39
Il y a eu de nombreuses fois où mon temps de réaction m'a fait défaut. Si bien que j'étais dans l'incapacité de les compter sur les doigts de mes deux mains réunies. Je le reconnaissais, l'acceptais petit à petit avec le temps. Et quand ça arrivait malgré moi sans que je ne puisse faire quoi que ce soit pour fuir rapidement comme j'en avais la furieuse habitude à un moment, je n'avais plus qu'une seule solution restante pour m'en sortir même si ce n'était pas indemne : prier.
Je n'étais pas croyant, j'avais à peine conscience qu'il existait différentes religions sur cette planète immense tant mon éducation s'avérait limitée et pauvre. Il y avait tant de choses que j'ignorais et que j'ignore encore à l'heure actuelle. Disons que je n'ai pas eu la chance de grandir et m'épanouir dans une famille possédant ne serait-ce qu'un minimum de stabilité, de bon sens.
J'ai survécu en courant sur la corde raide sans regarder à droite ou à gauche, sur le fil du rasoir sans jamais craindre la chute, le coup fatal. C'était devenu si banal pour moi de me retrouver suspendu au vide que peu à peu, la peur s'était affaiblie. Je courais jour comme nuit, partout et nulle part à la fois, les jambes en feu prêtes à m'abandonner.
La chute n'était pas quelque chose qui m'effrayait car à mes yeux, j'étais déjà tombé bien bas.
Mais je priais surtout de toutes mes forces le ciel entier de m'épargner, en permanence juste un petit peu plus. Même dans mes rêves, mes cauchemars aussi. Ils n'étaient pas bien différents, j'avais même du mal à les discerner. Ça ne s'arrêtait jamais. Au point où j'en confondais la réalité à ce que j'imaginais une fois assoupi -quand je parvenais à dormir quelques heures sans être interrompu-. Je priais si fort que j'avais l'impression désagréable de hurler à l'intérieur de ma propre tête et ce, depuis mon tout premier cri.
Je m'appelle Jeon Jungkook.
J'avais à peu près dix ans et Violet faisait déjà ses premières apparitions furtives qui peu à peu s'allongèrent au fil des semaines.
Mais il n'en demeurait pas moins un étranger.
Pourtant j'ai tout de suite mémorisé les traits durs et crispés de son visage déformé, comme par automatisme mais aussi par nécessité, par urgence. Sa voix rocailleuse, le son prononcé de ses pas contre les marches de l'escalier, son rire gras, ses raclements de gorge dégoûtants, tout. Absolument tout était enregistré dans un recoin de mon crâne, j'en avais besoin, je le savais tout au fond de moi. Pour une seule et bonne raison : il était une menace à ma sécurité, à mon bien-être mental comme physique.
Une nouvelle menace à ajouter à la liste, parmi toutes les autres. Et j'étais inquiet. Terriblement inquiet.
Je l'avais comme ressenti à l'avance. Ça m'avait hérissé l'intégralité des poils la première fois que j'ai posé les yeux sur lui et que les siens si sombres et effrayants se sont tournés vers ma direction lorsque ma mère a lâché : « Le bon à rien est à ta droite.. avait-elle balbutié en accompagnant le temps d'un geste de la main. Son prénom ? Ça ne sert à rien que tu le saches... il ne sert pas à grand chose ».
Rien chez Violet autant physiquement que lorsqu'il a ouvert la bouche pour m'adresser quelques mots ensuite ne m'a inspiré confiance.
Tout de lui me donnait l'irrémédiable envie de fuir.
Je n'ai jamais eu confiance en personne, ce n'était selon moi qu'un mythe, une histoire que l'on raconte aux enfants avant de dormir (ils en parlaient fréquemment à l'école à ce moment là, quand j'avais encore la chance d'y aller).
C'est vrai, je n'avais pas même confiance en ce qui me servait de seul et unique parent, de seul repère, de seul pilier « stable ». Justement. C'est sûrement pour cette même raison que je me méfiais autant de tout, de tout le monde, tout le temps. Et j'avais raison... Bien sûr que j'avais raison.
