19 octobre 2022
France

« DEBOUT, MARMOTTE ! »

Ce matin-là, une angélique voix d'irlandais éraillée et encore pleine de sommeil réveilla Harry en sursaut, avant qu'il ne porte ses mains à ses oreilles, qui n'avaient pas bronché à l'avalanche de bruit, pas plus qu'elles ne l'avaient fait la veille avec l'orchestre d'ailleurs - Harry était donc réveillé et perplexe.

« Je t'ai encore fait mal ? Murmura Niall en grimaçant, se laissant tomber assis par terre, appuyé contre le bois du lit de son colocataire.

- Non, justement, murmura Harry sur le même ton, sourcils froncés. Mais ne recommence pas, par sécurité, lui sourit-il en lui tapotant la tête, songeant qu'il devrait en parler à Véronique, qui en informerait Karen. Que me vaut un réveil aussi matinal ? Demanda-t-il ensuite, voyant que son téléphone annonçait six heures quinze.

- Il faut que tu songes à avaler un calendrier, soupira Niall, dramatique. On est le dix-neuf octobre.

- Oui, je sais, hier on était le dix-huit. »

Le plus jeune regarda son ami qui, lui, était totalement exaspéré - ou consterné, qui saurait dire.

« Tu as fait quoi hier après-midi ? L'encouragea l'irlandais à deviner, au courant de ce qu'il s'était passé avec Wilhelm.

- J'ai été voir Will et Liam, répondit simplement Harry en haussant les épaules. Et alors ?

- Un mardi en semaine ? Força l'irlandais en rapprochant sa tête de la sienne. »

Harry eut un moment de pause, durant lequel Niall sembla le prendre pour un débile profond, ou une patate.

« Aujourd'hui c'est...? Réessaya le plus âgé en fusillant presque son colocataire du regard.

- Hm ?

- ...la ...? Continua Niall en se mettant sur ses genoux pour se hisser à sa hauteur.

- Journée d'intégration ? Devina enfin Harry, tandis que Niall hurlait de joie.

- Je peux mourir en paix, sourit-il en se laissant tomber sur le tapis.

- Quoi, c'est pas si grave que ça de l'oublier, tenta de se rattraper Harry en se sentant terriblement stupide de ne s'en être pas souvenu tout seul.

- Hm, disons que je vais m'abstenir de te répondre, dit Niall en se relevant. Debout, et on s'habille, monsieur l'amnésique. Un conseil : prends des vêtements souples et pas fragiles.

- On va faire du sport ? S'indigna presque Harry en se souvenant des consignes similaires de ses sorties scolaires au collège. »

L'ennui de Niall fut si grand qu'il ne lui répondit même pas, s'échappant dans la cuisine en fermant la porte de la chambre derrière lui.

Harry rit soudain contre sa propre réaction, comprenant dans le même temps à quel point sa question était stupide. Il se leva, revigoré par cette courte discussion avec Niall, et chercha quelque chose de mettable et pas fragile dans son placard - un jogging et un sweat n'étaient pas ce qu'on pouvait qualifier d'élégant, mais c'était assurément un ensemble confortable.

Il arriva donc ainsi dans la cuisine, coiffé d'une façon sommaire en prévision de ce qui allait pouvoir être demandé. Niall le vit arriver, en train de se servir du café.

« Mais quel beau-gosse, l'acclama-t-il en retenant un rire. Tiens-toi plus avachi pour voir ? »

Harry s'exécuta, riant doucement en voyant la grimace de son colocataire.

« Suis-je beau ? Demanda-t-il pour la blague en connaissant déjà la réponse.

- Certainement pas, rit Niall en prenant une tartine et invitant son ami à prendre place à côté de lui d'un geste. Mais tu ne risques pas d'avoir froid, ça c'est sûr.

- Est-ce que tu sais comment ça va se passer ? S'inquiéta un peu Harry en commençant lui aussi à manger. On a des trucs spéciaux à apporter ?

- Je ne sais pas, répondit l'irlandais, désinvolte. C'est la seconde journée d'intégration qu'on fait, sachant que Wilhelm a promis lors de son élection de ne jamais faire deux organisations de la même façon. Mais il devrait envoyer un message sur l'application pour nous lancer à aller quelque part. Tu as ton téléphone ?

- Évidemment, se gaussa le plus jeune en le sortant de sa poche. Pour qui me prends-tu ?

- Pour un choriste de renom, même si un choriste de renom pure souche s'en serait déchargé pour ne pas avoir à y répondre pendant la répétition, le taquina l'irlandais en le regardant faussement sévèrement. Tu descends dans mon estime. »

Harry fit semblant de s'écrouler sur l'îlot en se tenant le cœur, ce qui fit rire son ami.

