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-CHAPITRE FINAL-



Merci mille fois pour cette merveilleuse aventure, bonne lecture petites étoiles







[ 3 ans plus tard... ]



Pour la première fois depuis le début de ma semaine, je m'étais accordé une petite pause que j'estimais bien méritée. Si l'on m'avait confié que mon avenir serait d'être assistant d'une organisation dans un quartier dont la sécurité n'est pas grandement assurée, je ne l'aurais à coup sûr, pas cru. La première chose qui me serait venue à l'esprit si l'on m'avait annoncé sérieusement que c'était le cas, aurait été de pouffer d'une manière purement ridicule et puérile tant ça n'était pas envisageable. Ça ne pouvait tout simplement pas être possible, pas même une seule et unique seconde, en tout cas pas dans le monde dans lequel je (sur)vivais. Et pourtant, c'était bel et bien réel.


Ça ne l'avait d'ailleurs jamais autant été.


Il n'y avait rien de plus réel que ma vie, que moi.



Jeon Jungkook.



Cette place d'assistant n'était pas l'un de mes nombreux rêves, du moins, j'ai commencé à rêver en arrivant ici justement. Je savais que ce n'était clairement pas le paradis sur terre pour autant mais c'était tellement mieux en comparaison avec tout ce que j'avais un jour expérimenté jusque là. Je ne pouvais pas m'attendre à quoi que ce soit de plus pour être tout à fait honnête. Alors ce quartier est peu à peu devenu le mien.


Je faisais ce que j'aimais ici, vraiment.


J'aidais chaque jour passionnément les nombreuses équipes à faire régner la sécurité et la paix dans ces rues où la police ne mettait plus les pieds depuis de nombreuses années maintenant.


Nous n'étions pas pour autant des super-héros, je n'aimais pas trop ce terme de toute manière. Je ne cherchais pas à nous attribuer des capes ou un quelconque mérite, nous n'étions que des humains qui désiraient par dessus tout permettre à la population environnante de tout âge de vivre sereinement sans craindre un quelconque danger dans les alentours.


Personne ne devrait avoir peur de vivre ici, de vivre tout court.


Et j'étais plutôt bien placé pour en parler, enfin, je crois.


J'aimais penser qu'au delà de cette routine qui s'était peu à peu installée, même si chaque jour ne ressemblait en rien au précédent, nous étions de toute évidence destinés. J'en avais discuté plusieurs fois avec Jimin lors de ses nombreuses venues à l'appartement. À se demander si, d'un sens, ce n'était pas devenue sa propre maison au fil du temps. Il me semble qu'il y a quelques sweats à lui dans la garde-robe de la chambre, chose qui d'ailleurs n'avait pas grandement enchanté Taehyung.



Il était assez protecteur et...


 jaloux.



Nos chemins s'étaient, à tous, entremêlés tant de fois qu'il était difficile de croire au hasard. Ce lien était un amas de nœuds incompréhensible mais qui, en même temps, débordait de sens. Et c'est ce qui m'interpellait le plus. J'avais encore du mal à l'expliquer puisque de toute manière, j'imaginais qu'il n'y avait pas de mots à mettre dessus, tout simplement. C'était intéressant, la Vie ne nous avait pas grandement gâté avant mais au moins, elle avait fait en sorte que l'on se trouve, que l'on se rencontre et ça, c'était sans grand suspense la meilleure chose qu'elle a pu faire depuis longtemps.


Puisqu'au fond, nous étions -surtout maintenant- liés à jamais.


Jimin m'avait fait part de cette impression qu'il ressentait, lui aussi et qui était similaire à la mienne. Ce qui avait d'ailleurs été le lancement de cette conversation qui à l'heure actuelle, était toujours en cours.


Oui, toujours.


On aimait se rappeler de la manière dont nos liens se sont consolidés au fil des mois, à quel point cette famille prenait forme sans que l'on ne s'en rende véritablement compte et puis, il y avait ce sentiment aussi. Celui d'exister qui faisait pulser en nos veines, une joie de vivre que je pensais personnellement ne jamais pouvoir éprouver un jour.


C'était étrange de me dire que ce jour arrivait chaque matin maintenant.


Qu'il n'y en avait pas un seul qui ne valait pas la peine d'être vécu.


Nous n'étions décidément pas des super-héros, ces personnages n'existaient qu'au travers d'un écran ou dans les livres. Mais en même temps, ça me plaisait de penser que mes bonnes actions faisaient peut-être le bonheur de quelqu'un dehors. Que entre ces rues qui peuvent encore faire peur parfois, une petite fille, un petit garçon, une femme, un homme, des personnes plus âgées se sentent en sécurité grâce à nous, à notre organisation soudée et dont l'essence demeure la bienveillance et la prévoyance depuis le premier jour.


J'en faisais peut-être un peu trop... mais croire que mon existence pouvait en sauver d'autres me donnait cet irrésistible besoin d'en faire plus. Toujours plus.


Ça faisait un moment que je n'avais plus peur. Je n'avais plus peur de l'obscurité, encore moins de la lumière. Je n'avais plus peur des autres, quoi que encore un petit peu parfois. Cette peur allait certainement me suivre un long moment mais je travaillais dessus et puis, je n'étais pas seul. J'avais la chance de continuer à avancer en ayant un environnement qui ne souhaitait que le meilleur pour moi. J'avais ma famille, mes amis et ces amis qui peu à peu sont devenus ma famille. Je savais que je faisais la plus grande partie de ce travail tout seul mais... ils étaient sans le moindre doute une très grande source de motivation. Je n'arrivais pas même à compter sur les doigts de mes deux mains réunies combien de fois ils m'ont aidé à ne pas abandonner. Il semblerait que l'abandon n'était pas une solution. Qu'au contraire, ici, il n'existait pas une telle chose.


Ils me portaient lorsque la route devenait longue et grâce à eux, je voyais la fin du tunnel.


Enfin.


Ce tunnel que j'imaginais être une impasse à l'époque, n'en était finalement pas une.


