§ Chapitre 38 §
18 septembre 2022
France
« Niall, est-ce que tous les membres du chœur seront là ? »
Harry souffrait d'un stress venu de nulle part, à peine cinq minutes avant le début de la répétition - du moins il ne voulait pas s'en avouer la raison.
Son agitation avait commencé quand ils s'approchaient de l'immeuble qui allait les accueillir pour la matinée, et qu'ils avaient croisé Arowana qui discutait avec des amies. Il avait réalisé qu'il allait rencontrer les chanteuses soprane-alto, et rien ne pouvait le rendre plus heureux, jusqu'à ce qu'il se souvienne qu'un certain chanteur n'avait pas pointé le bout de son nez en répétition depuis le début de l'année mais avait de grandes chances de le faire ce matin-là.
Et Niall le fixait d'un drôle d'air s'agiter tout seul, jusqu'à ce qu'il pose la question qui le taraudait de façon détournée, mais qui ne fit en réalité que Niall le regarda d'une manière encore plus bizarre.
« Harreh, que veut dire 'tutti' s'il te plaît ? Décida-t-il de lui répondre, cherchant discrètement à deviner ce que son colocataire voulait vraiment savoir.
- Tous, oui, mais il y aura vraiment tout le monde ? »
Niall le fixa d'encore plus près, s'arrêtant de marcher pour approcher son visage du sien. De cette manière, il ne manqua pas son regard paniqué et ses doigts jouant entre eux, son regard étant dirigé sur eux avec une insistance bien trop appuyée pour être anodine.
« De qui as-tu peur, Harreh ? Demanda alors l'irlandais d'une voix douce contrastant avec l'attitude du plus jeune. Je peux t'en éloigner si tu veux. Me mettre entre toi et cette personne. Ou l'empêcher de t'embêter. »
Harry rougit d'être aussi peu discret. Il savait qu'il manquait de finesse, mais à ce point c'était terrifiant.
« Je- non, allons-y. »
Et il guida la marche, entrant dans le bâtiment sans attendre que son ami le suive. Il fut étonné de voir que Jacques n'était pas à son poste, mais Niall le manifesta à voix haute à sa place.
« C'est marrant, pile le jour où tu as le droit de rentrer, il n'est pas là.
- C'est sans doute parce qu'on est dimanche, détourna le garçon en souriant, appelant l'ascenseur. Ah, Arowana, constata-t-il quand les portes s'ouvrirent sur une troupe d'étudiants dont son amie. Vous montiez ?
- Oui, mais vous pouvez venir, il reste de la place, sourit la jeune femme en parlant d'une voix aussi douce qu'à l'accoutumée. Bonjour Niall.
- Bonjour Aro. Oh, Dorémi ! S'extasia-t-il alors que les portes se refermaient derrière lui. Tu vas bien Honey ?
- Neil, sourit une grande rousse ronde qui prenait le tiers de l'ascenseur, à l'air très doux avec ses boucles souples, son trait d'eye liner bien placé faisant parfaitement ressortir ses iris d'un brun presque noir. Comment ça va mon chat ?
- Ça va super, tu reviens bientôt dans l'amphi ? »
Harry laissa là leur conversation pour se concentrer sur les autres occupants de la cabine, qu'il ne connaissait pas du tout. Cependant, la tête dégoûtée d'un gars compressé contre le mur à cause de l'opulence physique de l'amie de Niall lui fit perdre son sourire.
Comment oses-tu la juger sur son corps ? Fulmina-t-il intérieurement, ayant vaguement l'impression de l'avoir déjà vu quelque part.
Il n'eut pas plus le temps de rechercher où il l'avait déjà vu que les portes se rouvrirent, débouchant sur un couloir d'un étage qu'Harry n'avait pas vraiment souvenir d'avoir déjà parcouru.
« Harreh, laisse-moi te présenter Dorémi, engagea Niall en les emmenant avec lui dans le couloir. On est dans la même promo et la même filière, donc en... ?
- Chirurgie du cerveau ? Tenta le garçon avec une seconde de latence.
- Des neurones oui, sourit la rousse, flamboyante dans sa grande robe ornée de nuances de rouge et d'orange. Tu fais médecine aussi, non ?
