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§ Chapitre 21 §

5 septembre 2022
France

Celle-ci sursauta en le voyant approcher, ses yeux passant sur son corps et bloquant sur ses cuisses. Elle eut une inspiration terrifiée.

« Oh non il vous a sali, murmura-t-elle en portant sa main à son front. Tecko, méchant, on ne salit pas les gens ! Je suis vraiment désolée, je- »

Elle commençait à paniquer, respirant fortement et ne sachant pas quoi faire de ses mains. Désœuvré, Harry la regarda avec de grands yeux. Il voulut s'approcher un peu plus pour la calmer, mais cela ne fit qu'empirer sa situation. Il avait la peste ou quoi ?

Attends, elle a dit que Tecko m'avait sali ? Réalisa le garçon en baissant les yeux sur lui. Mais y'a rien, il est propre son chien... Ah si, des poils. Mais c'est pas sale des poils...

Voyant qu'Harry avait remarqué les poils de l'animal sur son pantalon, la jeune fille recula encore plus en gémissant, respirant toujours plus fort à cause de Tecko qui lui tournait entre les jambes, lui non plus ne comprenant pas pourquoi il était rejeté. Tout ce que le bouclé trouva à faire fut d'attirer l'animal à lui, et ce dut être la bonne solution, puisqu'aussitôt qu'il se fut éloigné d'elle, la blonde commença à se calmer, pendant qu'Harry caressait le chien. Il tenta de ne pas la regarder pour ne pas qu'elle soit gênée, mais peine perdue, elle l'intriguait trop ; il se retrouva à lui jeter des petits coups d'œil, en biais pour ne pas avoir l'air trop louche.

Il se releva après un long moment, quand la respiration de la jeune fille eut retrouvé une allure normale pour un lundi midi.

« Tout va bien mademoiselle ? S'assura-t-il en caressant toujours la tête du chien. Vous allez mieux ? »

Elle hocha la tête en contemplant le sol, honteuse.

« Je suis vraiment désolée.

- Ce n'est rien voyons, ça arrive, et de toute manière ça ne m'a pas fait de mal.

- Bien sûr que si ! Votre pantalon est tout sale à cause de Tecko ! Protesta la blonde en faisant un geste en direction de ses jambes.

- Je ne considère pas des poils comme sales, et puis j'aime bien les chiens, ce n'est pas un problème. »

Il se baissa d'ailleurs pour épousseter son jean, sous les gentils jappements de Tecko qui lui léchouilla les doigts, le faisant glousser. Quand il remonta ses yeux dans ceux de la jeune femme, il ne les trouva que plus horrifiés.

« Vos mains sont pleines de poils et de salive à présent, et il en reste encore- oh mon Dieu non ne touchez pas ! S'emporta-t-elle en faisant trois grands pas pour entrer dans la ruelle, se retrouvant devant lui à lui tenir les poignets pour ne pas qu'il recommence à frotter son jean. C'est vraiment sale, il faudra que vous vous changiez avant de retourner en cours.

- Vraiment mademoiselle, je ne vois pas le souci, s'entêta Harry en ne bougeant pas, juste obligé de regarder la blonde de haut à cause de leurs tailles respectives. Tecko perd ses poils, il m'en met sur moi, je les enlève ensuite. À quel moment parle-t-on de saleté ? Je l'ai caressé, il est aussi propre qu'un chien domestique peut l'être.

- Vous- Vous l'avez cares- »

Elle se recula d'un bond, portant ses mains loin d'elle et repoussant à nouveau Tecko qui lui sautait dessus. Elle avait l'air d'être sur le point d'exploser.

« Betty ! Betty, t'es où ? Tu l'as trouvé, Tecko ? »

Les deux nommés tournèrent la tête, le chien partant vers la personne qui l'avait hélé. Quelques secondes plus tard, que Harry et Betty passèrent à se regarder, un grand ''OH MON DIEU TECKO T'AS BOUFFÉ BETTY'' retentit une rue plus loin, un jappement ravi y répondant. Betty prit une grande inspiration avant de retourner dans l'allée ensoleillée d'où ils venaient, pour faire face à un chanteur du chœur d'hommes qu'Harry avait tôt fait de reconnaître.

