𖥻𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐕𝐈𝐍𝐆𝐓 𝐒𝐄𝐏𝐓
𝑫𝑰𝑷𝑯𝒀𝑳𝑳𝑬𝑰𝑨 𝑮𝑹𝑨𝒀𝑰

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« Jeongin éloigne-toi du ventilateur ! »

Si on avait dit à Jisung, Hyunjin, Chan et Jeongin que cet été allait être si dur, ils auraient sûrement préparé beaucoup plus de sorts rafraîchissants que ça. La canicule les avait frappés sans même qu'ils ne le remarquent, et il fallait bien admettre qu'ils étaient soulagés que ce soit tombé pendant le week-end. Une telle chaleur et les ennuyeux cours de politique, ils n'y auraient pas survécu.
Mais même hors des cours, cette canicule avait son quota de difficultés. La preuve était là, dispersés aux quatre coins de la chambre, sûrement trop petite pour les accueillir tous les quatre, il n'avait l'air que des corps sans vie, tués par la chaleur.

Hyunjin allongé sur le sol avec un espoir que sa fraîcheur ne l'atteigne, Jisung et Chan affalé sur le canapé en s'assurant qu'aucun de leurs membres ne se touche pour ne pas se transmettre leurs chaleur et Jeongin qui semblaient avoir pris possession du seul ventilateur, ils était tous complètement épuisé. Ils n'osaient à peine bouger un membre.

« C'est ma magie qui le fait fonctionner je te rappelle ! J'ai bien le droit à ça…

— Personne ne t'a demandé d'insuffler ta magie dedans ! Et dans ce cas là, je veux bien le faire aussi hein… se plaignait Hyunjin. »

Le seul qui restait non affecté par cette chaleur, c'était bien Felix. Il semblait si peu dérangé par cette dernière qu'il s'était aventuré dehors dès onze heures, après bien sûr avoir pris quelques précautions.
Personne n'avait été surpris d'un comportement pareil de la part du félin, vu la bonne humeur qu'il inspirait ces derniers temps ça n'avait rien d'étonnant. Et cette bonne humeur, tout le monde savait qu'elle était causée par un certain garde royal nommé Changbin. L'annonce de leur mise en couple n'avait été une surprise pour aucun d'entre eux, parce que depuis le début ce n'était qu'une question de temps. Ils restaient tout de même très heureux pour leur ami, depuis le temps qu'il en rêvait.

Tout ce qu'ils pouvaient faire, c'était se plaindre et prendre possession du dortoir du pauvre Jisung qui n'avait rien demandé. Parce que bien sûr, le choix du dortoir n'avait pas été pris de façon anodine. Tout avait été calculé. Le dortoir de Jeongin avait été le premier à être éliminé. C'était tout simplement impossible de vivre là-bas. Sa chambre se situait dans l'un des derniers étages du bâtiment et autant dire que vu les rayons du soleil qui tapaient contre les fenêtres, l'air là-bas était devenu tout simplement trop chaude pour être respirable. Tellement que Jeongin avait officiellement élu domicile chez Felix et Jisung, même s'il devait dormir sur le canapé.

Quant au dortoir de Hyunjin et Chan, ce n'était pas un problème de température mais plutôt d'odeur. Il est impossible de rentrer dans leurs chambres sans s'asphyxier à cause de l'eau de Cologne. C'était quelque chose qu'aucun de leurs amis n'avait jamais compris, à part renverser la bouteille de parfum contre les draps il n'y avait pas d'autre moyen que ça ne sente aussi fort. Ils ne se l'avouaient toujours pas, mais même Chan et Hyunjin eux-mêmes ressortaient avec des maux de tête de leur chambre.

Enfin bref, vu que Jisung était assez sensé et responsable pour prendre soin de sa chambre, et que cette dernière se trouvait dans les premiers étages, c'était le lieu parfait. Lieu parfait qui ne les empêchait pas de fondre sur place, mais c'était sûrement mieux qu'autre part.

« Au fait Hyunjin, commença Chan.

— Quoi ?

— Tu ne nous as même pas dit comment s'était passé ta fameuse rencontre avec Seungmin. »

Soudainement, tout le monde était tout de suite bien plus intéressé par la conversation. Personne n'avait osé posé cette question jusque-là, par peur de blesser un peu plus le blond. Mais finalement, Chan avait été le plus courageux, et avait enfin posé le sujet sur la table. Ça devait faire bien trois jours que tous, les uns que les autres, étaient curieux de ce qu'il s'était passé.