- Oui, mais je vais plus partir sur la psychiatrie, répondit Harry, guettant les directions qu'ils prenaient pour pouvoir se repérer plus tard. Tu es alto ?
- Quelle transition mon homme, rit gentiment Dorémi en secouant ses cheveux, ses dents blanches brillant même sans lumière. Oui, remarque que ce n'était pas vraiment difficile à remarquer. Toi tu es basse ?
- Baryton, raté, sourit le brun en dévoilant ses fossettes.
- Oh tu en as aussi ! Remarqua-t-elle aussitôt en posant son doigt sur l'une d'elles. Les gens bloquent souvent sur les miennes, je comprends mieux maintenant que j'en vois sur quelqu'un d'autre.
- Oh, montre ! S'exclama Harry, content de se trouver un point commun aussi rare avec la jeune femme. »
Elle fit un immense sourire, et là Harry vit les deux énormes creux apparus dans ses joues, qui réussissaient à égayer ses yeux encore plus qu'ils ne brillaient en temps normal.
« Oh mon Dieu, la team des fossettes, je ne peux pas résister, grimaça Wilhelm en apparaissant derrière Niall, qui faisait la même tête que lui. Niall, je meurs, je te lègue Dell'arte, soupira-t-il ultimement en se laissant choir.
- Harry, je meurs, je te lègue le frigo et Dell'arte, suivit l'irlandais en suivant le violoniste dans sa chute sur le sol, l'écrasant sans aucune délicatesse tandis que Wilhelm laissait échapper un ''Ourf'' douloureux.
- Qui est Dell'arte ? Lança le garçon sans réfléchir, interloqué, ignorant délibérément les deux corps avachis l'un sur l'autre.
- Le violon de Wilhelm, répondit nonchalamment la rousse en s'avançant vers eux. Will, combien de fois t'ai-je déjà corrigé sur le fait qu'on ne dit pas ''Oh mon Dieu'' ? Dis autre chose, sauf si tu le laisses échapper sans faire exprès sous une grande surprise*, reprit-elle en se penchant sur eux, qui faisaient consciencieusement les morts.
- J'étais surpris de la mort de mes doux yeux bleus, mon Ange, acquiesça le blond en levant un doigt en l'air. Je suis évanoui à présent, parce que le courroux divin s'est abattu sur ma pauvre personne et que des crapauds vont sauter partout autour de nous et même dans les cheveux de Charlie.* »
Dorémi souffla du nez en secouant la tête, désespérée, puis se redressa.
« Et maintenant que tu es monté aux cieux comme le messie que tu nous étais, je peux dignement marcher sur la Terre pour laquelle tu t'es sacrifié*, déclara-t-elle en faisant un pas en avant, le bas de sa robe effleurant le bras de Wilhelm, qui entrouvrit un œil horrifié en comprenant ce qu'elle comptait faire.
- MAYDAY MAYDAY, KING KONG VA NOUS ÉCRASER ! Brailla-t-il pour faire réagir le corps de Niall, lui hurlant dans l'oreille mais ne récoltant que son corps se tassant encore plus sur le sien, un grand sourire aux lèvres.
- Eh les clowns, la répétition devrait avoir commencé depuis cinq minutes, ricana Charlie en faisant irruption dans l'embrasure de la porte de la salle, cachant derrière elle tous les regards curieux qui avaient l'ordre de ne pas bouger de leurs places pour ne pas retarder la répétition plus que nécessaire. Mais vas-y Dorémi, ne te dérange pas pour leur marcher dessus.
- Comment tu le sais ? S'amusa celle-ci en faisant un pas de plus vers le tas de corps au sol.
- Excuse-moi, mais tu es déjà plus grande que Will en temps normal, il est évident qu'allongé par terre il est encore plus riquiqui. »
Profitant de la diversion, le blond poussa Niall la pieuvre avec une force surhumaine, courant attraper Charlie par la taille pour la porter dans la salle, sous les rires des autres chanteurs qui virent le violoniste apparaître, complètement décoiffé, portant sa camarade master sur l'épaule en sac à patates. Harry, Niall et King Kong vinrent juste après, partant tranquillement s'installer sur les chaises qu'il restait dans les rangs - soprane-alto devant, tenor-basse à l'arrière.