Après tout, j'étais le fils de ma mère.
Cette même année, Violet a levé la main sur moi pour la première fois. C'était violent, quelques jours à peine après mon anniversaire. J'entends encore le son que ça a provoqué à l'intérieur, tout près de mon cœur. Ça résonne toujours de temps en temps, par période seulement. Comme pour me rappeler que quelque chose s'est brisé ce jour là. Que jamais je vais pouvoir réparer ce qui a été détruit, par sa faute. Même le temps ne peut rien y faire.
Cependant, je ne me rappelle toujours pas de la raison pour laquelle son poing s'est abattu sur ma pommette. Il n'y en avait peut-être pas, après tout. Ça expliquerait davantage ceux qui sont arrivés après le premier. Pourquoi c'est devenu une habitude, un passe-temps, un amusement.
J'aurais peut-être dû fuir quand j'en avais la possibilité. Partir loin, courir jusqu'à en mourir dehors sous la pluie s'il le fallait. Car j'étais maintenant certain à ce moment là, quand rien ne me retenait en vie que c'était entre ces murs, ceux de ma propre maison que j'allais pousser mon dernier souffle en ce monde dont je ne connaissais pas même l'étendue folle.
Avant même d'atteindre la majorité, j'ai cru mourir des centaines de fois sous les yeux de ma propre mère qui me voyait comme le monstre ayant gâché sa formidable vie.
Et même prier, n'a pas abrégé mes souffrances. Comme si personne ne m'entendait, comme si je hurlais sans prononcer le moindre son. Il n'y avait personne autour, plus personne ne m'écoutait, personne ne m'a jamais écouté. J'étais totalement seul. Livré à moi-même. Personne n'était là. Personne.
J'étais Jeon Jungkook. Et je n'étais rien.
Je n'existais pas.
Il m'est arrivé de chantonner de temps en temps. J'ai entendu la mélodie d'une musique en me baladant dans les rues près de l'épicerie, elle est alors restée coincée dans mon crâne le reste de la journée. Et ce, pendant une longue semaine. Bizarrement, c'était moins douloureux de vivre ainsi. En chantonnant tout doucement, pour ne pas faire trop de bruit. Je demeurais discret, comme une petite souris effrayée à l'idée d'être vue, d'être découverte.
Je n'avais pas le droit d'être un être humain voyant, d'exister. Ma mère me le rappelait suffisamment dès qu'elle me croisait dans les couloirs de notre horrible maison. Ça lui arrivait de me sauter au visage, d'empoigner mes cheveux soudainement et de les tirer de toutes ses forces tant elle m'en voulait de respirer le même air qu'elle.
Elle empoignait mes cheveux comme si elle allait pouvoir me déchirer en des milliers de morceaux. Et moi, je me laissais faire en pleurant toujours en silence. Ça faisait bien longtemps que j'avais arrêté de me débattre.
Pendant quelques années, j'ai pensé que c'était sa propre manière de me montrer qu'elle m'aimait. Qu'elle m'appréciait. Elle ne m'apportait pas d'attention comme les autres mères mais je n'en avais pas la moindre idée, à ce moment là. Je n'avais pas connu d'autres mères dans mon entourage proche. Je ne savais pas comment elles se comportaient puisque je n'allais plus à l'école pour m'en assurer.
Alors petit à petit, j'ai commencé à penser que finalement c'était la manière dont j'étais supposé être traité. Et c'est à ce moment là, que j'ai arrêté de pleurer dès qu'elle levait la main sur moi à toute heure de la journée, souvent sans raison.
J'ai continué à chantonner pendant quelques années supplémentaires. C'était la seule manière dont je m'exprimais clairement et ça faisait du bien. Je n'avais plus le droit d'aller à l'école alors je ne parlais plus beaucoup, même pas à moi-même. Ça ne changeait pas grand chose à ma vie, finalement. De toute manière j'étais mis de côté depuis toujours, même à l'école parmi les autres enfants de mon âge.
