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21




J'étais incapable de ressentir quoi que ce soit. Comme si finalement, je n'étais jamais rentré au hangar avec les autres ce jour là. Mon âme était restée là-bas, de l'autre côté de la frontière, à cet endroit plus précisément. J'étais en dehors de ma coquille, la laissant totalement vide. Les autres ne cessaient de s'alarmer à propos de mon état qu'ils jugeaient "préoccupant", surtout durant les vingt-quatre heures qui suivirent. 


Pour la simple et bonne raison que je n'avais pas ouvert la bouche une seule fois, j'en étais incapable. J'étais d'ailleurs convaincu que mes cordes vocales n'étaient maintenant qu'un ensemble de nœuds indéniable et qui brûlait de temps en temps dans ma gorge. Bizarrement, ça ne m'inquiétait pas tant que ça. Je ne ressentais rien du tout. Pas de peur, de douleur, de colère. Rien. Le vide complet, immense. Je m'y perdais pour l'énième fois de ma vie, habitué.


Nous étions Samedi, Orange. Et même si je connaissais encore mes couleurs sur le bout des doigts, c'est comme si rien n'importait réellement depuis l'accident. Haseul vient d'entrer dans la chambre de Taehyung, dans laquelle je suis enfermé depuis notre retour. Elle prend soin de moi plusieurs fois par jour et s'assure que je mange correctement, chose que je ne fais bien entendu pas.


Ses cheveux étaient coiffés en un chignon désordonné alors qu'elle ne portait pas de maquillage. Ses deux couleurs de cheveux se mélangeaient l'une à l'autre, j'aimais bien. Des cernes étaient discernables sous ses yeux légèrement bouffis, j'imaginais qu'elle n'avait pas beaucoup dormi ou peut-être qu'elle a pleuré. Surtout après ce que nous avions vécu, de l'autre côté.


Elle déposa soigneusement une assiette sur la table de chevet, à quelques centimètres de moi. J'étais toujours allongé sur le dos, le regard perdu vers le plafond. C'est comme si le matelas m'avalait. J'entendais parfois les autres marcher à l'étage, je comptais les pas en essayant de les discerner.


« Il va falloir que tu manges un petit peu, Jungkook. Commença t-elle doucement en s'asseyant sur le rebord du lit. »


Je ne répondis pas, comme si je ne l'avais pas entendu. Je savais qu'il était méchant et déplacé de réagir de la sorte, mais mon corps était bloqué. Je n'en avais pas les commandes, je n'étais plus le chef. Quelqu'un d'autre l'était, j'ignore qui.


Je peinais toujours à ouvrir mon œil blessé, c'est bien dans ces moments là que je ressentais quelque chose qui me prouvait que je n'étais pas totalement mort. La douleur semblait si forte qu'à certains moments, c'est comme si elle n'était pas là. Je n'arrivais pas vraiment à la décrire avec des mots précis mais je me comprenais. C'est bien la première fois qu'une douleur physique s'avouait si intense. Au point où, miraculeusement, je l'oubliais parfois.


« Jungkook... »


Je l'écoutais. Ça me faisait un peu de peine d'agir de la sorte en sa présence, mais j'étais incapable de faire quoi que ce soit d'autre pour l'instant. J'ignorais totalement ce que je voulais à ce moment là. Peut-être qu'on me laisse seul pour réfléchir au sens de ma vie.


Alors que j'étais conscient qu'il n'y en avait aucun.


Je ne faisais de grandes études dans une école réputée, je n'allais pas pouvoir décrocher un travail ramenant assez pour construire une famille stable, je n'avais personne avec qui partager ma vie sentimentalement parlant. Je ne connaissais pas ce qu'est l'amour, alors me projeter me semblait bien compliqué. En plus d'être seul, j'étais un raté. Violet n'avait pas vraiment si tord que ça, finalement.


Au moins, ça nous faisait un point en commun.