En sortant ses partitions de son sac, Harry entendit Charlie marmonner dans l'oreille de Wilhelm un aimable ''recommence ça et tu es mort'' en lui pinçant la peau du ventre très très fort. Le violoniste camoufla la douleur cuisante qu'il dut ressentir en allant s'asseoir à l'écart, souriant aux autres mais ayant tout de même de petites larmes aux coins des yeux.
C'est vrai qu'il ne fait pas partie de la chorale, pourquoi il est là ? Se demanda le garçon en constatant qu'il était assis au piano. Et il ne joue pas de piano.
« Alors tout le monde, interrompit Charlie pour mettre fin aux diverses conversations qui s'étaient lancées un peu partout, salut, vous allez bien ? »
Un murmure approbateur lui répondit, les étudiants visiblement contents de se retrouver là tous ensemble.
« Moi aussi je suis contente d'être là, ça fait du bien, déclara l'aveugle en se laissant choir sur un tabouret haut qu'Harry n'avait jamais vu, et qui semblait contenir une fonction ressort pour tourner. Je suis sûre que vous avez toutes vos vies à vous raconter, vos vacances et de nouvelles rencontres à faire, mais pour l'instant on est occupés alors vous attendrez midi s'il vous plaît. »
Un second murmure approbateur lui répondit, visiblement habitué.
« Merveilleux. Alors je vais faire l'appel, n'oubliez pas de préparer votre bippeur pour ne pas rater votre nom, je vais vite histoire de ne pas trop traîner. Vous avez deux minutes déjà, allez-y. »
Immédiatement, un brouhaha pas possible se lança, chacun papotant avec son voisin en sortant son outil. Harry se contenta de fixer le sien dans sa main, jouant un peu avec, n'osant pas tourner son regard vers Ludwig, qui, il le savait, le regardait déjà et ce sans aucune discrétion. Au bout desdites deux minutes, les chanteurs avaient repris un silence global magique, comme s'ils avaient compté le nombre de secondes au bout desquelles ils devraient se taire.
Ah non, constata le garçon en jetant un œil au piano. C'est Wilhelm qui triche.
En effet, le jeune homme faisait de grands gestes de pouces en l'air pour apaiser la petite tension flottant dans l'air ; nul doute qu'il avait imité le cormoran pour signaler aux gens pas prêts que Charlie attendait. Celle-ci se lança dans l'appel, qui bien qu'il fut rapide, donna à Harry une idée de l'ampleur du chœur, composé de beaucoup, beaucoup plus de gens que ce qu'il aurait pensé.
« Et Thomas n'est pas là mais il arrive, conclut Wilhelm derrière elle en se balançant sur le tabouret du piano. Roxane le retient. »
Charlie eut un ricanement silencieux bref, mais le bouclé ne le manqua pas.
Encore ce mépris pour elle. Quoique là c'est compréhensible, elle est gonflée, reconnut Harry en songeant que Roxane l'avait peut-être fait exprès.
« On va commencer sans lui, soupira la jeune femme en se balançant doucement sur son tabouret. Alors, à ceux qui nous rejoignent aujourd'hui parce qu'ils étaient retenus autrepart au début de l'année, ou pour quelque raison que ce soit, salut à vous, je suis Charlie, la cheffe de chœur et d'orchestre du campus, donc concrètement la personne à qui il faut poser des questions si vous êtes perdu par ici, sourit-elle gentiment. Je n'ai pas fait d'études particulièrement centrées sur la musique, j'aime juste ça et c'est facile pour moi, ce qui fait que j'ai été nommée à ce poste. Je ne demande rien à mes chanteurs quand on ne se voit pas, si ce n'est de travailler les partitions de leur côté, et de chercher un peu des chants qui vous plaisent, car je me fie à vos goûts en majorité pour choisir ce qu'on fait. Ceux qu'on va faire au début de l'année c'est moi qui les ai choisis, mais après on verra ce que vous me proposerez. Bref, respira-t-elle en tournant un peu plus vite, en répétitions séparées je joue au piano et des chanteurs désignés guident chaque voix, mais en tutti c'est moi qui dirige, avec Thomas au piano parce qu'il y joue dans l'orchestre. Et aujourd'hui je vous demanderai d'être suprêmement attentifs et modèles, parce que je vais vous montrer comment je dirige, et comment je fais mes gestes pour vous guider. Veillez à m'observer.
