§ Chapitre 7 §
22 août 2022
France
« Charlie crée des partitions en braille, répéta bêtement Harry sans comprendre la démarche.
- Elle prend une feuille cartonnée disons, simplifia Louis, et elle va appliquer de la cire dessus pour former les portées* et les notes, avec les bons rythmes. Elle leur apprend individuellement à s'en servir, mais elle n'en produit pas systématiquement, juste avec les morceaux longs et ou difficiles à comprendre et à mémoriser.
- Ça n'a pas l'air de te ravir, ne put s'empêcher de faire remarquer Harry en constatant son ennui soudain d'en parler - il ne souriait plus quand il parlait.
- Non, pas du tout, approuva le châtain en se retournant vers l'ascenseur. Elle est du genre à se tuer à la tâche sans même s'en rendre compte, et je n'aime pas ça. Enfin, c'est ainsi. Descendons, reprit-il plus joyeusement, je vais te montrer les salles du chœur. »
Harry suivit le mouvement en hochant stupidement la tête, comme il avait l'impression de le faire depuis des heures. Il jeta rapidement un œil à son téléphone, mais il n'avait pas encore de message de sa mère, et cela le ravit intérieurement, alors qu'il entrait dans l'ascenseur à la suite de Louis.
« Il n'y a pas d'escaliers au cas où l'ascenseur tombe en panne ? S'inquiéta-t-il soudainement alors qu'ils descendaient au neuvième étage.
- Si, sourit Louis, mais tu comprendras que je préfère un autre moyen aujourd'hui, railla-t-il ensuite, un peu moqueur, en observant la petite grimace incontrôlée d'Harry. Comme ce bâtiment est rarement ouvert sans la présence de Charlie à l'intérieur, l'accès du rez-de-chaussée a été placée dans son bureau, ça lui permet de vérifier que plus personne ne traîne dans les couloirs par exemple, expliqua-t-il alors que les portes s'ouvraient sur un couloir chaleureux peint d'une douce couleur pastel. Bien sûr, j'ai aussi les clefs de son bureau, au cas où elle serait malade. Et puis sinon, on a un accès aux escaliers à chaque étage.
- Charlie ne fait pas d'études ? Comment peut-elle avoir autant de temps libre pour apprendre tout ça aux étudiants en plus de son propre cursus ?
- Je t'avoue que c'est un peu particulier, pouffa le châtain en indiquant régulièrement à quoi servait quelle salle et lesquelles il aurait à retrouver un jour, comme les toilettes ou la salle de repos - cet étage était dédié aux instruments à vent, il n'aurait pas besoin d'y aller souvent mais ça pouvait toujours être utile de connaître les petits recoins du bâtiment. Charlie est, entre guillemets bien sûr, une grosse tête. Elle a fait des études d'ingénierie en simultané avec le lycée et a bouclé son doctorat en quelques mois après être arrivée ici, contrairement à Monsieur tout-le-monde qui l'aurait fait en plusieurs années.
- Quel âge avait-elle ? Pâlit doucement le brun en prenant conscience du talent de la jeune femme.
- Je ne sais plus, dix-huit ans ? Réfléchit Louis en retournant dans la cage de fer qui allait les conduire aux étages des cordes. Je ne la connaissais pas à ce moment là. On s'est rencontrés il y a deux ans, quand je suis arrivé, mais je t'avoue qu'avec nos plusieurs années de différence ce n'était pas toujours évident de se croiser et de discuter. Mais on s'appréciait.
- Et quel âge a-t-elle maintenant ?
- Ça tu le lui demanderas, joua Louis alors que les portes s'ouvraient à nouveau, cette fois sur des murs tachés de peinture rouge et orange. Excuse-nous pour le désordre, la même artiste dont je t'ai parlé tout à l'heure à eu quelques... folies, comme au rez-de-chaussée d'ailleurs. Elle était du genre à attribuer une œuvre artistique aux chants que Charlie lui faisait chanter.
- Moi j'aime bien, souffla le jeune homme en examinant les stries irrégulières, semblables à ce qu'auraient fait des lancers de peinture contre les parois du couloir. Quel chant était-ce ?
