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§ Chapitre 30 §

15 septembre 2022
France

« Et du coup, tu as beaucoup de devoirs ? S'intéressa Betty alors qu'ils marchaient le long du chemin de graviers qui les menait jusque Chez Marie. Mes spécialités à moi sont relativement calmes, c'est surtout de la pratique.

- M'en parle pas, je croule sous le boulot, se plaignit Harry en faisant la grimace, les profs ne me laissent pas tranquille. Puis honnêtement, autant travailler ça ne me dérange pas et ça m'occupe, mais leurs caractères ne m'engagent pas tous à-

- Oh s'il te plaît, personne ne fait pire que Torel. Il est suuuuuper ennuyeux, il parle tellement lentement qu'on oublie le début de sa phrase avant qu'il ne l'ait terminée, coupa Betty en roulant des yeux. Tu ne peux pas avoir plus mauvais prof que lui.

- Je ne sais même pas lesquels on a tous les deux, murmura le garçon en sortant son emploi du temps de son sac. Fais voir le tien une seconde ? »

Il compara les deux feuilles un instant, constatant qu'ils n'avaient en réalité que chimie, physique et anatomie en commun, étant donné que leurs professeurs de cytologie étaient différents. Les autres professeurs que les siens que Harry pouvait lire lui étaient complètement inconnus.

« On a Armel, Delage et Belliard ensemble, mais c'est tout, déclara-t-il en se remettant à marcher, Betty essayant de suivre ses grandes enjambées sans courir. J'aurais pensé plus.

- Ça ne m'étonne pas trop perso, on est nombreux en première année, avoua la blonde en regardant autour d'eux. Du coup tes profs ? Lequel est le pire ?

- On peut faire dans l'autre sens ? Demanda le bouclé avec un petit sourire. Je les déteste tous un peu à leur façon, il n'y en a que un ou deux que j'aime bien.

- Je commence alors. Belliard, il est génial, tu l'as aussi de toute façon, sourit sincèrement Betty en ramenant ses yeux vers lui, il est trop intéressant quand il parle même si ce qu'il dit ne veut rien dire. Je pensais pas que les muscles du dos pourraient me captiver à ce point.

- Tellement, soupira Harry en souriant, et la manière dont il a lancé à ce gars de hurler dans son cours ou se taire à jamais parce qu'il bavardait, ça m'a fait trop rire. Dans le même genre, prof de physique que tu as aussi, Delage. Trop drôle et super sympa. J'adore sa manière d'hurler les leçons pour qu'elles rentrent mieux.

- La même. Avant qu'on l'aie je l'avais entendu brailler depuis l'autre bout du couloir, quand il était chez les troisième année, gloussa la jeune fille en se remémorant ce souvenir. Les autres avec moi s'étaient regardés comme si quelqu'un avait mis le feu. Grish, potable, on comprend ce qu'il dit et son cours est bien construit, continua-t-elle en lisant sur son emploi du temps.

- Delilah, elle est gentille et revoit nos erreurs en prenant son temps, enchaîna Harry en déchiffrant lui aussi sa feuille grise.

- Zerfi, juste non, il me fait dormir avec sa voix lente.

- Saurin, fait passer n'importe quel sujet pour ennuyeux.

- Padau, raconte sa vie.

- George, juste banal.

- Armel, grosse pute.

- Betty, langage, réprimanda Harry en retenant un sourire.

- Quoi, j'ai tort peut-être ? Elle nous regarde comme des bouts de viande, toi en particulier. Je me fiche qu'elle explique bien et qu'elle soit gentille, pas de sexe avec les élèves merde, jura la jeune fille en accélérant le pas, fourrant ses mains dans ses poches. Elle a regardé mon crush comme ça aussi, ça m'a pas plu. Chasse gardée.

- Oh, la petite Betty a un crush ? Taquina Harry en la regardant d'en haut, prenant une voix stupide. C'est quoi son petit nom ?

- Je te déteste, marmonna-t-elle entre ses dents.

- Ça doit être difficile à porter, concéda Harry en réfléchissant. C'est pas le blond du premier rang ? Elle lui foutait ses seins sous le nez au premier cours.

- Si, c'est lui, je te jure, il avait l'air trop mal, on aurait dit qu'elle lui violait les yeux. Il voulait disparaître, s'enthousiasma Betty en tapant dans ses mains. Ça veut dire que je peux tenter, ou qu'il est timide, ou gay, ou je sais pas, mais ça peut être bon pour moi !

- Je te souhaite bien du bonheur, soupira dramatiquement le garçon en regardant le ciel. Mon pauvre cœur se sent seul mais n'a pas encore trouvé chaussure à son pied.

