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§ Chapitre 29 §

12 septembre 2022
France

« Ah, t'es là, dit Niall d'un ton impatient en se levant du tabouret haut de l'îlot où il était installé juste quand Harry passa le pas de la porte. Je dois aller chez Lucas, Olive est repartie à l'hôpital pour plusieurs semaines voire un mois, il est au plus mal et a lancé une fête. Je ne peux pas rater ça.

- Donc tu y vas pour Lucas ou pour la fête.. ? Chercha à comprendre le plus jeune, son colocataire ayant parlé tellement vite qu'il n'avait pas tout compris.

- Les deux. Tu sais, Lucas ne fait pas ça pour se bourrer la gueule, mais pour voir des gens et ses amis, plus particulièrement. Il ne boit que très peu ces soirs-là. J'y vais pour le réconforter, me voir lui fait du bien, et aussi pour profiter de la vie, lança l'irlandais tout aussi vite en faisant ses lacets.

- Je ne sais pas si c'est une bonne idée que tu y ailles, avoua Harry en le voyant se dépêcher et prendre son téléphone. Comment tu vas rentrer ?

- Si je trouve quelqu'un de pas trop bourré pour me ramener, je reviens accompagné d'un chauffeur, si je ne trouve personne je reviens à pieds, et si je ne trouve personne et que je suis vraiment trop déchiré pour faire trois pas, je t'envoie un message, sourit-il de la façon la plus adorable du monde. Mais je suis plutôt du genre à choisir la troisième option en général, parce que tout le monde boit sauf l'hôte et que je ne tiens pas forcément bien l'alcool.

- À quelle heure est-ce que je dois venir ? Soupira Harry en regardant l'horloge, déjà fatigué de faire le déplacement - il avait eu une longue journée mais pensait à Lucas, qui devait se sentir vraiment seul sans Olive, et qu'il savait apprécier énormément Niall.

- Quand tu veux ; laisse m'y au moins une heure et demie, c'est tout ce que je te demande. En général, si je rentre avec un chauffeur ou à pieds je te préviens, mais si passé deux heures tu n'as toujours pas de nouvelles, tu viens me chercher. Si je m'endors là-bas, Lucas t'enverra un message. Je le lui rappellerai. Tu n'as pas à t'en faire. Profites-en pour faire tes devoirs au pire. »

Harry soupira une seconde fois, ce que Niall remarqua.

« Je t'en demande trop c'est ça ? Grimaça-t-il en se rendant compte de tout ce qu'il exigeait auprès d'un première année fatigué. Je suis désolé, je vais rentrer moi-même ce soir. Mais je ne te garantis pas pour les autres, Lucas est vraiment au plus mal. Va te coucher, tu as l'air exténué.

- Merci, murmura le garçon en filant vers sa chambre, pressant doucement l'épaule de son ami pour lui souhaiter une bonne soirée. »

Vautré sur son lit, il entendit Niall claquer la porte d'entrée, puis son téléphone vibrer dans sa poche. Il l'en sortit lentement, prenant son temps.

Niall, 20h02
Passe une bonne soirée mon Curly, je prendrai sur moi pour ne pas te réveiller en rentrant ;)

Harry, 20h03
Je ne sais pas si je viendrai te prendre les autres soirs, tu comptes faire ça combien de fois par semaine ?

Niall, 20h03
Environ quatre, parfois cinq quand Lucas entre en dépression, autour du premier mois en général. Mais je doute qu'Olive reste à l'hôpital aussi longtemps, ce n'est arrivé qu'une fois.

Harry, 20h04
Il s'était passé quoi ?

Niall, 20h04
Je ne sais plus. Bonne nuit ! Pense à moi dans tes rêves, beau gosse ;)

Harry pouffa, grimaçant dans la seconde. Ses tympans - tiens, ça faisait longtemps - n'avaient pas apprécié la soudaine présence de bruit dans la chambre. Il avisa un regard en direction de ses protections auditives, sagement posées sur sa table de nuit, puis retenta un son, mais eut immédiatement un mouvement convulsif pour se boucher les oreilles. Non, quelque chose n'allait pas. Il se leva avec précautions, froissant les draps le moins possible mais plissant son visage de douleur à chaque pli bruissant sous son poids. Pourquoi avait-il sauté au milieu du lit déjà ?

