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§ Chapitre 8 §

22 août 2022
France

Anne, qui venait de se lever, marchait péniblement à travers sa maison silencieuse, qui avait presque l'air d'être morte ces jours-ci, animée par la seule mauvaise humeur désormais coutumière de son fils. Fils qu'elle entendit cette fois l'appeler au secours.

« MAMAN. S'IL TE PLAÎT ! Je... n'entends... »

Elle releva la tête, alarmée, et marcha plus vite vers la chambre de son fils. Pourquoi était-elle si lente à venir le secourir, alors qu'il avait l'air en souffrance ? Pourquoi se perdait-elle dans ses pensées alors que lui se perdait dans son cauchemar ? Pourquoi suis-je une si mauvaise mère ?

« Qu'y a-t-il mon amour ? Demanda-t-elle quelques secondes plus tard à Harry, essoufflé sur son lit, les yeux ouverts depuis son entrée dans la pièce. 

- Qui est Desmond ? Attaqua-t-il directement, trop perturbé et sonné pour songer à réfléchir à prendre des pincettes avec sa mère. Il est grand, il a des cheveux poivre et sel courts, un visage un peu rond. Qui est-il ? »

Peut-être trop fatigué, il ne vit pas sa mère pâlir dans la seconde, la regardant fixement mais ne la voyant que reculer dans l'encadrement de la porte pour se soutenir, alors qu'elle croisait les bras en souhaitant retrouver une certaine contenance devant son fils, qui l'agressait dès son entrée dans la pièce. 

« Comment te souviens-tu de lui ? Articula-t-elle après quelques instants, baladant son regard dans la pièce sombre. Il n'y a aucune photo de lui dans ta chambre...

- Qui est-ce ? Redemanda Harry en se redressant sur son lit, doucement en train de comprendre que sa mère y était liée. Tu ne veux pas en parler ?

- Que- Si, bien sûr, mais je ne comprends pas comment tu peux te souvenir de son physique et de son nom sans avoir vu d'image de lui pendant quinze ans,

- Ce n'est pas un souvenir, c'était un rêve, corrigea le garçon. J'étais dans un endroit avec beaucoup de gens, mais je n'entendais que la voix d'une petite fille, qui a appelé Desmond pour lui demander de me porter, pour me dire au revoir. Mais je ne sais ni qui est Desmond, ni qui est la petite fille. »

Peut-être qu'Anne était trop fatiguée elle aussi, pour ne pas faire de lien dans ses propres souvenirs. Peut-être qu'elle ne voulait pas se souvenir non plus. Toujours est-il qu'elle secoua doucement la tête de gauche à droite. 

« Je ne sais pas ce que c'est que ce rêve mon chéri, mais Desmond était-

- Était ? Releva Harry en la coupant, bien trop concentré pour remarquer son impolitesse. 

- Harry, gronda Anne, laisse-moi parler. 

- Excuse-moi. 

- Desmond Styles était ton père et mon mari, décédé il y a quinze ans, lui rappela-t-elle, un peu ennuyée qu'il l'ait oublié, quoique la faute était compréhensible puiqu'ils n'en parlaient jamais et ne l'avaient pas fait depuis ses sept ans, où il avait demandé pourquoi il n'avait pas de père. Tu n'avais que deux ans à ce moment-là, et c'est pour ça que je m'étonne que tu te souviennes de lui, tu n'étais qu'un bébé. 

- Comment est-il mort ? »

Elle ne lui répondit même pas, et leva les yeux vers lui, fatiguée. Il ne s'en rendait vraiment pas compte mais il était, à cet instant, aussi pénible qu'un jeune de son âge, et ça la changeait de l'habitude de le voir comme ça, lui si droit, poli, mature. Mais ce pas en arrière qui lui était bénéfique à lui ne la renfonçait que plus dans son ennui du choix de la conversation. Pourquoi sa curiosité adolescente devait-elle s'ouvrir sur ce sujet, parmi tous les autres qu'il aurait pu trouver ? 

« On n'en parlera pas, tu iras chercher sa tombe au cimetière tout à l'heure, conclut-elle en se détournant. Je vais au drive, tu commandes quoi ? 

