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§ Chapitre 14 §

3 septembre 2022
France

« Nous voici donc, dirigeants quasi-officiels de ce campus, devant vous pour votre plus grand plaisir ; Liam à l'administration, Sasha à l'appartenance étudiante individuelle, Charlie à la musique et moi aux organisations festives - tout en parlant, il se déplaça pour désigner les cités. N'oubliez pas que si vous avez un problème vous pouvez venir nous voir, mais nous sommes étudiants au même titre que vous, donc les choses ne sont pas forcément rapides, car on n'y passe pas notre vie non plus à vos petits soucis, aussi pressés soient-ils. Évidemment, si c'est un problème d'ordre médical, vous devez directement aller voir notre estimée directrice, Madame Brannan, non présente à cette petite conférence parce que boulot boulot, ou bien en avertir la sécurité, qui a ses postes un peu partout sur le campus, et surtout à l'hôpital. »

Ses yeux étant rivés sur Charlie, Harry ne manqua pas la moue dédaigneuse qu'elle eut quand Wilhelm évoqua la directrice.

« Enfin je crois que tout le monde m'a compris, si vous avez des questions à nous poser personnellement aujourd'hui vous pourrez venir nous voir devant la scène, nous resterons ici une demi-heure après la fin de cette entrevue et plus si vous en avez besoin.

- Pour ma part, continua Charlie de son grondement abimé, je vais directement aller à l'immeuble musical parce que le chœur soprane-alto, donc les filles, se réunit dans dix minutes, alors si vous avez des questions relatives à l'organisation musicale attendez midi le temps que nous ayons fini de répéter. Et par attendre, je veux dire hors du bâtiment, car j'ai l'ouïe fine, et aucun scrupule à virer les gêneurs - elle accompagna ses mots d'un sourire qui pourrait presque paraître carnassier. Pour lesdits horaires relatifs à nos activités, vos emplois du temps vous ont été remis lors de votre recensement dans un petit sac en tissu, et vos créneaux individuels ont été pris en compte pour les cours instrumentaux particuliers, merci à Sasha pour ça d'ailleurs. »

La jeune femme inclina la tête sous de gentils applaudissements.

« Si jamais vous n'êtes pas recensés et que vous venez d'arriver ce n'est pas grave, ce week-end est fait pour ça. On ne vous a pas faits vous lever pour des prunes non plus, ironisa Liam en reprenant la parole, voyant quelques étudiants bailler.

- Oh mon Dieu Liam vient de blaguer il va pleuvoir, hurla Wilhelm avec sa retenue habituelle en prenant sa tête dans ses mains - si son micro n'avait pas été accroché à ses vêtements il se serait fait une belle bosse.

- Si ça peut nous sauver de la chaleur je suis pas contre, continue Payno, interrompit Charlie en ricanant, en entraînant plusieurs autres avec elle.

- Je peux parler oui ? S'impatienta l'adulte, attendant les assentiments de ses amis. Bien, où en étais-je déjà ?

- La pluie Liam.

- Wilhelm.

- Tu disais qu'il fallait se recenser fissa, répondit Charlie en se balançant doucement d'avant en arrière, sa posture nonchalante contrastant plus que jamais avec ses mots semblant si difficiles et douloureux à prononcer - mais Harry n'en était pas très sûr avec son casque et la distance.

- Merci oui, et pour gagner du temps, reprit Liam en s'adressant à nouveau à leur public, vous allez remplir une petite feuille déposée à chaque extrémité de vos rangs, on en a prévu deux par personne donc donnez-en à ceux qui n'en ont quand même pas, merci d'avance ; ces feuilles sont indispensables pour obtenir vos emplois du temps. On les a déjà faits, bien entendu, mais vous ne les aurez qu'une fois recensés officiellement, car le recensement témoigne de votre présence ici. Une fois remplie, vous emmènerez cette feuille avec vous au bâtiment de l'administration, premier étage. Mes collègues déjà là-bas pourront vous prendre en charge, je reste ici au cas où vous auriez besoin d'informations complémentaires.