« Calme-toi Julien, je suis là...

- Qu'est-ce que tu fiches dans un local à poubelles ? S'étrangla le ténor. Tu expérimentes tes résistances aux maisons hantées ?

- Tecko s'était enfui, il cherchait de la nourriture. Je suis allée le chercher, répondit la jeune fille très doucement, prenant une bouteille de lotion hydroalcoolique dans un sac que Julien lui tendit.

- Oh mon chien, tu es affamé hein ? Tu veux du bon poulet, hein ? Joua le roux en tenant un sachet plastique à bout de bras, laissant l'animal se hisser sur ses pattes arrières pour tenter de l'attraper. »

Harry décida de se montrer, se sentant un peu bête de rester dans la ruelle et voulant saluer son ami.

« Oh, Harry ! S'étonna celui-ci en lâchant le sachet de poulet, que Tecko déchiqueta dans la seconde pour manger par terre, provoquant une grimace éloquente chez Betty qui se décala sur le côté. Qu'est-ce que tu fais là mon pote ?

- Je partageais mon repas avec un loup affamé, blagua le brun en voyant Betty rougir. Puis j'ai fait la connaissance de cette gracieuse damoiselle.

- Quel noble chevalier. Qu'est-ce que tu lui as fait manger ? S'inquiéta légèrement le musicien en orientant son regard vers ledit loup affamé, qui faisait sa fête à la carcasse de la pauvre volaille.

- Je ne sais pas, c'était une purée bizarre marquée sans allergènes. Ça ne devrait pas lui faire de mal.

- Et c'est toi qui te prépares à être médecin ? Ironisa Julien en levant un sourcil. Mais d'ailleurs, réalisa-t-il en se tournant vers Betty qui les regardait, vous êtes dans la même classe tous les deux, non ? Vous êtes bien en première année de médecine ? »

Ils opinèrent de la tête en même temps, surpris.

« Je vous en prie, faites connaissance ! »

Le blanc qui suivit fut aussi long que le cours de Madame Armel.

« Vous exagérez, souffla Julien en croisant ses bras. Betty, je te présente Harry, un gars de dix-sept ans qui fait médecine pour s'orienter ensuite dans la psychologie-psychiatrie. Il est super beau-grosse et s'est déjà fait accoster plusieurs fois par des filles depuis qu'il est ici, et il souffre de trop-bien-entendisme, tant pis si ça ne se dit pas. Harry, je te présente Betty, reprit-il plus fort pour camoufler le faible ''Hey...'' du bouclé, un chou à la crème que j'ai croisé hier en faisant mes courses et qui était incapable de prendre la monnaie que lui tendait le vendeur. Elle est très douce et accorde un soin immense à la propreté, d'où son malheur de se coltiner mon chien depuis ce matin. Elle a dix-sept ans, entre en médecine elle aussi pour devenir sage-femme, et est hypocondriaque, même si elle déteste ce terme. »

Les deux jeunes se lancèrent un regard qui signifiait clairement 'enchanté de te rencontrer', bien que Julien sembla plutôt l'interpréter comme 'tu ne m'inspires pas confiance mais je vais faire l'effort de te supporter pour rendre notre ami en commun heureux'.

« Oh, ne vous regardez pas comme ça, je suis sûr que vous deviendrez de très bons amis, et qu'à trois nous pourrons faire les quatre-cent coups ! Clama-t-il en les saisissant chacun par un bras, les traînant à travers le parc tandis que Tecko les suivait gaiement. Alors, quels sont les potins ? »

• § •

Finalement, Harry était heureux de constater qu'en effet, lui et Betty s'entendaient très bien, au point de parfois éclipser Julien de leur discussion qui partait dans tous les sens, le pauvre étudiant devant se résoudre à jouer avec son chien en attendant de pouvoir remonter dans la conversation. Le bouclé avait appris de la jeune fille qu'elle prenait des cours de violon depuis ses dix ans, et avait le privilège de s'entraîner avec Wilhelm - le jeune homme avait tellement d'occupations qu'Harry ne comprenait décidément plus rien à sa vie.