- Comme d'habitude... souffla Harry en retombant sur sa couette, étendant ses bras loin derrière lui sur l'oreiller. »

Il n'était jamais allé au cimetière seul. Il connaissait le chemin, mais la dernière fois qu'il y avait mis les pieds - ce qui remontait à un bon moment -, ça avait été avec sa grande sœur, Gemma, qui avait désiré aller voir sa grand-mère une dernière fois avant de partir dans la ville où elle travaillerait désormais, à quelques heures de la maison familiale - en y repensant, ils avaient été aussi sur la tombe de son père, mais il l'avait complètement occulté de son esprit, sans doute parce qu'il avait pensé que c'était son oncle à ce moment là.

Encore avant, il y était allé avec sa mère, pour l'enterrement de ses grand-parents, et encore avant c'était à l'enterrement même de son père, mais il ne s'en souvenait pas parce qu'il était bébé. Il trouvait cette situation un peu triste, car si tant d'enfants prenaient exemple sur leur père dans leur vie, lui ne se souvenait même pas de son nom.

Desmond Styles... il y a quinze ans... réfléchit le garçon en voulant mettre ces éléments en lien entre eux, sans pourtant y parvenir, du fait de son cerveau récalcitrant du réveil et sans doute aussi de son pressentiment qui le pressait un peu à trouver quelque chose qui les relierait, n'importe quoi, mais sans réelle preuve. Tant pis, je vais attendre le retour de maman et on parlera de CUHA. Même la colère de Charlie et la voix mystérieuse ne m'en tiendront pas loin, rit-il pour lui-même. 

Sans bouger de sa position avachie, il tenta de mettre en place un emploi du temps dans sa tête, afin de ne pas attendre sa mère tout le début de l'après-midi, mais il se heurta à un mur particulièrement élevé : la flemme. 

Le temps que Maman aille au drive et revienne, ça prendra vint minutes, vingt-cinq s'il y a du monde, et sachant qu'il est - il redressa sa tête une seconde pour regarder l'heure - quatorze heures trente, elle arrivera donc vers quinze heures. Sachant que le cimetière est à dix minutes à pieds d'ici, si je prends le vélo je fais l'aller-retour en dix minutes aussi alors c'est mieux. Le cimetière n'est pas très grand et je me souviens à peu près de l'emplacement de la tombe donc ça me prendra pas trop de temps de chercher, par contre je ne sais pas si je vais y rester longtemps, enfin j'ai techniquement largement le temps de tout faire et de revenir, conclut le garçon en moins de temps qu'il n'en fallut pour l'écrire. J'ai juste à me lever, m'habiller, me passer un peu d'eau sur le visage pour bien me réveiller aussi, et... prendre des fleurs ? Je ne suis pas sûr que ce soit obligé mais je me sentirais mal de venir les mains vides, et puis... je crois que c'est tout. Voilà.

...

Y a plus qu'à. 

Mais son corps ne bougea pas d'un millimètre, déjà épuisé d'avoir imaginé toutes ces actions.

Vint un moment très gênant - heureusement qu'il était seul - où il leva et déplaça ses membres un par un pour se sortir du lit et se diriger vers la porte de sa chambre, ressemblant possiblement à un zombie ou une larve gluante sans aucune grâce. Il renfila ses vêtements du matin, passa un coup de main dans ses cheveux avant de se décider pour les attacher en un chignon mou finalement, question de confort pour le vélo, et humidifia son visage rapidement en passant par la salle de bain.

Ses pas le menèrent dans le garage pour y chercher son fidèle destrier, qu'il découvrit sous une tonne de poussière - il n'en faisait plus depuis un petit moment à la réflexion - et prit son temps pour le nettoyer ; il eut même besoin de remonter la selle tellement il avait grandi. Passant avec dans le jardin pour rejoindre la route, il prit quelques fleurs appartenant à sa mère - elle ne devrait pas trop lui en vouloir, elles étaient déjà un peu fanées - et les déposa dans un panier situé à l'avant du vélo, partant immédiatement pour le cimetière, n'oubliant pas bien sûr son casque anti-bruit totalement interdit sur la route pour des questions de sécurité.

Un rapide coup d'œil à l'horloge de l'arrêt de bus l'informa qu'il lui restait quinze minutes avant le retour de sa mère, il se dépêcha donc de pédaler histoire d'avoir un peu de temps pour discuter avec son père, qu'il culpabilisait d'oublier toujours un peu plus - peut-être parce qu'il ne le connaissait pas. 