- Ce n'est pas toujours de la grande musique classique, pouffa Louis en examinant à son tour les taches colorées. En bas, elle l'a faite en écoutant Stereo Hearts, de Gym Class Heroes et Adam Levine. Chanson très dynamique, comme son coup de pinceau. Ici, ont est plus sur du Mika il me semble, de mémoire c'était Boul Boum Boum. Dans les autres étages, je crois me souvenir qu'elle a fait du Bach, mais ce doit être l'une des seules qu'elle ait faites sur une instrumentale. C'est toujours plus compliqué quand il n'y a pas de paroles et que la musique est interprétable. »
Harry se sentait stupide de penser ça, mais ces traits dynamiques lui inspiraient presque une histoire, quand le rouge chevauchait le orange et le blanc initial du mur, ou l'inverse. Il avait le sentiment de pouvoir ''lire'' le mur, et deviner quelle chanson elle avait écouté en peignant.
« Tu pourras l'observer quand tu seras scolarisé ici, le rassura Louis en chuchotant pour ne pas trop le perturber dans son inspection de l'œuvre murale. Je sais que les rendez-vous de Brannan durent tous trente-deux minutes, et ça en fait vingt-huit qu'on se balade, donc... »
Harry reprit ses esprits, demandant rapidement où se trouvaient les salles de guitare - il avait bien envie d'en jouer plus sérieusement -, les étages respectifs des salles de répétitions tutti, soprane-alto et ténor-basse ainsi que leurs horaires, tout en reprenant le direction de la sortie. Au moment où il revenait sous le soleil peu clément de l'extérieur, sa mère lui envoya un message.
Anne, 9h49
Mon amour nous avons fini, tu peux revenir. Je t'attends dans la voiture, tu te souviens d'où elle est ?
Harry, 9h50
À peu près, je suis là dans cinq minutes.
À tout de suite.
Il marcha rapidement le long du peu de chemin qui le séparait du bâtiment de l'administration, facilement repérable grâce aux panneaux qui y menaient d'une part, et sa taille imposante de l'autre, puisqu'il était aussi grand que son plafond intérieur était élevé, soit énormément, rendant la bâtisse visible au-dessus des autres petits immeubles du campus.
Les jeunes dans les petits parcs étaient toujours là, le saluant gentiment quand il passa près d'eux. Il fit de son mieux pour le leur rendre, même s'il pensait plutôt ressembler à une personne dédaigneuse parce que pressée plutôt qu'à un possible petit nouveau un peu perdu.
En retournant dans le hall immense, il eut la tête qui lui tourna à cause de la hauteur sous plafond, et son regard fut attiré par le bureau de Madame Brannan, dont la porte était entrouverte, des voix en sortant légèrement. Il ne chercha pas à écouter - question de retenue - et sprinta presque en travers de la grande pièce, se figeant néanmoins quand des cris se firent entendre depuis l'intérieur de la pièce.
N'écoutepasn'écoutepasn'écoutepas-
« PUTAIN POURQUOI TU COMPRENDS PAS ?! ÉCOUTE-MOI QUAND JE PARLE, OU ESSAIE AU MOINS DE FAIRE SEMBLANT, JE SAIS PAS ! »
Si elle crie aussi fort ça va être compliqué de ne pas écouter, siffla mentalement Harry en plaçant maigrement ses mains sur ses oreilles, la grandeur de la pièce ne parvenant pas à étouffer le vacarme que faisait la - apparemment - jeune fille et l'accentuant même, les cris résonnant contre ses parois vides avec force.
La petite protection que formait sa tentative de se boucher les oreilles ne fonctionnait pas, le ton montant toujours plus entre les deux camps.
Elle a un haut-parleur dans la gorge ou quoi ?
« JE TE JURE QUE SI TU N'ARRÊTES PAS DE TE FOUTRE DE MA GUEULE JE ME CASSE TRISHA, ET TU SAIS TRÈS BIEN QUE JE NE RIGOLE PAS ! »
Harry retint une plainte.
Pourquoi ce hall est-il aussi long ?
Il sursauta quand elle frappa quelque chose, sans doute sa main contre le bureau, quoiqu'il n'en était pas sûr.
« Charlie, calme-toi, se fit entendre la voix de la directrice, bien moins forte que celle de la jeune femme, presque lassée de la scène qu'elle lui faisait. »
Harry s'arrêta pour de bon, son cerveau véhiculant l'information avec un temps de retard.