« Ah, oui, il s'en souvint, Je suis directement allé dans sa bibliothèque, mais il y avait personne alors j'ai attendu un peu et puis il est venu. J'étais tellement stressé et je me suis excusé d'être entré sans prévenir. Je devais être ridicule, il ricana de lui-même, Enfin bref il m'a dit de pas m'excuser et- »

Sans un mot de plus, Hyunjin s'était tu, ce qui avait suscité le regard des trois autres étudiants qui eux étaient confus par son mutisme soudain. Il fallut attendre quelque instants avant que Hyunjin ne montre enfin un signe de vie, et se relevant brusquement, les yeux en forme de bille et perdus en face de lui. Jisung avait bien vérifié dans sa direction, seulement il ne semblait n'avoir rien d'étrange. Puis Jeongin passa une main devant ses yeux, toujours sans aucune réaction.

« Hyunjin…? »

Interpellé, il se tourna finalement vers Chan qui l'avait appelé mais il ne semblait pas avoir repris totalement ces esprits.

« Il s'est passé quoi après…?

— Il m'a dit de ne pas m'excuser et… »

Hyunjin cligna des yeux de manière excessive pendant quelque instants, procédant visiblement une seconde fois aux événements d'il y a trois jours.

« Et…?, insista Jeongin.

— Et puis il…., ses joues prirent une couleur intense de rouge, Chan, je crois que j'ai des hallucinations.

— Bon tu vas nous dire ce qu'il s'est passé ensuite là !, imposa Jeongin, la curiosité le démangeait.

— Il… Je crois bien qu'il m'a pris dans ses bras…

— Quoi ?! , s'écrièrent les trois étudiants dans une surprise collective. »

Le plus jeune s'éloigna avec précipitation du ventilateur pour se placer face à Hyunjin. Il avait beau chercher une trace de mensonge, ou de rigolade, mais il ne trouvait rien de tout ça.

« Attends tu veux dire Seungmin ? Il t'a pris dans ses bras ?, s'assura Jisung.

— Attends Hyunjin quand on dit prendre dans ses bras ça veut dire un câlin, pas pour tuer quelqu'un !, ajouta même le plus jeune, ne comprenant pas comme c'était possible.

— Mais pas pour me faire du mal ! C'était… vraiment, une vraie étreinte.

— Stop, stop, les arrêta Chan, Hyunjin t'es en train de nous dire que Seungmin t'as pris dans ses bras et qu'il t'a montré de l'affection mais que tu ne nous l'as pas dit avant ?! C'est pas Seungmin le plus bizarre là, c'est toi !

— Mais non mais je croyais que c'était encore un rêve ! Sauf que, je crois bien que c'était réel cette fois. »

Jisung souffla dans son exaspération, ne se remettant pas de la stupidité dont son ami pouvait quelquefois faire part. Le silence s'installa pendant un instant, dans lequel personne ne sut quoi répondre à l'idiotie maladive de Hyunjin. Ce ne fut donc personne d'autre que ce dernier qui brisa le silence dans une exclamation.

« Attendez ! Si tout ça n'était pas un rêve ça veut dire que…

— Je te jure Hyunjin si tu finis pas ta phrase je fais t'étouffer avec un coussin avant même que tu puisses te réjouir de ce qu'il s'est passé avec Seungmin, menaça Jeongin.

— C'est bon, c'est bon ! »

En un clignement de yeux, Hyunjin était devenu bien plus gêné et bien plus gaga qu'à l'instant précédent. Tous ses trois amis, sans exception, roulèrent des yeux en le constatant. Ce n'était pas compliqué de reconnaître ce regard aussi niais, c'était celui que le demi-furet avait dès qu'il parlait de Seungmin et les choses mignonnes qu'il pouvait faire, comme mordre sa lèvre inférieur de suspens quand il arrivait à un moment intéressant de son livre.

« Il s'est excusé pour tous les méchancetés qu'il m'a dit, et devinez quoi !, il ne leur laissa pas le temps de faire leur prognostic, Il pleurait ! Alors du coup, gentleman que je suis, j'ai essayé d'essuyer ces larmes quand-, il chercha les bons mots sans les trouver, Attendez au pire je vous l'imite. »

Il se plaça face au canapé, de façon à ce que tout le monde puisse le voir.