Ma vie n'était rien d'autre qu'une infime attente, celle que le temps passe, que le soleil se couche pour finalement se relever quelques heures plus tard en une nouvelle journée dont la nuit tardera trop longtemps à arriver. C'était mon quotidien, mon triste quotidien. Et entre deux promenades à l'extérieur dans les rues du quartier que je connaissais par cœur, je chantonnais faiblement en montant le long de la gouttière menant à ma chambre.
Jusqu'au jour où elle a entendu. Ma mère. Elle m'a entendu ouvrir la bouche, pour chanter. Et c'est là que tout a basculé.
Elle s'est levée...
Elle a hurlé...
Beaucoup hurlé...
Elle a fait trembler tous les murs de la maison, j'avais peur qu'ils tombent sur ma tête...
Elle m'a attrapé par le col de mon t-shirt...
Et sa cigarette...
Elle...
Je sursautai brusquement en poussant un petit cri de détresse étouffé par ma propre salive. Mes paupières s'ouvrirent aussitôt, à la quête de lumière. Elle était très importante maintenant. J'en avais presque besoin, c'était vital. C'était un repère que je ne pouvais plus négliger.
Car s'il y avait de la lumière autour de moi, c'est qu'il y avait systématiquement Taehyung non loin. Et si Taehyung était là, avec moi, j'étais en sécurité. La sécurité, j'en avais besoin. Je ne pouvais plus survivre sans. J'avais si peur.
Un étau sembla se resserrer avec force autour de moi. Et une main chaude caressa mes cheveux d'avant en arrière avec lenteur et bienveillance. Je n'arrivais pas à bouger d'un seul centimètre. Mon corps était comme tétanisé. Ça faisait bien longtemps que je n'avais pas fait de cauchemar si réaliste impliquant mon passé, mon ancienne vie, celle d'avant. Mais celui là me semblait bien trop réel.
Ma mère... Elle était là.
Elle semblait si réelle.
Mon cœur battait comme un dingue dans mes oreilles, je n'entendais que lui tant il m'assourdissait. Si bien que j'avais du mal à me concentrer sur ce qu'il y avait autour de moi. Nous étions à l'intérieur d'une voiture, sur la banquette arrière. Elle bougeait un petit peu de droite à gauche en un mouvement répétitif, nous étions sur la route et non plus à l'intérieur du bâtiment où se trouvait l'Ukrainien et les autres.
Les caresses dans mes cheveux continuèrent, elles étaient douces mais assez précipitées. Comme si la personne était surprise de mon précédent sursaut.
« Tu as fait un mauvais rêve Jungkook. Calme-toi... C'est terminé. »
Mon visage tourna tout doucement vers la droite et ce n'est qu'à ce moment que je compris que j'avais encore les yeux écarquillés depuis quelques longues secondes maintenant. Ils étaient grands ouverts. Et pourtant, je ne voyais pas plus loin que le bout de mon nez. J'étais si déboussolé qu'il m'était compliqué de tout analyser autour de moi. Pourtant, c'était ma spécialité depuis tout petit -de tout mémoriser, tout observer-. Mais j'étais perdu. Totalement perdu. Et c'était effrayant. Beaucoup trop effrayant. Comme si mon cauchemar ne s'était pas arrêté, comme s'il prenait seulement un nouveau départ.
« Les mauvais rêves ne sont pas réels. Ils sont dans ta tête. Continua t-il sans jamais immobiliser ses longs doigts, continuant à caresser mon crâne. Tu ne dois pas avoir peur une fois réveillé, rien de tout ça n'est réel. Hm ?
-Mais... Mais ma mère... Elle...»
En clignant des yeux, une image d'elle clignota sous mes paupières pour finalement aussitôt disparaître. Un frisson me secoua violemment et mon corps se rapprocha par automatisme de celui de Taehyung. D'ailleurs, j'étais actuellement déjà sur ses genoux. J'ignorais si c'était légal d'être dans cette position alors que la voiture roulait et quelque chose au fond de moi me chuchotait que ça ne l'était pas du tout et que si l'on venait a être arrêté par les forces de police nous risquions de très gros problèmes.