« COMMENT TU VEUX QUE JE ME CALME ?! TU NE PEUX PAS M'OBLIGER À-
- Je le peux totalement et tu n'as pas à contester mes décisions, interrompit Madame Brannan sur un ton qui disait clairement ''continue et tu t'en prends une''. Je veux que tu l'accueilles en tant que membre à part entière, et ne pas que tu l'ignores, je sais que tu l'as déjà fait dans le passé et c'est intolé-. »
Charlie sembla soupirer en même temps qu'une autre voix, autrepart, se mettait à hurler, hurler des mots et choses incompréhensibles, hurler si fort qu'Harry en eut vite mal au crâne. Il serra ses paumes plus fort sur ses oreilles, en tentant de trouver la source du vacarme, alors que ce qu'il venait d'entendre lui tournait encore dans le cerveau ; les deux femmes parlaient de lui. Mais même s'il ne voulait pas en entendre plus, ses pieds étaient soudés au sol, immobilisés par ces cris déchirants épouvantables émis par une personne qui semblait se trouver derrière l'une des portes à éléphants, celle du fond, d'où on pouvait percevoir les coups qu'elle donnait pour essayer de partir.
La voix ne faisait pas un son continu comme le ferait une note sur un piano, elle avait un timbre prononcé, et dans sa folie elle procédait à des multitudes de variations, graves, aiguës, et donnait par ce biais une pointe de migraine au pauvre Harry, qui tentait inconsciemment d'analyser ces sons désordonnés. Il pouvait tenter d'affirmer, sans grande certitude, qu'il s'agissait d'une voix de femme, mais quelle femme aurait ces gravillons dans la voix, semblables à ceux de Louis qui lui avait une voix assez aiguë pour un homme ? Ou dans le sens inverse, un autre homme que Louis pouvait-il posséder ce timbre haut perché ?
Et puis soudain, alors qu'il semblait à Harry que cela faisait des heures qu'il l'écoutait crier son désespoir, la voix faiblit et s'éteignit, le laissant dans un silence sourd, grondant.
« Trisha, je peux pas. Je veux bien, tu me connais, mais je peux pas. »
Elles n'ont pas entendu ? S'étonna Harry en décollant ses mains tremblantes et raides de ses oreilles. La voix hurlait si fort, pourquoi est-ce qu'elles font comme s'il ne s'était rien passé ?
« Charlie...
- Non, vraiment. N'insiste pas, pas maintenant.
- Ch-
- Roh, stop oui ? Je connais mon prénom, j'attends juste qu'il sorte du hall. C'est tout de même un minimum privé ce qui se dit là, marmonna-t-elle plus bas bien que le garçon l'entendît parfaitement, en plus de son sang qui pulsait fortement dans ses oreilles et dans ses tempes. »
Son sang se figea de malaise d'avoir été pris, et il décida dès lors d'un commun accord avec lui-même de courir le plus vite possible pour s'échapper de cet endroit flippant ; ce n'est qu'en passant la porte qu'il se remit à respirer, et il lui sembla bien qu'il n'avait jamais couru aussi vite de toute sa vie, dans un silence de mort qui n'avait fait que mettre davantage en évidence le son de ses chaussures martelant le sol.
Quand il aperçut la voiture de sa mère parmi celles des étudiants, son instinct le fit se précipiter vers elle, comme si Charlie et la voix étaient en train de le suivre pour le rattraper par les pieds et le ramener à l'intérieur.
« Ah mon chéri, je n'y croyais plus, plaisanta Anne en le voyant entrer et attacher sa ceinture. Ça ne va pas ? Tu es pâle.
- Tu as vu la dernière master maman ? Demanda Harry à la place, se tapotant les joues pour tenter de leur redonner des couleurs, sentant son cœur ralentir des émotions qu'il venait de vivre - il avait rarement été aussi stressé de toute sa vie.
- Non, elle n'était pas là aujourd'hui puisqu'elle travaillait. Mais je devine que toi si, si tu m'en parles.
- Non- Oui - enfin- »
Harry souffla longuement pour se calmer, sentant la main de sa mère tapoter gentiment son genou. C'était stupide de se sentir aussi perturbé par une rencontre qui n'avait pas eu lieu autrement qu'oralement, et encore puisqu'il l'avait simplement entendue hurler sur la directrice à pleins poumons, ainsi que respirer, quasiment une heure plus tôt, à travers le bois d'une porte.