« Je l'ai pas vu comme il m'a maintenu contre lui mais il a dit, il se prépara, prenant le regard le plus séduisant qu'il pouvait faire, Je ne peux quand même pas te laisser me voir pleurer encore une fois, si ? »

À la seconde où il finit de prononcer ses mots, il tomba à la renverse contre le sol, déblatérant à quel point il pouvait être amoureux de Seungmin. Cela dura quelques secondes, avant que Jisung n'en ai assez.

« Tu comptes nous raconter la suite ou pas ?

— Oui, oui c'est bon, dit-il en se relevant, J'ai même pas le droit d'être heureux ! Enfin peu importe, du coup il m'a dit qu'il pouvait pas se permettre d'être avec moi pour le moment que je devais l'attendre blablabla et ensuite-

— Attends quoi ?, le coupa Chan, Comment ne pas se permettre d'être avec toi ?

— Qu'est-ce que j'en sais moi ! Ça n'a pas d'importance, attends plutôt d'entendre sa réaction quand je lui ai rendu sa bague !

— Je trouve ça un peu bizarre moi…, avoua Jisung.

— C'est pas grave ! »

Jisung voulut rétorquer mais Jeongin l'en empêcha. Ils trouvaient tous ça étrange, mais vu l'euphorie de Hyunjin, ça lui importait peu. S'ils devaient en parler, ça serait sûrement entre eux, sans Hyunjin.

« Du coup je lui ai rendu sa bague, c'était un peu la raison pour laquelle j'étais venu, en fait. Et…, il chercha les mots corrects alors que des étoiles se logèrent dans ses yeux, Il avait l'air tellement soulagé. Je crois que c'est la première fois que je le voyais sourire comme ça. Il était… rayonnant. »

Et puis alors que Hyunjin commença un monologue interminable sur la façon dont Seungmin avait touché son cœur à ce moment, Jisung, Chan et Jeongin ne pouvaient qu'écouter. Tous les trois étaient bien conscients qu'ils ne mesuraient même pas l'amour que Hyunjin avait envers Seungmin. Personne n'avait une idée de pourquoi, les deux s'attiraient comme des aimants malgré tout ce vide entre eux deux. Ce vide, personne ne le comprenait. Car avec lui était accompagnée une proximité déconcertante que Hyunjin ne semblait même pas remarquer.

Ce qui leur échappa à d'autres longues minutes durant lesquelles le blond expliquait la façon dont les muscles de Seungmin se détendaient à la vue de sa bague, c'est un Felix excité qui déboula en trombe de les dortoirs, un tas de bouquins en main. Il ne fut pas plus étonné de la présence de ses amis, au contraire il s'en réjouit.

« Vous êtes tous là ! Ça tombe bien ! »

Le fait que le chaton ait coupé Hyunjin fut bien vite enterré, tant la curiosité les avait tous attirés. Félix semblait plutôt enthousiaste, et la raison, 1 13ils n'allaient pas tarder à la connaître.

« Où est-ce que tu étais ?, questionna d'abord Jisung.

— D'abord avec Changbin, il déposa les ouvrages sur son bureau pour n'en garder qu'un, tandis que sa queue de chat se dandinait dans tous les sens, Puis je suis allé à la bibliothèque. J'ai trouvé des choses tellement intéressantes qu' il faut que je vous raconte ! »

Felix ne perdit pas de temps avant de s'installer sur le sol, juste à côté de Hyunjin.

« Des choses intéressantes ?, souligna Chan avec une pointe d'interrogation.

— Oui ! Alors je suis vraiment pas un fan de l'histoire, surtout celle d'Astrantia, il présenta aux quatre hommes la couverture du livre qu'il avait emprunté, Mais alors là !

— De la mythologie ?, constata Hyunjin après avoir lu le titre. »

Tous furent plutôt étonné que Felix aborde un sujet tel que celui-ci de nulle part, surtout lorsqu'il ne faisait que se plaindre de ses cours d'histoire.

« C'est mon programme pour cette année !, fait remarquer Chan, On a un peu abordé le sujet, mais en même temps on ne rentre pas dans les détails parce que ça reste des croyances. Ça m'étonne que tu t'y intéresse, Lix.