Je n'avais rien en ma possession qui pourrait m'aider à faire de ma vie ce que je voulais. Car je ne savais pas vraiment ce que je voulais moi-même. En partant sur un coup de tête de la maison de ma mère, je pensais dur comme fer que tout risquait d'être différent du jour au lendemain. Que mon monde allait enfin s'illuminer. L'endroit, les gens, le cadre. 


C'était le cas, le hangar et les équipes étaient vraiment différents de tout le reste. Je me sentais relativement bien ici. Enfin, il y avait beaucoup de monde donc c'était assez dérangeant mais leur compagnie n'était pas nocive non plus. Mais ça ne changeait rien au fait que mon futur demeurait incertain. Je ne faisais que vivre au jour le jour et à 18 ans, je n'avais pas le moindre projet à l'horizon.


J'entrouvris les lèvres, elles tremblaient. Haseul me regardait avec une attention dévouée, ce n'est qu'à ce moment que je remarquai sa main posée sur mon genou, par dessus la couverture. Je voulais parler. Je voulais lui dire ce que je pensais. Car j'étais obligé, je ne pouvais pas me retenir et tout garder pour moi. J'avais l'impression que si je le faisais, j'allais exploser. Et je ne voulais pas exploser. J'étais convaincu que personne sur cette terre n'était capable de ressembler correctement les morceaux de mon puzzle.


« Tu as déjà eu envie de mourir ? »


Ses yeux s'écarquillèrent à ma prise de parole. Je ne savais pas dire si elle était surprise par le son de ma voix -je n'avais pas ouvert la bouche depuis une petite éternité- ou car je lui posais une question qui sortait de l'ordinaire. Après tout, ce n'était pas commun de demander ça, de but en blanc sans prévenir. Mais je n'avais pas de gêne à ce niveau là, encore moins maintenant. Il fallait qu'on en parle. Qu'elle me rassure. Je ne pouvais pas continuer à voir ça comme une possible alternative à mes problèmes, car ça commençait à me faire peur. 


J'y pensais beaucoup, depuis que nous étions rentrés.


« Jungkook... Elle s'humecta les lèvres en fermant doucement les yeux. Tu n'y penses pas sérieusement, n'est-ce pas ? »


Bizarrement, j'avais l'impression que la situation se retournait dans l'autre sens. Je voulais qu'elle me rassure mais en échange, je devais la rassurer à mon tour pour ne pas trop l'alarmer. Mais je ne le voulais pas, je ne le pouvais pas. Si je demandais à être rassuré, c'est pour la simple raison que je n'arrivais pas moi-même à l'être. Je lui posais une question très importante, la plus importante que j'avais en tête à ce moment là. Une question centrée sur ma vie, ou du moins sur ce qui en restait.


« Je sais que revoir des fantômes oubliés du passé n'est pas sans conséquences et que ça prendra du temps pour t'en remettre. Et c'est normal, on ne fonde pas un empire en une nuit. Alors donne-toi le temps pour guérir, Jungkook. Regarde tu as bien réussi une première fois en arrivant ici, avec nous. Elle tenta, la voix tremblante. Tu dois laisser le temps tout réparer et ne jamais cesser d'y croire une seule seconde, même si c'est difficile.

-Je crois que je n'y ai jamais cru... »


Un petit silence suivit pendant lequel je l'entendis renifler plusieurs fois. Je n'avais pas osé la regarder, me doutant qu'elle pleurait sur le rebord du matelas. J'étais toujours allongé de tout mon long, à regarder le plafond en clignant de temps en temps des yeux. Je me sentais vide au point d'être convaincu qu'en un coup de vent, j'allais m'envoler et ne plus jamais revenir.


Disparaître.


La porte s'ouvrit mais je n'y fis pas réellement attention, trop obnubilé par ce monde que j'avais constitué dans mes pensées. Un monde où la douleur n'existait pas. La présence d'Haseul sur mon genou s'envola soudainement, elle s'était sans doute levée pour accueillir le nouveau venu. C'était étrange, j'avais l'impression que quelque chose à l'intérieur de ma cage thoracique était cassé. Je n'arrivais plus à positiver. Comme si tout était voué à l'échec maintenant, que mon cerveau comprenait enfin qu'il n'y avait jamais eu d'issue pour moi.


