Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

§ Chapitre 18 §

3 septembre 2022
France

« Quoi ?

- Respire. Inhale de l'air comme si tu étais encore parti pour chanter le début de la chanson. »

Harry cligna des yeux puis s'exécuta, prenant une bonne goulée d'air dans ses poumons.

« STOP, PLUS BOUGER ! Hurla Niall la seconde d'après - miraculeusement, Harry n'en fut pas heurté. Tu vois le problème ? Tes épaules se sont levées.

- ... Et alors ? Lâcha Harry en soufflant tout son air d'un coup.

- Il faut que tu respires avec ton ventre, et que tu chantes avec ton ventre tout pareil. C'est la clef de la puissance d'un chanteur. »

Le regard désabusé que Niall reçut en échange de son doigt levé le fit grimacer.

« Tu n'as pas compris ?

- Non. Moi je respire avec mes poumons.

- C'est pas la question, pouffa le faux blond en faisant un petit facepalm ; quand je te dis de respirer avec ton ventre, c'est que tu dois gonfler ton ventre en inspirant, et pas lever tes épaules. Quand un chanteur doit chanter plus fort, il pousse sur son ventre et l'air qu'il y stocke, parce que s'il commence à pousser sur ses cordes vocales, c'est le début de la fin. Ça va lui piquer la gorge, le brûler, le faire tousser, et en fin de compte il devra se doper au miel pour finir sa session. Donc pour éviter cette fin tragique, on chante avec le ventre. Et puis, plus tu as d'abdos, plus tu as de puissance, ça c'est cadeau, ajouta-t-il à la fin de sa petite tirade. Tu as compris ?

- Je... dois... gonfler mon ventre à chaque inspiration ? Récapitula le garçon sous la forme d'une question, la tête penchée sur le côté.

- Exactement ! Fais comme moi, montra Niall en respirant inutilement fort, gonflant son ventre dans le même temps.

- Oh, y'a un colis dans le tiroir, ironisa le brun en constatant la légère bosse ainsi formée.

- T'es con, ricana l'irlandais en relâchant la pression, dégonflant son ventre. À ton tour. »

Et l'essai de cette nouvelle manière de respirer fut plutôt chaotique, l'exercice étant en réalité bien plus difficile qu'il ne le paraissait. Harry échoua à de nombreuses et innombrables reprises, se surprenant à chaque fois à lever ses épaules au moment où il pensait avoir réussi, et ses tentatives infructueuses étaient commentées par le présentateur Niall, qui faisait un rapport en direct de l'évolution de son corps, hurlant à la mort dans une cuiller en bois - au grand déplaisir des tympans du plus jeune - lorsque ses épaules se soulevaient et l'acclamant en sautant partout dans le cas contraire.

« Journée terminée, annonça enfin Niall après une dizaine de minutes à avancer ainsi. Tu y arrives plutôt pas mal, c'est cool ! C'est un exercice que tu dois faire à chaque fois que tu y réfléchis dans ta journée, pour y habituer ton corps et qu'il ne respire plus que comme ça. Ça t'aidera réellement en répétitions, je ne t'ai pas fait faire ça pour rien, ricana-t-il devant le scepticisme de son colocataire. À présent, papotons en cuisinant. Au menu : salade composée.

- Tu te casses pas la tête, lâcha Harry en allant s'asseoir sur l'un des tabourets de l'îlot. Ce n'est pas péjoratif, hein, précisa-t-il juste après, craignant d'avoir dit une bêtise.

- Je sais je sais, répondit distraitement Niall en cherchant ses ingrédients dans les placards. C'est juste qu'on n'a pas une météo digne de faire des lasagnes, alors je fais simple et efficace. Découpe-moi ces tomates s'il te plaît, en gros morceaux si possible, reprit-il quelques minutes plus tard en déposant devant lui un couteau denté et de belles tomates rondes roulant de-ci de-là sur la planche à découper. »

Harry s'appliqua à la tâche, concentré, et Niall semblait aussi l'être en lavant la salade et découpant ensuite de l'emmental en petits cubes. Le silence dans l'appartement, seulement ponctué des sons de découpe calmes, endormit doucement le bouclé, qui retira ses protections auditives une à une en attendant que Niall ait terminé de découper ses derniers bouts de fromage. Le regard curieux de celui-ci sur les bouchons d'oreilles posés sur la table mirent presque Harry mal à l'aise, mais il ne dit rien, attendant les questions qui pourraient venir en préparant une sauce vinaigrette.

« Pourquoi tu es là ? Lui demanda finalement Niall alors qu'ils mélangeaient leur plat. »

Sans besoin de précisions supplémentaires, la réponse vint tout de suite à l'esprit du garçon.

« Je suis trop-bien-entendant. Comme un gars qui est parti l'année dernière.