« Quand je suis revenu ici j'ai dû traverser le grand hall, et j'ai entendu Charlie se disputer très fort avec la directrice. Elles parlaient de moi, alors je n'ai pas pu m'empêcher de m'arrêter dans ma course - faux, il passait volontairement le hurlement sous silence -, et elle m'a entendu passer je crois, elle l'a fait remarquer à voix haute, si tu savais comme j'ai honte, bafouilla Harry en cachant sa tête dans ses mains. »
Anne ne rétorqua rien, se contentant de lui serrer l'épaule en démarrant.
Le trajet se passa en silence entre eux, la seule phrase échangée étant ''on parlera de tout ça à la maison''. Harry sentait sa tête dodeliner contre la vitre, mais il ne parvenait pas à s'endormir, même si son corps le lui demandait très fort, car après avoir goûté au silence reposant du centre, le retour à la réalité bruyante de sa vie le frappait de plein fouet, et lui tapait sur les tympans plus fort que jamais. Pour se distraire, il tenta de penser aux conversations qu'il avait eues avec les autres, avec Louis, le bâtiment de musique, sa salle tout en haut, les notes qui devaient y résonner durant l'année.
« Je connais ce sourire, le taquina Anne en penchant sa tête vers lui, prenant son admiration en flagrant délit. Tu penses à la musique.
- Oui, avoua l'adolescent directement, conscient que le cacher ne servirait à rien. J'ai envie d'y aller, est-ce que tu as pu voir ce que tu voulais avec la directrice ?
- Oui, je t'en parlerai après une bonne sieste histoire de ne rien oublier, rit doucement sa mère en prenant la direction de leur quartier, dont on voyait déjà les premières maisons - il ne se souvenait pas de la route, avait-il dormi ? Je suis fatiguée de cette matinée. On se fera un fast food tout à l'heure, pour l'instant je n'ai pas faim.
- Pareil, compléta Harry en baillant dans son poing, songeant à son lit et aux rêves qu'il y désirait faire, remplis de CUHA et d'apparences possibles de Charlie, qui l'intriguait bien plus qu'il ne saurait se l'avouer - la voix sans nom resterait ainsi pour le moment. Avant ou après le fast food ?
- Pendant ça me parait pas mal, allez, descends maintenant et laisse-moi dormir, sourit Anne en garant la voiture. »
Harry fila dans la maison, sortant ses clefs plus vite qu'il ne l'avait jamais fait, et ne mit qu'un jogging avant de se jeter sur son matelas et d'y trouver une position agréable, souhaitant sombrer dans le sommeil rapidement. À son grand plaisir, il reconnut bien vite la lente glissade dans l'inconscience, et bailla en attendant d'y être. Il ferma les yeux, papillonna quelques secondes pour la forme avant, et détendit tout son corps, se sentant voler comme une plume portée par le vent, soulevé par une force agréable.
Cependant, alors qu'il pensait s'être endormi pour de bon, son cerveau resta allumé, et il eut une impression particulière, comme d'être transporté dans un autre monde, un monde silencieux, comme s'il était sous l'eau. Il y entendait une voix, une seule, résonner contre les parois lisses de son cerveau et s'y répercuter à l'infini, rendant certains de ses mots assez peu reconnaissables.
« DESMOND ! Est-ce que je peux dire au revoir à Bébé Harry ? »
D'abord interloqué, le garçon voulut trouver l'identité de cette petite personne qui parlait, avant de constater qu'il n'avait que le son de cette voix dans son rêve. Pourtant, s'il n'avait ni vue ni son autre que ces mots, il pourrait jurer qu'il était entouré : il arrivait à sentir des mains immenses qui le soutenaient, et des présences tout autour de lui, émettrices de chaleur et de mouvement.
« Oui, et même que je veux lui dire au revoir s'il te plaît s'il te plaît s'il te plaît ! »
Soudainement, Harry sentit son corps être soulevé comme une petite plume, passant des grandes mains rassurantes à de petits bras bien moins assurés en contrebas. Il eut peur de tomber autant que la personne qui le portait n'était pas sûre de ses gestes, s'il en jugeait ses mouvements précaires et incertains pour le plaquer contre elle.