- Coucou c'est moi, lança Thomas au même moment en entrant dans la pièce. J'ai raté quoi ?
- Moi qui raconte ma vie, simplifia la plus petite en tournant sur son tabouret pour que le son de sa voix lui parvienne alors qu'il s'installait près de Wilhelm en lui faisant un check.
- Ça t'arrive ? Demanda-t-il, sincèrement surpris. Elle a dit quoi ? Adressa-t-il plutôt au blond à côté de lui, qui haussa les épaules.
- Rien que tu ne saches déjà, esquiva la jeune femme en soupirant légèrement, ordonnant quelques papiers sur un pupitre devant elle. Alors, tout le monde, sortez A white rainbow s'il vous plaît. Après on partira sur You know me mesdemoiselles, et pour finir on entamera Tu sei la mia vita. Des oppositions ? »
Une brève note triste s'échappa de l'un des bippeurs.
« Ludwig ?
- Où veux-tu que j'aille ? Demanda le jeune homme de la voix qu'Harry avait appris à connaître au fil des nuits, et entendre ce timbre allié à un corps et un visage lui donna un petit vertige - peut-être que le pouvoir du roux avait une emprise sur son cerveau tout compte fait.
- En tenor ce sera très bien, répondit la plus petite avec désinvolture. D'autres questions ?
- Je peux aller chez les basses pour faire leur voix ? Plaida Dorémi en joignant ses mains, bien que Charlie ne puisse pas la voir. Je la connais, s'il te plaît dis oui...
- Pas pour aujourd'hui, un autre jour peut-être, sourit la cheffe de chœur. Plus personne ? Parfait, j'espère que vous avez bien sorti vos partitions, et n'oubliez pas de me regarder. »
Elle n'attendit pas plus longtemps avant d'étendre les mains et d'entamer une pulsation légère avec ses poignets, Thomas s'installant un peu plus confortablement mais silencieusement derrière elle, étant donné que le chant était sans instrument. Et avant qu'Harry ait pu détecter le moindre geste indiquant qu'il fallait partir, les soprane-alto avaient commencé à chanter leur partie - heureusement qu'elles partaient avant les voix d'hommes, il sentait qu'il n'était pas le seul à être perdu. Un regard interrogateur jeté à Niall ne l'informa pas plus, lui comme les vétérans étant focalisés sur la cheffe de chœur. Bien vite, ils durent chanter avec les filles, et Harry ne savait pas du tout comment il se débrouillait - ça ne devait pas être si terrible, s'il en croyait la jolie musique qui sonnait dans la pièce.
« Rien ne va, se lamenta Charlie avec une voix rocailleuse - oui, le garçon ne s'en apercevait que maintenant qu'il avait matière à comparer. Autant les plus jeunes je peux comprendre que vous ne sachiez pas comment vous y prendre, mais Louis ? Vraiment ?
- Je n'étais pas concentré mon ange, si on refait je pourrai me rattraper, s'excusa le jeune homme sans bafouiller.
- Évidemment qu'on refait, maintenant que j'ai évalué les dégâts on peut commencer pour de vrai. Will, viens s'il te plaît. »
Le blond quitta sa place et la rejoignit, faisant de petits gestes de mains à ses potes telle une Windsor télévisée.
« Explications, lâcha la jeune femme en relevant les bras, les manches lâches de son pull les recouvrant comme un nuage fondu.
- À vos ordres mon capitaine, s'exécuta le violoniste en donnant la note de départ au piano, puis se retournant vers le chœur. Tous, regardez bien Charlie, j'en ai déjà marre d'être debout alors on va faire vite. Là elle indique la pulsation, indiqua-t-il en montrant les poignets de la jeune femme sans les toucher. Un battement vaut un temps. Si elle va plus vite vous chantez avec un rythme plus soutenu, si elle va moins vite vous ne devenez pas tous mous mais plutôt... langoureux. Il ne faut pas se relâcher sous prétexte que c'est plus lent.