- Pour conclure, reprit Wilhelm, étant donné qu'il n'est pas encore dix heures et qu'on est quand même samedi matin, vous pouvez soit aller vous recenser si ce n'est pas fait, aller au chœur soprane-alto à neuf heures trente, au chœur ténor-basse à quatorze heures, vous balader toute la journée, prendre vos marques, courir dans les champs, sociabiliser, ou bien aller dormir si ça vous tente plus. Bonne journée à tous, bon week-end et bonne rentrée ! Je le dis pour les nouveaux : pour distribuer les informations importantes et pour que vous puissiez discuter entre vous, notre application de News est disponible sur l'app store sous l'original nom de CUHAnews, où les plus créatifs peuvent dès maintenant s'improviser comme journalistes, et rédiger des articles sur la vie au campus. Ils seront vérifiés par les membres de l'admin avant d'être publiés par contre. »

Puis Wilhelm cessa de parler, se tourna vers ses coéquipiers pour leurs demander du regard s'ils avaient besoin de dire autre chose, et se plaça à leur côté quand il reçut une réponse négative, prêt à répondre aux assauts des étudiants, qui descendaient lentement mais pas moins bruyamment les marches de l'amphithéâtre pour aller rejoindre les masters en bas.

Harry vit Charlie se séparer des autres avec un petit mot à chacun et se diriger vers les coulisses d'où elle était venue, mais il n'eut pas le temps de se lever qu'une personnes proche de lui lui tapota l'épaule. Il se tourna, et se retrouva nez-à-nez avec deux jeunes femmes, debout juste sur sa droite. L'une - celle qui désirait apparemment lui parler - était blonde aux yeux bruns et l'archétype de la minijupe-décolleté-mèche enroulée autour de l'index, et l'autre, qui semblait plutôt l'accompagner, une grande brune aux mèches teintes en blanc - ce doit être une mode - aux yeux gris scrutateurs.

« T'es nouveau ? Demanda la blonde sans tarder, ses yeux rivés dans ceux d'Harry d'une manière un peu trop appuyée pour qu'il se sente à l'aise.

- Je- Oui, je m'appelle Harry, se présenta-t-il un peu dans la panique, tendant sa main pour serrer celles des deux filles sans réfléchir. »

La blonde eut un sourire en coin en regardant la main, et se pencha sur sa joue en murmurant :

« Alicia. Et s'il te plaît Harry, pas de ça entre nous. Je préfère largement la bise, c'est plus convivial. »

Alicia fit donc une bise un peu - complètement - forcée à Harry, qui n'osa pas vraiment se reculer pour ne pas paraître malpoli, et qui orienta ensuite son attention vers la brune près de la blonde.

« Et toi, tu es ? Demanda le garçon en tendant sa main une fois de plus, souhaitant silencieusement ne pas se prendre un second vent dans la même minute, prière qui fut réalisée quand les doigts de la jeune femme se lièrent brièvement aux siens.

- Monika.

- Dis-moi Harry, on t'a déjà dit que tu es putain de mignon ? Lança agressivement Alicia devant cet échange cordial, ne quittant pas les pupilles du garçon des yeux.

- Eh bien je crois que maintenant c'est fait, ironisa-t-il en retenant sa surprise, priant cette fois pour que ce ne soit qu'une approche amicale un peu particulière et pas encore du rentre-dedans comme son altercation avec la blonde du guichet d'entrée.

- Écoute, je vais être franche avec toi, reprit-elle après quelques secondes d'analyse de son visage, je veux ton numéro. Et te passer dessus, aussi. »

Le bouclé ne put cette fois cacher son désarroi, s'étouffant avec sa salive devant tant de franchise.

Est-ce trop demander que de ne pas être accosté par toutes les filles de ce campus dans la même matinée, s'il vous plaît ?

« Désolé, s'excusa-t-il comme il l'avait fait avec la première, mais je suis déjà en couple.

- Et alors ? S'impatienta Alicia en tournant sa mèche de cheveux autour de son index, ses dents parfaitement blanches et agencées grinçant désagréablement entre elles.

