§ Chapitre 49 §
6 octobre 2022
France
« Mais tu comprends pas ! S'exclama la jeune fille en faisant de grands gestes, une fois qu'ils furent sortis de leur dernier cours de la journée. Tu ne vois que la figure d'Alicia dans l'histoire !
- Oui, et ? Rétorqua Harry en haussant un sourcil.
- Et alors Monika n'est pas un pantin qu'elle dirige !
- Si.
- Enfin- galéra Betty en cherchant un moyen de s'exprimer. Bon écoute, je vais faire simple. Depuis la rentrée j'observe Alicia, okay ?
- Chelou mais okay, acquiesça Harry en croisant les bras, s'adossant à sa chaise décorée aux symboles des Crustacés Voyageurs.
- Je n'observe pas qu'elle, parce qu'honnêtement en cinq minutes on en a fait le tour, mais Monika par contre, c'est un cas beaucoup plus épineux. Okay ?
- Elle fait la même chose qu'Alicia, contesta Harry en fronçant les sourcils.
- Quand elle est avec elle oui, concéda Betty en penchant un peu la tête, mais quand elles sont séparées, elle est une tout autre personne ! Elle est gentille, compréhensive, travailleuse, elle s'habille même mieux, enfin plus habillé tu vois. Elle est limite respectée des masters, j'en ai parlé à Wilhelm et il m'a dit plein de choses sur elle ! C'est incroyable comme on dirait un script !
- Je ne comprends plus rien, soupira Harry en regardant son amie s'emporter.
- Je peux pas tout de dire, prévint Betty, provoquant un nouveau soupir chez son ami. Je vais lui demander à elle d'abord si je peux t'en parler. Voilà, je vais faire ça. Et sinon, comment avance ton binôme avec Alicia ? »
Elle vient sérieusement de me créer un suspense de dingue avant de me dire que c'est un secret ? S'exaspéra Harry en décidant de passer au-dessus, car après tout Betty n'avait jamais connu d'histoires d'écoles - c'était forcément de ça qu'il était question - hors des livres, étant donné qu'elle n'avait expérimenté que l'école à la maison, et elle devait être exaltée de partager ses découvertes avec son ami ; si cependant elle avait pu se mettre d'accord avec Monika AVANT pour le mettre dans la confidence ou pas, ça l'aurait moins frustré.
« Mal, j'ai tenté une approche hier soir mais je me suis pris une porte, soupira-t-il - encore - en repensant à sa discussion lunaire avec Alicia la veille. Je vais réessayer cet aprem.
- Eh bien bonne chance ! Lui souhaita Betty avant de se lever, partant à grands pas pour rejoindre - tiens donc - Monika, qui passait un peu plus loin. À demain ! »
Éberlué, Harry la regarda rattraper son aînée avant de commencer à parler avec elle, tranquillement, comme si elle ne venait pas de le planter à leur table sans prévenir - certes ils avaient déjà réglé leur consommation, mais quand même.
« On est tout seul ? Lui demanda une voix moqueuse qui lui hérissa les poils sur les bras en plus de le faire soupirer.
- Bonjour à toi aussi Ludwig, soupira donc Harry en levant les yeux vers son pote-contrat. »
Décidément, c'est ma journée.
« Pourquoi elle est partie ? Demanda le ténor en s'asseyant à l'ancienne place de Betty.
- Parce qu'elle t'a vu.
- Mytho, elle ne m'a pas plus remarqué que toi. Elle s'intéresse à Monika ?
- Pourquoi tu demandes si tu connais déjà la réponse ? S'exaspéra le plus jeune en levant les yeux au ciel. »
Ludwig ne répondit pas, regardant simplement Harry en respirant calmement. Cependant, le bouclé comprit ce que son regard voulait dire et s'excusa.
