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§ Chapitre 42 §

20 septembre 2022
France

« Harry, par ici ! »

Le bouclé tourna sa tête vers la droite, apercevant Roxane qui le hélait depuis la terrasse d'un café. Il s'approcha d'elle, lui faisant un gentil sourire en sentant déjà ses tympans se remettre à le tourmenter comme depuis le début de la journée - depuis l'annonce fatidique de son travail avec Alicia en fait.

Chaque cours avait été un supplice sans nom, avec son cerveau qui hurlait des 'NON' à chaque fois que la jeune fille se retournait vers lui avec des cœurs acérés dans les pupilles, donnant des coups de marteau à ses tympans pour qu'ils fassent quelque chose contre ce désastre.

Mission accomplie, soupira le bouclé intérieurement en prenant place devant son amie.

Chaque prise de parole d'un prof - et il y en avait eu beaucoup - avait occasionné un mini malaise mental, et chaque fois que quelqu'un avait actionné la mine de son stylo, ouvert et fermé sa trousse, chargé son sac sur sa table, parlé et ri avec son voisin, chuchoté pour avoir une feuille, demandé quelque chose au prof, il se prenait, dans son dos, le regard gelé et furibond d'Harry, qui n'avait jamais trouvé sa classe aussi bruyante.

« Tu n'as pas l'air dans ton assiette, commenta Roxane en lui passant la carte du Café, qui fit un bruit de grattement irritant sur la table, faisant froncer le nez au plus jeune. Ah, c'est les oreilles ? Comprit-elle en y jetant un coup d'œil rapide.

- Ouais- Ça t'offense si je mets mon casque ? S'inquiéta Harry en portant déjà ses mains à son nécessaire de vie en société qu'il avait retiré pour ne pas paraître trop rustre.

- Du tout, ne te sens pas gêné, le rassura la jeune femme en lui offrant un regard compatissant. Je dois parler moins fort ?

- Comme maintenant c'est parfait, ne t'inquiète pas. Alors, comment s'est passée ta journée ? Bifurqua Harry en croisant ses bras sur la table, indiquant brièvement au serveur qui passait par là qu'il voulait un coca.

- Un thé à la rose pour moi, et oui, ma journée s'est très bien passée, pas comme la tienne j'ai l'impression. Tu veux en parler ?

- Ça ne me dérange pas, mais ce n'était pas incroyable, grimaça le plus jeune en réfléchissant rapidement à ce qu'il avait fait. Dans les grandes lignes, on m'a affecté à un travail groupé avec une personne que j'aime pas du tout, et je recule déjà à l'idée de me retrouver dans la même pièce qu'elle pour bosser.

- Une raison à cette aversion ? Demanda la brune en haussant un sourcil, étonnée.

- Elle s'imagine en permanence que je suis un bout de viande et elle un vautour, et qu'elle pourra coucher avec moi au premier regard que je lui aurai lancé, soupira le bouclé en posant son menton dans la paume de sa main. Elle a déjà une mauvaise réputation et elle s'en fout, alors je ne peux même pas tenter de la raisonner. Quoi que je dise, elle le prend comme une tentative de drague.

- Tiens, une fille de type insupportable, ça ne m'étonne plus tellement que tu ne l'aimes pas, accorda Roxane en penchant un peu la tête. Mais tu l'exècres parce qu'elle visite chaque lit du campus ou parce qu'elle te drague sans relâche ?

- Parce qu'elle n'a aucun respect ni pour moi ni pour elle-même, et qu'elle ne me regarde que pour le 'prestige' que je pourrais apporter dans son palmarès, s'énerva un peu le garçon en fronçant les sourcils. Sa première phrase en me rencontrant a littéralement été du genre de 'viens on baise ?'.

- Insupportable et irrespectueuse, voilà donc le genre de fille qui te fait craquer, sourit Roxane, le jeu de mots ayant au moins le mérite de faire rire Harry. Ah, je préfère ça. Y'a pas idée d'être aussi taciturne un mardi après-midi à une terrasse au soleil !

- Pourquoi utilises-tu des mots aussi peu usuels ? S'amusa le bouclé, avant de se corriger en repensant aux autres - *tousse* WILHELM. En fait non, est-ce que tous les étudiants ici utilisent ce genre de mots aussi ?

- Clairement pas, nia la brune en secouant doucement ses anglaises, sourire aux lèvres. Notre groupe à nous, si on peut le désigner comme ça, a été influencé par Niall au tout début, qui parlait un peu comme un aristocrate, puis ça a éclaté Will de parler comme ça et il a continué, et tous à notre façon on a été contaminés, expliqua Roxane en passant son doigt sur le plateau de la table, en examinant les rainures.

