C'était un jeudi d'été, il faisait tiède ce jour-là. Axel sortait se promener, n'ayant rien d'autre à faire ce matin où il n'avait pas cours à la fac. 

Il se dirigea vers le café le plus proche puis prit place sur une des tables vides par l'heure encore trop matinal pour la plupart des gens. Il repéra bien vite 3 commères du village regroupées autour d'une table avec des thés à la menthe. Axel n'aimait pas trop ces 3 bonnes femmes, elles fourraient toujours leur nez dans des affaires qui ne les concernaient pas et critiquaient toutes personnes ne leur plaisant pas. C'est-à-dire, beaucoup.

Il poussa un soupire agacé puis balaya la place s'étendant devant lui rapidement. Il haussa ses sourcils en remarquant qu'Ange passait, un livre en main, celui qu'il lui avait prêté. Il se sentir sourire rapidement, son cœur ratant un battement. Il regarda ensuite les commères du coin de l'œil en les entendant glousser comme des dindes en suivant Ange du regard.

- Qu'est-ce que c'est que ça ? commença l'une d'entre elles avec un air dégoûté.

- Hmf, une pauvre fille sans importance. Le diable habite dans sa tête. termina la seconde en remaquillant sa bouche énorme de rouge trop flashy pour son âge.

Axel claqua sa langue contre son palais, agacé.

- Non, c'est juste un ange qui a besoin d'aide. répondit-il en les regardant sévèrement du coin de l'œil.

Les 3 commères tournèrent la tête vers le noiraud puis n'osèrent plus rien dire après s'être fait prise la main dans le sac. Elles baissèrent les yeux, honteuses qu'un homme aussi charmant qu'Axel les aient entendu, puis burent leur thé en silence.

Axel se leva alors avec agacement, puis rattrapa Ange qui semblait absorber par son livre. Il la regarda faire en souriant puis se posta à côté d'elle. Elle était belle, vraiment. Ses yeux semblaient un peu moins ternes qu'hier et ses cernes commençaient à disparaître peu à peu, mais la route vers une santé convenable était encore longue.

- Hey. souffla-t-il finalement, bas, comme la première fois devant l'église.

Ange sursauta puis regarda son ami avant de sourire de toutes ses dents.

- Axel ! J'ai commencé ton livre, il est vraiment bien.. ! Je n'ai jamais lu une histoire d'amour pareil.. C'est vraiment beau.

Axel ria légèrement.

- Où est-ce que tu en es ?

- A la moitié ! Ange ria doucement. Ton livre m'empêche un peu de dormir..

Axel se sentit rougir en entendant Ange rire alors que son cœur battait encore plus vite, comme s'il essayait de transmettre un message par morse. Il se traita d'idiot intérieurement en se disant qu'un cœur ne parlait pas le morse, puis mit une mèche de cheveux noir derrière l'oreille d'Ange.

Mauvaise idée, il crut que ses jambes allaient le lâcher lorsqu'il effleura sans le vouloir la joue de la jeune femme.

- Tout va bien Axel.. ? demanda Ange en penchant un peu sa tête, inquiète.

- Oui oui ! Super bien ! dit-il en se reprenant d'un seul coup.

Ange ria doucement.

- Tu es étrange parfois. dit-elle en refermant son livre après y avoir glissé son marque-page.

Axel poussa un soupire discret puis marcha aux côtés d'Ange.

- Tu ne voudrais pas aller à la ville d'à côté avec moi ? commença-t-il. J'aimerais t'emmener dans une librairie que j'aime beaucoup.

- D'accord.

Les deux amis se sourirent puis prirent le chemin vers la voiture d'Axel.

Et ils avaient achetés beaucoup de livre ce jour-là pour remplir la bibliothèque d'Ange. Le sourire qu'elle avait abordé toute la journée restait et resterait dans la mémoire d'Axel pour toujours. Jamais, il n'avait vu un sourire aussi beau. Il avait même cru ce jour-là que des ailes lui poussaient dans le dos tellement elle s'ouvrait au monde parmi tous ces livres. Lui et ces bouquins ont été les heureux témoins de découvrir une Ange encore plus belle qu'elle ne l'est déjà. C'est à ce moment là qu'Axel prit pleinement conscience de ses sentiments envers ce petit ange au ailes noirs qui virevoltait autour de lui de livre en livre avec grâce.

Et il se retrouvait aujourd'hui, dans ce salon, avec cet ange si précieux. Il était tombé amoureux d'elle sans s'en rendre compte mais à présent, il devait le lui avouer. Alors il rouvrit ses yeux noirs en se redressant, lâchant d'une voix qui comportait autant de douceur que le derrière des oreilles d'un chiot :

- Ange ?