« Tiens, un message de Will, annonça Harry pour eux deux en voyant une petite vignette dans la conversation concernant les annonces au campus entier. »

De la part de 'votre estimé et adulé master des fêtes, prince Wilhelm', message collectif.
Bien le bonjour à tous,
Aujourd'hui est le grand jour ! Je vous l'annonce officiellement, la journée d'intégration de CUHA édition 2022-2023 est en marche !
En d'autres termes, je vous attends dans le hall de l'administration pour huit heures précises. Si certains d'entre vous ont l'habitude d'être en retard, comptez sept heures.
Tout au long de cette journée, vous serez en équipes de huit personnes, d'âges et/ou études, handicaps différents, même s'il y aura parfois deux étudiants de médecine dans la même équipe pour des raisons d'organisation. Vous ne pouvez pas changer ces équipes, elles sont faites par nos soins pour éviter que vous vous mettiez avec vos potes.
Veillez, compte-tenu des activités conviviales qui seront exécutées pendant cette journée, à vous vêtir confortablement, pas la peine de se mettre sur son trente-et-un pour jouer à colin-maillard si vous voyez ce que je veux dire. Toutes les activités faites, ou presque, seront en intérieur, ne vous inquiétez donc pas d'être habillés chaudement, et gardez à l'esprit d'être calmes et exemplaires - je pense notamment à lorsque vous serez tous réunis au même endroit, ayez pitié des organisateurs, qui n'auront pas de micro cette année non plus.
Je vous dis à dans un peu plus d'une heure chers amis, en espérant ne pas voir d'absents.

Wilhelm Grand,
master des fêtes et organisations exceptionnelles de CUHA,
étudiant en commerce 3e année.

« Il est six heures quarante-cinq, dit simplement Niall en regardant l'heure affichée sur le four. On a le temps.

- On peut quand même y aller plus tôt, pour les aider ? Plaida Harry, suppliant.

- Ne fais pas cette tête, tu sais déjà que je vais dire oui, geignit l'irlandais face à la moue de chiot de son colocataire.

- Mais tu es encore en train de manger et je veux y aller maintenant, pleurnicha Harry en s'accrochant à son bras. S'il te plaît s'il te plaît s'il te plaît-

- Harreh, gronda Niall en manquant faire tomber sa tartine, va me chercher mon téléphone au lieu de faire l'imbécile. »

Le plus jeune fila comme une flèche vers la chambre de son colocataire, s'arrêtant juste avant de l'atteindre en se rendant compte qu'il n'y était jamais entré. Il jeta un regard dans le couloir derrière lui en se demandant s'il avait vraiment le droit d'y aller, avant de se souvenir qu'il en avait complètement reçu l'autorisation, se sentant un peu bête d'en douter du coup.

Il entra néanmoins sur la pointe des pieds, découvrant cet environnement qu'il n'avait visité que lorsque Niall n'était pas encore là. Le lit avait été déplacé de l'autre côté de la chambre pour se loger sous la fenêtre, le placard poussé près de la porte, et le bureau calé contre le mur de gauche. Harry repéra vite le téléphone de son ami, car s'il avait un caractère très joyeux, sa chambre était loin d'être en désordre ; elle était même mieux rangée que la sienne.

Il se dirigea donc vers la table de chevet accolée au lit - logique -, débrancha le téléphone pour le prendre et débrancha également son chargeur - car les incendies n'arrivent pas qu'aux autres -, et il s'attarda brièvement sur un cadre, posé sur le petit meuble, qui attira son regard.

La photo qui y était présentée montrait Niall, environ dix ans plus jeune - qui eût cru qu'il avait en réalité les cheveux bruns -, à côté d'une jeune fille brune aussi, très jolie, collée à l'irlandais. Tous les deux avaient des sourires à s'en décrocher la mâchoire, les joues roses et les vêtements couverts de boue.

Harry prit doucement le cadre, comme s'il avait peur de le casser, détaillant un peu plus leurs visages. Si Niall se ressemblait bien, il pouvait affirmer n'avoir jamais rencontré la demoiselle à côté de lui. Il tourna le cadre dans l'espoir de voir des noms, mais il n'y avait que le lieu et l'année : Mullingar, 2010.

« Tu en mets du temps, lança le propriétaire du cadre en entrant dans sa chambre en fanfare, beaucoup plus à l'aise qu'Harry ne l'avait été en faisant la même chose. Qu'est-ce que tu- »

Il vit le plus jeune penché sur le cadre, et retint visiblement un soupir.