- Comment, Wilhelm n'est pas né en parlant comme ça ? S'étonna à moitié Harry, un sourire éclairant son visage. Il a beaucoup de talent dans le domaine, pourtant. Et il en utilise vraiment tout le temps.

- Mais c'est Niall qui a tout lancé, affirma la brune. Il ne comprenait même pas pourquoi on le regardait bizarrement au début. Tu sais, il est arrivé en parlant comme ça, après avoir appris les bases du français en Irlande, mais genre le français qu'on voit dans les livres de Balzac. Bien sûr, il n'avait que les bases bases donc ses mots n'étaient pas trop compliqués, mais Wilhelm a continué sur cette voie-là très vite en utilisant un vocabulaire plutôt princier, et ça a vraiment lancé le truc. Enfin, coupa-t-elle en posant doucement ses mains sur la table, les commandes arrivant. On est là pour une raison je crois.

- En effet, acquiesça Harry en réceptionnant son coca, remerciant le serveur au passage. Charlie, du coup ?

- Charlie, acquiesça Roxane à son tour. Avant toute chose, qu'est-ce que tu sais sur Charlie ? »

Le temps de réfléchir un peu, surpris par cette question, le garçon laissa ses yeux se perdre sur le décor qui les entourait, calme et apaisant. Ils étaient sur une place décorée de beaux pavés gris rappelant une ville plutôt ancienne, les boutiques formaient un cercle pas trop large autour d'eux, accueillant plusieurs terrasses de cafés comme la-leur. Un arbre bien fourni aux feuilles chatoyantes en décorait le centre comme un lampadaire végétal, rempli de guirlandes quasiment invisibles en pleine journée mais qui devaient assez nn briller la nuit pour éclairer l'entièreté du feuillage et la place en elle-même. Peu de gens passaient, la plupart entrant dans une boutique immédiatement ou s'installant à une terrasse pour profiter de l'ombre.

La table où ils étaient assis était en bois, qui avait visiblement affronté les intempéries, le bois en ressortant tellement gondolé qu'il avait fini par rester gonflé et doux, ses pieds en métal étant recouverts de patins en caoutchouc pour en limiter le bruit. Leurs chaises ressemblaient plutôt à des petits fauteuils, confortables sans donner l'impression de s'enfoncer dans un nuage plumeux.

« Ce que je sais de Charlie... Répéta Harry, distrait. Elle est très particulière. Elle a une très bonne mémoire, elle est talentueuse en musique, elle a bouclé un doctorat en très peu de temps, elle est attentionnée et directe, elle a beaucoup d'amis, sa voix est rauque en permanence, elle est très petite, elle est devenue aveugle dans un incendie, elle-

- En fait tu sais assez de choses, qu'est-ce que tu veux que je te dise de plus ? S'amusa Roxane en le regardant chercher encore.

- Je veux que tu me dises tout, raccourcit Harry en plantant son regard dans le sien. J'ai l'impression que c'est un fantôme, qu'elle est à la fois là et dans une autre vie tellement je ne sais rien d'elle. Enfin, je sais des choses, mais j'ai l'impression que c'est jamais assez, se reprit-il en passant une main dans ses cheveux. Tu vois ce que je veux dire ?

- Oui, sourit la brune en prenant une gorgée de son thé. C'est l'impression qu'elle donne à tout le monde je crois bien. Seules quelques personnes connaissent toute sa vie, et pourtant même elles ne peuvent dire à quoi Charlie pense quand elle fait quelque chose. Elle est un mystère, mais en même temps si elle ne l'était pas ce ne serait pas Charlie. »

Harry eut le bref sentiment d'avoir déjà entendu ça quelque part mais ne commenta pas.

« En fait, murmura la jeune femme en perdant son regard dans les rayures naturelles du bois de la table et caressant sa tasse de thé du bout des ongles, je ne sais pas énormément de choses sur elle non plus. Je ne connais pas son histoire, et même si je l'avais connue je ne t'aurais rien dit, étant donné que ça n'appartient qu'à elle, mais je ne sais pas non plus où elle était avant d'arriver ici, quel a été son parcours, ou une autre inutilité du genre. Je ne sais même pas son nom de famille. Elle est juste Charlie, ici.

- Son nom n'est pas sur l'application ? Douta Harry en relevant légèrement la tête. Dans son profil ?