- Titre, ricana la musicienne en continuant son geste inlassablement, patiente.
- Parfois je me demande quel âge tu as, soupira le blond en levant les yeux au ciel. On va refaire le départ du coup, mesdemoiselles observez bien, et vous aussi messieurs, vous ne devez pas rater votre départ. Je dis ça sérieusement, lança-t-il plus fort. Déjà que la pulsation est discrète, le départ est quasiment invisible si on ne regarde pas au bon endroit. Un indice, c'est son menton, lança-t-il en retournant près de Thomas. »
Interloqué, Harry releva les yeux sur le visage caché de Charlie, dont on n'apercevait que la pointe du menton, les lèvres, le bas des joues et la rigole légère du nez. Elle relança la pulsation, en en laissant passer six ou sept avant d'incliner très légèrement sa tête d'un geste rapide, si vif que ses cheveux n'avaient pas eu le temps de s'agiter pour de vrai devant ses yeux. Les filles virent aussi le geste mais ne partirent pas toutes ensemble, surprises. Charlie baissa les bras.
« Voilà, ça c'est le plus dur vous voyez. Si j'avais des yeux je vous regarderais pour vous faire comprendre que c'est à vous de chanter, sauf que hasard des choses j'en ai pas ; du coup, vous comptez les pulsations que je fais, il y en a toujours huit avant de commencer, et je lève un peu plus les bras en général, pour vous dire de respirer. »
C'est quand même compliqué, songea Harry en la regardant reprendre sa pulsation, et en effet lever infimement les épaules à la dernière, puis incliner le menton pour signaler aux filles de partir, ce qu'elles firent toutes d'une voix. Je suis sûr à dix-neuf mille pour-cent qu'on va se rater.
Et en effet, les hommes ne partirent pas au bon moment, Harry se flagellant d'avoir confondu la moue de Charlie lors d'une fausse note avec leur départ.
« Harold, si tu fais des bêtises fais-les seul s'il te plaît, grogna la jeune femme en recommençant encore - Arowana lui demanda du regard s'il allait bien, il la rassura d'un hochement de tête. Les autres, évidemment que c'est tentant de suivre quelqu'un qui chante fort, mais réfléchissez toujours à si c'est vraiment une bonne idée de partir. Si vraiment vous n'avez pas compté les temps et que vous n'arrivez pas à suivre, fiez-vous aux instruments et aux autres voix déjà parties. On repart. »
Elle ne tint pas vraiment compte de Wilhelm qui était revenu près d'elle, et qui indiquait généreusement aux voix féminines le moment où partir, en mettant en évidence le bas du visage de sa collègue, à la manière d'une hôtesse de l'air indiquant les sorties de secours. Il réitéra son geste pour les voix d'hommes, qui partirent d'un ton mal assuré, mais Charlie laissa passer. Les paroles s'enchaînèrent, et Harry fut surpris de comprendre avec une réelle facilité les gestes de la cheffe ; autant avec Niall et Thomas les gestes étaient parfois flous et un peu superflus, que ce soit par leur amplitude ou leur direction, autant Charlie semblait livrer chacun de ses mouvements avec une précision et un savoir se devinant à travers la stature de ses épaules ou le léger penchement de sa tête. De nombreuses maladresses furent étendues pendant cette phase de chant, mais elle n'interrompit rien, se contentant de diriger. Les départs semblaient maintenant plus simples à voir pour Harry, mais il ne savait pas si c'était grâce à sa soudaine expérience aux gestes de Charlie, ou une potentielle exacerbation de ceux-ci par la jeune femme, qui voulait leur simplifier la tâche.
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Lexique
Oh mon Dieu
Dans la Bible, il est dit ''tu n'invoqueras pas le nom de ton seigneur en vain'', Dorémi fait allusion à ce passage. Peu après, Niall évoque des crapauds ; ce sont ceux qui envahissent l'Égypte quant Pharaon n'a pas autorisé les esclaves à quitter son pays dans l'épisode de Moïse (ils ont envahi le pays pour punir le peuple égyptien). Et encore après, Dorémi évoque le messie pendant son ascension au paradis, dans la religion catholique toujours, Jésus Christ.
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