« Désolé, je passe une journée fatigante, souffla-t-il en baissant la tête. Ça va ? »
Le dealeur retrouva le sourire et s'adossa au dossier de la chaise, son bras passant à l'arrière dans une posture qui parut horriblement inconfortable à Harry.
« Fort bien écoute, le ciel est bleu, les oiseaux chantent et Charlie est bougonne. Rien ne pourrait aller mieux.
- Pourquoi tu dis que tout va bien si Charlie est bougonne ? S'étonna le plus jeune en haussant les sourcils. Elle devrait être heureuse.
- Bonne réponse, acquiesça Ludwig en souriant en coin. Mais tu apprendras, petit esprit que j'apprécie tant, que Charlie a trois expressions en public. Bougonne, moqueuse ou en colère. Et quand elle est bougonne, c'est qu'elle se retient de sourire. Donc tout va pour le mieux.
- En public ? Releva Harry en fronçant d'autant plus les sourcils. Mais qu'est-ce que tu racontes ?
- La vérité, affirma le roux en relevant le nez, ses longs cheveux aujourd'hui fixés en deux couettes sur le haut de son crâne et laissés lâchés dans son dos ondulant avec son geste, sa frange longue effleurant ses pommettes au passage. Mais je suis bien aise de constater que tu poses une question autre que celle à laquelle je m'attendais. C'était une bonne idée de te demander d'être mon ami.
- Je le pense aussi, tu es un bon gars, sourit sincèrement Harry, conscient que ce genre de compliments ne devait pas lui être fait souvent - et en tout honnêteté, même si Ludwig le soulait la majeure partie du temps, c'était quelqu'un de bien. »
Il sut d'ailleurs que ses mots avaient fait mouche quand le dealeur perdit son sourire, ses longs cils se couchant une brève seconde sur ses pommettes quand il baissa les yeux, avant qu'il ne les relève avec un sourire bravache.
« Oh, ne me sers pas de banalités comme la reine autour d'un thé Harry, on sait tous les deux que tu ne le penses pas.
- Détrompe-toi. En plus j'aime pas le thé. »
Le regard de Ludwig s'implanta plus longtemps dans ceux de son vis-à-vis, perturbé.
« Je suis pas un bon gars, murmura-t-il après une minute de recherche intensive d'on ne savait quoi dans les yeux d'Harry.
- Moi je trouve pourtant, affirma Harry en se demandant ce qui était en train de se passer.
- Non. Tu n'as pas le droit.
- Ah si si, j'ai le droit de penser ce que je ve-
- Arrête, gronda Ludwig en serrant les poings. Arrête d'être aussi détendu en disant quelque chose comme ça.
- En disant que tu es quelqu'un de bien, avec un caractère honnête et droit, en un mot quelqu'un de respectable ? Ça ne me coûte rien de le faire.
- C'est des mensonges tout ça, tu veux juste faire comme les autres et dire un truc gentil, comme si j'allais l'avaler ! S'énerva le jeune homme en se levant et partant aussi sec. »
Cette fois, Harry ne resta pas planté sur sa chaise et partit à sa suite, courant presque pour rattraper ses longues jambes.
« Je m'en fiche des autres, et je dis ce que je veux, asséna-t-il en ayant réussi à marcher - courir - à sa hauteur. Tu dois accepter que tu n'es pas quelqu'un de mauvais !
- Tu ne me connais pas, s'entêta Ludwig en marchant encore plus vite, sans le regarder.
- Charlie m'a dit la même chose tiens, vous vous ressemblez, remarqua le plus jeune en courant plus vite. »
Cependant, Ludwig s'arrêta.
« Tu viens de dire quoi là ? Demanda-t-il lentement, un air indéchiffrable sur le visage. »
Si je réponds mal, il me frappe ? Craignit Harry en reprenant un peu sa respiration, le souffle court.
« Que tu réagis comme Charlie, tu ne veux pas m'écouter et tu t'en vas, répéta Harry tout aussi lentement. »
Il ne put pas manquer la légère rougeur qui s'était installée sur les pommettes du roux tandis qu'il baissait les yeux, avant de relever la tête, impassible.