- Je le connaissais, acquiesça l'irlandais en sortant les assiettes et leurs couverts. Comment t'est-ce arrivé ?

- Je suis né sourd, et mon ouïe a décidé de faire demi-tour lorsque j'avais dix ans, sauf qu'elle n'a pas trouvé la pédale de frein.

- Jolie façon de le dire, complimenta le plus âgé sans une once de plaisanterie.

- Merci, reprit l'autre sur le même ton. Je ne vais pas t'empêcher de vivre, mais si tu as besoin d'hurler, tu seras prié de le faire dans une pièce autre que celle où je me trouve, s'il te plaît.

- Cela va de soi. »

Ils commencèrent à manger silencieusement, réfléchissant tous les deux à ce qu'ils pourraient dire, demander, sans briser ce flottement calme.

« Et toi ? Demanda finalement Harry en relevant ses yeux dans les siens, bleus et entourés d'un jaune saisissant.

- Analgésie congénitale à la douleur*. Je ne sens pas la douleur, clarifia-t-il devant le regard impassible du plus jeune, qui se fronça immédiatement.

- Tu... ne sens pas la douleur ? Répéta le brun sans comprendre.

- Du tout, acquiesça l'étudiant en prenant un verre d'eau.

- Émotionnellement ou physiquement parlant ?

- Physiquement. Je ne sais pas ce que ça fait de ressentir la douleur. Je sens le contact d'une main, je ne sens pas si elle appuie fort. Mon cerveau... capte la douleur, si tu préfères, mais l'éteint, justement. Et c'est pour ça que je ne la sens pas. Je sens l'avant, mais pas l'après, comme si la main qui est en train de me faire du mal était restée à sa place, ou partie. Et dans mon cas, continua-t-il sous le regard toujours plus éberlué de son colocataire, j'ai du mal à ressentir les changements météorologiques. Trop chaud ou trop froid, je sais pas. J'ai chaud, tiède et froid, le froid de cinq degrés me revenant comme identique à celui de moins quinze.

- Tu n'as jamais... mal ? S'enquit Harry d'un ton incertain. Désolé de le prendre comme ça, bafouilla-t-il la seconde d'après en rosissant, c'est juste que j'ai du mal à capter le problème. C'est une bonne chose, ton handicap, non ?

- Pas vraiment, fit Niall tranquillement, faisant rouler son verre dans ses mains. Pendant l'enfance, on apprend en se faisant mal, et on se donne des limites. Du genre : 'tomber dans les escaliers ça fait mal, donc j'y vais en marchant plutôt qu'en courant'. Tu me suis ? »

Le plus jeune hocha la tête, attentif.

« Ben moi, j'ai expérimenté la chute dans les escaliers, mais la seule conclusion que j'en ai tiré, c'est que ça allait plus vite qu'en marchant. Donc j'ai continué à me viander régulièrement pour me déplacer plus rapidement. »

Un gloussement passa la barrière des lèvres de son interlocuteur, qui se couvrit la bouche immédiatement.

« Désolé. C'est... dangereux. Je ne dois pas rire.

- Tu peux le faire, le rassura l'handicapé. Moi aussi j'ai rigolé quand je me suis éclaté le front contre chaque marche. Ne me regarde pas comme ça, fit-il devant la grimace peinée d'Harry, c'était vraiment drôle pour moi. C'est comme si tu retirais la musique dramatique d'un film d'horreur et la remplaçais par une musique de cirque. La pire scène devient super ridicule.

- Mais comment tu fais dans la vie de tous les jours ? Tu n'as pas de médicaments ?

- Non. On ne peut pas porter atteinte à mes nocicepteurs avec des pilules. Et puis, toi non plus tu n'as pas de médicaments, tu vois ? »

Harry se mordit la langue, embarrassé. La situation de Niall lui paraissait si grave. Mais comme il en parlait en rigolant, il n'avait pas l'air si malade que ça.

« Ne commence pas à me regarder avec des yeux de chiot surtout, le prévint l'irlandais avec un mouvement dans sa direction. Ça me donne une tête débile à moi aussi, et les gens préfèrent quand je ris. »

Le bouclé dut se concentrer pour arrêter de le regarder d'une manière qu'il n'avait même remarquée.

« Ce que je subis est génétique si ça t'intéresse, reprit Niall après une petite minute de silence.

- Donc tu ne peux rien faire ? »

L'irlandais sourit et souffla du nez à la petite question du garçon en face de lui, qui se mordit la lèvre aussitôt qu'il le vit ouvrir la bouche, rouvrant la sienne dans la seconde pour s'excuser.