- Elle a choisi de ne pas le mettre, réfuta la brune en secouant la tête. Une énigme, vraiment. Elle et Ludwig font bien la paire. »

À ce nom, Harry se tendit.

« Ah, une nouvelle personne que tu n'aimes pas ? Aujourd'hui est mon jour de chance, constata Roxane avec un sourire goguenard. Balance la sauce, qu'est-ce qu'il t'a fait ?

- En soi, rien de méchant, toussota le bouclé en détournant le regard, mais je ne sais pas, il m'attire et me débecte à la fois, c'est vraiment incompréhensible.

- Il attire tout le monde, acquiesça la jeune femme avec un haussement d'épaules. Mais il dégoûte rarement les gens. Il t'a mal parlé ?

- Non, enfin- il a été moqueur dans des moments où j'étais fatigué, ce qui fait que je ne le porte pas dans mon cœur. Si on devenait amis je ne dis pas, mais son caractère, je ne l'aime pas trop pour l'instant.

- Je prends note, indiqua Roxane en le fixant d'une manière déstabilisante. Et donc je disais, elle et Ludwig font bien la paire.

- Ils sont proches ?

- Difficile à dire, il est encore plus illisible qu'elle. Lui il a un visage, mais un sens de la tromperie fabuleux. Par contre, je peux te parler de leur ''relation'', entre mille guillemets, ou comment elle évolue depuis qu'ils se connaissent, proposa la jeune femme en inclinant la tête - Harry hocha vivement la sienne, alors elle se lança : Charlie est arrivée ici après moi, je devais être là depuis genre un an ou deux, et je l'ai vue se faire sa place, tout doucement, mais imposant bien son caractère de cochon. Ludwig a le même âge qu'elle, à un an ou deux près, et est arrivé l'année d'après. Concrètement, ils sont devenus potes après quelques temps de fréquentations de Ludwig dans le chœur. J'imagine qu'elle l'a retenu parmi les autres pour son grain de voix et son talent à composer, réfléchit-elle à voix haute, il a un don pour écrire des paroles percutantes et des mélodies qui chamboulent tout le corps. Et quand il chante aigu, mama c'est pas toujours très élégant mais c'est trop stylé. Elle a un faible pour les voix talentueuses tu sais, reprit-elle après une nouvelle gorgée de sa boisson. Elle les reconnaît au premier mot échangé, et se débrouille pour mettre ça en valeur dans un chant. Ludwig, elle l'a mis sur le devant de la scène dans un chant solo avec l'orchestre, duo en fait vu qu'il était avec Dorémi, mais tu m'as comprise.

- Ils ne se voyaient qu'au chant ? Demanda Harry quand Roxane parut se perdre dans ses pensées.

- Non, elle allait chez lui ou ils partaient en promenade. Je n'ai jamais bien écouté leurs conversations, parce que ce ne sont pas mes affaires et que Charlie l'aurait su d'une façon ou d'une autre, mais il me semble qu'ils ne parlent pas de choses très joyeuses. Pendant un temps, elle était très accro à ses marchandises, tu sais. Elle s'est calmée ces derniers temps, mais dans quelques mois peut-être qu'elle fera une rechute.

- Elle se droguait ? Répéta Harry, stupéfait.

- Et elle le fait toujours, acquiesça la brune d'un air grave. Elle boit aussi, mais comme elle le fait chez elle pas grand monde n'est au courant. Son image de pureté et de ténacité ne la quitte pas, mais crois-moi que quand elle était au plus mal de sa première dépression, ce n'était pas beau à voir. Thomas m'en disait tout à chaque fois qu'il revenait des répétitions, ça me brisait le cœur de le voir aussi impacté par ça. Et même Ludwig, ça crevait les yeux que ça lui faisait du mal aussi, mais elle usait de sa position de force pour lui soutirer ce pour quoi il est sur le campus. D'ailleurs, je me suis déjà demandé s'il avait jamais été amoureux d'elle, mais je ne pense pas. Et puis de toute manière, si ça avait été le cas, ça ne serait jamais concrétisé, elle n'est pas comme ça.

- Elle n'est pas attirée par les relations amoureuses ? Tenta de décrypter Harry en penchant la tête.