- Et alors tu n'auras ni numéro ni laisser-passer dans mon lit. Sur ce, à une prochaine, salua-t-il vaguement en se levant, ne regardant déjà plus les deux filles mais plutôt la direction dans laquelle Charlie était partie. »

Seulement Alicia ne l'entendait pas de cette oreille, et le rattrapa en une seconde.

« Tu vas où comme ça ? L'accosta-t-elle à nouveau en saisissant son poignet pour le tourner vers lui.

- Qu'est-ce que ça peut te faire ? Réagit Harry au quart de tour, dégageant son bras d'un geste, oubliant complètement d'être courtois devant le contact.

- Donne-moi ton numéro.

- J'ai dit non Alicia, je suis en couple, et merde, qu'est-ce qui te fait croire que j'aurais envie de coucher avec toi ? 

Un vilain sourire prit sa place sur les lèvres brillantes de la blonde, qui tourna un peu autour de lui en gardant ses yeux bruns fichés dans les siens, le coinçant contre le bureau de la rangée. Elle entoura ses hanches de ses bras fins, si fins que le jeune homme aurait peur de les briser d'un faux mouvement, et se pressa contre son torse avec un regard qu'elle voulait - et qui était véritablement, si Harry n'était pas si brusqué - aguicheur.

« Qu'est-ce que tu fous ? Se reprit-il quand il réalisa sa position, un peu trop tard.

- Je te convaincs, répondit simplement la jeune fille, la bouche en cœur. Toi, qu'est-ce que tu vas faire maintenant ? Repousse-moi et je crie à l'agression. Personne ne pourra prendre ta défense et on a un témoin de confiance, n'est-ce pas Monika ? Porter la main sur une handicapée c'est une peine lourde, tu sais ? Ou bien, tu me files ton numéro et je te laisse partir sans le moindre dommage, à part peut-être la fin de ton couple mais tu en trouveras des milliers d'autres pour la remplacer. Alors ? »

Harry ne fit qu'hausser un sourcil devant le ridicule de cette situation, au scénario digne d'une télé-réalité stupide.

« T'es sérieuse en plus ? Ironisa-t-il en constatant qu'elle attendait une réaction. T'en as eu beaucoup comme ça ?

- Qu'est-ce qui te fait croire qu'il y en a eu d'autres ? Rétorqua-t-elle en roulant du bassin, posant une main possessive très désagréable sur sa hanche.

- Pas mal de choses qui ne méritent même pas d'être citées, marmonna distraitement Harry en cherchant une porte de sortie autour de lui, bien qu'il n'eût pas la moindre envie de poser ses mains sur elle, même pour la virer.

- Qu'est-ce que tu attends ? Je peux rester comme ça longtemps tu sais ?

- Forceuse en plus d'être un plan cul commun à beaucoup de gars ? Je ne te découvre que des compliments, sourit le brun non pas pour elle mais pour lui-même, ayant trouvé son échappatoire.

- Dis-le tout de suite que je suis une pute, râla Alicia en voyant son manque d'attention envers elle. Bon, t'attends quoi ?

- Hop, fit simplement le garçon en prenant appui avec ses mains sur la table derrière lui, s'asseyant dessus en tailleur, et se laissant simplement tomber dans la rangée d'en-dessous. Adieu Alicia, inutile de dire que ce ne fut pas un plaisir. De même, Monika. »

Il ne les écouta même pas tempêter et prit la sortie, encombrée d'étudiants bruyants, se retrouvant quelques minutes plus tard à l'air libre, cherchant à identifier les bâtiments autour de lui pour aller à l'immeuble musical. Ceci fait, il s'éloigna des éclats de voix à grands pas, culpabilisant un peu de n'être pas allé saluer ses amis masters à cause de l'autre.

Maman devait se douter de quelque chose quand elle m'a dit de ne pas trop agrandir mon répertoire, songea le jeune homme en marchant, trouvant son physique plus handicapant - sans mauvaise blague - qu'utile, étant donné que loin lui était l'idée de partir à l'aventure pour le moment.

« Ah, bonjour, lança-t-il quand de nouveaux carillons pendus au-dessus de la porte tintèrent lorsqu'il la poussa, découvrant un jeune homme au guichet qu'il avait vu vide lors de sa dernière visite avec Louis.