Mais la police ici, c'était nous.
« Est-ce que tu veux m'en parler ? Demanda t-il en un chuchotement, forme d'intimité. »
Ma tête se posa délicatement sur son torse confortable alors que peu à peu, les battements de mon cœur se calmèrent enfin. Je voyais les rues défiler derrière la vitre, il était tard ou peut-être très tôt le matin. Je ne savais pas vraiment.
Namjoon conduisait.
« Parfois j'ai peur qu'elle revienne me chercher. Confiai-je sans trop réfléchir en me calant d'autant plus contre lui.
-Je ne la laisserai pas t'emmener loin de moi, jamais. »
Et ses bras se serrèrent un peu plus autour de mon corps, au point où je sentais presque les battements de son propre cœur. Taehyung ne parlait que très peu, du moins avec les mots. C'est ce que j'avais remarqué au fil des semaines, depuis que nous étions plus proches. Sa manière de communiquer c'était à travers les gestes. Et le sentir tout contre moi m'apaisait.
Mes doigts attrapèrent le tissu de son haut et ce n'est qu'à ce moment que je remarquai sa veste sur mes épaules.
Nos yeux se croisèrent, les siens semblaient si attentifs, si lumineux. Taehyung m'écoutait toujours avec une attention dévouée. J'avais vraiment l'impression d'être entendu.
« Promets-moi de ne jamais me laisser. Murmurai-je faiblement sans réfléchir. »
Namjoon se racla la gorge et Taehyung leva le visage vers l'avant du véhicule, j'imagine qu'ils se regardaient par l'intermédiaire du rétroviseur central. Ses doigts caressaient toujours doucement mes cheveux et j'étais désormais apaisé. Je tentais de mettre de côté mon horrible cauchemar en me persuadant du mieux possible que ce n'était pas près d'arriver, pas du moment où j'étais ici, dans les bras de Taehyung.
Il ne me regarda pas de nouveau mais ses lèvres se posèrent sur le sommet de mon front en un petit baiser. Je sentis aussitôt mes joues se mettre à brûler mais c'était agréable, comme si l'effet de ses lèvres sur ma peau l'embrasait. J'étais si bien contre lui.
« Je te le promets. »
Une fois au QG, Namjoon descendit de la voiture en même temps que nous. Taehyung ne releva pas sa présence, comme s'il s'y attendait. Alors je les suivis en trottinant derrière eux.
Ma main attrapa celle de Namjoon alors que Taehyung tapait sans ménagement le code. Il se tourna vers moi en affichant un petit sourire réconfortant. J'avais l'impression que ça faisait une éternité que je ne l'avais pas vu. Alors que c'était totalement faux. Ça ne faisait qu'à peine quelques heures tout au plus depuis notre dernière conversation. Mais ça me manquait de passer du temps avec lui. Avant nous étions toujours scotchés l'un à l'autre. Après tout, c'est avec lui que je me promenais avant même si Taehyung n'était pas toujours d'accord et qu'ils s'étaient bien souvent disputés à ce sujet.
« Comment va Haseul ? Questionnai-je curieusement en levant le visage vers lui.
-Elle va très bien, je prends soin d'elle. Tu n'as pas à t'inquiéter pour ça. Il confia en ébouriffant mes cheveux de sa main libre, celle que je ne tenais pas dans la mienne. Elle demande souvent après toi en faisant la moue comme une gosse de six ans et demi, j'espère que vous aurez bientôt l'occasion de vous revoir pour qu'elle me laisse enfin tranquille. Ça frôle presque le harcèlement à ce stade...
-On rentre. Taehyung intervint en nous jetant un coup d'œil furtif par dessus son épaule. »
Les doigts de Nam' se resserrèrent autour des miens et je le suivis à l'intérieur du QG. La porte se referma derrière nous en un petit bruit sonore, nous prévenant qu'elle était bien verrouillée. À l'intérieur, il n'y avait personne. Taehyung alluma les lumières une à une alors que je refusais de lâcher les doigts de Namjoon en retirant difficilement mes chaussures.