« Je ne suis pas quelqu'un de bien, dit-il simplement en regardant Harry dans les yeux. Je suis littéralement en train de droguer ce campus.
- Mais tu ne t'en vantes pas, et tu n'en vends qu'aux majeurs, contra le bouclé en savourant la crispation dans la mâchoire de Ludwig. Si tu étais mauvais, tu en distribuerais à tout le monde tout le temps.
- Mais je vends de la drogue et je dénonce ensuite ceux qui m'en ont commandé, reprit Ludwig après une seconde de latence.
- Parce que c'est pour leur bien, rétorqua Harry en mettant ses mains dans ses poches, confiant. Si cette clause du contrat t'avait dérangé, tu ne serais même pas là. »
Le plus âgé se mordit la lèvre en cherchant autre chose, mais le bouclé reprit :
« Tu ne te drogues même pas toi-même Ludwig, dit-il doucement. Tu sais que tu pourrais te servir et mettre ce que tu as pris sur le dos de quelqu'un d'autre. Pourtant tu ne le fais pas.
- T'en sais rien, marmonna le jeune homme en reculant d'un pas.
- Tu ne dois pas l'avoir fait plus de deux fois, je me trompe ? Argua Harry en levant un sourcil. Parce que tu culpabilises. Les gens mauvais ne culpabilisent pas. Et le fait que tu mettes ton travail en avant dans cette discussion montre que te sens mal de le pratiquer. »
Le regard par terre, Ludwig cherchait quelque chose d'autre à opposer à son ami, qui prenait des allures de psychologue. Harry, quant à lui, ne savait même pas ce qu'il disait, mais ça avait l'air de marcher.
Le talent, c'est tout, se gaussa-t-il intérieurement.
Il attendit un nouvel argument pour se dévaloriser de la part du dealeur, mais son téléphone vibra dans sa poche, et Ludwig le regarda dès lors méchamment.
« Va-t-en. »
Perplexe face à ce changement d'attitude, Harry fronça les sourcils.
« Comment ça ?
- Tes vrais amis t'attendent, il ne faudrait pas que tu perdes ton temps avec moi, grogna-t-il en faisant quelques pas en arrière.
- Je ne compte pas partir, affirma le plus jeune en plantant ses pieds dans le sol. S'ils sont mes amis, alors ils m'attendront. »
Une lueur curieuse apparut dans le regard du dealeur, mais il se détourna.
« Alors c'est moi qui me casse. Au revoir.
- Ludwig ? Lança Harry depuis sa place, qui le laissait partir. »
Il attendit que son ami tourne légèrement la tête pour continuer.
« Aider les autres ne veut pas dire être une mauvaise personne. Passe une bonne journée. »
Et il se détourna à son tour, attendant d'être rentré à son appartement pour sortir son téléphone. C'était Alicia, qui lui envoyait une formule de drague pour commencer le travail en commun.
Peut-être qu'aujourd'hui me servira à quelque chose finalement.
• § •
« DESMOND ! Est-ce que je peux dire au revoir à Bébé Harry ? »
[...]
« Oui, et même que je veux lui dire au revoir s'il te plaît s'il te plaît s'il te plaît ! »
[...]
« Il est grand ! Il a quel âge ? »
[...]
« Ce n'est plus un bébé alors, c'est un grand ! »
[...]
« Il est trop mignon... »
[...]
« Maman, est-ce que je pourrai avoir un petit frère ? »
• § •
« Et Bébé Harry , est-ce qu'il a aimé ? »
• § •
« ZAYN, AU SECOURS ! »
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7 octobre 2022
France
« Alors comme ça, ça vient pas me voir ? Lança Olive dès le lendemain quand Harry arriva pour venir chercher son petit-déjeuner. Je sors, et quand j'espère voir mon Hazza favori, son coloc s'excuse à sa place ? Non mais on est où ? Fit-elle mine de tempêter en croisant les bras, sa petite taille par rapport à Harry jouant plutôt en sa défaveur, mais le rictus planant sur le côté de son visage laissant allègrement à penser qu'elle ne lui en voulait pas du tout.