J'entendis vaguement Haseul chuchoter sans comprendre, je n'y faisais pas vraiment attention non plus. La seule chose que souhaitais vraiment, c'était qu'on me laisse seul, pour toujours. Je me sentais lourd et léger à la fois, si vide que peut-être on voyait à travers mon corps. J'étais transparent. Ce sont des sensations que j'ai déjà vécu dans le passé, mais jamais avec une intensité semblable à celle d'aujourd'hui. 


« Calme toi ! S'écria Haseul dont les larmes étranglaient sa voix. Il est sous le choc, ne t'approche pas ! »


Des pas lourds  sur le plancher se rapprochèrent progressivement du lit et sans avoir le temps de comprendre quoi que ce soit, de larges mains agrippèrent mes épaules. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, j'étais redressé en position assise, la couverture glissa sur mon torse couvert d'un t-shirt à longues manches. Mes yeux s'étaient écarquillés par la surprise mais d'autant plus me retrouvant nez à nez avec Taehyung dont les yeux étaient noirs. Noir comme la nuit.


 Est-ce qu'il était en colère à cause de moi ?


Il me secoua légèrement, comme si il souhaitait me réveiller. Mais je ne dormais pas. J'étais là. Il avait les sourcils froncés et sa mâchoire contractée au maximum. Je voyais Haseul juste derrière qui se rongeait les ongles, nerveusement.


« Je ne pense pas que c'est... Elle commença mais s'arrêta au beau milieu de sa phrase.

-Répète. »


Taehyung lâcha d'une voix grave et détendue, malgré le fait que son comportement laissait paraître qu'il ne l'était pas du tout, pas le moins du monde. Je voyais ses veines ressortir de son cou et c'était un peu effrayant. J'avais l'impression que ses yeux lisaient en moi tellement il s'y était plongé profondément.


« Redis-le ! »


Il me secoua encore et ma tête se pencha de l'arrière vers l'avant, comme un jouet cassé. Et c'est bien connu, personne ne veut d'un jouet cassé ou défaillant. Haseul posa sa fine main sur l'épaule de Taehyung pour le dissuader de continuer.


« Dehors. 

-Je...

-J'ai dit, dehors ! »


Je la vis baisser la tête, signe de capitulation avant de sortir de la chambre en refermant la porte sans se retourner une seule fois. Elle nous laissait là, tous les deux. Et Taehyung continuait de me secouer, visiblement en colère pour je ne sais quelle raison.


Son index et son majeur attrapèrent ensuite mon menton qu'il bloqua, forçant nos regards à fondre l'un dans l'autre. Ses yeux étaient légèrement humides alors qu'il semblait peu à peu laisser place à la panique, sûrement à cause de mon manque de réponse, de réception.


« Je t'ai déjà dit que ce fils de pute ne te touchera plus jamais, tout va bien maintenant. Il n'y plus rien à craindre. Il rappela en fronçant d'autant plus les sourcils.

-Tu ne comprends pas. »


Sa main entière, celle qui tenait mon menton, tomba mollement entre mes propres cuisses. Il était sidéré par le son de ma voix. Par la manière dont-elle s'était brisée comme du verre en fin de phrase. Car on y avait détecté toute ma détresse, cette douleur que je portais sur le dos depuis ma naissance. Elle m'étouffait, c'était le moment de non-retour. Celui où elle m'avalait, tout entier comme le matelas. Celui où il ne restait plus grand chose de moi.


« Ils ne s'en iront jamais. I-Ils sont en moi, les jours, les couleurs. Balbutiai-je doucement, c'est à peine si il m'entendait. E-Et j'ai tellement mal.

-Où ? Où as-tu mal Jungkook ? »


J'étais toujours assis devant lui, le teint livide et les yeux relativement vitreux. Je n'avais pas mangé depuis une éternité mais je n'avais pas faim pour autant. Mon corps s'était mis sur pause. Car j'avais de nouveau la peur conséquente de vomir directement ensuite.