J'avais besoin qu'on me tienne, qu'on me soutienne.
J'avais peur de m'effondrer.
Mais j'avais des lacets et je ne savais toujours pas les faire. Ce qui voulait dire que j'étais incapable de les enlever seul. Namjoon s'accroupit devant moi pour s'en charger sans que je n'ai à le demander. Il savait. Je me mordis les lèvres, honteux.
J'étais ridicule.
Taehyung s'avança alors vers nous après avoir consulté le thermostat, les sourcils froncés. La température n'était pas assez haute, pas autant que d'habitude et je grelottais légèrement à l'intérieur de sa veste trop grande et lourde. Ses pas étaient assez volumineux et impressionnants, il arriva bien vite près de nous.
Sa voix n'avait pas le même son que d'habitude, j'avais du mal à saisir pourquoi. Il posa sa main sur l'épaule de Namjoon assez sèchement qui défaisait les lacets de ma première chaussure.
« Je m'en charge. »
Nam' émit un petit rire que je n'ai pas réussi à interpréter. Est-ce qu'il se moquait ? Habituellement quand quelqu'un rigole, c'est pour une bonne raison. Mais je ne parvenais pas à mettre le doigt dessus.
« Taehyung... Il commença en levant le visage vers lui, clairement amusé. Tu déconnes là j'esp...
-Les documents sont sur mon bureau, j'arrive. »
Un autre petit rire résonna dans la grande pièce avant que Namjoon ne se lève en lâchant mes lacets toujours entrelacés. Il secoua la tête de droite en gauche comme s'il n'arrivait pas à y croire. Il ne me jeta pas même un seul regard en se dirigeant vers le bureau de son demi-frère, la porte claqua légèrement.
Taehyung s'agenouilla à sa place, je voyais les muscles de ses bras se contracter à chaque petit mouvement qu'il faisait. Il était rapide et en quelques secondes à peine mes chaussures étaient enlevées et remplacées par des chaussons. Ce n'était pas les miens. Je n'en avais pas. Ils appartenaient à Taehyung. Ils étaient bien trop grands mais je les aimais beaucoup.
Il se redressa en passant une main dans ses propres cheveux, les ramenant vers l'arrière.
« Est-ce que Nam' est en colère ?
-Je vais m'entretenir avec lui pendant un petit moment. Il répondit en évitant ma question. Je veux que tu restes ici en attendant. »
Sa main droite vint replacer une mèche de ma chevelure qui me voilait la vue. Ses yeux semblaient me détailler avec insistance, comme s'il attendait une réponse positive de ma part. Je hochai alors la tête, pour lui faire entendre que j'avais bien entendu et que j'allais obéir.
Ils agissaient vraiment bizarrement depuis tout à l'heure.
« Repose-toi sur le canapé. Il ordonna en s'humectant les lèvres et mes yeux ne purent que les regarder. Si tu viens fouiner ou écouter à la porte, je vais me mettre en colère.
-Qu'est-ce qui s'est passé avec l'Ukrainien tout à l'heure ? Après que je me sois endormi ? Est-ce que j'ai raté quelque chose d'important ? »
Ses bras me tirèrent tout contre lui pour la seconde fois de la journée. Ça faisait beaucoup de contacts. Beaucoup trop. Mais je n'allais pas m'en plaindre. J'adorais ça. Si j'avais du mal avec les rapprochements physiques plus tôt, lors de mon arrivée, ce n'était plus le cas. Enfin, en ce qui concerne Taehyung. J'étais bien capable de rester une éternité accroché à son cou s'il le fallait. J'adorais la sensation de son corps près du mien, de la confiance que ça me donnait.
Je ne me sentais plus faible contre lui.
