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§ Chapitre 57 §

20 octobre 2022
France

« Rien ne va, grommela Charlie en faisant des tours au milieu de l'assemblée. »

Elle faisait littéralement les cent pas, sa posture faisant tantôt face à l'orchestre, assis et anxieux, et le chœur au complet, debout et décomposé.

« Les sopranes vous gueulez trop fort et trop nasillard, les basses vous essayez de vous pousser les uns les autres à faire des notes au pif, les ténors vous oubliez tout et les altos vous me feriez presque oublier vos voix tellement vous êtes discrets ! Chantez, merde ! Asséna Charlie comme une massue sur le groupe, qui baissa la tête de concert. Je vais répéter ce que je dis depuis une demi-heure, et cette fois vous allez l'appliquer sans dire un seul mot ni faire de zèle, on est bien d'accord ? »

Le silence était tel qu'on entendait les pas de l'aveugle sur le sol.

« Les sopranes, donc, commença-t-elle en se tournant vers les filles, qui se ratatinèrent, bien qu'elle ne pouvait pas les voir. Vous avez la responsabilité, dans ce chant-là, de chanter le thème, et ce n'est pas parce que vous le connaissez bien et que vous chantez globalement juste que vous devez vous reposer sur vos lauriers. Les altérations et nuances écrites sur la partition c'est pas pour les gueux, compris ? Si vous ne savez pas ce que ça veut dire vous me demandez à moi, et pas votre voisin ou voisine qui a fait du solfège. Vous restez smooth, cool, légères, et quand vous sentez que votre voix commence à ne plus respecter le calme que je vous ordonne de faire, vous ralentissez, au lieu d'accélérer comme des débiles qui ont oublié où sont les freins, et vous articulez les mots à mort pour inciter ceux autour de vous à vous imiter. Restez toujours très douces là-dessus, et écoutez-vous : chanter juste ne veux pas dire qu'on chante bien. Si vous avez un ton monotone et une tendance à brailler sans aucune grâce dès que vous vous ennuyez, on est pas arrivés. Et pensez, quand vous dites les mots, à garder un ton toujours différent, pour qu'on n'ait pas l'impression de tourner en rond, en plus de garder une prononciation de note très élevée et noble dans la gorge. Des questions ? »

Aucune fille ne bougea.

« Je passe aux altos, alors, conclut Charlie en se tournant vers sa droite. Vous, autant d'habitude vous chantez bien, autant là c'est le gros bordel. Je vous entends pas, et quand je vous entends c'est tellement faux que soit vous entraînez les sopranes avec vous, soit vous dégueulassez le travail de tout le monde. Au pire, si ça vous aide pour l'instant à choper vos notes, beuglez dès le début, de toute façon avec votre nombre réduit par rapport aux sopranes et le fait que vous êtes que des girouettes, vous pouvez pas aller trop dans le détail. Juste chantez la partition, vous accompagnez la mélodie, et si pour l'instant vous n'êtes pas capable de me faire des nuances, des inflations dans la mélodie, je m'en fiche vu que le public sera trop accaparé par l'orchestre et le thème pour remarquer que vous jouez aux poissonniers. C'est bon ? »

Une note timide trancha l'air.

« Euh, désolée, mais tu as dit qu'on était des girouettes ? Tenta une jeune fille, de première année sans doute.

- Ouais. Une girouette, c'est un chanteur, ou une chanteuse, qui va écouter tout ce qui se passe autour et en oublier ce que lui-même doit chanter, ce qui va l'amener à tenter des trucs pour retrouver ce qu'il devait faire ou chanter la voix de quelqu'un d'autre. Mais il ne s'en rend pas compte parce qu'il ne s'écoute pas et passe juste un bon moment. Être la girouette c'est sympa, mais quand la personne a une tendance à perdre ses notes facilement et tomber dans le faux en deux secondes, c'est vachement plus gênant, explicita Charlie en faisant la moue. Question répondue ?

- Euh, oui, merci beaucoup, bafouilla la jeune fille en rougissant.

- Y'a pas de mal chérie, je préfère ça à quelqu'un qui ne m'écoute pas. Les ténors, je passe à vous - un frisson remonta tout le rang devant la froideur de son ton, bien différent de celui qu'elle avait avec la jeune fille. D'une manière générale, cette année, vous avez dans vos rangs des volontaires. Sauf qu'ils n'apprennent pas, ou oublient leur partie du chant, et tentent des trucs quand ils sont perdus. Ce que vous venez de me faire, c'était le pompon : vous vous êtes mis d'accord pour chanter quelque chose, qui n'est écrit nulle part, mais qui vous a apparemment plus convenu que la vraie partition, puisque vous l'avez hurlé tout du long. J'ai deux conseils : d'une, n'essayez pas de trouver des solutions à des problèmes qui n'existent pas. Vous n'avez aucune mémoire, vous n'avez pas le temps d'apprendre convenablement vos partitions ? C'est triste, mais c'est pas pour ça qu'on va réécrire le monde. Vous apprenez et puis c'est tout à un moment, en plus vous abusez, A white rainbow c'est toujours la même chose, à la fois dans l'air et dans les paroles. Vraiment nuls de chez nuls. De deux, pareil que les sopranes : vous êtes nombreux, alors profitez-en pour dessiner les crescendii, décrescendii, tout ça, et ne cherchez pas à hurler tout le temps, parce qu'après on entend toutes vos fausses notes. Et puis c'est moche. Je passe aux basses ? »

Aucune réaction de la part des étudiants ; les trois voix déjà réprimandées regardaient leurs pieds - parce que Charlie leur avait déjà dit tout ça mille fois et qu'ils le savaient - et les basses se demandaient comment disparaître.

« Vous, je ne sais pas quoi vous dire. Vous avez la BASSE de la chanson, c'est littéralement dans votre nom, vous êtes là pour canaliser, pour établir une limite, et en même temps vous structurez tout, c'est vous les vrais artistes dans l'histoire ! Et pourtant, comme vous vous dites que personne ne vous entend parce que justement vous ne pouvez pas forcément chanter fort là-dessus, vous en profitez pour faire n'importe quoi. On vous entend ! Et ne ralentissez pas, par pitié ! Chacune de vos respirations, dans tout le morceau, toutes sont faites sur le temps tout juste précédant la note, et c'est complètement débile puisque vous avez tout votre temps pour le faire avant ! Vous attaquez toujours en retard à cause de ça ! Vous partez en retard, et au final vous retenez tout le monde comme des gros boulets, et les sopranes se pensent justiciers et accélèrent, et on finit par perdre les ténors et les altos. Vous êtes la base de la chanson les basses, alors restez concentrés. Et pour vous les nuances c'est pas en option, je vous entends beugler sur le refrain, c'est super moche. Ok à faire avec les copains c'est rigolo, mais en concert ? On n'entendrait que vos grosses voix de bûcherons, quelle horreur ! Imaginez un peu ce qu'on veut retranscrire dans la chanson ! Des débiles qui hurlent ou la première neige de l'hiver ? L'harmonie se fonde sur l'ensemble des voix, qui s'épaulent et s'équilibrent les unes les autres. Si vous n'êtes pas capables de comprendre ça, je ne vois pas ce que vous faites ici. »

Harry en prenait aussi pour son grade ; il était en ténor. Et c'était vrai que ses voisins innovaient beaucoup, mais lui-même la connaissait, sa partition. Par cœur en plus. La seule chose qu'il n'arrivait pas encore à faire, c'était les nuances - chose qui est d'ailleurs difficile à instaurer lorsque personne ne le fait avec soi. Charlie s'étant tue, il regarda dans la pièce pour savoir où elle était allée, et il la vit en train de parler à voix basse à Wilhelm, assis un peu à part de l'orchestre.

Après un moment à converser, Charlie retourna au centre, et Wilhelm se leva.

« Pour vous changer les idées et vous décrisper, on va jouer autre chose, orchestre et violons. C'est parti pour Fairytale. »

Harry fut surpris de ne voir personne se lever dans le chœur pour accompagner les instruments. Et il se demanda aussi pourquoi Wilhelm s'était levé, alors que les autres violons restaient assis. Wilhelm, de son côté, arrangeait ses partitions, Thomas s'étant assis à côté de son pupitre pour lui tourner les pages - les rôles étaient inversés pour une fois -, et faisait quelques essais de notes sur son instrument.

Une minute après, Charlie leva les mains, et les violons commencèrent à jouer une mélodie entraînante, celui de Wilhelm en tête, concentré sur les gestes discrets de sa cheffe d'orchestre. Puis, Harry ne saurait en nommer les instruments, mais une basse se joignit aux cordes, on eût dit un violoncelle, puis une cymbale, et Wilhelm commença à chanter, abaissant légèrement son violon pour se concentrer, une partie des autres cessant également de jouer pour ne laisser qu'une mélodie légère.

Fairytale - Alexander Rybak
Paroles à suivre

« Years ago, when I was younger, commença-t-il la voix un peu chevrotante. I kinda liked a girl I knew. »

Les violons et les clochettes des percussions l'accompagnaient, mais il avait l'air de se sentir un peu seul, face à la chorale et l'orchestre.

Tu m'étonnes qu'il ait le trac, il n'apprend pas à chanter avec nous, se dit Harry en étudiant sa posture et les tremblements de sa cage thoracique. Je croyais qu'il n'avait pas le droit en plus.

« She was mine and we were sweethearts, continua Wilhelm en fermant les yeux, that was then, but then it's true. »

Il releva ses yeux dans ceux d'Harry au même instant, ramena son violon contre son épaule, et chanta plus fort ainsi, conjuguant la voix et le violon, mis en confiance par le son de son instrument. Autour de lui, les violons et le violoncelle arrivaient en puissance.

« I'm in love with a fairytale, fit-il avec un réel sourire, heureux de chanter à plein poumon cette chanson qu'il aimait tant. Even thought it hurts 'cause I don't care if I loose my mind, I'm already cursed. »

Il joua vivement de son instrument pour retrouver la mélodie du début, se déplaçant pour se décrisper, faisant des signes de tête à ses amis qui ne jouaient pas car leur instrument ne pouvait pas se joindre à la chanson. Harry se surprit à sourire, emporté par le chant. Pendant cette partie instrumentale, il repéra les mouvements concentrés que faisait Wilhelm, ondulant avec son archet, un sourire figé sur les lèvres.

J'aimerais bien savoir jouer du violon moi aussi.

« Every day, we started fighting, recommença-t-il à chanter, suivi des regards de tous les chanteurs, relâchant un peu la prise qu'il avait sur son violon. Every night, we fell in love. »

Il ne manque pas quelque chose ? Se demanda Harry, qui se souvenait de deux personnes jouant normalement les chœurs sur cette partie-là - il n'avait jamais entendu la version enregistrée de la chanson évidemment, mais Wilhelm lui-même le lui avait dit.

Manifestement, personne ne se levait pour rejoindre Wilhelm autour de Charlie - il s'amusait à faire des tours autour d'elle.

« No one else could make me sadder, but no one else could lift me high above, asséna-t-il avec force, reprenant son violon - il était si plongé dans ses paroles qu'il donnait l'impression de les vivre. I don't know what I was doing when suddenly, we fell apart ! Nowadays, I cannot find her, but when I do, we'll get a brand-new start-

Il arrêta sa note de lui-même pour jouer l'ornement qui suivait, reprenant la suite sans se déconcentrer.

« I'm in love - la manière dont il propulsait sa note était vraiment stylée - with a fairytale even thought it hurts 'cause I don't care if I loose my mind, I'm already cursed ! »

Il n'oublia pas de se tourner vers Charlie pour vérifier qu'il n'accélérait pas ; c'était tout juste. Il ralentit un peu, ses doigts s'activant rapidement sur les cordes, le violoncelle s'arrêtant de jouer pour retourner au début, où seuls les violons jouaient. Puis il revint, et là, montée chez les violons ; pas chez Wilhelm, qui laissa retomber le sien pour prendre une énorme inspiration - ça se voyait qu'il ne pouvait pas chanter comme les autres, il haletait. Et dans tout ça, Harry regardait les musiciens, époustouflé, tout simplement, du niveau de son fabuleux qu'il entendait, et toute cette maîtrise, ce talent, qui se développaient autour de lui comme une étendue infinie. Il n'aurait voulu partir pour rien au monde.

"SHE'S A FAIRYTAAAAALE, chanta Wilhelm en repoussant ses cheveux qui lui tombaient sur le front, yea~h, even thought it hurts 'cause I don't care if I lose my mind - nouvelle très grosse inspiration, abdos VISIBLEMENT très contractés - I'm already CUUUUUU~URSED !"

Puis il reprit son violon et joua le thème encore une fois, une caisse les rejoignant, lui et les violons, pour terminer le morceau. Ensuite, silence complet, tout le monde retenait son souffle, sauf Wilhelm qui essayait de le reprendre. Charlie finit par venir le voir et lui frotter le dos, lui murmurant des mots que seul lui put entendre, et qui lui mirent les larmes aux yeux.

« Tu m'avais pas dit que c'était toi qui chantais, dit enfin Dorémi en allant l'étreindre, sortant des rangs du chœur. Tu vas pas le faire trop souvent mon chou, d'accord ? »

Elle remit ses mèches blondes en place, les redressant comme elle pouvait sur la tête épuisée du violoniste.

« C'était bien ? Croassa-t-il enfin quand elle se sépara de lui. »

Il semblait avoir oublié tous ceux qui les regardaient.

« C'était de la bombe, lui dit son amie en souriant.

- Non, c'était tellement plus que ça, s'en mêla Niall en le rejoignant aussi. Je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi impliqué dans ce qu'il jouait Will, tu y as mis tout ton cœur, et- »

Wilhelm craqua un sourire, une larme venant glisser sur sa joue.

« Oh, Wilhelm, don't cry poor baby, lui dit Niall en le serrant fort contre lui, laissant sa langue natale parler à sa place. Tu as gagné autant de fans qu'il y a de gens dans cette chorale, le rassura-t-il en montrant tous les étudiants d'un geste du bras. Seul un master peut faire ça, tu te rends compte ? Tu es digne de ton rôle, et en plus tu es beau, c'est incroyable. Charlie sait faire la musique du monde, Liam sait utiliser un tableau Excel, Sasha sait se faire oublier, et toi tu sais faire le show. Tu es fantastique. »

Le blond dans ses bras rougit, gêné mais content.

« Vous... avez aimé, alors ? S'assura-t-il d'une petite voix envers le chœur. »

Une cacophonie de 'c'étaittropbientudéchiresjeveuxfairecommetoituchantestellementbienondiraitlevraiçafaitcombiendetempsquetujouesduviolon' lui tomba dessus et il rit sincèrement, touché de l'enthousiasme des étudiants.

« Je pense qu'on peut retourner à notre ouvrage d'origine, mais je voudrais savoir, lança Charlie en reprenant sa place au milieu de la pièce, qui parmi vous serait assez à l'aise pour chanter les chœurs derrière Will ? Il me faut deux personnes. Je préconise les ténors et sopranes, vu que c'est plutôt haut, mais si vous connaissez et que vous savez que vous pouvez le faire, venez me voir et on en parle à la fin. C'est important, et je sais que si c'est Will qui doit s'en charger, on aura quinze personne pour le faire et c'est pas le but, railla-t-elle en faisant un sourire en coin vers son ami, qui fit une tête indignée suivie d'un petit 'c'est vrai'. On repart sur A white rainbow, n'oubliez pas ce que je vous ai dit tout à l'heure, on a les autres chants à faire ensuite, et sachez que mes conseils s'appliquent sur tous les chants que vous pourrez chanter dans votre vie. Will, t'es retourné à ta place ?

- Presque, répondit-il en relevant la tête, actuellement au milieu des flûtes en train de parler à Jehanne.

- Qu'est-ce que tu fous là-bas ? T'es à l'opposée de ta place, râla la cheffe de chœur et d'orchestre en s'asseyant sur son siège tournant. Allez, j'attends.

- Une question, Charlie, lança Jehanne alors que Wilhelm s'exécutait et retournait de son côté.

- Hm ? »

Harry se surprit à étudier Charlie profondément, examinant à quel point sa lèvre inférieure bougeait quand elle parlait, l'inclinaison de sa tête quand elle écoutait, sa manière de relever le nez en comprenant ce que lui disait Jehanne.

« Est-ce que tu as réussi à inviter le Rybak ? Demanda la flûtiste avec un air joueur dans le regard. »

La tête de Wilhelm, enfin revenu à sa place, se tourna si vite qu'il se rattrapa les cervicales.

« Comment ça, inviter Rybak ? Aboya-t-il vers Charlie, qui restait impassible, un rictus se dessinant néanmoins sur sa bouche.

- J'ai essayé, pour te motiver, mais je ne l'avais dit qu'à Jehanne pour ne pas te faire espérer pour rien, révéla-t-elle avec un calme olympien, ne voyant malheureusement pas à quel point les yeux de Wilhelm menaçaient de sortir de leurs orbites.

- ... Et il a dit quoi ? Relança le violoniste - et fan d'Alexander Rybak accessoirement - lorsque la master se tut.

- Il a dit qu'il serait là, je vais le chercher en ville demain matin, révéla-t-elle d'un ton banal. Il dormira dans le quartier des profs demain soir, et repartira le lendemain. »

Wilhelm en tomba de sa chaise.

« Mais bref. On reprend A white rainbow, dit-elle plus fort en arrangeant ses partitions sur son pupitre. Et ramassez Will. »

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