Ils avaient parlé pendant leurs pause-déjeuner de leurs activités et artistes favoris et étaient revenus à l'amphithéâtre ensemble, repérant mutuellement leurs places en vue de se retrouver après les cours, qui se termineraient ce jour-là avec leurs spécialités individuelles, psychologie pour Harry et aide à la personne pour Betty. Ils eurent tous les deux le temps de se recroiser à la sortie de l'amphi, se promettant de se retrouver à dix-sept heures, le temps pour eux de rentrer à leurs logements et poser leurs affaires de cours.

Harry partit donc d'un bon pas à une salle un peu plus loin en vue d'assister à son premier cours de psycho, en compagnie d'une vingtaine d'autres étudiants de son âge parmi lesquels ils se fit quelques connaissances aimables. Le professeur n'était pas encore là quand ils arrivèrent, ils s'entreregardèrent donc quelques secondes avant de décider à se placer comme ils le souhaitaient, parlant calmement dans les rangs qui se remplirent doucement des retardataires.

Environ cinq minutes après le supposé début du cours, ils purent entendre des pas pressés dans le couloir - ils n'avaient pas fermé la porte - qui les firent se taire par curiosité. À la grande surprise d'Harry, ce fut Véronique qui passa le pas de la porte, un café dans une main et une pochette plastique dans l'autre. Elle se posa sur le bureau en quelques mouvements vifs, et fit face à ses élèves, qui étaient maintenant tout à fait silencieux.

« Bonjour, souffla-t-elle en prenant un feutre de la poche de poitrine de sa blouse pour écrire sur le tableau blanc. Je suis Véronique Meunier, et je serai votre professeure de psychologie pour cette année. Certains d'entre-vous me connaissent déjà, certains pas, de toute manière je ne fais pas de lien entre ma vie, la vôtre et ce qui se passera dans cette salle. Je vous demanderai de m'écouter, toujours, et d'être prompts et vifs à la compréhension s'il vous plaît ; j'arriverai en retard tous les jours, alors ne nous faites pas perdre du temps supplémentaire. Tout le monde est ok ? »

Elle pointa un regard perçant à travers toutes les têtes, et Harry la trouva très différente de lorsqu'ils s'étaient vus la veille. Il espérait néanmoins qu'elle ne serait pas trop exigeante.

« Très bien. Première demande que je vous fais, levez-vous. »

Elle attendit quinze secondes que tout le monde soit debout, et reprit :

« Plutôt trop lent tout ça, on va vous réveiller. Je sais que vous avez eu Mme Armel il y a dix minutes, mais je ne pensais pas que sa beauté ravageuse vous endormirait à ce point, railla-t-elle en sautillant et faisant des mouvements de bras, faisant ricaner certains garçons. Allez allez, on se bouge ! »

Beaucoup lâchèrent des gloussements aux gestes qu'effectua Véronique, ou même à ceux des étudiants puisque plusieurs s'amusèrent à remuer leurs membres dans tous les sens, ressemblant au mieux à des mollusques.

« Super, maintenant qu'on est tous frais on va bouger toutes les tables : je veux que vous fassiez un cercle. Vous devez tous pouvoir vous voir, et mon bureau ne doit pas être exclus. »

Des regards furent jetés à gauche à droite, peu certains de la marche à suivre. Harry se mit en mouvement le premier, décalant sa table pour la retourner. Son geste en fit bouger d'autres, qui l'imitèrent timidement, et enfin toute la classe s'activa pour obéir à la professeure, qui les regardait sans rien dire, les étudiant des yeux. Lorsque la dernière table fut décalée, tous se tournèrent vers elle en attendant une nouvelle demande. Elle lâcha simplement un petit ''asseyez-vous'' en tirant sa chaise, les laissant s'asseoir.

« Bien. Cette disposition sera à adopter à chaque cours, donc les lundi sur cet horaire et les mardis de dix heures et demie à midi. Vous pourrez profiter de mon retard à chaque fois pour tout installer. Des questions ? Non ? Alors retour au cours. Premier exercice, décrivez-vous en six qualités. Vous avez cinq minutes pour réfléchir, puis vous énoncerez ces qualités à voix haute. Le premier qui répète une qualité déjà citée aura une heure de retenue, les synonymes sont permis. »

• § •

« Alors, ta spécialité ? S'enquit Betty quand ils se retrouvèrent devant l'immeuble musical. C'était intéressant ?

- Je dirais plus amusant qu'intéressant, réfléchit Harry en regardant les nuages. On a pu faire connaissance avec la prof et nos camarades, elle nous a fait adopter une disposition en cercle, c'était drôle. Et toi ? L'aide à la personne ?

- On a eu un rapide topo sur les gestes à faire et on est partis dans l'hôpital, pour aider ceux qui y sont. J'étais surprise de voir des vieux d'ailleurs, je pensais que c'était juste l'hôpital du campus mais en fait c'est surtout celui de la région. On a un énorme partenariat avec lui qui nous permet d'y faire des aménagements et tout, c'est incroyable.

- On est d'accord. Par contre, je pense que l'hôpital psy est uniquement à nous, parce qu'il ne me semble pas qu'il faisait déjà partie de l'hôpital avant CUHA. Il a été construit exprès.

- Tu y connais quelqu'un ? Réagit Betty.

- Non, mais ma mère a posé beaucoup de questions sur CUHA quand on est venus visiter.

Betty sembla se contenter de cette réponse, s'arrêtant dans un parc proche où elle s'assit sur un banc et où Harry la suivit naturellement.

« Sinon, tu as quelque chose de prévu pour cet après-midi ? S'enquit Betty en orientant ses yeux verts dans ceux du garçon. Ou tu es libre pour se promener et prendre un casse-croûte ?

- Attends que je me souvienne, réfléchit le bouclé en visualisant son emploi du temps. J'ai cours de guitare dans la soirée, vers dix-neuf heures il me semble, mais avant ça je suis libre. Tu as faim ?

- Trop. Je pense aller à une petite boulangerie que j'ai vue proche des magasins de vêtements, ils vendent des viennoiseries qui ont l'air super bonnes.

- Alors allons-y, expira Harry en se relevant, n'offrant pas sa main à sa nouvelle amie parce que conscient qu'elle la rejetterait immédiatement. Tu connais la route d'ici ?

- Pas du tout, mon sens de l'orientation est abominable. Pour te dire, je me suis perdue de l'hôpital jusqu'ici deux fois, heureusement que des plans sont affichés régulièrement, pouffa la blonde en suivant doucement le brun et ses grandes jambes. Par contre, je sais que la boulangerie s'appelle Chez Marie, donc on peut regarder le plan là-bas, proposa la jeune femme en désignant la pancarte à l'entrée de leur petit parc. »

Ils s'y dirigèrent sans se presser. Arrivé devant, Harry eut un temps d'arrêt pour tenter de comprendre où il se trouvait et comment se diriger grâce à la grande feuille emprisonnée dans du Plexiglas, n'y parvenant que lorsque son amie lui montra le minuscule pin's ''vous êtes ici'', caché par des centaines - à ses yeux - de symboles diverses.

« CUHA est vraiment immense, souffla-t-il en échouant à se repérer parfaitement. Je ne comprends même pas où se trouve mon logement.

- À mon avis il faut prendre à partir de l'hôpital, commença Betty en levant la main pour pointer un grand rectangle dans le coin supérieur gauche, et aller vers l'extrémité puisque nos logements sont dans le coin.

- Sauf que ça c'est l'administration et les locaux pros qui sont autour, pouffa Harry en levant la main. L'hôpital est à l'autre bout, à droite.

- Ah MERDE. Bon, pas grave, se reprit la jeune fille en secouant la tête, ne s'avouant pas vaincue. Donc l'hôpital est là, on le constate avec ce petit logo de croix très équivoque n'est-ce pas, et les apparts longent la frontière donc ils sont en-dessous sur la droite. On habite par-là. »

Et sa main traça un cercle immense où se trouvaient sans doute bien plus de choses que les logements étudiants de médecine, ce qui provoqua un soufflement de nez chez le bouclé. Elle se tourna vers lui, faussement indignée.

« On se moque de mes capacités de cartographe ? Vas-y, ose me dire que les logements ne se trouvent pas dans ce périmètre, Monsieur je-suis-plus-fort-que-tout-le-monde !

- Je n'ai rien dit, mais tant que tu en parles, je pense qu'ils sont dans ce rectangle marqué d'un lit, sourit négligemment le garçon en la voyant plisser les yeux pour, en effet, voir une icône de petit lit dans une zone hachurée du plan, contenant une dizaine d'immeubles.

- C'était dans ce que j'ai entouré, marmonna-t-elle en orientant ses yeux vers le milieu de l'image, cherchant le commerce Chez Marie au milieu de tous les mots, chiffres et icônes du centre du campus - se trouvaient dans ce secteur les études de droit et de commerce, qui rassemblaient beaucoup d'étudiants et formaient un parfait centre-ville, avec quelques boîtes de nuit si l'on cherchait bien.

- Tu vois la boulangerie ? Demanda Harry en lisant l'immense légende en bas de la carte.

- N- HA ! S'exclama Betty en pointant l'opposée de là où regardait son ami. C'est le numéro cinquante-deux, cherche bien ! »

Une longue minute passa sans aucune parole, les deux compères trop concentrés sur leur objectif pour s'adonner à parler de choses futiles. Inconsciemment, une course s'était mise en place entre eux deux, le gagnant étant celui qui trouverait le numéro cinquante-deux le premier. Rien que pour embêter sa camarade, Harry se déplaça subtilement en avant pour l'empêcher progressivement de pouvoir voir la carte. Elle s'en rendit compte la minute d'après, quand il avait presque le nez collé à l'image, le repoussant en marmonnant un petit ''bâtard'' auquel il répondit ''je ne te pensais pas aussi vulgaire''. À la troisième minute, il accélérèrent tous deux leur recherche, conscient que la victoire devait désormais se faire pourchasser. Trop concentré, Harry passa plusieurs fois sur le nombre sans le voir avant de réaliser et d'hurler ''CINQUANTE-DEUX ! J'AI GAGNÉ !''.

« Ce n'était pas une course, souffla la jeune fille à côté de lui quand il lui eut montré le petit encadré bleu camouflé entre les autres chiffres qui se battaient à cet endroit. Quelle nulle, je l'avais vu en plus.

- Je pense qu'on aura d'autres occasions de chercher des lieux sur cette carte de malheur, rigola le brun en avançant vers le centre-ville, ayant pris une photo de la carte au cas-où. Mettons-nous donc en route chère compère, nous avons à trouver notre pitance !

- Que tu parles bien.

- Merci. Et toi tu parles bien plus vulgairement que ce midi. Tu es timide en général ?

- Euh... Murmura Betty en baissant les yeux. En fait non, je suis plutôt grande gueule, pas trop non plus parce que je n'aime pas les conflits, mais je n'ai pas peur de l'inconnu. Ce midi c'était un peu exceptionnel, j'étais crevée d'avoir dû courir après Tecko pendant vingt minutes et j'ai pas fait gaffe que cette horrible bestiole s'était engouffrée dans un local à poubelles, le pire endroit sur terre avec les égouts, et quand j'ai constaté ça plus le fait qu'un inconnu avait posé ses mains sur lui, j'ai- je sais pas, j'ai eu un craquage, je me suis complètement changée en petite chose fragile, je tremblais, j'avais des sueurs froides, j'étais pas bien du tout. Et toi t'étais tout calme, tout sourire, et je me suis demandé si t'étais con à rester là avec un chien dégueulasse qui te léchait les doigts- MAIS MERDE HARRY ! Cria-t-elle quand celui-ci explosa de rire. Et en plus tu les as vues les saletés qu'il avait mises sur ton jean, mais toi t'as mis les mains dedans, t'as frotté, t'as étalé la merde, et après tu m'as dit ''Ouais tranquille c'est propre'' ? Mais PARDON ? »

Harry ne put même pas envisager de lui répondre, écroulé de rire sur ses pieds, tombé en position accroupie. Les larmes aux yeux, il hoqueta :

« Betty, devine quoi ?