« Je fais le compte-rendu avec Nam' et après je te raconte une fois au lit, d'accord ? »
Je tournai la tête et mon nez toucha légèrement son cou. Son odeur sentait bon, incroyablement bon. Comment pouvait-il sentir bon à cette heure-ci ?
« Tu me raconteras absolument tout ? »
Il savait très bien ce à quoi je faisais référence. « Tout » impliquait bien évidement Kyun. Je n'avais pas oublié. Je ne pouvais clairement pas oublier. Il avait hoché la tête, là-bas. Il avait affirmé et j'avais besoin qu'il m'en parle de vive voix car j'avais l'impression de devenir totalement dingue.
Si je comprenais bien, j'avais dans ma vie entière -elle n'était pas si longue-, rencontré Taehyung deux fois. Et ces deux fois, je l'ai considéré comme celui capable de sauver mon existence.
J'existais grâce à lui.
Taehyung inspira avant de répondre :
« Peut-être pas tout, pas tout de suite mais je vais répondre à certaines de tes questions. Je vais m'occuper de Nam', je n'en ai pas pour longtemps. »
De nouveau, il déposa ses lèvres contre la peau chaude de mon front avant de s'éloigner. J'entendis la porte claquer et au loin, les voix des deux hommes s'emmêler sans que je ne puisse comprendre le sujet de la conversation. Le bout de mes doigts vint caresser mon front, embrassé plusieurs fois par ses soins aujourd'hui. J'ignorais ce que ça signifiait mais à chaque fois, mon corps entier réagit. Et ce n'est pas désagréable du tout.
Alors que j'étais seul dans cette pièce bien trop grande, mes pensées prirent le dessus sur le silence que j'essayais d'ignorer par tous les moyens. Trop penser n'est pas bon pour la santé, on me l'a déjà répété. Mais c'était bien plus fort que moi.
Je ne peux pas m'arrêter de penser.
Pourquoi Kyun m'a abandonné ?
Pourquoi Taehyung m'a caché la vérité ?
Pourquoi semblent-ils si similaires et pourtant si différents ?
Pourquoi avais-je la curieuse impression qu'il m'évitait tout en me gardant le plus près possible de lui ?
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Bonsoir mes petites étoiles, comment allez-vous ? J'espère de tout cœur que ce début d'année vous est favorable ! Pour ma part, on dirait que mes efforts au niveau de mes études paient enfin ! Je viens de boucler mon premier semestre avec succès, je suis vraiment contente même si c'est un facteur qui alimente énormément mon anxiété au quotidien♡
J'ai eu également un petit peu de temps pour écrire, je dois avouer que j'ai dû relire les dix derniers chapitres pour me replonger dans l'histoire et ne pas faire de bêtises en cours d'écriture. J'ai encore tant de petites révélations à vous faire que je veux vraiment faire attention à quand les insérer pour ne pas vous brusquer et ne pas vous perdre en cours de route (j'ai lu tous vos commentaires et apparemment, la révélation de Kyun a semé le chaos hihi).
Dans les prochains chapitres, vous en apprendrez bien plus sur Kyun et la relation qu'il avait avec Jungkook à l'époque, quand ils étaient petits. Mais aussi comment Taehyung a vécu le retour de Jungkook dans sa vie des années après alors que rien ne laissait présager qu'ils se recroiseraient un jour. Je trouvais cet aspect très intéressant à exploiter, puisqu'on se concentre beaucoup sur le vécu de Jungkook (par rapport au pdv qui est le sien), j'aime aussi me pencher sur les ressentis de Taehyung par rapport à tout ça.
D'ailleurs, je me demandais si ça vous plairez d'en savoir plus sur lui ? J'ai toujours fait en sorte de créer une bulle de mystère à son sujet, c'était volontaire et j'ai l'envie d'en dévoiler sur son personnage [ je ne dis pas quoi;) ].
On se retrouve très vite mes petites étoiles, merci pour tous vos retours vous êtes clairement des anges. Je ne mérite pas tant d'amour, merci infiniment tout ça c'est grâce à vous. Passez une agréable soirée et surtout, prenez soin de vous c'est le plus important♡
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