« Ourf, Je devrais m'entraîner un peu plus souvent, souffla-t-il pour lui-même en passant la grande grille du cimetière, éprouvé par la longue pente qui y menait. »

Il ne lâcha pas son vélo une fois descendu de sa selle, observant curieusement son environnement en marchant dans la première allée, propre et couverte de petits graviers. Bêtement, il avait imaginé ce moment où il entrerait assez flippant, il y aurait eu un enterrement récent et des familles en pleurs autour d'un prêtre, un chien hurlant au ciel couché sur la tombe de son défunt maître, de la pluie et de l'orage, les portes des petits cloîtres familiaux entrebâillées et grinçantes dans le vent.

Il y avait bien quelques familles qui s'étaient arrêtées là, dans les petits chemins tracés autour des tombes, mais elles avaient des enfants insouciants qui faisaient la course entre les sépultures, elles discutaient et riaient. Un bébé dormait là dans une poussette. Toutes les tombes n'étaient pas bien entretenues, mais il n'y en avait pas en ruines, ni de croix brisées, de pierres à moitié décalées, tout ça. Avec le grand soleil, le lieu paraîtrait presque agréable. Mieux, il l'était complètement, et bien plus fascinant qu'un parc, avec toutes les histoires que pouvaient bien raconter les personnes enterrées là. Qui pouvait savoir si untel avait été connu, si untel avait commis des crimes, si untel était toujours tout seul à la récréation, à présent qu'il n'y avait plus que leurs tombes pour le témoigner ? 

Ce fut sans plus s'attarder sur son environnement qu'Harry se dirigea vers le côté du cimetière qui abritait sa grand-mère, son grand-père près d'elle et un peu plus loin son père. Il salua d'abord ses aïeux respectueusement, se surprenant à faire de petites courbettes devant leurs tombes en souriant, dressées l'une à côté de l'autre, l'une en marbre noir et l'autre en grès. Étrangement, il se souvenait de leurs enterrements, logique puisqu'il y avait été, mais il n'était pas effondré devant leurs sépultures. Droites, fières et belles, elles ne lui évoquaient en rien ses proches disparus, eux si drôles, affectueux, plaisantant avec lui, ne perdant jamais leurs sourires. Ces décorations commémoratives ne leur ressemblaient pas. Sa grand-mère, en bonne mamie gâteau, aurait sans doute préféré quelque chose de tout simple, avec quelques touches colorées dessus, et son grand-père peut-être une petite sculpture en fer forgée, en forme de voiture des années 50', il les aimait tellement. Mais ces édifices si froids... ils ne leur étaient pas rattachés. Si leurs noms n'étaient pas marqués dessus, Harry n'aurait jamais reconnu les tombes de membres de sa famille.

Ses yeux se baladèrent autour de ces deux représentations faussées de ses grands-parents, tentant de se souvenir précisément d'où se trouvait celle de son père. La dernière fois qu'il y était allé c'était avec sa sœur, mais il était davantage concentré sur l'observation du cimetière, car cette fois-là s'était déroulée dans un jour pluvieux, avec de l'orage et les portes des petits cloîtres qui grinçaient, pour le coup.

Il se déplaça donc de quelques tombes d'un côté puis de l'autre, tentant de repérer un certain Desmond, puisque tous les noms de famille étaient des Styles. Bêtement, il se trouva surpris d'apprendre qu'il y avait autant de morts dans sa famille : un carré de cinq tombes sur cinq n'abritait que ses ancêtres. Il jeta un œil autour de lui pour savoir l'heure - les montres se trouvaient être encore plus insupportables que les téléphones avec leur son répétitif, et lui avait oublié son cellulaire sur sa table de nuit - et vit une famille en deuil, non loin de lui. Il s'en approcha doucement, ne voulant pas les perturber.

« Excusez-moi, auriez-vous l'heure s'il vous plaît ? Demanda-t-il à la femme la plus éloignée de la tombe le plus silencieusement possible, en se mettant tout de même assez proche pour qu'elle l'ait dans son champ de vision.

- Je- Oui, attendez, renifla-t-elle en sortant son portable de sa poche, dégageant en même temps les fréquences insupportables qu'il émettait. Il est quatorze heures cinquante-trois. 