J'étais un professionnel des baguettes maintenant, si bien qu'avec Jimin on attrapait tout et n'importe quoi. Chenle s'amusait à nous chronométrer pour savoir lequel de nous était le plus rapide. Et inutile de préciser que le grand gagnant : c'était moi. Mon adversaire de toujours et qui était aussi en passant mon meilleur-ami, finissait par bouder la plupart du temps en admettant qu'il me laissait volontairement gagner.


Ce dont je doutais sérieusement.


Mais ça restait bon-enfant et j'adorais ça, avoir des meilleurs amis.


J'ai appris à vivre et à accepter ma valeur en tant qu'individu. Parce que chaque vie compte et qu'elle est tout aussi précieuse qu'une autre peu importe les obstacles à franchir. J'ai appris qu'un obstacle n'est pas incontournable et que tôt ou tard, il finit par disparaître. C'était difficile à comprendre, à intégrer au début. Mais j'ai compris que les choses n'allaient pas bouger si je ne faisais pas le premier pas vers la bonne direction. Je m'étais intérieurement convaincu que pour une fois, il était bon d'avancer et que, peut-être, cette fois était la bonne. 


Elle l'était, c'était chose sûre.


Mais... je ne pensais pas nécessairement mériter tout cet amour et cette bienveillance que m'apportait mon entourage.


Et puis, c'est plus tard que j'ai commencé à comprendre.


Lorsque moi aussi, je me suis mis à distribuer mon affection comme des pétales de fleur. Je voulais montrer aux anciens comme aux nouveaux qu'ils étaient importants, qu'aujourd'hui n'était qu'un mauvais jour et que demain en est un autre. Je me suis surpris à vouloir rassurer. Chose qu'ils tentaient de faire à l'époque avec moi.


En très grande partie grâce à eux, je n'étais plus une coquille vide, un genre d'animal effrayé au moindre son anormal et qui façonnait les couleurs de l'arc en ciel à l'image d'horribles personnes. Les jours, maintenant, n'avaient plus de couleur. Les visages non plus. J'apprenais tout doucement à faire le deuil de ce que j'avais vécu et de ces individus qui ont tenté de me détruire et qui y étaient partiellement parvenus. 


C'est à ce moment là que j'ai aussi compris que l'on pouvait faire le deuil de personnes encore en vie, comme Taehyung l'avait fait avec sa mère. Que c'est relativement différent quand la mort n'y est pas directement impliquée mais qu'à la fois, c'est un choix de protection, de sérénité.


Je préférais faire le deuil des couleurs et de ma mère en même temps pour continuer à avancer dans la bonne direction. Ils ressemblaient à des parpaings sur mes pieds, ils m'empêchaient d'aller de l'avant et m'encourageaient à faire du surplace le plus longtemps possible. C'était certainement triste à dire mais après tout ça, il m'était difficile de regarder en arrière et voir les ombres qu'ils créaient continuer à me courir après jour comme nuit... je ne voulais plus de cailloux sur ma route.


Il n'y avait que leur fantôme qui perdurait.


Enfin... Taehyung soufflait toujours dessus et ils finissaient par disparaître en une traînée de fumée.



Un rayon de lumière à travers l'obscurité.



Je crois que c'est de cette manière que j'aurais pu le qualifier. Il était arrivé comme un boulet de canon, ça m'avait effrayé au début. Puis, peu à peu, je me suis fait à l'idée que sa lumière était agréable. Qu'il serait encore mieux de pouvoir vivre sans être plongé dans le noir. Je ne me rappelle plus exactement du moment où j'ai commencé à lui faire confiance tant ça me paraît instinctif, je savais qu'en sa présence, je n'avais plus rien à craindre.


L'insigne de Vladimir était juste en face de moi.


Je venais y déposer un petit bouquet de fleurs blanches. Même si je n'associais plus les couleurs aux visages des hommes de ce qui a un jour été ma mère, je ne pouvais toujours pas en mettre ici. 


Pas pour lui. 


Mon pouce effleura la petite insigne où son nom était gravé. Je venais plusieurs fois par semaine, surtout quand il me manquait.


Et il me manquait beaucoup.


« C'est moi. Fis-je doucement en souriant un peu. »


Je pensais qu'au fil du temps, la douleur allait s'estomper ou que l'oubli allait prendre le relais à la place. Mais ce n'était pas vrai. On n'oublie pas si facilement. Si c'était le cas, ça serait bien trop facile. Il suffirait d'appuyer sur ce petit bouton à l'intérieur de nos crânes pour effacer toutes les souffrances, tous les cauchemars, toute cette réalité qui fait paire avec la vie.


Je me rappelais de cette annonce, ce jour là, lorsque Taehyung m'a regardé dans les yeux dans ce même couloir. Je m'en souvenais comme si c'était hier tant ça m'avait terriblement marqué. C'est la première fois que je passais aussi près de la mort, qu'elle venait zigzaguer entre nous pour m'arracher la personne qui m'a sauvé tant de fois.


Taehyung a retrouvé la famille de Vladimir en Ukraine, il a fait quelques recherches. Nous sommes entrés en contact avec sa femme et son garçon, il a mon âge. C'est moi qui leur ai annoncé sa disparition. Je tenais à le faire même si Taehyung m'avait assuré que je n'étais pas obligé. Je savais que ce n'était pas une obligation mais j'y tenais tout particulièrement. Parce que je savais à quel point c'était douloureux mais aussi parce que j'en ressentais le besoin, le devoir.


Ils appelaient fréquemment depuis, souvent le Vendredi. Je me suis peu à peu lié d'amitié avec son fils malgré la barrière évidente de la langue qui se dressait entre nous. Elle était bien plus grande vis à vis de sa mère mais beaucoup moins avec lui, on parlait anglais.


Il étudiait dans une grande université alors, l'anglais apparemment c'était son truc.