Ma main se leva avec une lenteur hallucinante, elle montrait à quel point mon corps était fatigué de porter mon propre poids chaque jour.  À seulement dix-huit ans, je n'étais même plus capable de me supporter. 


J'étais au quart de ma vie tout en ayant l'impression d'en vivre les derniers jours.


Mais main se posa sur mon cœur, car c'était de là que partait initialement la douleur. C'était de là qu'elle provenait depuis tout ce temps, elle s'étendait ensuite dans l'intégralité de mon torse comme une sorte de toile d'araignée géante. J'avais peur du jour où elle allait s'emparer de moi entièrement, à jamais.


« La douleur ne reste pas pour toujours. »


Il commença en chassant ma main, la remplaçant par la sienne. Sa peau était si chaude que je la sentais passer à travers mon t-shirt. C'est la première fois que je voyais Taehyung si sérieux en dehors du travail. Il arborait cet air que je ne connaissais pas, qui m'était totalement inconnu. Et c'est sûrement à ce moment là que les fils électriques se rejoignirent dans mon crâne.


 Je me montrais vraiment dans cet état, devant lui ?


« Elle peut paraître insurmontable sur le moment et je te comprends, mais en réalité elle ne l'est pas. Ce n'est que l'apparence qu'elle te donne. »


Il semblait se calmer tout doucement et c'est sur ce ton que je préférais l'écouter me parler. Il l'avait compris, rien ne lui échappait, jamais. C'est sans doute pour ça que je l'admirais tant.


À grandes enjambées, Taehyung fit le tour du lit pour s'allonger à sa place initiale. Je l'avais alors imité, prenant ça pour une invitation de sa part. Nous étions chacun sur le côté, à se regarder. Pendant les premières minutes, il ne parla pas. Nous nous regardâmes dans les yeux, comme si ils étaient capables de bien mieux parler que nous deux réunis. Et c'était peut-être le cas, au fond. Nous n'avions pas besoin de mots. Il voyait ma douleur et je discernais en lui une nervosité énorme. Comme si il avait déjà vécu ça avant : la disparition soudaine d'un proche.


« Mon père s'est suicidé. Annonça t-il soudainement sans couper le contact visuel. Je refuse de perdre qui que ce soit d'autre, tu m'entends ? Est-ce que c'est entré dans ton crâne, Jungkook ? »


Mes yeux s'écarquillèrent à la nouvelle, je n'y avais pas été préparé du tout et ça m'a choqué. J'ai toujours su qu'il avait quelque chose à propos de son père, j'avais déjà imaginé le fait qu'il n'était plus là physiquement parlant mais pas de là avoir plus de détails. J'aurais peut-être aimé ne pas le savoir.


« Je t'ai déjà dit que nous étions une famille, ici. Alors on va s'entraider jusqu'à ce que ça aille mieux. Et ça ira mieux, ça va toujours mieux quand on y croit suffisamment. Je vais y croire pour toi, si c'est trop difficile.

-Mais... Mais je suis trop cassé pour continuer... P-Pardon. »


Les larmes roulèrent ensuite sur mes joues, je me sentais vraiment coupable. Car je n'avais pas l'impression de fuir une nouvelle fois, mais de les abandonner. D'abandonner cette famille qui se considérait comme la mienne à présent. Toutes ces personnes qui ne me souhaitaient que du bonheur, la réussite, mon bien. 


Les plats de Jinyoung, la garde-robe de Jihoon, les caresses d'Haseul, nos courses dans les rues avec Namjoon, nos sorties interdites avec Jimin, nos câlins du matin avec Taehyung. En y repensant plus sérieusement, je n'étais pas certain de continuer mais je n'étais pas sûr de pouvoir abandonner tout ça non plus.


Car je les aimais.


« Tu n'es pas cassé, je te le promets. »


Comme pour appuyer ses paroles, il s'approcha un peu plus et ouvrit grand les bras pour que je puisse m'y glisser. Un peu hésitant, je m'y étais installé en continuant à pleurer à chaudes larmes. 