« C'est moi et Leah, quand on était petits, dit-il simplement en reprenant le cadre des mains du bouclé et le reposant à sa place. On y va ? »

Poser des questions sur elle était une tentation à laquelle Harry ne se permit pas de succomber.

• § •

« Vous êtes venus ! Pleurnicha Wilhelm en leur sautant au cou dès qu'ils eurent passé le seuil du hall de l'administration. Le temps était si long sans vous, je me suis rongé trente-six ongles !

- Ça ne va pas mieux qu'hier ? Compatit Harry en ne refusant pas son étreinte, réalisant que Wilhelm tremblait contre lui.

- Noooon, c'est piiire, gémit-il en serrant le plus jeune aussi fort que possible contre lui. J'ai si hâte, mais j'ai si peur !

- Mais tu es déjà génial, Will ! L'encouragea le plus jeune, voyant du coin de l'œil Niall partir saluer les trois autres masters un peu plus loin. Le message que tu as envoyé ce matin était très professionnel ! Ça met directement le ton, et tout le monde va garder un peu de respect pour toi tout au long de la journée !

- Heureusement que c'est Liam qui l'a écrit à ma place alors, grimaça-t-il en sautillant comme une pile. Je n'arrivais pas à appuyer sur les bonnes lettres, alors je le lui ai dicté, explicita-t-il en voyant le regard désabusé de son ami. Mais j'ai appuyé sur le bouton envoyer, ajouta-t-il avec un sourire nerveux.

- Et tu as pris combien de cafés depuis ? Rit doucement le bouclé en le voyant se plaquer contre son bras pour réprimer ses tremblements.

- Tu vas pas me croire si je te le dis, marmonna le blond contre son épaule. Mais j'en ai pas pris un seul. J'aime pas ça.

- Harry ! Les coupa Liam en venant vers eux. Merci de t'en occuper, il tourne en rond depuis cinq heures du matin !

- Mais- voulut se justifier le master stressé, coupé par son voisin de palier.

- Mais rien mon prince, il n'y a plus rien à préparer à part ton mot de bienvenue de tout à l'heure, parce que tu t'es occupé des derniers préparatifs cette nuit, lui rappela Liam en lui caressant la tête. On avait dit qu'on ferait ça ce matin en plus, tu ne nous a même pas laissé la possibilité de t'aider !

- Désolé... Marmonna Wilhelm piteusement, baissant ses yeux sur le sol. J'arrivais pas à dormir, et j'avais peur qu'on manque de temps ce matin pour tout faire, alors j'ai préféré le faire sur le moment pour ne rien oublier... Tu m'en veux ?

- De te distraire de ton travail en faisant ton travail ? Oui, se moqua Charlie en arrivant derrière eux, sa voix amusée faisant directement se tourner la tête d'Harry vers elle. On dirait Liam.

- C'est vrai, pouffa celui-ci, super détendu comparé au blond contre Harry, qui avait le cœur battant à tout rompre. La nuit c'est fait pour dormir, Will, lui rappela-t-il en l'attirant dans une étreinte contre lui, le plus jeune des deux se fondant contre son torse en tremblant de plus en plus. Calme-toi, on dirait que tu vas exploser !

- Tu as dormi combien de temps ? S'intéressa Harry en penchant la tête, curieux. Si tu t'es levé à cinq heures-

- En fait non, le coupa le blond en sortant sa tête du giron de Liam, un brin de moquerie sur les lèvres. On s'est tous couchés à deux heures du matin, et moi je n'arrivais pas à dormir alors je suis allé terminer tout seul ce qu'il nous restait à faire, et quand je suis rentré à cinq heures Liam sortait de sa chambre, parce qu'on s'était tous dit la veille qu'on se reverrait après avoir dormi un peu tu vois, et il m'a fait remarquer que j'avais des cernes jusqu'aux pieds, en plus de me dire qu'il fallait y retourner - parce que pour lui je sortais tout juste de ma chambre. Du coup je lui ai dit, et il m'a dit en rigolant qu'on avait trois heures à rien faire avant huit heures, et moi depuis je panique parce que trois heures c'est pas beaucoup et-

- Et t'as fait une nuit blanche, conclut Harry en soupirant à moitié. Tu vas être mort à midi.

- Tu sais que le champion du monde d'insomnie a sans doute tenu plus d'une semaine ? Le défia Wilhelm en se redressant, tremblant moins qu'avant.

- Jamais de la vie t'es un champion du monde mon pauvre, ricana Charlie en croisant les bras. »

Le violoniste se tourna vers elle, indigné.