- Bonjour, vous êtes inscrit ici ? Lui demanda poliment son camarade, orientant sa tête dans sa direction au son des clochettes.

- Oui, je sais que les voix d'hommes ne chanteront que cet après-midi mais je viens pour écouter-

- Votre nom s'il vous plaît ? Le coupa le jeune homme sans se défaire de son sourire. »

Perplexe face à cette figure aimable mais visiblement très forcée, Harry détailla son interlocuteur, un jeune homme de taille moyenne aux cheveux chocolats, à la peau pâle peinte de taches de rousseur et aux yeux inexpressifs d'un brun terreux terne.

« Harry Styles, déclara-t-il tout de même, son ton un peu plus méfiant qu'à son entrée.

- Vous êtes nouveau ? Demanda le guichetier en passant ses doigts sur les pages son registre, dévalant une série de petits points quasiment invisibles pour Harry de là où il se trouvait.

- C'est ma première année ici oui. »

Il attendit patiemment que le jeune homme ait terminé de tourner ses pages trouées en silence, et quand il eut le petit ''Ah, je vous ai trouvé'', il se redressa.

« Navré, commença directement le guichetier sans lui laisser le temps de s'exprimer, mais vous n'êtes pas autorisé à entrer ici lors des répétitions instrumentales et soprane-alto.

- Quoi ? Commença doucement à s'insurger Harry. Comment ça, pas autorisé ?

- C'est ainsi Monsieur Styles, je pense ne pas me tromper en affirmant que vous ne possédez pas une voix semblable à celles de ces jeunes demoiselles ? L'invectiva le guichetier, presqu'agressif. »

Le bouclé ne put affirmer le contraire puisqu'il avait mué depuis belle lurette, mais ne s'avoua pas vaincu pour autant.

« Pour quelle raison ne suis-je pas autorisé à y aller ? Insista-t-il en se penchant en avant, tentant presque d'intimider un aveugle.

- Je viens de vous le dire.

- Faux, vous avez juste souligné que ma voix est plus grave que la vôtre et celles des filles qui chantent là-haut.

- Vous n'êtes tout simplement pas autorisé, que voulez-vous que je vous dise ? C'est écrit là, appuya l'aveugle en lui mettant ses points sous le nez - approximativement - ; Harry ne chercha même pas à le contredire puisqu'il ne lisait pas le braille.

- Qui a poinçonné ces feuilles ? Demanda-t-il calmement.

- Moi-même, sous la lecture d'un collègue depuis un ordinateur.

- Et d'où provient cette interdiction de me faire accéder aux répétitions soprane-alto ?

- Je ne suis pas autorisé à vous le communiquer, veuillez faire demi-tour.

- Nan.

- Ne soyez pas désagréable ou j'appelle la sécurité, soupira l'employé, ennuyé.

- Et tu vas faire quoi, hein ? Tu ne me vois pas, et j'ai de quoi faire démarrer l'ascenseur, joua Harry, sur la provocante. Je doute que la sécurité prenne ton excuse de ''il n'a pas le droit'' sans arguments valables. »

Le brun face à lui serra les dents, sa main se dirigeant vers une manette avec une jolie cloche rouge très compromettante pour Harry, qui malgré ce qu'il avançait avec ses pitreries, s'en saisit avant la possibilité d'appel.

« Hé ! S'emporta le guichetier sans cacher son agacement. Rends-moi ça !

- Viens la chercher.

- Je suis sérieux, votre avenir musical est en jeu, menaça - avec raison - le jeune homme, reprenant le vouvoiement dans une tentative de repartir sur du professionnalisme.

- J'aurai le droit d'entrer cet après-midi au moins ? Se rendit le bouclé, conscient de jouer avec le feu, posant la manette sur le bureau - et n'appréciant pas outre-mesure de se moquer d'un handicapé impuissant faisant juste son travail, aussi déplaisant celui-ci fût-il pour lui.

- Oui, puisque vous y serez autorisé, soupira l'aveugle en récupérant son bien.

- Quel est votre nom d'ailleurs ? S'enquit Harry en sortant, quittant la pièce colorée au milieu de laquelle l'attitude morne du guichetier faisait presque tache - oups, il ne l'aimait déjà plus.