« T'inquiète, le stoppa Niall avant qu'il n'ait pu articuler quoique ce soit. Vraiment, tu dois comprendre que parler de nos vies n'est pas indiscret, surtout si tu le fais avec ce respect. Je sais qu'on dit souvent que faire des blagues sur les handicapés n'est pas drôle et est plutôt rabaissant pour eux, mais laisse-moi te dire que c'est eux qui se marrent les premiers, et ce sont même les seuls à ne pas se plaindre que c'est négatif envers eux. »

Harry baissa les yeux, gêné.

« À part ça, reprit Niall après une petite seconde de silence, non je ne peux techniquement rien faire, je vis comme ça. On m'apprend simplement à faire attention à mon corps et mon environnement tout le temps depuis que suis enfant, mes potes sont là si vraiment je me suis défoncé sans le remarquer, et puis... je vois un médecin toutes les semaines depuis ma petite enfance, pour couvrir les risques. Habiter ici, ça me permet de payer les consultations moins cher, c'est tout, rit-il joyeusement en perdant son ton sérieux, du moins aux yeux d'Harry. Et faire des rencontres et des études aussi bien sûr, mais je t'avoue que ce n'était pas l'objectif principal à la base. Maintenant je suis bien content d'être aussi bien tombé.

- Tu te prépares à être chirurgien du coup ?

- Exactement ! Ce n'est pas qu'à cause de Leah que je fais ces études. Je l'ai suivie, mais j'avais déjà une idée de ce que je voulais faire plus tard. Comprendre mes terminaisons nerveuses me fascine vraiment, et faire des études en lien avec ce domaine est la plus belle chose que je puisse faire. Ce vers quoi je me dirige n'est pas juste chirurgien mais plutôt chirurgien neurologique si on chipote, ajouta le blond en réfléchissant à voix haute. »

Sans lui demander confirmation, le bouclé comprit que Leah devait être sa défunte amie, et il se sentit un peu peiné pour elle, d'avoir perdu la vie aussi tôt, et pour Niall, qui avait dû faire une croix sur une de ses amies les plus chères, s'il en croyait sa décision de choisir le même pays étranger qu'elle pour ses études.

« Et toi ? Demanda Niall en le tirant doucement de ses pensées, légèrement penché vers son colocataire par-dessus l'îlot. Pourquoi tu veux faire médecine ? On ne se spécialise pas en première année, mais tu as une brève idée de ce que tu voudrais faire ensuite ? »

Harry gigota sur son tabouret haut, mal à l'aise d'être soudain le centre de l'attention.

« Je- N- Oui mais- Bafouilla-t-il devant le regard amusé de son aîné. En fait, posa-t-il en prenant une grande inspiration, s'aidant de ses mains pour se convaincre qu'il savait ce qu'il allait dire alors que pas du tout ; avant de pouvoir venir ici, je n'avais aucune idée d'avenir, parce que mon problème m'handicapait trop tous les jours - Niall hocha la tête. Alors quand on est venus ici pour la première fois et que Madame Brannan m'a demandé si j'avais des aspirations, j'ai sorti sans réfléchir que je voulais devenir quelque chose comme psychologue ou psychiatre, pour aider les gens- NE RIGOLE PAS ! Cria-t-il un peu plus fort que prévu en voyant Niall se mordre les lèvres. C'est une vision enfantine et j'en ai bien conscience, mais après-coup je me suis dit ''pourquoi pas en fait ?'' Reprit-il plus calmement, son regard se perdant sur le faux-parquet de la cuisine. Je n'ai pas menti quand j'ai dit que j'aimais porter secours aux autres, et je sais maintenant - au moins un peu - ce que ça fait de ne pas se sentir très bien, de se sentir étranger à sa propre ville, ses propres potes. Tu me suis ? »

Niall hocha la tête, le pli apparu entre ses sourcils prouvant qu'il était attentif.

« Donc en prenant cette petite expérience en compte, reprit le garçon sans se rendre compte qu'il prenait confiance en ce qu'il disait, je me dis que si je ne peux pas comprendre tous ceux qui se sentent mal, je peux au moins tenter de les aider en leur parlant et écoutant leurs problèmes, tu vois le truc ? Je sais qu'on n'est pas dans une bande-dessinée, et que les études que je vais devoir faire sont démentiellement longues et beaucoup plus compliquées que ce à quoi je pense, mais je crois que ça me plairait. »

Il reprit une inspiration un peu tremblotante, stressé d'avoir dû mettre des mots tout haut sur ce qu'il pensait tout bas, et surtout face à un public. Ses yeux retournèrent à Niall qui le détaillait en silence, un léger sourire perché sur les lèvres, ses sourcils froncés en une petite moue. Le plus jeune ne saurait comprendre la signification de ce visage.