Mais son corps, pressé si fort contre le mien m'aida à comprendre. À comprendre que, peut-être, il disait vrai. Que c'était temporaire, que ça allait bien finir par s'en aller, que j'allais pouvoir vivre à nouveau. Car il a été le premier à me dire que j'existais pour de vrai. Alors si Taehyung l'avait dit, c'est que c'était automatiquement vrai.


Ses lèvres se posèrent délicatement sur mon front alors que ses mains caressaient mon dos de haut en bas en des mouvements lents. C'était une partie de mon corps que je ne laissais personne toucher. Mais là, c'était différent. Taehyung était différent. J'étais conscient qu'il ne me voulait que du bien et que je l'avais particulièrement attristé, aujourd'hui. Je m'en voulais un peu pour ça mais je ne pouvais pas non plus m'en vouloir de me sentir mal. 


Tout le monde à le droit de ne pas être heureux.


« Tu dois me promettre d'essayer. Il chuchota, ses doigts le long de ma colonne vertébrale.

-Je vais essayer. »


Trois jours plus tard, les choses n'étaient pas si différentes. Je n'avais toujours pas le droit de sortir à l'extérieur et je mangeais seulement en présence de Taehyung quand il rentrait le soir. Je n'avais pas quitté son lit, ni sa chambre. Mercredi, Jaune. Je m'étais décidé à en sortir pour une fois. Car il était temps de me reconnecter avec la réalité. Si je ne le faisais pas tout de suite, j'avais comme l'impression que je risquais de me perdre à tout jamais dans ce trou-noir qui m'attirait depuis notre retour. Il m'aspirai t toujours autant.


Il n'y avait personne, dans le hangar. Ce n'est pas grandement surprenant, nous étions en pleine semaine et les recherches sur le réseau de drogues continuaient à être le sujet principal qui peuplait les têtes. Ils étaient là pour ça, après tout. J'avais envie de voir Nam', je voulais qu'il me court après comme avant. Même si j'étais physiquement incapable de le faire pour l'instant. Je souhaitais passer du bon temps, pour oublier à quel point j'étais triste à l'intérieur.


En arrivant dans le salon, l'écran de la télévision était allumé. Ça signifiait que quelqu'un était là, avec moi. Je n'étais pas seul. Ils ne m'avaient pas laissé seul. Taehyung ne m'avait pas laissé seul.


J'entendis un craquement à l'étage et bientôt, Jimin dévala les marches de l'escalier à toute vitesse. J'avais même peur qu'il en rate une tellement il allait vite. Il m'a vu et son sourire s'est étiré au point de pratiquement atteindre ses oreilles. C'était un peu flippant mais j'imaginais qu'il était vraiment content de me revoir après tout ce temps. Je doute qu'il avait eu l'autorisation d'entrer dans le bureau de Taehyung. C'était déjà même surprenant d'y voir Haseul, la dernière fois.


« Putain mec j'ai cru halluciner en te voyant debout ! »


Il était en train de courir vers moi, le visage illuminé. C'était comme si nous nous rencontrions pour la première fois, lui et moi. Et c'est un peu surpris qu'il m'entraîna dans une étreinte chaleureuse et débordante d'amitié. C'était très étouffant mais à la fois incroyablement réconfortant. Ça faisait du bien, aussi. J'avais du mal à le reconnaître, mais c'était vrai.


Maintenant, j'aimais vraiment beaucoup les câlins.


Jimin m'amena vers le canapé où nous nous installâmes prudemment. Il attrapa la télécommande sans poser de questions et s'empressa de mettre la chaîne diffusant les dessins animés. Ni lui ni moi ne prit la parole pendant la trentaine de minutes suivantes. Nous nous contentâmes de regarder la télé en nous zieutant de temps en temps de biais. Je me sentais à l'aise même si voir à l'aide d'un seul œil était relativement compliqué. D'ailleurs, le blond n'avait pas fait de commentaires à ce sujet. Savait-il ?


« Tu avais des amis, là où tu vivais avant ? Demanda t-il sans pour autant tourner la tête vers moi.