- Merci, toutes mes condoléances à vous, souffla Harry en retournant à son père qu'il n'avait toujours pas trouvé, n'attendant pas de réponse de la femme. »

Le temps le pressait, il devait se dépêcher. Son regard vogua encore sur le carré Styles, et il ne comprenait pas comment il pouvait ne pas le voir. Il avait pourtant le sentiment d'être juste devant, c'était là que Gemma s'était arrêtée la dernière fois...

Je deviens complètement fou...

Un aller-retour, un second, changement de colonne, encore un aller-retour, toujours rien, je m'éloigne du carré... allez, Desmond Styles, ça ne doit pas être si compliqué de lire un nom sur de la pierre, n'est-ce pas Harry ? Souffla le garçon intérieurement en se passant une main nerveuse dans les cheveux, ou les racines puisqu'ils étaient attachés.

Et quand il la vit enfin, il se maudit de ne pas avoir été attiré par elle plus tôt, il se souvenait des rayures curieuses du marbre rouge pourtant !

« Papa, lança-t-il à la pierre qui ne lui répondrait pas, j'ai pas beaucoup de temps, je venais simplement- »

Son souffle se coupa quand il vit les petits ornements de la tombe, les objets funéraires posés dessus. Il y avait bien sûr des fleurs fanées, provenant de sa mère sans doute, des vases en pierre typiques des cimetières - dans l'un desquels il déposa ses trois fleurs dérobées lâchement à sa mère -, le fameux ''à mon papa'' sur un cœur en granit, une photo dans un cadre propre, et une phrase gravée sur le marbre.

Il saisit la photo entre ses mains, qui tremblèrent un peu quand il se trouva en face de l'homme de son rêve, qu'il n'avait qu'entraperçu mais dont il se souvenait comme s'il l'avait vraiment connu. La forme de son visage lui rappela un peu la sienne, mais force était de constater qu'il avait bien plus de traits en commun avec sa mère qu'avec lui.

Ses yeux s'égarèrent sur les siens. Il avait l'air heureux sur la photo, qui semblait avoir été prise pour un groupe entier, mais on n'avait gardé que son visage et pas les personnes qui étaient avec lui - une mèche de cheveux dépassait sur son épaule, qui elle était étendue comme si son bras était posé sur les épaules de quelqu'un d'autre. Harry n'avait jamais vu cette photo avant, et ne pouvait pas la restituer, mais ces cheveux lui rappelèrent une personne se trouvant derrière la petite fille qui le portait dans son rêve : cette jeune fille était passée dans son dos avant de taper sa main contre l'épaule de Desmond, dans une petite boutade sans doute. 

Est-ce que je suis vraiment en train d'attribuer une mèche de cheveux sur une photo à une fille que j'ai aperçue le temps d'une seconde dans un rêve ? Soupira Harry en secouant sa tête. 

Il reposa la photo, s'attardant à présent sur la phrase gravée dans le marbre. ''Dévoué jusqu'à la fin''.

Mais c'était quand la fin ? se redemanda Harry, pour la seconde fois de la matinée.

Le premier août 2007, soit, mais dans quel contexte ? Dévoué à quoi ? Dévoué à qui ? Pour quelle cause ? 

Soudain, il se redemanda quelle heure il était. Il avait oublié son téléphone, et c'était bien pour ça qu'il cherchait des horloges un peu partout depuis une demi-heure, mais si sa mère lui envoyait un message pour savoir où il était passé ? Il ne lui avait pas précisé qu'il irait au cimetière pendant son absence, après tout.

Tant pis je rentre, expédia Harry en tournant les talons, envoyant un signe de main au hasard derrière lui pour saluer son père.

Il retrouva son vélo à l'entrée du cimetière, accroché à la grille, et galéra à défaire l'antivol, ce qui le soûla particulièrement. Il pédala sans se presser mais rapidement tout de même jusque chez lui, songeant à la discussion qu'il allait avoir avec sa mère. Ils devraient parler de CUHA, et il en avait hâte. Il avait presque le même sentiment que s'il se lançait sur Animal crossing, c'était une nouvelle vie ; il y emménagerait, aurait des cours, de la musique, des amis peut-être, des problèmes d'ado complètement normal. 

J'aurai beau dire, j'ai hâte d'y être. 

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