« Tes intentions sont nobles, se contenta de déclarer le faux blond après son inspection minutieuse du faciès du bouclé, et je ne peux que te pousser dans cette direction si c'est ce dont tu as vraiment envie. Je pense qu'on a assez fait connaissance pour aujourd'hui, dit-il plus fort en se levant et tapotant de ses mains la surface lisse de l'îlot, brisant volontairement la petite ambiance qui s'était installée. La dernière chose qu'il me reste à te demander, c'est ton numéro de téléphone.

- Tu aurais pu trouver mieux comme tournure, ironisa Harry en sortant son téléphone pour faire un échange mutuel.

- Certes, reconnut Niall en tapant son numéro à la vitesse de l'éclair sur le cellulaire du plus jeune avant de le lui rendre, tandis que lui faisait de même. D'ailleurs, je n'ai aucun problème avec le fait de ramener tes conquêtes ici, quoique je ne te pense pas coureur de jupons, ajouta-t-il en le détaillant en biais. Simplement, fais en sorte qu'aucune personne ne se retrouve ici à poil en faisant son petit-déjeuner comme si elle était chez elle, s'il te plaît. »

Harry s'étouffa presque en entendant la consigne, crachant ses poumons pour faire partir sa salive dans l'autre sens.

« Je ne- ouais, c'est pas trop mon genre, conclut-il après une quinte douloureuse, la voix un peu enrouée. Je préférerais me poser, mais... pas maintenant.

- Content qu'on soit du même avis. Hommes, femmes, les deux ? Question indiscrète ?

- Je n'ai pas trop de préférences pour l'instant, sourit Harry sans se formaliser du sujet. Je n'aime pas me mettre d'étiquette, mais plutôt hommes je crois. Toi ?

- Hétéro. Je me fiche de me mettre une étiquette, au cas où tu fasses partie de ceux qui prennent les gens comme moi comme 'oppressés par la société qui les force à se donner une appellation en fonction de qui ils sont', lança Niall en pointant ses iris perçants sur Harry, guettant sa réaction.

- Je ne suis pas comme ça, sourit le garçon sans se déstabiliser. Pour les courses, on définit un ordre ou c'est toujours le même qui y ira ? S'enquit-il en se dirigeant vers la salle de bain pour se brosser les dents, Niall le suivant de près.

- Ça ne me dérange pas de le faire, mais si je le fais à plein temps il faut que tu fasses autre chose à plein temps pour équilibrer. Corvée de vaisselle ?

- Deal. On peut échanger une semaine sur deux, pour ne pas trop se donner l'impression d'une routine ?

- Tu es fin prêt pour la vie d'adulte mon ami, sourit le plus âgé en prenant sa brosse à dents. »

Alors qu'ils faisaient leur toilette dans un silence tranquille, Harry réfléchit à ce qu'il ferait le lendemain, à savoir aller rencontrer son ou sa nouvelle infirmière personnelle, et préparer ses affaires pour la rentrée - rien de bien difficile, il n'aurait qu'à apporter des feuilles et une trousse.

Et ne pas oublier l'exercice du ventre, se rappela-t-il en crachant son dentifrice dans l'évier.

« Bonne nuit Niall, le salua le bouclé en s'éloignant dans son couloir, l'irlandais lui renvoyant la politesse. »

Se posant sur son lit, ses yeux clignèrent encore quelques instants avant de se fermer pour la nuit.

• § •

« DESMOND ! Est-ce que je peux dire au revoir à Bébé Harry ? »

[...]

« Oui, et même que je veux lui dire au revoir s'il te plaît s'il te plaît s'il te plaît ! »

[...]

« Il est grand ! Il a quel âge ? »

[...]

« Ce n'est plus un bébé alors, c'est un grand ! »

[...]

« Il est trop mignon... »

[...]

« Maman, est-ce que je pourrai avoir un petit frère ? »

• § •

« Et Bébé Harry , est-ce qu'il a aimé ? »

• § •

Lexique

L'analgésie congénitale de Niall
Ceci est un roman, les maladies données sont assez imagées, et si l'auteure donne ici un nom de maladie précis c'est pour pouvoir aider le lecteur à se centrer s'il en ressent le besoin, mais elle n'est pas infirmière et ne se destine pas à l'être donc elle se permet de pousser les choses un peu loin. Les vrais touchés par cette anomalie génétique en parleront bien mieux qu'elle, et elle vous salue de suivre cette histoire.

Valsettiste
Si l'on adaptait cette histoire en conditions et termes réels, Florent serait falsettiste, et pas valsettiste ; l'auteure a modifié l'appellation de sa voix pour la bonne raison que 'falsettiste', c'est vachement moche comme mot. Donc, la voix de valsettiste - falsettiste - est la voix capable d'interpréter toutes les voix d'une partition, des basses aux sopranes.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro