en veux-

- Je ne t'en veux pas, objecta le garçon. Ton attitude a été compréhensible, et même si aujourd'hui les résultats en sont affligeants, je ne t'en veux pas. »

Wilhelm ne disait rien.

« Hey, tu me crois, non ? Chuchota le bouclé en se décollant de son ami pour croiser son regard. »

Celui qu'il rencontra était plein de larmes, qui se stoppèrent en pleine descente en réalisant ce qu'ils voyaient : une couleur rendue chatoyante par les larmes.

« Tes yeux sont vraiment beaux, souffla Wilhelm en le serrant contre lui, tirant profit de son pull tout doux. Oui, je te crois quand tu me dis que tu ne m'en veux pas, même si j'ai du mal à comprendre comment c'est possible de ne pas m'en vouloir. Je suis juste... soulagé. »

Sa voix était calme, et même s'ils avaient désormais fini la première partie de leur discussion, Harry ne bougea pas, parce qu'à cet instant, son ami avait besoin d'une présence et de quelqu'un contre lui, même si ce n'était pas la personne dont il était amoureux.

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