Moi j'avais une bonne longueur de retard mais je ne m'en sortais pas trop mal, c'est la partie qui impliquait le fait de répondre qui posait problème. Je comprenais à peu près tout ce qu'il disait maintenant. Ce n'était pas parfait, loin de là même mais je faisais de mon mieux. Et il appréciait mes efforts tout en m'apprenant des nouveaux mots et expressions que je notais dans un petit carnet.


J'en étais à mon neuvième carnet, les autres étaient rangés sur une petite étagère à la maison et je surprenais parfois Taehyung les feuilleter.


Je n'arrêtais jamais d'apprendre.


Oleksander, puisque c'est ainsi qu'il s'appelait, m'a envoyé des photos de lui et j'ai fait de même. Il connaissait pas mal de choses sur moi et j'en connaissais tout autant sur lui. C'était étrange d'un sens, j'avais l'impression de l'imaginer puisque je n'étais pas en mesure de le voir à proprement parler. On se remémorait toujours ces moments que, sans le savoir, nous avions en commun depuis des années.


Vladimir lui préparait des chocolats chauds quand il était tout petit.


Et quand il se blessait, il s'empressait de désinfecter toutes ses blessures en le rassurant d'une voix douce.


Peut-être avais-je été son fils, moi aussi, le temps de quelques mois.


J'aimais y croire, car à mes yeux, il avait été ce que j'avais de plus proche d'un père.


« Je vois que les autres sont passés te voir avant moi. »


Mes doigts voyagèrent sur le petit rebord, là où Haseul était venue déposer ses propres fleurs certainement plus tôt dans la journée. Elles étaient blanches, elles aussi. Il y avait un joli ruban doré qui les maintenait ensemble. Et juste à côté, tenant à moitié en équilibre sur une fleur, il y avait un papier plié.


Ça ne m'était pas étranger.


Loin de là.


« J'ai demandé à Oleksander de nous envoyer ton thé préféré. Annonçai-je alors que le papier caressait doucement ma main. Tu sais que je n'aime pas le thé, que je préfère un bon chocolat chaud mais je vais faire un effort pour toi et goûter quand il arrivera. Je te le promets. Par contre... ne m'en veut pas si je n'aime pas. »


Le dessin d'Ana se limitait à une chose non identifiée. Des traits à droite, à gauche et une espèce de cercle qui n'en était peut-être pas un au milieu. Comparé à moi, elle utilisait énormément de couleurs. Elle en mettait littéralement partout. Et quand je disais partout, c'était partout.


Depuis quelques semaines, il y avait un soleil sur la porte du bureau de Taehyung.


Un arc-en-ciel sur le mur de la pièce commune.


Et d'autres dessins qu'elle avait eu la merveilleuse idée de faire en compagnie de Chenle.


Oui, il fallait bien que l'idée en elle-même vienne d'un grand enfant en premier.


« Elle ne t'a jamais vu mais... elle parle beaucoup de toi. »


Un triste sourire courait sur mes lèvres en me remémorant les premières fois où le prénom de Vladimir a passé la barrière de sa bouche. Elle était encore petite Ana mais elle était déjà si grande qu'on était tous un petit peu effrayé à l'idée qu'elle grandisse.


Et elle grandissait jour après jour.


« C'est pour te dire à quel point tu continues à vivre, ici. »


J'ai arrêté de compter les mois d'absence. De toute manière, ça ne servait pas à grand chose. Je préférais venir ici dès qu'il me manquait et parler, livrer tout ce que j'ai sur le cœur. Parce que je savais, j'étais même convaincu qu'il m'écoutait attentivement, comme il en avait toujours eu l'habitude.


À l'époque, j'étais muet.


Mais maintenant j'avais tant de choses à lui dire que je ne me répétais jamais deux fois en venant.


« Je sais que le chemin est encore long... mais je ne vais pas me retourner. Annonçai-je en fourrant mes mains dans les poches de mon jean, ça arrivait quand je commençais à être nerveux. Et puis, je suis bien entouré. J'ai Taehyung, Nam' et tous les autres. Ça paraît dingue en y réfléchissant mais... je pense vraiment que la vie voulait que j'arrive jusque là. Jusqu'à toi, jusqu'à eux. J'ai commencé à exister au moment où tu m'as ouvert la porte de chez toi et j'ai continué sur cette voie ici. Vous... vous m'avez sauvé.»


Mes épaules se haussèrent plusieurs fois alors que mon regard avait du mal à observer l'insigne briller légèrement en guise de réponse. J'aurais aimé entendre sa voix, le sentir à proximité pour le prendre dans mes bras. Si seulement c'était possible, juste une poignée de secondes.


« Il y a un nouveau qui est arrivé il y a trois semaines. Taehyung n'arrête pas de me dire qu'il me ressemble un peu. Il ne mange pas avec les membres de son équipe et il ne sait pas faire ses lacets. »


Sunwoo était un peu comme mon reflet, quelques années en arrière. J'ignorais ce qu'il avait vécu, ce qu'il continuait à vivre même en étant ici. Car je savais que les démons ne s'arrêtaient pas au pas de la porte, qu'ils entraient même en ayant enlevé leurs chaussures dans le hall.


Ils étaient encore là et ils faisaient pression sur lui.


Je ne sais pas pourquoi mais depuis le premier jour, j'ai pris l'habitude de lui demander s'il allait bien. Et peu à peu, il a commencé à me parler.


Enfin si, je savais exactement pourquoi.


Parce que sa vie d'avant n'avait pas été rose non plus mais que celle-ci était beaucoup mieux, je voulais l'aider à embrasser cette chance. Cette opportunité de prendre un nouveau départ et de faire la paix avec lui-même. Je ne lui demandais pas d'oublier, puisque c'était théoriquement impossible mais de se faire à l'idée qu'il était en sécurité et que personne, ici, n'avait le pouvoir de lui faire du mal ou même de juger sa douleur.


Sunwoo ne m'avait pas cru.