« PARDON ?! Hurla-t-il à moitié en s'assurant qu'Harry n'en souffrait pas, moi je suis champion de rien ? Je demande à voir !

- Le violon ? Tenta Liam timidement. Je ne t'ai jamais entendu autrement qu'en t'entraînant tout seul, mais tu as l'air doué, je crois... »

La moue de Charlie fut éloquente. Wilhelm manqua s'étouffer avec tout l'air qu'il inspirait pour se gonfler d'indignation.

« Comment ça je suis pas champion de violon ? C'est toute ma vie, choisit-il finalement de faire en tombant à genoux face à Charlie, implorant. Je suis pas assez bon ?

- Disons que même si tu es bon en impro et en déchiffrage, tu es plutôt médiocre pour ce qui est d'instaurer de l'émotion, tempéra la jeune femme en paraissant bizarrement grande par rapport à la forme recroquevillée de Wilhelm sur le sol. Si je ne te dis pas de le faire, tu joues bêtement ce qui est écrit. C'est pas ouf.

- C'est utile pour jouer dans un ensemble musical, contra le blond en se redressant un peu, toujours par terre. Si je commençais à faire mon show d'émotion au milieu de l'orchestre, on ne comprendrait plus rien.

- Sauf que je parle de tes solos, sourit Charlie, mesquine. Ah là là, pauvre Alexander Rybak...

- Ne parle pas d'Alexander Rybak, Gremlin ! La menaça Wilhelm en se relevant, mimant un accès de rage. Fairytale est juste beaucoup trop chouette pour être dénaturé par une émotion de merde même pas écrite sur la partition !

- Et c'est pour ça que tu ne seras jamais un champion du violon, conclut Charlie en se détournant. »

Wilhelm fut si choqué qu'il en resta coi une seconde.

« Et champion de théâtre ? Tenta Harry à son tour. Tu en fais littéralement tout le temps. »

Charlie se retourna aussitôt vers eux, levant un doigt en l'air.

« À ce propos, j'ai déjà été prof de théâtre...

- Non mais toi tu vas encore me déglinguer sans que j'aie rien demandé, bouda Wilhelm en croisant les bras. J'ai jamais dit que je faisais du théâtre.

- En toute honnêteté, continua Charlie sans l'écouter, il est très bon en impro, vu qu'il en fait dans littéralement chacune de ses discussions, et il n'a pas peur de se mettre dans des situations inconfortables, mais je doute qu'il soit assez assidu pour apprendre un texte sans le rendre ridicule-

- Peuh ! Fit le blond d'un air dédaigneux en levant le nez.

- Laisse-moi finir, le gronda la jeune femme en lui pinçant - fort au vu des frissons qui prirent les poils des bras du master - la hanche sous son t-shirt. Je disais donc, qu'au final, même si cette andouille bouge beaucoup et parle fort, il serait incapable de faire ça longtemps sur une scène ; déjà parce qu'il mourrait de stress avant la moindre représentation, et ensuite parce que sans micro, il serait mort au bout de deux minutes à s'égosiller.

- Tu marques un point, admit Wilhelm en laissant retomber ses bras, défaitiste. Je ne pourrai donc jamais être un champion.

- Bien sûr que si, lança une voix derrière eux, qui leur fit tourner la tête. Il est huit heures les amis, leur rappela Dorémi en secouant son téléphone. Monte vite sur ton estrade et déchire tout, mon poulain. »

Wilhelm rougit, pâlit et vérifia prestement l'état de ses vêtements avant de se retourner vers son groupe.

« Je suis comment ?

- Aussi bête que d'habitude, tu peux y aller, l'encouragea Charlie en mettant ses deux pouces en l'air. »

L'image fit assez rire le violoniste pour le détendre, et il monta sur l'estrade d'un pas léger tandis que les étudiants arrivaient au fur et à mesure, comme attirés par l'entrée de Dorémi dans le hall - alors qu'en vérité, ils avaient dû rester dehors pour profiter des premiers rayons du soleil avant le début de la journée d'activités.

« Bonjour à tous, je suis l'organisateur de la journée d'intégration que vous allez vivre, aka Wilhelm votre master préféré, et sachez que voir vos petits visages tout ensoleillés me met en grande joie ! Commença le blond après qu'une grande quantité d'ètudiants fût entrée dans le hall, camouflant majestueusement bien son stress, ou peut-être même qu'il ne stressait plus. Le réveil n'a pas été trop dur ? »

Une forêt de 'Bof', 'Si' et 'Ça va' lui répondirent, et il sourit d'autant plus qu'il ne s'était pas pris un vent.

« Merveilleux ! Dites-moi, il ne reste plus personne dehors ? S'inquiéta-t-il quand même en jetant un œil à la porte. Il ne faudrait pas qu'on commence sans eux.