-J'en ai un. »


Un petit « oh » intéressé sortit de ses lèvres assez pulpeuses alors que je l'imitais en prétendant suivre la trame du dessin animée. Je n'y comprenais pas grand chose mais c'était une bonne manière de ne pas affronter son regard.


« Tu veux me parler de lui ?

-Il s'appelle Kyun. »


Jimin acquiesça sans poursuivre. C'est ce que j'appréciais le plus chez lui. Le fait qu'il attendait que ça soit moi qui continue sur la lancée. Au moins, je ne me sentais pas obligé. Et en plus, il ne m'en voulait pas si je ne continuais pas la conversation. Car il savait que ça me mettait mal à l'aise ou que je n'avais simplement pas l'envie d'en parler.


Mais aujourd'hui, je ne sais pas pourquoi, j'avais envie de lui parler de Kyun. Car il me manquait énormément et son image continuait à s'effacer de mon crâne de jour en jour. Ça m'inquiétait. Peut-être que Jimin pourrait m'aider à trouver ce qui ne va pas, chez moi.


«  Je sais qu'il était là, avec moi dehors depuis que je suis tout petit. Il m'accompagnait partout... Mais je n'arrive pas à me souvenir de son visage, de sa voix, de son histoire à lui. Par moment, c'est comme si il s'était lui-même effacé de ma tête en s'en allant.

-Où est-il parti ?

-Je crois qu'il est allé vers l'Est avec ses parents pour vivre une belle vie, mais je n'en suis plus si sûr maintenant. Mes souvenirs s'effacent, parfois j'ai même l'impression que je les invente. C'est dingue non ?»


Jimin tiqua légèrement en éteignant la télévision. Il se tourna sur le canapé, me faisant maintenant face. Il lia nos doigts entre eux, provoquant une atmosphère sérieuse à laquelle je n'étais pas certain d'adhérer.


« Jungkook...

-Hm ?

-Ton ami est-ce que... Est-ce qu'il est vraiment réel ? »


Mes sourcils se froncèrent, je ne comprenais pas vraiment ce qu'il insinuait. Je me mordis l'intérieur de la joue, ne souhaitant pas lui répondre. Bien sûr que Kyun est réel. Pourquoi pensait-il le contraire subitement ?


« Quand j'étais petit, commença t-il doucement en me regardant, j'avais tendance à avoir beaucoup d'amis imaginaires. C'est normal, ça arrive à pas mal d'enfants surtout à cet âge là. Mais peut-être que toi, tu n'as pas réussi à discerner le vrai du faux à cause du cadre de vie dans lequel tu grandissais et qu'au moment de t'en détacher tu as réellement cru qu'il était parti. »


L'air avait du mal à entrer dans mes poumons, voilà que chaque bouffée que j'inspirais me brûlait le long de la gorge. C'était désagréable et Jimin remarqua mon visage se tordre.


«Tu... Tu crois que Kyun n'existe pas ?

-Je l'ignore, je te dis juste ce que j'en pense avec ce que tu viens de me dire... »


Je n'étais pas certain du tout de pouvoir intégrer cette idée. Dans ces cas là, ça voulait dire que moi j'existais mais que Kyun non ? Pourquoi ? Pourquoi l'avais-je alors imaginé dans ces cas là ? 


Mais surtout, pourquoi était-il parti ?

Pourquoi était-il parti sans moi ?

Pourquoi ?



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Bonjooour ! J'espère que vous passez une bonne journée, j'ai adoré rédiger ce chapitre -un peu comme tous les autres-. Je tente de faire de mon mieux pour retranscrire les sentiments de Jungkook et son état de choc suite à l'altercation avec Violet. On y retrouve aussi l'inquiétude chez plusieurs personnages, comme Haseul et Jimin. Ou encore Taehyung qui décide de se livrer un petit peu sur sa vie.

 Je vous laisse sur un petit avant goût de ce qui se passera dans les prochains chapitres, et oui, on va enfin traiter le sujet tant attendu: celui de Kyun.

Prenez soin de vous les copains, c'est vraiment le plus important, à Mercredi prochain !♡

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