- Je suis prêt à subir un châtiment, soupira Harry, dramatique, en payant son habituel croissant-café-serviette en papier. Même si j'avais une excuse.
- J'écoute.
- Je... triais mon trieur ? Hasarda le garçon en croisant le regard semi-amusé semi-blessé de Lucas derrière le comptoir des Crustacés, pas encore très bondé. »
Le haussement de sourcil de la jeune femme fut équivoque de ce qui la traversait.
« J'essayais d'inciter ma binôme à entamer notre travail commun aussi, mais elle n'était pas très coopérative, se souvint Harry en se remémorant la soirée. Et j'étais crevé, je n'arrivais même plus à lire correctement. Je n'aurais pas été de très bonne compagnie une fois chez vous.
- Si tu le dis, sourit enfin Olive en laissant ses bras retomber contre son corps, Lucas trouvant miraculeusement sa place dans son dos, les bras autour de la taille de la jeune femme et le menton sur son épaule. Pense juste que ça me ferait plaisir de te voir, la prochaine fois que je reviens d'une absence de trois semaines. C'était long sans vous. »
Son regard se voila, et Harry s'en voulut tout à coup de n'être pas venu la saluer l'autre soir. C'était vrai qu'elle revenait de plusieurs semaines d'hospitalisation, elle avait besoin de compagnie.
Mais je devais vraiment bosser et j'étais fatigué, se rappela-t-il, amer.
Et vu la quantité de travail qu'il avait réussi à fournir, il ne pouvait se consoler qu'en se disant qu'au moins, il avait bien dormi.
« Ne t'en fais pas, je ne manquerai pas de venir vous voir la prochaine fois, conclut-il en prenant son petit-déjeuner. En espérant quand même qu'il n'y en ait pas.
- Dis-le si tu ne veux pas venir chez nous, plaisanta la jeune femme alors que le bras de Lucas se serrait autour d'elle à la mention d'une maison commune.
- Disons plutôt que je n'aime pas te savoir cloîtrée dans un hôpital, corrigea Harry en souriant, s'éloignant pour aller en cours. À ce midi ! »
Il devina plus qu'il ne vit le salut d'Olive, un peu perdue dans ses pensées alors qu'il partait.
• § •
Les jours allant, Harry avait de plus en plus de travail à rendre, les contrôles étant tous logés sur une semaine tous les deux mois, avec aux alentours de celle-ci beaucoup de devoirs lourds et de mises en pratique. Le garçon ne savait pas comment les évaluations se passaient ailleurs, en tout cas, il avait du mal à garder la tête hors de l'eau. Les premiers résultats arrivaient, et tous n'étaient pas satisfaisants.
Une discussion via messagerie avec sa mère lui avait appris qu'il rentrerait chez lui pendant les vacances de la Toussaint, la seconde semaine, mais restait sur le campus pour la première À la base, sa mère aurait voulu qu'il reste à la maison plus longtemps, mais pour des raisons de potes internes au campus et de bruit extérieur potentiellement insupportable, Harry avait préféré se garder une semaine à CUHA sur les deux. D'ailleurs, il le sentait, même si la séparation avec sa mère lui était difficile, elle allait mieux ; ses messages étaient plus enjoués, elle lui parlait de ses amies et de ce qu'elles faisaient pendant la semaine. Elle lui avait même parlé d'un nouveau poste à la mairie, quelque chose comme gestion du patrimoine. Il en était heureux.