- Jacques. J'aurais aimé vous rencontrer dans des conditions plus légères. »

Harry ne lui répondit pas et repassa dehors, ignorant les quelques filles qui l'esquivèrent pour entrer en courant - sans doute en retard, dont parmi elles Alicia, ô joie - et que Jacques ignora totalement, concentré sur des points qu'il faisait dans une feuille.

Piqué dans son orgueil, le bouclé repassa sa tête à l'intérieur du bâtiment.

« Et donc elles, elles ont le droit d'entrer ?

- Je vous ai demandé de partir, monsieur Styles. À cet après-midi, lança Jacques d'une voix ferme et ennuyée sans relever la tête. »

Harry pesta et partit pour de bon, certain que le bâtiment n'avait aucunement besoin d'un guichetier, puisque les étages étaient déjà affichés sur un mur entier et que les renseignements se faisaient auprès de Charlie - merci à Wilhelm d'avoir bien voulu répondre à toutes ses questions à propos de la gestion du travail de la jeune femme lors des derniers jours des vacances.

Égoïstement, et sans doute peut-être à chaud, il pensa que la musicienne, dans son aversion profonde envers lui, avait engagé un employé dans son immeuble de prédilection spécialement pour ne pas avoir à l'y voir à d'autres horaires que ceux où il était convié, horaires où il ne doutait pas qu'elle serait désagréable avec lui.

Il faut que je pense à autre chose, rumina le garçon en secouant ses boucles dans tous les sens, dans une vaine tentative de se remettre les idées en place.

Savoir que l'on n'était pas apprécié de quelqu'un était une chose, mais il n'allait pas en plus se mettre à la détester à son tour, ce serait d'un puéril total.

Aussi puéril que d'engager un employé exprès pour se contenter dans le fait qu'on ne voit pas une personne, ragea le brun pour lui-même en se dirigeant au restaurant de Lucas et Olive à grands pas, désirant une compagnie affective et un peu de gens auxquels se mêler, aussi - cela ne faisait que peu de temps qu'il résidait à CUHA, mais il sentait déjà avec plaisir les premiers changements auprès de son ouïe s'opérer, tels que l'acceptation d'un brouhaha ambiant ; il aurait terminé sa réadaptation avant la fin de l'année scolaire si tout continuait dans cet ordre.

« NIALL MON COPAIN ÇA FAIT SUPER LONGTEMPS ! S'exclama Lucas sitôt qu'Harry fut rentré dans la boutique, d'une voix si puissante que bon nombre de clients tournèrent la tête pour savoir ce qu'il se passait. »

Au-dessus de la cohue, on distinguait la silhouette forte du noir entourer celle, plus mince, de Niall, passant par-dessus le comptoir mais étant tout de même bien plus grand que lui. De là où le plus jeune se trouvait, leurs voix n'étaient pas vraiment perceptibles, leurs mots encore moins. Harry se rapprocha, n'ayant pas oublié qu'il devait faire la connaissance de son colocataire, et le plus tôt serait le mieux.

« Rebonjour, salua-t-il en s'asseyant sur l'un des tabourets du comptoir, récoltant des sourires heureux de compagnons retrouvés.

- Harry, t'as vu Niall, est revenu ce matin ! S'égosilla presque le commerçant en sautillant un peu sur place - une main en bas du dos de la part d'Olive et une gentille remontrance dans le creux de son oreille le firent se calmer.

- Oui j'ai vu - salut Niall -, c'est lui qui m'a réveillé.

- Content de t'avoir été utile, ironisa celui-ci en buvant une gorgée de la canette qu'il avait dans les mains.

- Bière à dix heures et demie ? S'étonna Harry en identifiant le logo.

- Chacun son délire, tu bois du thé, moi de la bière. Ne me sors pas l'argument que c'est de l'alcool, c'est pas ça qui va me mettre à terre, et puis c'est samedi !

- Qui essaies-tu de convaincre ? Demanda Lucas en passant une commande à une cliente. Si tu y croyais, tu ne donnerais pas autant d'excuses en une phrase. »

Niall reprit une gorgée en bougonnant, faisant ricaner le plus jeune à sa gauche.