Il s'est échappé deux fois déjà, ce qui a énormément énervé Taehyung. Un petit peu comme à l'époque. En revanche, je n'étais pas énervé contre Sunwoo, je savais que le premier réflexe demeurait celui de fuir.


On a parlé, durant des nuits entières tous les deux, et il a commencé à s'ouvrir.


J'ai dû m'ouvrir le premier à lui pour qu'il se sente à l'aise.


Sunwoo entamait sa troisième semaine au quartier général et... je l'ai vu sourire pour la première fois ce matin.


« Je suis curieux de savoir ce que tu aurais pensé de lui. Marmonnai-je en zieutant le bout de mes pieds. Il n'a que dix-huit ans et il a vécu tellement de trucs qui font que... argh. Je te comprends maintenant.»


Je le comprenais.


Le dessin d'Ana continuait à capter mon regard à chaque fois que l'insigne brillait. Elle s'appliquait à en faire un dès qu'Haseul venait déposer des fleurs. Ça m'avait tout d'abord énormément surpris. Ce n'était pas quelque chose que ses parents lui ont demandé de faire, ce n'était aucunement une obligation ou un devoir. Elle a simplement vu qu'ils venaient déposer de temps en temps des fleurs, alors elle a voulu mettre la main à la pâte.


Quand je disais qu'elle était déjà grande, je ne plaisantais pas.


« J'espère que tu es fier de moi. »


Je l'espérais réellement.


Je faisais de mon mieux, jour après jour. J'étais cependant conscient que je n'étais pas encore arrivé au bout et qu'il restait encore du travail mais il était important de souligner que j'étais déjà satisfait. Le temps était passé et j'ai eu l'impression de grandir et de tout apprendre, la vie était bien plus que je ne l'imaginais.


Tant de rencontres.


Tant de couleurs.


Tant d'émotions.


Tant de sentiments.


Tant d'amour.


« Jungkook !! »


Mes paupières s'ouvrirent, ce n'est d'ailleurs qu'à ce moment bien précis que je me suis rendu compte qu'elles étaient closes. Les mains dans les poches, j'ai pivoté sur mes talons. Ceux d'Haseul faisaient un véritablement boucan sur le sol. Tout le calme de l'environnement s'envola et j'imaginais bien Vladimir se gratter l'arrière de la nuque, gêné d'être dérangé dans son sommeil éternel.


Mais on ne pouvait pas lui en vouloir longtemps, Haseul était une autre version du soleil. Ses cheveux frôlaient désormais ses épaules, cette coupe au carré lui allait à ravir. Elle piégeait souvent quelques mèches derrière son oreille où trois piercings étaient alignés. C'est lorsqu'elle arriva à proximité que j'ai remarqué ses joues rouges et son air essoufflé.


Depuis combien de temps courait-elle ?


« Est-ce qu'il y a un problème ?

-Tu as vu Ana ? »


Ana ?

Non je n'avais pas vu Ana depuis la veille, dans l'après-midi.


« Non. Pourquoi ? »


Haseul plaça ses deux mains sur les côtés de son corps, se plaignant d'une douleur après avoir fait le tour du quartier. Elle m'a très vite expliqué qu'elle n'arrivait pas à mettre le doigt sur Ana depuis une bonne heure maintenant. C'est instinctivement que je l'ai rassuré, elle ne pouvait pas être très loin. Quelqu'un s'occupait certainement d'elle dans les environs. Ana passait de bras en bras depuis sa naissance, tous les membres de l'organisation sont littéralement sous le charme de cette gamine.


Et je les comprenais.


Je n'étais pas une exception.


L'air paniqué qu'affichait Haseul ne me plaisait pas. J'essayais de la raisonner, en vain. Elle a eu Nam' au téléphone et j'ai entendu alors que l'appel n'était même pas en haut-parleur, le crissement de ses pneus. Je voulais lui foutre une claque derrière la tête pour avoir son téléphone au volant mais ce n'était pas le moment.


« Où est-ce que tu l'as vu pour la dernière fois ? Questionnai-je alors que je peinais à la suivre.

-Je... je ne sais pas. Attends, je n'arrive pas à réfléchir. »


Elle s'arrêta net en rangeant nerveusement son téléphone dans sa poche. Je voyais ses yeux voyager partout et nulle part à la fois. Ça faisait peur, cette situation. Je stressais jusqu'à sentir mes paumes de mains s'humidifier, il en était de même pour mes dessous de bras. Haseul passa une main dans ses cheveux, les ramenant vers l'arrière.


« La salle commune... elle était dans la salle commune. C'est Chenle qui s'occupait d'elle.

-Ce n'est pas possible. Chenle est en ronde depuis quatorze heures. Fis-je en tapotant mon menton. Il ne t'a pas prévenu ? Peut-être qu'il t'a envoyé un message et que tu ne l'as pas vu.

-Non... non, rien du tout. J'ai déjà vérifié plusieurs fois... En ronde tu dis ? Tu crois qu'il a emmené ma fille faire une ronde ?

-Quoi ? Non ! Chenle n'est pas irresponsable. Il n'aurait jamais exposé Ana a une quelconque source de danger. »


Je connaissais Chenle. Et Haseul le connaissait tout autant mais dans un moment de panique comme celui-ci, elle se mettait à douter de tout et de toute le monde. Ce qui était compréhensible puisque sa fille était introuvable depuis une bonne heure.


Nous nous sommes alors dirigés à la hâte vers la pièce commune du quartier général. Il n'y avait rien sur les canapés rouges, à part le doudou d'Ana. Ce qui témoignait bien de sa présence. Elle était bien là. 


Haseul s'empressa de l'attraper et de le plaquer contre sa poitrine, les larmes aux yeux.


« Oh mon Dieu... où est-ce qu'elle est ? »


Mon cerveau fonctionnait à toute vitesse. Il n'y avait personne autour, personne dans la cuisine non plus. Pourtant, il y avait une tasse dans l'évier. Quelqu'un était venu. Ou quelqu'un était encore là, quelque part dans les environs. Ce n'est pas comme si le bâtiment était grand et...