- Hm ? Fit-elle, circonspecte.

- J'ai pas changé de jean... »

La grimace que fit la jeune femme fut si horrifiée que le bouclé repartit dans un fou rire incontrôlable, se roulant pratiquement sur le sol.

« Relève-toi imbécile, marmonna-t-elle en lui donnant de petits coups sur le dos du bout du pied. »

Elle sursauta violemment quand il fit mine de vouloir lui attraper la chaussure, le faisant repartir dans ses gloussements bruyants, qui firent tourner de nombreuses têtes dans leur direction, énervant d'autant plus la petite blonde.

« Allez, on doit aller acheter de la bouffe, c'est pas sérieux ce que tu me fais là. Et puis c'est pas drôle de se moquer de moi.

- Oui, excuse-moi, souffla Harry en essuyant ses larmes, se relevant pour se remettre à marcher. Avoue que c'était drôle.

- Même pas.

- Oh, t'es dure. »

Leur marche jusqu'à la boulangerie fut très calme, égayée par les gens qu'ils croisaient et le vent doux qui dissipait la chaleur latente de l'après-midi. Ils marchèrent environ cinq-cent mères avant de se retrouver devant un plan de nouveau, essayant de comprendre quelle route ils devaient suivre ensuite dans le labyrinthe de logos du centre-ville.

« Harry, la boulangerie elle est là, soupira Betty pour la quinzième fois en faisant voler son doigt au-dessus, et nous on est là, désigna-t-elle de son autre main. On doit aller à gauche, puis à droite, deux fois à gauche et voilà !

- Sauf que ça c'est le bon chemin pour aller là, la corrigea Harry en pointant un endroit beaucoup trop bas. De là où on est on doit partir tout droit, et tourner à droite devant cette intersection.

- Mais il est dans quel sens ce plan ? Gémit la blonde en tournant la tête sur le côté. Ah, une rose des vents ! Remarqua-t-elle dans un coin de l'image, en tout petit. Harry, où est le Nord d'ici ?

- Je sais pas, j'ai pas la boussole sur mon téléphone.

- Un hippie comme toi ne sait pas se repérer avec la mousse des arbres ? Piqua Betty avec un regard en coin ennuyé.

- Pour ta gouverne, les hippies sont des gens très sympas, marmonna le bouclé en lançant l'app store.

- Tiens donc, t'en connais. Ça m'étonne même pas, ricana l'étudiante en ignorant le majeur de son camarade. Alors, tu trouves ?

- Oui, ça s'installe. On a beaucoup de réseau ici, ne put s'empêcher de remarquer le garçon en voyant sa barre de 4G+ pleine.

- Ouais j'ai vu ça, où que tu sois la connexion est chargée à balle, c'est pratique. »

Ils attendirent encore trente secondes le temps que l'application se charge et s'ouvre, Betty ayant toujours ses deux mains - désinfectées - survolant la plaque transparente de la carte.

« Donc, selon notre héroïne du jour, le Nord est par là, fit Harry en s'orientant dans une direction. On doit prendre le plan dans l'autre sens.

- Très spirituel, commenta la plus petite en restant impassible. »

Harry la regarda sans comprendre une seconde, puis leva les yeux au ciel, mais ne rebondit pas. Ils se remirent à marcher en silence.

« Avoue que c'était pas mal, craqua Betty en pouffant quelques secondes plus tard.

- Je ne te parle plus, grogna le bouclé en se mordant discrètement la lèvre pour ne pas sourire.

- Oh non ne fais pas ça, comment pourrais-je supporter de vivre sans ta voix profonde et douce ? Geignit la blonde en mimant une cantatrice éplorée.

- Très spirituel, répéta Harry à son tour en ricanant.

- Connard, j'ai pas fait exprès, grinça Betty en faisant mine de lui donner un coup de pied. AH, on est arrivés ! J'y croyais plus, soupira-t-elle en s'engouffrant dans la boutique, suivie de son ami. »

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