- Je dirais pas ça ; elle ne voit pas les choses, et pas non plus les gens, même si je la suspecte d'avoir un radar pour esquiver ce qui l'entoure aussi naturellement ; elle doit avoir des gènes de dauphin. En plus de ne rien voir, elle est plutôt simple comme fille, elle mange, elle boit, elle dort, et elle fait de la musique, basta. Je ne sais pas si elle a déjà vécu des morts de proches qui l'ont traumatisée ou si c'est juste naturel, mais j'ai déjà tenté de la cuisiner sur ses conquêtes amoureuses et rien, elle ne voit personne et personne ne la voit. Rares sont ceux qui ont déjà vu son visage, alors être en couple avec, franchement... »

Harry ne rebondit pas, réfléchissant.

« Pourquoi est-ce que Charlie ne t'apprécie pas, toi ? Demanda-t-il en fin de compte, relevant ses yeux dans ceux de son interlocutrice.

- Ah, soupira-t-elle dans un murmure. Tu as eu vent de ça ?

- Par commérage et par constat, oui. Elle t'en veut d'avoir quitté le chœur ?

- Je pense qu'elle s'en fout comme de sa première canne. Non, c'est plus profond, moi-même j'ai difficilement réussi à cerner ça. Comme j'ai dit, Charlie est arrivée après moi ici. À l'époque, ses cheveux étaient déjà trop longs pour qu'on voie son visage entièrement, et elle ne chantait pas avec nous, mais il ne me semble pas que sa voix ait été aussi grave et rocailleuse dès le début. Bref, elle était arrivée et elle s'était implantée tant bien que mal, directement élevée au rang de master dans un campus qu'elle n'avait jamais fréquenté et où elle ne connaissait personne. On a quand même réussi à voir son talent pendant sa cérémonie d'accueil, quand elle nous a joué de chaque instrument qu'on lui mettait entre les mains et qu'elle en jouait mieux que leurs propriétaires ; toutes les mâchoires étaient par terre. C'est après cette démonstration de force qu'elle a annoncé vouloir mettre en place un chœur mixte à quatre voix, et qu'on devrait aller la voir tels jours de telle heure à telle heure pour les inscriptions. Elle a eu beaucoup d'admis dès le début, et les arrivées dans les années suivantes ont été assez régulières, jusqu'à ce qu'arrive une fille, très talentueuse, gentille, drôle et tout ça, de qui elle s'est rapprochée rapidement parce qu'elle avait vu à quel point elle pouvait aller loin.

- Tu parles de toi ? Sourit Harry d'un air narquois.

- Non, d'une alto qui s'appelait Leah. Une crème à la pistache cette fille, je suis sûre que tu as déjà entendu parler d'elle. C'est elle qui a peint la vitrine des Crustacés, les couloirs de la House aussi, elle était l'amie de Niall, avec qui il était venu... »

Harry aurait presque pu voir une ampoule s'allumer au-dessus de sa tête.

« Ah oui ! Niall m'en avait parlé ! Dommage qu'elle soit partie, soupira-t-il en regrettant la mort de cette fille apparemment si géniale. »

Roxane garda le silence un instant puis reprit :

« Quoi qu'il en soit, elle nous a quittés, et moi je suis venue après comme une fleur en sautillant et bavardant à tout va. Je n'avais pas rejoint le chœur dès le début parce que je n'en avais pas envie, mais comme j'aimais bien après avoir testé, je suis restée. Le seul truc, c'est que même si j'aimais bien, je n'étais pas passionnée. Et ça, ça a fait que je bavardais avec mes potes pendant les répétitions, que j'arrivais en retard voire pas du tout, et que je ne répétais pas mes partitions chez moi, parce que j'avais la flemme et mes études à poursuivre. Charlie n'a pas aimé ça du tout, parce qu'un comportement aussi immature alors qu'elle demande justement l'inverse est inadmissible, et je le conçois bien maintenant, mais aussi parce que j'avais du talent et que, d'une manière ou d'une autre, je devais lui rappeler Leah, bosseuse, acharnée, super sympa, juste parfaite. Dans l'espoir que je me reprenne, peut-être, elle m'a fait travailler encore plus que les autres, avec des partitions solo, des chants avec l'orchestre, des répétitions supplémentaires. Moi j'ai commencé à en avoir marre, donc j'ai fait un peu la gueule, et elle n'a fait que me donner du travail en plus, utilisant comme argument le fait que ''si tu peux encore te plaindre c'est que t'as de l'énergie à revendre''. Cette meuf est un despote. Et du coup je suis partie, et elle m'a définitivement détestée.

- Je ne la comprends pas, murmura Harry sans parvenir à y voir clair. Pourquoi est-ce qu'elle a fait ça ?

- Tu lui demanderas, moi je laisse tomber, souffla la jeune femme en se posant contre son dossier. »

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