Le mois d'octobre passa vite, et il fut bientôt temps de vivre la journée d'intégration du campus, qui rendait tout le monde fou d'impatience ; apparemment, c'était spectaculaire tous les ans, d'autant plus que le concert de début d'année était deux jours après, soit très proche. Enfin, tout le monde était impatient, ou presque.
• § •
18 octobre 2022
France
« Imagine tout foire et personne m'aime et on me destitue de ma position de master ? Paniqua Wilhelm pour la vingtième fois dans la journée, selon Liam. »
Le pauvre master des fêtes en était presque réduit à se rouler par terre d'angoisse.
« Je ne pensais pas que ce serait aussi grave, avoua Harry audit Liam, qui l'avait appelé pour changer les idées du blond même s'ils étaient en pleine semaine.
- Si ça ne l'était pas je me serais débrouillé, dit-il simplement en s'activant sur son ordinateur. Sauf que j'ai des trucs importants à rendre, alors j'ai pas trop le temps. J'espère que ça ne te dérange pas.
- Non, bien sûr, assura le plus jeune en se reconcentrant sur le tourmenté, qui était en train d'écrire quelque chose sur son téléphone. Tu fais quoi ? »
Comme pris sur le fait, Wilhelm cacha son cellulaire dans son dos, le regard tremblant.
« Rien.
- Alors donne-le-moi, soupira Harry en voyant son comportement d'enfant, tendant une main vers son ami. »
Wilhelm ne tarda pas à s'exécuter, au fond conscient qu'il faisait des bêtises.
« Un mail à Brannan pour lui demander de tout annuler ? Devina Harry en voyant la destinataire.
- Eh, lis pas mes messages ! S'énerva le blond d'un coup en se jetant sur lui pour lui reprendre son téléphone, sa faible tentative se soldant par un aller simple vers le mur.
- Je ne les lis pas, ton comportement est juste très transparent, lui sourit Harry calmement en rangeant l'appareil dans sa poche arrière. Sérieusement Will, c'est quoi ça ? Tu es beaucoup plus assuré, d'habitude !
- Disons que j'ai peur de décevoir tout le monde au seul moment où ma fonction dans le campus est utile, grinça le violoniste en détournant le regard. Si personne ne s'amuse, qu'est-ce que je ferai ?
- Tu garderas la face toute la journée, répondit simplement Harry. Et si tout le monde aime, tu fais quoi ? »
Wilhelm bloqua un petit peu, avant de baisser les yeux.
« C'est pas possible qu'ils aiment tout...
- C'est ta première année en tant que master ? Chercha à comprendre Harry face à un tel manque de confiance.
- Je- non, ma seconde, mais-
- Et quels étaient les retours de la fête de Noël de l'an dernier ? Le coupa le plus jeune en levant un sourcil.
- Le mot qui revenait le plus souvent était 'dinguerie' de la part des plus jeunes, les vieux disaient plus 'extraordinaire', lança Liam depuis son écran. Mais pas un seul retour négatif.
- Et tu as encore peur ? Murmura Harry à Wilhelm, qui tremblait comme une feuille, les bras serrés autour de sa taille. Ce n'est qu'une journée d'intégration, Will. Ça ne peut que faire plaisir aux étudiants, parce que ça fait sauter des cours. »
Le blond lâcha un rire bref, mais se rembrunit aussitôt.
« Ça va être tellement différent de la fête de Noël... On n'assiste pas à un concert, tu sais. On va faire des activités, et ça, ça ne va peut-être pas plaire à tout le monde.
- Oui, et au pire, qu'est-ce que ça pourrait faire ? Il y a toujours des gens ravis de gâcher le bonheur des autres. De toute façon, ces activités, tu ne les as pas pensées seul, si ?
- Non.
- Alors tu peux te rassurer en te disant que tu n'étais pas le seul fautif, dans l'histoire, conclut Harry en souriant, sa fossette donnant un faible rictus à Wilhelm. »
La seconde d'après, les portables des deux garçons vibraient.
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