... mes yeux s'écarquillèrent.


« Haseul !

-Quoi ? »


Elle se retourna, paniquée alors que je tournais sur moi-même.


« Tu m'as dit que c'est le dernier endroit où tu as vu Ana ?

-Oui.

-Elle doit être ici. Elle n'a pas accès aux autres étages à moins d'être accompagnée. »


Haseul s'empressa de faire le tour de la pièce alors que dubitatif, je m'apprêtais à toquer à la porte du bureau de Taehyung. Le soleil sur cette dernière me faisait souvent pouffer de rire. Chenle avait eu une bonne idée finalement même s'il s'était attiré de gros ennuis. C'était passé comme une lettre à la poste.


La colère de Taehyung n'était que passagère et il m'a même avoué une fois, après avoir fait l'amour, qu'il l'aimait bien ce soleil dessiné sur sa porte.


Il avait longtemps cherché la lumière, lui aussi.


J'entendais Haseul tout retourner derrière elle, ma main attrapa la poignée du bureau de Taehyung et la porte s'ouvrit doucement en un léger grincement. Aucun mouvement à l'intérieur. Pas même un son. J'ai d'abord pensé qu'il n'y avait personne, qu'il était à l'extérieur sans même avoir prévenu qu'il sortait aujourd'hui.


Mais non, il était bien là.


Et il n'était pas seul.


Un grand sourire illumina aussitôt mon visage.


« Haseul ! Chuchotai-je en me tournant vers elle. »


Elle se redressa, les yeux humides alors que je l'encourageais à s'approcher d'un geste de la main. Mon sourire sembla grandement la rassurer puisqu'elle fit quelques enjambées pour me rejoindre. Une larme glissa de son œil gauche quand elle vit sa petite fille endormie dans les bras de Taehyung, qui lui-même, faisait la sieste.


Il y avait un livre coloré aux pages épaisses sur son bureau.


Blanche-neige et les sept nains.


« J'ai bien cru que j'allais faire un arrêt. »


Elle se tenait au mur le plus proche en reprenant son souffle, elle semblait l'avoir retenu depuis un moment. Je continuais à observer Taehyung et Ana dont les petites mains étaient enroulées autour de son cou. Son visage endormi ressemblait à celui d'Haseul mais avec les joues et les yeux de Nam'. 


Elle était magnifique Ana, un mélange parfait de ses parents qui l'aimaient plus que tout au monde.


Elle était une étoile.


Une vraie.


« Je vais tuer Chenle de ne pas m'avoir averti.

-Heureusement, elle était entre de bonnes mains.

-Celui là... Elle se mordilla la lèvre inférieure. Il oublierait sa tête si elle n'était pas fermement accrochée au reste de son corps. »


C'était attendrissant de les voir tous les deux si paisibles. Ana était une enfant qui débordait d'énergie alors les seuls moments durant lesquels ses parents pouvaient respirer, c'était lorsqu'on la gardait ou quand ils travaillaient puisque quelqu'un était toujours là pour elle. En même temps, personne n'était capable de dire « non » à cette petite bouille adorable qui courait partout.


Ana avait nos cœurs dans la main.


Et elle le savait.


Namjoon arriva quelques minutes plus tard en courant comme un dégénéré, des gouttes de sueur étaient perceptibles sur son front, certaines jouaient même à faire la course le long de son visage bronzé. Son regard paniqué croisa directement celui d'Haseul qui au même moment ouvrit la bouche en un petit « o ».


On avait oublié de le prévenir.


Et dire qu'on blâmait Chenle, on était pas vraiment mieux.


« Où elle est ?! Il s'exclama en regardant à droite puis à gauche. Hein ? Tu sais où elle est ? Je suis arrivé le plus vite possible et...

-Chuuuuut 


Il s'arrêta net en fronçant les sourcils, la tête pratiquement rentrée entre ses épaules. Haseul et moi n'avions pas attendu une seconde de plus, prendre le risque de réveiller Ana et Taehyung en même temps n'était pas une très bonne idée du tout.


« Elle va bien. La rassura Haseul en se levant du canapé. »


Elle alla encercler de ses bras Nam' qui reprenait difficilement son souffle. Il demanda tout de même à la voir pour en avoir le cœur net et j'aurais juré qu'il aurait pu fondre sur place en voyant son frère et sa fille endormis. Un petit sourire fier qu'il n'avait pas réussi à réprimer habilla son visage pendant de longues et interminables minutes alors qu'Haseul lui chuchotait des excuses à l'oreille.


Moi, j'essayais de graver tout ça dans ma mémoire.


J'espérais pouvoir prendre une photo et la retrouver sur les murs de ma mémoire.


Parce qu'il n'y avait rien de plus beau que ça, que ma famille.




Quoi que, il manquait...




Nous entendîmes des pas se précipiter en notre direction, Namjoon dont le bras était sur la chute des reins d'Haseul se retourna en me jetant un coup d'œil. Il avait lui aussi, une ouïe plutôt développée. Je m'étais contenté de hausser les épaules, ne sachant pas du tout ce que ça signifiait.


Ce n'est que lorsque Jimin et Chenle arrivèrent dans la salle commune que j'ai levé les yeux au ciel sans pour autant être capable d'arrêter de sourire.


Je ne pouvais pas parler de famille sans les mentionner.


Jimin se rattrapa de justesse au comptoir alors que Chenle roula maladroitement jusqu'à la table basse, non loin de moi après s'être emmêlé les pieds. Je m'étais retenu d'exploser de rire, il est vrai que ses roulades étaient rapides sur le tapis. Jimin attrapa un vase qui menaçait de tomber où quelques fleurs artificielles faisaient guise de décoration tout en tenant sur un pied à moitié valide, la bouche déformée en une grimace alors que les supplications du frère d'Haseul perturbaient le silence.


Nam' les zieuta tour à tour avant de marmonner à voix basse :


« Rooh chuuuuut ! »







Taehyung aime beaucoup parler après avoir fait l'amour. Il passait de longues minutes à se confier ou à parler de tout et de rien. Moi je l'écoutais avec attention, comme d'habitude puisque chaque mot qu'il prononçait avait pour moi une signification précieuse. Sa voix était grave, elle était magnifique. Un petit peu rauque après nos moments si intimes. Une vraie berceuse à mes oreilles, parfaite pour m'endormir.


Ce soir là, on a fait l'amour.


J'étais sur le ventre, la couverture couvrait le bas de mon corps. Ses doigts caressaient avec toute la douceur du monde mon dos, dont-il connaissait la constellation par cœur. En parlant de cœur, le mien ne s'est pas calmé, même avec le temps. Il s'emballait toujours autant lorsqu'il me touchait, lorsqu'il m'aimait, lorsqu'il me prenait et lorsqu'il me chuchotait combien il m'aimait.


La tête sur l'oreiller, je m'étais surpris à comparer sa texture à un nuage. J'étais sur un véritable nuage, avec l'amour de ma vie.


C'était dingue, quand même.


Et peut-être que j'avais moi aussi le vertige, comme Vladimir mais qu'au final, un petit peu de hauteur ne fait pas vraiment de mal parfois.


« Je n'aurais jamais cru que la vie était si belle. »


Le bout des doigts de Taehyung continua à longer ma colonne vertébrale. Je l'entendais chantonner, m'encourageant à poursuivre sur ma lancée. Il aimait tout autant m'écouter parler mais j'avais un peu de mal avec les mots. Comme si en apprendre autant me laissait l'embarras du choix mais j'étais incapable de les choisir justement.


Je m'étais tourné sur le dos et ses doigts frôlèrent ma peau chaude, me secouant de frissons. Le regard qu'il avait posé sur moi était tendre et j'aimais cette manière de me rassurer sans le moindre mot. Il y en avait trop mais parmi tous, Taehyung trouvait les bons sans même ouvrir la bouche.


Il avait un suçon sous la clavicule.


« C'est dingue, quand même... j'ai tant voulu la perdre et maintenant, j'espère pouvoir profiter de chaque seconde, jusqu'à la dernière.

-Tant de facteurs entraient en jeu, ils attaquaient ta vision et ton envie d'avancer. »


Il avait raison.


Les couleurs.


Ma mère.


Ça ne paraissait pas être grand chose mais... je savais qu'ils avaient une réelle emprise sur moi. Mentalement je m'étais convaincu que je n'allais jamais pouvoir les semer et que tôt ou tard, ils allaient finir par me retrouver. Et c'est ainsi que je me suis mis des bâtons dans les roues, tout seul comme un grand.


Mais les choses n'étaient plus celles qu'elles étaient.


Et j'ai pu ouvrir les yeux pour de bon.


« Embrasse-moi encore, s'il te plaît. »


À ma demande, Taehyung se pencha automatiquement vers moi. Ses lèvres rencontrèrent les miennes, d'abord doucement. Assez pour que les bestioles dans mon ventre se remettent à gigoter.


 Ah oui, elles étaient toujours là. Je suis parvenue à me débarrasser de pas mal de choses mais pas d'elles.


Taehyung mordit ma lèvre inférieure et je retins un léger gémissement en sentant sa main descendre le long de mon torse. Il éloigna son beau visage de quelques centimètres, assez pour que je puisse sentir son souffle contre la peau de mes joues.


Elles étaient en feu.


« Je te manque tant que ça ? Demanda t-il en penchant la tête sur le côté, amusé.

-Tout le monde te réquisitionne ces derniers temps. Me plaignis-je en nouant mes bras autour de son cou. Je t'ai à peine pour moi tout seul, bien sûr que tu me manques. »


Son doux rire résonna dans notre chambre. J'aimais l'entendre rire. J'aimais l'entendre parler. J'aimais approximativement tout de lui. 


À part son obsession pour le travail.


Je l'ai embrassé à mon tour. Mes dents vinrent titiller sa lèvre suite à sa taquinerie précédente et je le sentis sourire alors qu'il se hissait au dessus de moi, entre mes jambes. L'une de ses grandes mains remonta le long de ma cuisse nue qu'il redressa sous la couette, de sorte à caresser ma peau qui n'appelait que lui.


« Tu sais qu'au final, je ne suis qu'à toi. Hm ? »


Je fis la moue en laissant mes mains parcourir ses épaules et le haut de son torse. Mon pouce effleura le suçon sous sa clavicule alors que ses caresses continuaient à me donner ce sentiment fort et puissant d'être aimé, d'être désiré.


« Est-ce que je le sais ? Questionnai-je en penchant la tête, comme lui, amusé. »


Il y avait ce petit jeu entre nous. Celui de se chercher, tout le temps, partout. Je ne savais pas trop quand ça a commencé, un petit peu après notre mise en couple officielle je crois. En réalité, c'est venu seul et progressivement. Mais la seule chose que j'étais capable d'en déduire, c'est qu'il finissait toujours par me faire jouir.


Taehyung m'aimait.


Il m'aimait moi et mon corps aussi.


Et je l'aimais lui, tout entier.


« Tu as besoin que je te le montre encore une fois ? »


Ça y est, ça recommençait. Les bestioles remuaient comme des dingues. Mes joues devaient être toujours aussi rouges, si ce n'est pas plus. Il y avait-il une couleur au dessus du rouge ? Si oui, puisqu'elle ne me venait clairement pas à l'esprit maintenant, elle faisait brûler mes joues.


Taehyung nicha sa tête dans mon cou et l'embrassa à pleine bouche, ses lèvres contre ma peau me firent arquer le dos lentement et il en profita pour faire danser le bout de ses doigts le long de ma colonne vertébrale, jusqu'à mes fesses qu'il pressa.


Mon inspiration n'était qu'un couinement.


« Alors ? Il chuchota avant d'embrasser à nouveau mon cou. Tu as vraiment besoin que je te le montre ?

-Peut-être. »


J'aimais plus que tout au monde sentir sa peau contre la mienne. C'était une sensation que je n'arrivais toujours pas exprimer mais c'était l'une des meilleures. Je n'arrivais pas à m'y habituer, c'est comme si chaque contact était le premier.


Et c'était pourtant bien loin d'être la première fois.


« Peut-être ? »


Son sourcil se suréleva alors qu'il gardait cet air amusé, il savait très bien ce que je voulais dire par là. Mais il faisait comme s'il ne comprenait pas. Il était comme ça Taehyung, il voulait m'entendre dire que je voulais qu'il me fasse l'amour encore une fois. Même si les étoiles étaient hautes dans le ciel et même si on travaillait demain matin, je voulais qu'on recommence.


Et il aimait bien aussi, quand je parlais salement des choses qu'il me fait.


« Je... Mes yeux jonglèrent avec les siens alors qu'une certaine timidité remontait le long de ma gorge. J'ai envie de toi, Taehyung. 

-Il suffisait de demander, mon Ange.»


On s'embrassa avec un peu plus de ferveur après ça. Ses lèvres contre les miennes étaient à l'origine de sons qui résonnaient dans la chambre, dans notre chez-nous et dont j'aurais peut-être eu honte si quelqu'un d'autre était dans les parages. Il y avait nos souffles aussi qui, au bout d'un moment, montraient que le tout commençait sérieusement à atteindre un certain niveau.


Il était doué Taehyung.


Très doué.


Mes doigts étaient dans ses cheveux alors qu'il dévorait mon corps tout entier. Il m'exposait à tous mes fantasmes, mes plaisirs et désirs. Sa bouche embrassait l'intérieur de mes cuisses alors que j'avais pour réflexe de les refermer, coinçant sa tête entre ses dernières. La mienne bascula vers l'arrière, pratiquement avalée par l'oreiller alors que sa langue mouillée retraçait mon excitation.


« Tae-Taehyung... 

-Patience...»


Il m'a fait l'amour passionnément et j'ai oublié le nombre de fois où je lui ai répété que je l'aimais avant que le soleil ne se lève.








À huit heures, Taehyung buvait son café dans la cuisine, les cheveux décoiffés et habillé d'un bas de jogging. Il était fatigué. Ça se voyait à des kilomètres. Même en fermant les yeux, j'aurais pu deviner à quel point il l'était. Mais ça ne l'empêcha pas de m'offrir un grand sourire en me voyant le rejoindre à petits pas. 


J'étais seulement habillé de mon caleçon et j'avais l'impression qu'un bulldozer m'était passé dessus durant la nuit.


En déposant précautionneusement la tasse chaude sur le plan de travail, il m'invita dans ses bras. Invitation que je n'ai, bien entendu pas le moins du monde refusée. Les câlins du matin étaient encore d'actualité et d'ailleurs, j'étais content qu'ils soient restés. J'appréciais commencer ma journée en ayant Taehyung dans les bras. Ça m'aidait à penser qu'il n'y avait pas meilleure manière de débuter une nouvelle journée et qu'ainsi, rien n'allait pouvoir atteindre mon humeur.


Les mauvais jours ne disparaissaient pas pour autant.


Il y en avait parfois.


C'était ça la vie, ce n'était pas tout rose.


J'acceptais la part d'ombre qui allait forcément avec, même si je savais que la lumière était toujours là, avec moi. On marchait d'un même pas, dans la même direction.


« Et si on prenait des vacances, rien que tous les deux ? »


Un long silence suivit, le temps que je comprenne l'intégralité de sa phrase mais aussi ce qu'elle signifiait au sens propre. Mon regard chercha le sien, pour m'assurer que ce qu'il avançait était vrai ou qu'il pensait tout simplement à la même chose que moi.


Des vacances ?


« Tous les deux ?

-Hmm... son nez caressa le mien un instant alors qu'il fermait les yeux. Ça fait un moment que j'y pense. Ça nous ferait du bien de passer un peu de temps ensemble. On peut prendre un billet d'avion et découvrir le monde. »


Je rêvais de voir le monde.


Taehyung le savait, c'était quelque chose que l'on partageait.


Voyager serait certainement une expérience magnifique.


« Tu es sérieux ? Mais... on ne peut pas faire ça.

-Pourquoi pas ?

-Et l'organisation, tu en es à la tête alors...

-Namjoon peut bien prendre les rênes quelques jours. »


Est-ce que l'on avait réellement cette discussion ? Je n'arrivais pas à en croire mes oreilles. 


C'était dingue pour moi, de ne serait-ce imaginer quitter le pays. Prendre l'avion ? Je n'en avais vu que dans le ciel et encore, à une très grande distance. Ça me paraissait dingue d'imaginer que j'allais pouvoir, moi aussi, voyager pour de vrai.


« On a qu'à bien organiser ça et il n'y aura aucun problème. »


Ses bras se resserrèrent autour de mon corps, je me sentais tellement en sécurité. Je lui devais tant mais à la fois, il s'empressait toujours de m'assurer que ce n'était rien. Je repensais souvent à Kyun, cet enfant qu'il a un jour été. À cet homme que j'ai retrouvé des années plus tard et qui, au premier abord, semblait si froid et mystérieux. J'étais heureux de notre évolution. Tout autant du parcours que j'avais mené difficilement que du chemin qu'il avait courageusement arpenté. Je savais qu'il y avait encore des parts d'ombre de mon côté comme du sien mais les choses prennent du temps.


La vie était encore longue.


« Ooh... attends, il est quelle heure ?

-J'en sais rien. Il grogna en embrassant ma joue. Huit heures et demi, je crois.

-Tu es sûr ? »


Il hocha positivement la tête alors que mes yeux s'écarquillaient.


« Mince ! »


En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, mes pieds nus me portaient déjà dans le salon en ayant pour seul but à atteindre : la salle de bain. Mais la voix de Taehyung s'éleva dans l'air, me rappelant à l'ordre.


« Quoi ? Tu crois aller où comme ça ? Tu n'as même pas déjeuné.»


Mon ventre hurlait son mécontentement d'ailleurs. Mais je n'avais pas le temps pour ça, pas maintenant, pas aujourd'hui. J'aurais dû mettre un réveil, je le savais. Mais j'étais une tête en l'air alors, je ne pouvais que m'en prendre à moi même de toute manière.


« Je suis responsable des heures d'études de Sunwoo ce matin. Je ne peux pas être en retard. »


Il s'arma de sa tasse et en avala quelques gorgées tout en continuant à me regarder. Est-ce qu'il faisait vraiment mine de bouder ? Non, je ne rêvais pas. Il n'appréciait pas trop le temps monstre que je consacrais à l'apprentissage de Sunwoo. Je reprenais tout depuis le début et j'amenais tous mes carnets pour qu'il puisse prendre exemple sur moi.


Je savais qu'on avait tous nos propres manières d'apprendre et là n'était pas le problème, bien au contraire. Je voulais simplement qu'il voit par lui-même que c'était possible. Que je revenais de loin, moi aussi et qu'il n'était pas seul.


Taehyung savait que je faisais tout ça pour son bien mais il m'avait parlé d'une certaine jalousie qu'il éprouvait quand il nous voyait tous les deux. Je l'avais à de nombreuses reprises rassuré. Puisque de toute manière, il n'y avait rien à craindre.


Je ne voyais que lui.


Je suis revenu sur mes pas, il m'était clairement impossible de le laisser derrière moi. Et je le voyais déjà, sourire, derrière sa tasse.


Son regard longeait mon corps de haut en bas, il l'épousait tendrement et j'adorais ça. Mon corps était le plus beau à ses yeux, il me l'avait répété suffisamment de fois pour que j'y crois. 


Et peu à peu, je m'étais fait à l'idée que, peut-être : j'étais beau.


La tasse se retrouva à nouveau sur le côté, vide. Alors que ses mains s'étaient empressées de venir parcourir ma taille, son toucher m'était tant familier mais c'était toujours aussi agréable de le sentir. Le bout de ses doigts tâtait ma peau avec soin, comme s'il ne voulait pas me laisser partir.


Il ne voulait pas me laisser partir.


« Désolé, ton petit homme a du boulot.

-Mon petit homme est demandé ces derniers temps.

-Mais il finit toujours par s'endormir à tes côtés. Hm ?»


Ses mains se joignirent dans le bas de mon dos alors que je dessinais des formes imaginaires sur ses pectoraux. Il me donnait l'envie de rester à la maison, ou de partir en vacances dès maintenant. Mais j'avais des obligations, un emploi du temps et il en était de même pour lui.


Il était si beau.


Au point où je me demandais parfois s'il était bien réel.


Front contre front, j'ai pris quelques secondes pour apprécier la douceur de cette étreinte, celle d'avant d'aller travailler. Même s'il était toujours difficile de se quitter, je me disais que seulement quelques heures nous séparaient des retrouvailles.


« Tu es le seul que j'aime, Taehyung. Pour toujours. »


Ses yeux se fermèrent un moment et il déposa des petits bisous sur ma bouche avant de parsemer mes joues, c'était comme une dose nécessaire, une tasse de café, une habitude pour bien se réveiller.


« Je t'aime tellement, mon Ange. Pour toujours.»





Mon monde autrefois sans lumière était désormais décoré de milliers d'étoiles qui elles-mêmes, formaient des constellations que Taehyung pouvait nommer une à une sans le moindre problème. Je suis enfin la personne dont j'avais un jour rêvé, même si je savais qu'une meilleure version de moi-même m'attendait impatiemment dans le futur, je prenais le temps d'apprécier le présent et ce que j'avais juste là, devant les yeux. Ma famille, mes amis... Nam', Haseul, Ana, Jimin, Chenle, Jinyoung, Yoongi, Vladimir et tous les autres... ils étaient tant et pourtant, mon amour pour eux débordaient toujours un peu plus.


Le bonheur me laissait des picotements agréables sur le bout de la langue alors que je considérais chaque seconde comme une bénédiction aux côtés de mon âme-sœur : j'existais.



« Le ciel envoie les anges et moi, je les protège des flammes ».




FIN






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Coucou petites étoiles et oui, c'est encore moi !♡ Si vous lisez ces quelques lignes, c'est que malheureusement vous venez d'arriver à la fin d'Angel on fire. J'imagine que toutes les bonnes choses ont une fin... même si je ne pensais pas avoir à écrire ces mots si vite, nous y sommes déjà. J'ai l'impression d'avoir commencé cette histoire il y a à peine deux mois, alors que ça fait plus d'un an et trois mois... C'est passé si rapidement que j'ai l'envie d'effacer entièrement Aof de ma mémoire pour l'écrire à nouveau, tant j'ai particulièrement aimé façonner cet univers, ces personnages aussi. 

Une chose est sûre et certaine, elle va terriblement me manquer... 

Je vous félicite et vous remercie de m'avoir fait confiance au fil des chapitres et de vous être aventurés dans cette merveilleuse aventure à mes côtés. Merci pour tous vos gentils commentaires et petits messages adorables, vous avez énormément contribué à cette histoire même sans le savoir. J'espère avoir fait de cette aventure, une petite bulle dans laquelle se réfugier en cas de besoin pour oublier l'espace d'un court moment vos divers problèmes personnels. Angel on fire n'était pas une histoire toute rose, c'est vrai... mais n'oubliez pas que l'espoir ne meurt jamais, vous êtes beaux, vous êtes forts et plus important encore : vous existez♡

Encore merci mille fois, précieuses petites étoiles. J'espère pouvoir vous retrouver très bientôt pour une toute nouvelle aventure, s'il vous plaît, prenez soin de vous ! À très vite, je vous aime fort



Début : 21/04/2019

Fin : 03/07/2020

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