- Il auront largement le temps d'arriver quand on fera les équipes, le rassura Liam en montant à ses côtés suivi de Charlie et Sasha, qu'Harry se flagella intérieurement de n'avoir pas saluée, sous les applaudissements et les cris des spectateurs.

- C'est vrai. Je vous présente mes compères du jour ! Reprit Wilhelm en les montrant du bras. Veuillez s'il vous plaît accueillir correctement Liam, master de l'admin', Charlie, master de la musique, et Sasha, master de l'ombre ! »

La rousse le regarda bizarrement tandis que la foule se déchaînait, exaltée.

« Je reprends, fit le blond quand les acclamations se furent plus ou moins calmées. Aujourd'hui, nous allons faire tout un tas d'activités conçues pour vous cohésionner, et vous mettre un peu en difficulté. Ces activités se dérouleront les unes après les autres, où toutes les équipes s'affronteront en même temps, même si au final il n'y a pas de points à gagner ni de prix à la fin, expliqua-t-il en ayant l'air si professionnel qu'Harry se demanda comment il avait pu stresser autant pour au final très bien se débrouiller. N'ayez crainte, la question de l'espace de jeu a été prise en compte, et c'est pourquoi, à travers les différents thèmes, on bougera tous pour gagner les prochains terrains. Le premier est le gymnase, et les autres vous seront dévoilés au cours de la journée. »

Il laissa un temps de discussions passer entre les rangs puis reprit la parole.

« Pour ce qui est de bouffer - un grand silence s'installa au même moment, instauré par la main magique de Charlie -, merci Darling, le déjeuner de ce midi vous sera fourni par le campus, étant donné que les restaurants habituels ne seront pas en service. Ce n'est pas de la bouffe d'hôpital, je m'en suis assuré, sourit-il en voyant les grimace du premier rang. Chacun de vos régimes alimentaires a été pris en compte, donc vous n'aurez normalement pas de mauvaise surprise. La journée se terminera à dix-sept heures, comme n'importe laquelle de vos journées de cours, mais il n'y aura pas de répétition musicale ce soir pour des raisons exceptionnelles, eut-il le temps de dire avant une énorme acclamation de la part du public, qui fit un peu pencher la tête de Charlie - Wilhelm lui chuchota quelque chose à l'oreille et repartit devant les étudiants. Maintenant que tout ceci est dit, levez la main si vous avez des questions, et ceux qui n'ont pas de mains, demandez à votre voisin de lever la sienne pour vous. »

Deux-trois mains se levèrent, questions techniques auxquelles le master blond répondit avec assurance et brio.

« Nous allons dès maintenant faire les équipes ! Annonça-t-il quand tout le monde eut retrouvé un certain calme. Je vous propose de tous vous déplacer vers le fond du hall et de vous avancer quand je vous appellerai. Si la personne est absente, je charge ses potes de l'annoncer, pour qu'on n'ait pas à l'attendre six plombes. Tout le monde est d'accord ? »

La masse d'étudiants se déplaçant vers la porte à éléphants du fond de la salle fut une réponse explicite, et l'appel des premiers se fit avec un porte-voix, qu'Harry loua, car il pouvait se mettre les mains sur le casque - on n'est jamais trop sûr - pour ne plus avoir à l'entendre, et parce qu'ainsi, ceux qui se trouvaient tout au fond pouvaient entendre aussi. L'appel fut long, les équipes se formant progressivement sur le côté, discutant doucement, sous ordre de Wilhelm, qui n'avait pas besoin de plus de bruit pour couvrir le son de son porte-voix. Enfin, Harry entendit le nom de Betty :

« J'appelle Betty Maury, Olive Berger, Lucas Sedan, Victorien Tylor, Clotaire Demain, Alicia Martin, Hugues Poule, et Ferdinand Core ! »

Il vit distinctement la grimace que fit son amie en entendant le nom d'Alicia dans la même équipe qu'elle, et Harry rit sous cape en repensant à leur dernière discussion, où elle parlait d'Alicia comme de quelqu'un dont il est facile de s'occuper. Wilhelm attendit de les voir tous devant lui pour reprendre, adressant un pouce en l'air à Olive, qui lui avait sans doute demandé de la mettre avec Lucas - le pauvre la serrait nerveusement contre lui, terrifié de côtoyer autant de monde.

« J'appelle maintenant Harry Styles, Serge Mésange, Dimitri Bear, Daphné Aurèle, Sylvia Dèlor, Monika Saurin, Ludwig Hornat, et Dorémi Fyli ! »