- C'est bon Cendrillon, ravale tes larmes, on va te trouver un amoureux, le consola Betty en s'asseyant à une table de Chez Marie posée au soleil. Alors, quel type ?

- Mec, et c'est tout, je ne suis pas difficile, sourit Harry en faisant sortir ses fossettes, aveuglant presque son amie.

- Arg non, garde ça pour lui je suis trop jeune pour mourir, gémit-elle avec les mains sur ses yeux. Plus sérieusement, reprit-elle quand un serveur fut passé prendre leurs commandes, tu n'es pas compliqué certes, mais du coup tu dois envisager tout ce qui bouge et n'a pas de seins, et c'est vachement long. On va partir autrepart. Petite ou grosse cuillère ? »

Harry rougit, ne s'attendant pas du tout à ce que la conversation passe dans ce sens.

« Petite, toussota-t-il dans son poing. Mais les gens ne se mettent pas en couple par rapport à ce critère, j'espère que tu le sais.

- Oh Harry, comment tu vas ? Interrompit Louis avant que Betty n'ait pu répondre, s'approchant d'eux avec son fauteuil. Ça fait longtemps qu'on ne s'est pas parlé, quoi, deux semaines ?

- Ça passe vite, constata le plus jeune à voix haute, lui serrant la main. Moi ça va, et toi ? Tu fais des études dans quoi déjà ?

- Médecine, je reprends doucement, c'est ma seconde année. Il me semble que vous êtes à votre première, non ?

- C'est bien ça, acquiesça Harry, tout sourire, tournant un peu la tête pour voir la figure un peu gênée de Betty. Oh, tu ne connais pas Betty ! À la réflexion, Wilhelm est apparu exactement de la même manière que toi la dernière fois, réfléchit le garçon en se reconcentrant sur le châtain, les yeux plissés. C'est une habitude chez vous ?

- De rencontrer des potes de manière impromptue ? Il faut croire que oui. Enchanté Betty. Ça te dérange si je m'incruste ?

- J'ai bien peur de devoir répondre par l'affirmative, grimaça-t-elle avec un léger sourire. Tout le monde veut me voler Harry, c'est dingue.

- Y'a pas de problème, à la prochaine Harold, salua Louis avant de continuer son chemin vers une direction inconnue.

- ''Tout le monde veut me voler Harry'' ? Pouffa le bouclé dès que Louis fut suffisamment loin pour ne plus les entendre. Qu'est-ce que c'était que ça ?

- Désolé mon chou, mais j'ai autant envie de traîner avec toi que tes potes, qui certes, sont super cool, drôles et sympas. Et je suis du genre possessive, ne t'étonne pas si je te laisse pas m'échapper à chaque fois.

- Tu n'avais pas apprécié Wilhelm ? Rétorqua Harry en haussant un sourcil. De mémoire, vous aviez l'air de pouvoir vous entendre. »

Betty détourna le regard, prise au piège.

« Mais je veux juste te garder pour moi toute seule de temps en temps, murmura-t-elle petitement, ressemblant soudainement à un chaton triste. Tu ne t'en rends pas compte, mais tu es toujours avec eux, que ce soit à la chorale ou chez toi. Que tu n'aies pas vu ce gars depuis deux semaines est triste, mais moi aussi je veux être avec toi, et j'aime pas partager. »

Harry eut un regard attendri pour elle, et pencha la tête.

« Si je le pouvais je te ferais un câlin, lâcha-t-il sans savoir comment exprimer autrement ce qu'il ressentait. »

Elle ricana, relevant ses yeux dans les siens, son moment de faiblesse passé.

« Si tu fais ça je te mets la tête dans ta tarte au pommes.

- Et c'est bien pour ça que je m'abstiendrai de le faire, acquiesça Harry.

- N'essaie pas de me faire oublier à quel point tu regardais intensément ce gars, railla-t-elle d'un ton goguenard, une petite de seconde de latence plus tard. La technique des fossettes-trop-mignonnes-à-l'aide-je-fonds ne fonctionne plus sur moi.

- Intensément de quoi ? Releva Harry avec quinze secondes de retard, analysant la phrase.

- Ouah t'as mis le temps, ça ça veut dire que intérieurement tu es d'accord- quoi ? C'est vrai.

- Betty, je ne regardais pas Louis-

- Parce qu'il s'appelle Louis ? Joli nom, ça lui va bien. Sinon, monologua la blonde en plantant sa cuiller dans sa mousse au chocolat, pas besoin de te chercher un crush, on l'a déjà.

- Betty... Soupira Harry, fatigué.

- Hm, que dis-tu ? Mes oreilles ne captent pas la mauvaise foi. En plus, il te regardait avec des planètes dans les yeux lui aussi, vraiment aussi perché l'un que l'autre, continua-t-elle toujours sans le regarder.

- S'il te plaît, ça me gêne, souffla le garçon une seconde fois, regardant autour de lui pour trouver un moyen de partir.

- Le vérité te gêne ? N'arrêta pas la jeune fille, le poussant encore plus loin en relevant ses yeux dans les siens. N'essaie pas d'ignorer ce que je te dis, ça te gêne parce que tu le sais au fond, mais que tu ne veux pas te l'avouer. Pourquoi tu n'essaies pas ?

- Je n'ai pas besoin d'essayer s'il n'y a rien à voir, appuya le bouclé avec force, serrant les dents.

- Menteur, je parie que tu n'as pas vu qu'il s'était mal rasé.

- Qu- il était parfaitement rasé, nia Harry avant de se rendre compte qu'il prenait sa défense. Il est toujours rasé comme ça.

- Comme quoi ?

- Un léger cercle de barbe en dessous de ses pommettes et autour de sa mâchoire, tu l'as vu non ? Dit le bouclé sur le ton de l'évidence, n'en revenant pas qu'elle l'ait déjà oublié. »

Elle le regarda la tête dans la main pour toute réponse, un léger sourire aux lèvres.

« Pourquoi tu me regardes comme ça ? Demanda-t-il sur la défensive.

- Parce que tu es complètement in love mais que tu ne t'en rends même pas compte. »

Il leva les yeux au ciel, exaspéré, une légère rougeur prenant place sur ses joues.

« Tu me diras quand tu auras décidé de te comporter comme une adulte, tenta-t-il de faire passer pour sarcastique, échouant lamentablement. Tu es puérile.

- Et toi tu n'as pas démenti. »

Il rosit encore plus, cherchant un moyen de détourner la conversation. Betty, en face de lui, jubilait.

« Depuis quand ? S'intéressa-t-elle en appuyant ses coudes sur la table. Depuis quand Louis est-il ton crush inavoué ?

- Depuis jamais, fit-il vainement, son téléphone vibrant dans sa poche. »

Il entendit également celui de son amie, qui hésita à dégainer pour voir ce que c'était.

« On peut regarder en même temps, ça ne sera pas de l'impolitesse, proposa Harry en sortant le sien. Ça doit être un message sur l'appli du campus.

- Je l'ai jamais ouverte, pouffa la jeune fille en tirant son cellulaire de son sac. Elle sert à quoi ?

- À lire les infos relatives au campus je crois, recevoir des messages entre inscrits, tout ça. Wilhelm avait parlé d'un journal en ligne. »

Ils ne parlèrent pas plus, se concentrant sur le paragraphe apparu dans la section ''Événements''.

De la part de 'votre estimé et adulé master des fêtes, prince Wilhelm', message collectif.
Bien le bonjour à tous,
Tout d'abord j'espère que vous avez bien activé les notifications de cette application pour pouvoir recevoir les messages en temps et en heure, vérifiez que vous l'ayez fait et informez vos amis autour de vous du contenu de ce message.
Aujourd'hui est un jour très spécial, puisque je vous informe que moi, les autres masters et notre divine directrice Madame Brannan, avons fixé une date pour la journée de cohésion et d'intégration - appelez-la comme vous voulez -, qui se déroulera le mercredi dix-neuf octobre. Durant cette journée seront mélangés tous les étudiants de ce campus -hormis évidemment ceux qui seront trop faibles pour y participer, trop malades, hospitalisés, vous m'avez compris - pour vivre ensemble des petites aventures, jeux et animations en lien avec le thème du campus, qui est les handicaps, on s'en doutait.
Chaque équipe sera composée de membres d'âges sans doute à différents, d'études et de provenance également différentes, même s'il y aura deux élèves de médecine dans chaque groupe parce qu'on en avait trop - tous genres d'handicaps sont mêlés pour une meilleure cohésion. Le but n'est pas de se mettre avec ses amis, les listes sont déjà faites et vous ne pouvez pas les modifier. Si vous avez un empêchement lié à votre activité musicale, de santé ou autre, n'ayez crainte : toutes les animations du campus sont mises en pause pour pouvoir inclure tout le monde. Les équipes ne seront donc pas uniquement composées d'étudiants, mais aussi d'employés à plein temps dans les commerces diverses du campus. Tout est pris en charge par les soignants ce jour-là, les repas seront fournis gracieusement par le restaurant des Crustacés Voyageurs, vous n'avez donc pas à vous inquiéter de mourir de faim - plus d'informations sur le point de rendez-vous et les horaires seront publiées ultérieurement.
Nous masters organiserons chaque activité, chaque master tenant un thème d'activité en rapport avec son handicap personnel :
Liam, master de l'administration, à qui il manque un bras mais que tout le monde le sait parce qu'il ne fait pas exprès d'exhiber ses muscles massifs à la vue de tous, a pour thème tous ceux qui ont des prothèses en tous genre et membres défectueux, ainsi que l'activité sportive.
Moi-même, master des fêtes et organisations exceptionnelles, à qui il manque un poumon, serai en charge des handicaps touchant au mental et psychologique.
Charlie, master du chant et des activités musicales, s'occupera des handicaps touchant à la vision et au toucher, pas besoin de se demander pourquoi.
Et enfin, Sasha, master de l'appartenance à l'étudiant, s'occupera des activités en lien avec le mutisme puisqu'elle l'est elle-même.
Cette journée est faite pour que tout le monde s'amuse et se rencontre, nous avons chaque année de très bons retours sur cette organisation et nous espérons que c'en sera de même cette année également, n'hésitez pas à me contacter en cas de questions - mon bureau se trouve à l'administration, troisième étage, les horaires d'ouverture sont dans ma bio.
N'oubliez pas de remplir le petit formulaire suivant quant à votre autorisation de ne pas avoir cours sur cette journée - comment le formuler autrement ?

Wilhelm Grand,
master des fêtes et organisations exceptionnelles de CUHA,
étudiant en commerce 3e année.

« Trop stylé ! S'extasia Betty en cliquant sur le formulaire. Je ne savais pas qu'on aurait une journée comme ça ici, si j'avais su je serais venue plus tôt ! Ça a l'air trop cool ! »

Elle attendit qu'Harry lui réponde, mais elle n'eut pas de réponse de sa part. Quand elle releva ses yeux vers lui, elle le vit complètement figé, semblant comme mis sur pause, l'air d'écouter quelque chose. Respectant son silence, elle ne fit aucun mouvement non plus, essayant de l'imiter, mais elle ne sentait que le vent dans les feuilles des arbres non loin, les pas calmes des étudiants sur la route, quelques bruits de conversations portés par la brise, les sons de cuisine et de couverts venant de Chez Marie, donc pas de bruit particulier qui mériterait qu'Harry ne fasse plus aucun geste.

« Harry, qu'est-ce que tu écoutes ? Murmura-t-elle le plus doucement possible, sans qu'il ne réagisse. »

Elle se tut, l'observant finalement, le regardant retirer ses protections auditives au bout d'une ou deux minutes, puis se concentrer encore plus, son nez rougissant progressivement, ses lèvres se mordant, quelques larmes venant se glisser sur ses joues, mais se retenant de renifler ou de respirer trop fort pour écouter encore.

Betty ne savait pas quoi faire, elle n'entendait rien, elle. En désespoir de cause, elle lui tendit une serviette pour qu'il essuie ses narines qui perlaient, serviette qu'il accueillit avec gratitude, ses yeux d'un vert rendu saisissant par ses pleurs passant sur ceux, interdits, de la jeune fille. Croiser le regard de son amie sembla le sortir de sa transe, et il closit ses paupières dans un petit reniflement, ses cils collés par l'eau lui donnant un air si délicat que Betty sentit les siens papillonner bien plus vite pour chasser le nœud apparu dans sa gorge.

« Je... Excuse-moi, murmura-t-il d'une voix si grave qu'elle faillit la manquer, le regardant passer ses mains sous ses yeux pour chasser l'eau, ne faisant qu'en rajouter encore, sa bouche se plissant irrésistiblement pour former une moue douloureuse.

- Qu'est-ce que tu as ? Chuchota la blonde en sentant elle aussi sa voix trembler.

- Tu n'as pas entendu la chanson ? Lui demanda-t-il sur le ton d'un constat. Non, elle était si loin, c'est normal, rajouta-t-il pour lui-même. C'était... une plainte à la vie je crois, je ne sais pas. Une chanson si triste, je ne sais pas pourquoi elle n'est pas célèbre. Ouah, elle était si longue, pouffa-t-il en sanglotant et regardant le ciel pour tenter d'arrêter de pleurer, et il chantait si bien, j'ai cru que c'était une femme au départ. »

Et Harry continua de digresser ce qu'il avait entendu avec si peu de détails que Betty ne savait pas quoi lui dire.

« Je- Putain, désolé, je comprends pas- S'excusa le garçon alors que ses sanglots redoublaient, ses mains montant à son visage pour se cacher. »

Muette, Betty lui prit les poignets pour les lui écarter de son visage, avec une douceur telle que le bouclé ne le sentit qu'une fois que ses doigts furent éloignés de ses joues, ses yeux soudainement écarquillés de voir qu'elle le touchait volontairement.

Il se racla la gorge, reniflant un coup avant de lui demander :

« Hey Betty, à quoi tu penses ? »

Les longs cils de la jeune fille se baissèrent, ses dents passant sur sa lèvre inférieure pour essayer à son tour de ne pas pleurer.

« J- merde, t'es vraiment trop touchant quand tu pleures, murmura-t-elle en lui faisant une grimace exaspérée, parvenant à se retenir de fondre en larmes devant lui. Quoi, t'as entendu une chanson triste et c'est une raison pour chialer ? T'entends si peu de musique dans ta vie ? »

Harry ignora la boutade, explosant de rire.

« T'es complètement cinglé, constata Betty en secouant la tête. Pourquoi je traîne avec toi ?

- Parce que tu n'as nulle part d'autre où aller, rétorqua Harry en terminant de sécher ses joues. Et honnêtement, moi non plus. »

Elle sourit pour toute réponse, reniflant un dernier coup avant de rire à son tour. Le téléphone d'Harry vibra une seconde fois, et l'œil distrait qu'il y jeta l'informa que Niall irait chez Lucas le soir même, pour le consoler du départ d'Olive, partie pour chez elle pour quelques jours, le temps de se remettre de son dernier passage à l'hôpital. Et inévitablement, le plus jeune allait devoir chercher son colocataire. Mais cette nouvelle ne suffit pas à tenir sa soudaine bonne humeur, se laissant à papoter gaiment avec son amie quant à la journée d'intégration qui arriverait bientôt.

• § •

Aussitôt Harry eut-il mis les pieds dans l'entrée de la maison bondée qu'il se sentit submergé par l'odeur, la chaleur, le bruit et la surpopulation qui subsistaient dans le petit espace derrière la porte. Il retint difficilement une grimace en voyant un garçon vider son estomac non loin, la musique étant si forte que les éclaboussures contre le mur ne firent aucun son distinctif audible par le bouclé - et c'était tant mieux. Son regard essaya de passer au-dessus des corps ivres se trémoussant dans l'entrée de la demeure, mais malgré sa grande taille, il ne distinguait rien, faute à la lumière non allumée et aux filles secouant leurs cheveux dans tous les sens, se poussant entre elles dans leur enthousiasme à faire les thons, comme dirait Wilhelm.

Je n'aime définitivement pas les fêtes, songea Harry en tentant de passer entre les membres en sueur des étudiants, esquivant des mains baladeuses de justesse en poussant quelques personnes.

Il n'eut même pas besoin de s'excuser puisqu'elles repartirent dans leurs délires après un bref regard dans sa direction, ce qui l'arrangeait : il ne voulait pas s'éterniser ici. L'épreuve du hall passée, il eut deux options : passer à gauche, dans la cuisine qu'il savait d'une taille raisonnable et pouvait contenir nombre gens, surtout s'ils tenaient absolument à rentrer tous, ou aller à droite vers le salon et l'escalier menant à l'étage, qui présentaient une superficie non négligeable où Niall pouvait se trouver.

La cuisine d'abord, c'est plus petit et au moins ce sera fait, on n'est pas à l'abri d'un Niall affamé cherchant des gâteaux, réfléchit Harry en slalomant à travers les corps dansant dans le couloir mal éclairé. J'espère qu'ils ne sont pas tous aussi bourrés que ceux-là, ou Lucas devra encore s'acheter de nouveaux meubles.

Le premier regard qu'il lança dans la pièce surpeuplée lui fit se demander si cette fête était vraiment aussi clichée qu'elle en avait l'air, et s'il aurait accessoirement à retrouver des couples dans les chambres en montant, parce que le truc du beer-pong sur la table renversée - non, cassée - lui fit lever les yeux au ciel. Il tuerait Niall s'il le trouvait à jouer à ça. Et heureusement pour lui, ça ne sembla pas être le cas, ce qu'il déduisit quand il vit une troupe de tonneaux s'enfiler des seaux aussi facilement que si c'eût été de l'eau.

Faire demi-tour lui procura un bien-être oculaire béni, mais qui le fit rentrer dans un torse avec une ardeur un peu trop vive du point de vue de son front, qui avait heurté un menton pointu de plein fouet. Le garçon retint un juron en se reculant, se tenant la tête, alors que la personne en faisait de même, posant une main sur l'épaule du bouclé pour le retenir de se prendre une nouvelle personne par l'arrière.

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