« Il est grand ! Il a quel âge ? »
À ce moment-là, Harry réalisa qu'il se sentait très seul, la surprise de l'événement passée. Il entendait une voix inconnue, une voix de petite fille, parler à personne, qui semblait tout de même lui répondre, puisqu'elle obtenait des réponses.
Je sais que je connais un Desmond, songea Harry alors que la scène aveugle continuait dans sa tête. Mais qui c'est déjà ?
« Ce n'est plus un bébé alors, c'est un grand ! »
Enfin, une image floue apparut dans sa semi-conscience, celle d'une enfant blonde aux cheveux courts juste au-dessus de lui, qui le regardait profondément, l'inclinaison de la lumière l'empêchant de voir ses yeux et son visage plus distinctement.
Il se sentit sourire à cette enfant, immédiatement rassuré de savoir que c'était elle qu'il voyait parmi cette foule de gens, mais quels gens, conscience ?. Il distinguait des mouvements en arrière plan, mais aucun son ne lui parvenait, il entendait juste le son de la voix fluette, et même pas la sienne alors qu'il se sentait ouvrir sa bouche et pousser sur ses faibles cordes vocales.
Sans le réaliser vraiment, il entrait dans un état qui l'empêchait de faire appel à toutes les ressources de son cerveau, un état qui lui fermait des portes à clef et les lui garderait fermées pour quand il se réveillerait. L'idée que c'était un souvenir ne lui effleura pas l'esprit, et il conclut définitivement que c'était un rêve.
« Il est trop mignon... »
À nouveau, il se sentit prendre un ascenseur mais dans l'autre sens, atterrissant dans les bras d'un homme qui lui était familier.
Je sais que j'ai déjà vu cette tête mais où... ? Se tortura le garçon en voulant se concentrer sur les détails du visage de l'homme, mais sa vision semblait faite d'eau, il n'arrivait pas à zoomer sur ce qu'il voyait, ça bougeait trop.
Il avait la désagréable impression d'avoir un liquide piquant dans les yeux, obligé de cligner des yeux sans fin pour tenter de recouvrer la vue.
« Maman, est-ce que je pourrai avoir un petit frère ? Demanda la voix de la petite fille en s'éloignant, Harry distinguant l'ombre d'une femme lui prendre la main pour l'éloigner de lui. »
Ne t'en va pas ! Attends ! Voulut lui hurler le garçon, mais rien, pas le plus petit son ne l'atteignait, juste cette petite voix d'enfant qu'il ne connaissait pas, juste ce joli timbre sonnant comme les oiseaux de l'été, juste cette mélodie aiguë qu'il n'avait jamais entendue.
Il sentit le torse de l'homme contre lequel il était bouger un peu, il en conclut donc qu'il parlait, mais alors pourquoi lui ne l'entendait-il pas ? Pourquoi se sentait-il si seul ? Pourquoi, alors que cette situation n'était pas réelle, sentait-il un gouffre abyssal s'ouvrir dans sa poitrine ? POURQUOI EST-CE QU'IL N'ENTENDAIT PLUS RIEN ?!
« MAMAN, hurla le garçon encore endormi, MAMAN, AIDE-MOI ! »
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Lexique
Braille
L'alphabet des aveugles, composé de points en relief qu'on peut voir sur les boîtes de médicaments ou les panneaux de lieux publics
Pupitre
Sorte de table debout pour déposer ses partitions, utilisé par les musiciens, les prêtres ou les collégiens en cours de musique
Tempo
Pulsation régulière de la musique
Mesure
Dans une partition, représentée par de petits blocs réguliers, contenant chacun, selon la partition, trois, quatre temps ou d'autres valeurs. Une pièce complète peut se jouer en une cinquantaine de mesures - deux à trois minutes, selon s'il est lent ou non - ou jusqu'à plusieurs centaines. Elles servent à compter le nombre de temps dans un morceau et le réguler pour qu'il soit régulier, et également à se repérer, puisque leur nombre est indiqué en haut et en bas à gauche de la portée
Portée
Sur une partition, c'est la ligne avec les cinq traits sur lesquelles sont déposées les notes
Tutti
'Tous' en italien, quand tout le monde chante - toutes les voix/instruments/les deux
Piano droit
Un piano sans queue, que l'on adosse en général contre un mur
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