« Mais Harry, tu ne devais pas revenir à midi ? S'interrogea Lucas en s'accoudant face à lui.

- C'est ce que j'avais prévu, oui, mais mes plans ont été... décalés, toussota le garçon, gêné.

- Tu disais vouloir aller à la chorale pour les premières répétitions hier, Charlie t'a recalé ? Se mêla Olive à la conversation.

- Mieux : un guichetier que je soupçonne avoir été engagé spécialement pour l'occasion m'a recalé, ricana sarcastiquement l'intéressé en détournant le regard.

- Dur, siffla Olive entre ses dents.

- Mille excuses de m'immiscer dans une histoire qui n'est pas la mienne, mais pourquoi Charlie aurait-elle recruté un employé ? Elle refuse de le faire depuis des années, questionna Niall d'un air circonspect.

- Elle fait tout son possible pour m'éviter depuis que je suis arrivé, simplifia Harry en plantant son regard dans les yeux bleus de l'irlandais. Ça fait une semaine que je suis là à plein temps, et je ne l'ai pas croisée une seule fois, je ne la rate sucent que de quelques minutes. Ça a le don de m'énerver un peu, parce que je suis un grand fan de la musique chorale et classique, et je ne compte pas la voir que lors des grandes fêtes, en concert avec son chœur ou l'orchestre.

- Je comprends, souffla Niall, captivé.

- Et donc là, comme aujourd'hui est le premier jour des chœurs, je me suis dit que je pourrais passer à l'immeuble de musique-

- On l'appelle la Charlie's House. Parce qu'elle y passe autant de temps que chez elle voire plus, clarifia Niall avec un immense sourire. »

Un bref regard auprès des deux restaurateurs confirma à Harry que le faux blond ne lui racontait pas de salades et il continua :

« Donc je suis passé à la Charlie's House - un rapide sourire fit son apparition sur ses lèvres - et j'ai voulu monter à l'étage soprane-alto, sauf que surprise, quelqu'un se tenait au guichet de l'entrée.

- Il n'y a normalement pas de guichet à l'entrée, commenta Lucas avec un froncement de sourcils.

- Il m'a dit s'appeler Jacques, il était assis donc je ne pourrais pas évaluer sa taille, mais il avait des cheveux bruns, des yeux marrons terreux et il était aveugle.

- Ce bon vieux Jacques, pouffa Niall, visiblement au courant de qui était la personne - le campus n'était pas si grand donc ce n'était pas vraiment étonnant.

- J'ai voulu passer, mais il m'a demandé mon nom, et m'a annoncé que je n'était pas autorisé à passer à l'étage, sous peine d'appeler la sécurité.

- Ah oui, il y va fort là par contre, souffla Olive en secouant la tête. La sécurité d'ici, c'est comme la police, et franchement t'as pas envie de passer une nuit là-bas. On te retire ton logement si ce que t'as fait est trop grave.

- Il t'a donné une raison pour t'empêcher de monter au moins ? Ironisa Niall en reprenant une gorgée de sa bière.

- Pas d'autre que ''votre voix n'est pas semblable à celles des gentes dames au-dessus de nos têtes, veuillez repasser plus tard''.

- Oh putain le con, explosa de rire le blond en fourrant son visage dans ses mains, ses épaules tressautant sous ses hoquets bruyants. »

Un regard un peu curieux auprès des deux autres informa Harry que tout était sous contrôle, mais il ne pouvait nier que la voix timbrée de son colocataire riant aux éclats lui donnait à lui aussi un fin sourire.

« Et c'est tout ? Reprit-il après un instant, retrouvant son sérieux. Il n'avait rien d'autre en réserve ? »

Le brun fouilla rapidement dans ses souvenirs, en vain.

« Non. Et il m'a dit qu'il n'avait pas l'autorisation de divulguer l'identité de la personne qui lui avait ordonné de poinçonner dans son recueil ''Harry Styles est interdit de mettre les pieds dans le bâtiment hors de ses horaires habituels'', soupira le garçon en mettant sa tête sur le comptoir. »

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