Je suis pas déjà en train de faire une rechute ? Ça se passait si bien- PUTAIN ! Jura-t-il mentalement quand il renversa son pot à crayons en métal sur son bureau en traversant l'espace, créant une avalanche de petits bruits tous plus énervants les uns que les autres.

Il voulut ramasser les dégâts, mais ses doigts troubles ne firent qu'agiter encore plus les petits outils, qui se heurtèrent avec une persévérance à le faire souffrir proprement incroyable. Ses yeux se voilèrent soudain, et ses tympans furent étirées par un lancement aigu, à la jointure entre son conduit auditif et son cerveau. Rien n'allait. Ses pieds se prirent dans le tapis, et il se serait retrouvé au sol si ses mains n'avaient pas miraculeusement agrippé la poignée de sa porte un peu plus loin, le faisant pivoter avec le battant en un horrible grincement désarticulé.

Tu n'as littéralement jamais grincé de toute ton existence de porte, pourquoi décides-tu de le faire maintenant ? Se lamenta Harry en tombant par terre pour de bon, ses mains nerveusement serrées sur ses oreilles, fixant le battant comme s'il l'avait insulté, la respiration heurtée.

La porte resta évidemment sans réponse, et le silence qui suivit laissa libre cours au pensées toutes plus démoralisantes les unes que les autres du garçon, qui se voyait déjà rester dans ce centre jusqu'à ses trente ans. Son nez le piqua vivement en se disant qu'il n'avait qu'une seule chose à faire ici mais n'en était pas capable, puisqu'il revenait au point de départ comme une merde après une amélioration qui lui avait parue miraculeuse.

Les miracles n'existent pas, imbécile. Retourne à tes devoirs. Tu n'es pas le seul à être ici, ne pense pas qu'à toi.

Et pourtant son cœur se serrait en pensant à ses amis, qui avaient des handicaps tous plus accablants les uns que les autres, et que lui trouvait encore le moyen de se plaindre. Sa situation était tellement plus enviable que celle de Florent, qui n'avait qu'une jambe, Wilhelm, qui n'avait qu'un poumon, ou encore Louis, qui ne pourrait jamais marcher ni courir de sa vie. Roxane, qui était condamnée à avoir des troubles du comportement, Charlie qui ne voyait rien, Sasha qui ne parlait pas, Arowana qui était traumatisée au point de ne plus savoir parler et devait réapprendre à le faire, Romuald qui était dépressif, Olive qui devrait faire des aller-retours entre l'hôpital et chez elle toute sa vie, et Lucas qui la suivrait parce qu'il était trop épris d'elle pour vivre sans, et trop faible mentalement pour faire face au monde adulte. Betty, qui serait à jamais empêchée de vivre de façon insouciante, Niall qui ne ressentait pas la douleur physique et manquait de mourir à chaque coin de rue, Jehanne qui avait du mal à marcher, Julien qui serait toujours observé dans la rue s'il se baladait en t-shirt, Aurélien qui ne pouvait tout simplement pas le faire car il avait peur du regard des autres, Liam qui n'avait qu'un bras.

Et tu trouves encore le moyen de te plaindre ? Égoïste. Tu ne mérites pas de les connaître.

Et il pleura, là, prostré sur le parquet de sa chambre, ses sanglots bruyants lui déchirant le torse, un nœud obscurcissant sa gorge à chaque inspiration, ses tympans lui hurlant à l'aide.

• § •

« Harry, tu dors pas ? Demanda Niall en rentrant quelques heures plus tard, surpris en voyant le salon encore allumé et la cuisine récemment utilisée. Oh toi ça va pas fort mon bonhomme, tu veux en parler ? Fit-il ensuite d'un ton compatissant en voyant son colocataire arriver dans la pièce de vie, les joues rouges et les yeux gonflés.

- T'inquiète, renifla le garçon en essuyant sa pommette, comment ça s'est passé ? T'es pas bourré finalement ?

- Lucas avait besoin d'une oreille attentive ce soir. J'ai renvoyé les gens chez eux, ils n'ont pas protesté puisqu'ils savent que ce genre de fête se reproduira très bientôt, et je suis resté avec Lucas, Thomas et Roxane qui étaient là aussi. On lui a changé les idées, il va beaucoup mieux. Mais toi, je pense pouvoir affirmer que tu ne vas pas aussi bien que lui.

- Tu vas me trouver stupide, murmura le plus jeune en secouant la tête, ses yeux cerclés de rouge voyageant sur la décoration. Ça n'en vaut pas la peine. On ferait mieux d'aller se coucher. »

Il suivit ses paroles d'un mouvement pour se lever du canapé où il s'était installé, mais Niall le rattrapa avant qu'il n'ait pu s'en aller.

« Hazza, hey Curly, parle-moi. J'ai passé deux heures à réconforter un nounours sur sa situation amoureuse et sociale, je pense que je suis paré à t'entendre te lamenter sur la difficulté de tes devoirs, surtout si tu as passé les deux dernières heures à pleurer. »

Harry ne démentit pas la question indirecte, ce qui rendit Niall d'autant plus inquiet.

« Ha-Harry, que se passe-t-il ? Qu'est-ce que tu me fais ? Les soleils ne pleurent pas, enlève-moi cet air défaitiste de sur ton visage. Je t'assure que tu n'as aucune raison d'avoir peur de mon jugement, je ne juge jamais, et encore, sinon mes compagnons de beuverie ne seraient plus mes potes depuis longtemps. Quoi, tu penses que tu pleures pour une raison débile ? »

Le bouclé hocha la tête, les joues écarlates, se pinçant les lèvres en regardant ses pieds.

« Eh bien moi je pense que si tu as pleuré c'est parce que tu as laissé les difficultés t'atteindre, mais que parce qu'il n'y en avait que trop et que tu n'es pas un surhomme. Tu es comme nous, tu ne peux pas tout emmagasiner comme si ce n'était rien, ce n'est que dans les séries stupides que ça arrive. Ne te mords pas la lèvre aussi fort, tu vas saigner. »

Harry releva ses yeux verts dans les océans de Niall, et celui-ci put voir la vague de larmes qui tentait de passer par-dessus sa paupière pour se répandre sur ses joues, seulement retenue par cette pression incessante sur sa lèvre inférieure.

« H, non, viens-là poussin, murmura le blond en tendant les bras, le plus jeune courant s'y réfugier. J'aime pas quand t'es comme ça, qu'est-il arrivé à mon Hazza pour qu'il soit aussi triste ? Ta switch t'a largué ? »

Cette petite blague fit ricaner un peu le brun, amenant un soubresaut de plus sur ses épaules tremblantes.

« Tu ne veux vraiment pas me le dire ? Tenta Niall une dernière fois en le serrant contre lui, se balançant doucement. Ce n'est pas une obligation, c'est juste que ça me rend triste de te voir comme ça.

- Tu vas me trouver stupide, chuchota Harry en passant ses yeux dans les siens, transpirant clairement le doute et la gêne.

- Jamais Hazza, tu peux me faire confiance, répondit l'irlandais sur le même ton, le silence seulement brisé par leurs murmures et les reniflements réguliers d'Harry.

- Je- quand tu es parti, j'étais fatigué, et- et je ne sais pas, j'avais pas le- le moral- sanglota le garçon à moitié en essayant de parler vite.

- Prends ton temps H, personne ne nous attend, le calma Niall en passant une main chaude de haut en bas sur son dos. Continue. Donc quand je suis parti tu n'allais pas bien ?

- C'est ça, et- mes tympans m'ont fait très mal d'un coup, ça faisait un moment que ça n'était pas arrivé, je ne suis plus habitué à ressentir ça, ça m'a fait tellement mal- je- j'ai compris que j'ai fait une rechute, ma psy m'en a parlé, mais ça m'a fait si mal de le constater aussi fort- genre j'allais bien et- et je sais pas, ça-

- Respire, forme tes phrases, je ne suis pas pressé, le ralentit le blond en se serrant davantage contre lui. Et donc tu pleurais parce que tu avais mal ?

- N-non, je pleurais parce que... Douta le garçon, posant silencieusement une question à son colocataire, qui lui sourit en retour. J'ai pensé à tous ceux que je connais ici, tous leurs handicaps, et tous ceux que je connais pas, et- et à quel point je suis illégitime de me plaindre de faire une rechute alors que eux, peut-être qu'ils sont là depuis des années, comme Liam, et qu'ils attendent une peut-être guérison de leur maladie, ou la fin de leur traitement ou je sais pas, et moi je viens d'arriver et je veux guérir tout de suite comme par magie, mais- »

En repensant à ses pensées sombres, ses yeux s'emplirent à nouveau d'une eau chaude incontrôlable et irrésistible, qui coula derechef sur ses joues et son menton tremblant, le faisant jurer d'une voix mal-assurée.

« Putain, je suis même pas capable d'en parler quoi- fais pas gaffe s'il te plaît, je suis juste fatigué.

- Moi je te trouve très courageux Harry, murmura Niall, les yeux dans le vague, ses bras accrochés solidement autour de son torse et son visage sur son épaule. Je crois que tous autant que nous sommes, nous sommes passés par cette étape de doute, à un moment de notre vie, et toi tu la subis en ce moment, mais tu vas en ressortir plus fort parce que tu es un esprit solide, un capitaine d'équipe et un chanteur indispensable dans le chœur, et que tes amis auxquels tu te compares comme ça, ils font la même chose envers toi, inconsciemment. Tu te trouves nul, raté, incapable, tout ça, mais en vérité tu es assez fort pour tenter de sécher tes larmes et aller de l'avant, et ne me sors pas que tu pleures depuis deux heures, parce que oui, on doit passer par là pour se relever. En réalité, tu es un jeune garçon brillant, intelligent, qui est loin d'avoir fini sa croissance et fera tomber les filles dans quelques années si ce n'est pas déjà le cas, qui se fait des amis dans un endroit inconnu et inclut les plus petits dans ses activités, et est magnifiquement lui-même au milieu de ce bazar où beaucoup se conformeraient à une norme stupide dictée par des séries américaines clichées. Tu es plus fort que moi, plus fort que nous tous en ce moment, parce que tu réalises à quel point non ce n'est pas facile d'être nous, mais que tu as quand même la force de demander des nouvelles de ton ami en détresse que j'étais allé voir pour la soirée. Alors ne me dis pas que tu es stupide Harry, je ne l'accepterai pas.

- Si j'étais fort je n'aurais pas commencé à pleurer, opposa le bouclé avec une voix déjà un peu plus claire.

- Si tu n'avais pas commencé à pleurer je me serais inquiété, contesta Niall calmement, c'est libérateur de tout laisser tomber.

- Sauf que ça m'a fait un mal de chien, rétorqua Harry d'un ton mi-joueur mi-sombre.

- Les crises de larmes les plus douloureuses sont celles qui expriment le plus de choses, lâcha Niall avec sagesse. Des larmes de crocodile font un peu de bien, ce que tu as vécu va te permettre de dormir comme une souche jusqu'à demain matin. Heureux ?

- Je suis épuisé, accorda Harry dans un bâillement contre l'épaule de son ami, qui l'amena gentiment à sa chambre pour le déposer sur son lit.

- Passe une bonne nuit Curly, chuchota-t-il alors que le plus jeune s'assoupissait déjà, trop éprouvé par ses remords. »

Puis Niall sortit de la chambre et partit vers la sienne, pensant à bien des choses.

• § •

« DESMOND ! Est-ce que je peux dire au revoir à Bébé Harry ? »

[...]

« Oui, et même que je veux lui dire au revoir s'il te plaît s'il te plaît s'il te plaît ! »

[...]

« Il est grand ! Il a quel âge ? »

[...]

« Ce n'est plus un bébé alors, c'est un grand ! »

[...]

« Il est trop mignon... »

[...]

« Maman, est-ce que je pourrai avoir un petit frère ? »

• § •

« Et Bébé Harry , est-ce qu'il a aimé ? »

• § •

Ne peux-tu pas me laisser tranquille, petite fille ? Songea le garçon en se sentant partir pour de bon, la désormais habituelle voix fluette de l'enfant résonnant dans sa tête. Je ne sais pas qui tu es, envoie-moi un indice concret, au lieu de toujours répéter la même chose.

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