— Je m'étonne moi-même ! Mais je vous promets que c'est plus intéressant que ça en à l'air. Et ce n'est pas totalement irréaliste !

— On t'écoute !, s'exclama le mage du chaton. »

Felix était peut-être un peu maladroit avec les mots, et son débit de paroles était peut-être un peu trop élevé, mais tout le monde devait reconnaître que sa capacité à expliquer et raconter quelque chose était impressionnante. Les mots lui venaient soudainement et naturellement, et sa voix était bien plus posé que d'habitude. Il ne savait pas d'où ça venait, mais c'était toujours un plaisir lorsque Felix comptait une histoire. Son admiration était telle qu'il passait des heures à s'instruire, jusqu'à ce qu'il maîtrise le sujet parfaitement.

« Donc au début du monde et de toute vie, avant que l'homme ne se dresse sur ses deux pieds et commence à conquérir le monde, existait un dieu accompagné par 14 anges. Tous avaient une vertu, quelque chose qui les rendait spéciaux, commença-t-il, Mais lorsque la vanité de l'Homme avait commencé à décimer tout autour de lui, le Dieu, effrayé par sa propre création abandonna la race humaine, préférant les laisser entre les mains de ses fidèles serviteurs, il commença, par réflexe, à faire de grand mouvements avec ses mains pour accompagner les ses paroles. »

Tous les regards étaient posés sur lui, des yeux plus intéressés que prévu. Par l'histoire ou bien la façon dont Felix le racontait, personne ne le savait.

« Mais ce choix avait offensé un groupe d'anges, sept d'entre eux en fait. Eux, n'acceptèrent pas de devoir gérer les humains à la place du Dieu, il marqua une pause, Alors dans le royaume divin s'installa alors une discorde entre les deux puissances. D'un côté les anges qui avaient accepté leur devoir et de l'autre les corrompus, il fit un signe de guillemets avec ce doigt au dernier mot, ceux qui étaient empli de souffrance. Souffrance qui avait réveillé en eux une envie de chaos et par conséquent, leurs vices les plus sombres. Des vices qui furent nommés des pêchés.

— Attends tu veux dire que…, s'assura Hyunjin »

Felix hocha la tête.

« J'y viens, dit-il avant de continuer son récit, Au nombre de sept, un pour chaque ange corrompu, les péchés est présent dans chaque cœur tout comme les vertus. Seulement, lorsqu'un être est dans une certaine condition de grande détresse psychologique, cette partie de péché peut se manifester de manière plus violente, L'inverse est vraie aussi. Et alors ces anges devinrent des démons. »

Jisung fronça les sourcils.

« Des démons ? Tu veux dire, comme ceux qu'on a vu pendant l'attaque ?...

— Personne n'en est sûr. Certaines personnes affirment qu'ils prennent l'apparence d'être humains avec quelques caractéristiques en plus… D'autres disent qu'il sont des monstres. »

Jisung put sentir ses cheveux prendre une couleur violet électrique, de mépris et de dégoût. Il n'avait pas pu s'empêcher d'imaginer une enveloppe abominable à ces sept démons.

« Enfin bref, les anges corrompus ou démons, dans leur élan et envie de chaos et aussi dans le besoin de prouver leur supériorité, ont décidé de léguer une partie de leurs pouvoirs aux humains. Pour pallier ça, les anges ont alors fait de même, il regarda ses amis avec l'espoir que quelqu'un voit là où il venait en venir, Et ça serait de là que viennent nos pouvoirs, que personne n'a su expliquer jusque là. »

Jeongin haussa les sourcils.

« Ça voudrait dire que certains d'entre nous ont des pouvoirs démoniaque ? »

Dans un instant aussi aléatoire que celui-ci, Jisung ressentit un inexplicable mal de tête débuter. Il grimaça de douleur, et avec confusion se demanda pourquoi ça devait lui tomber dessus maintenant. C'était sûrement causé par la chaleur, toutefois ça restait toujours aussi pénible. Il prit la décision d'ignorer la douleur imprévue, et se concentrer sur ce qu'il se passait juste face à lui tant qu'il le pouvait.

« Oui. Enfin… Pas exactement tu vas comprendre pourquoi juste après. »

Hyunjin hocha la tête, lui indiquant en passant qu'il pouvait poursuivre.

« Cette petite guéguerre entre les deux partis a duré très longtemps et a même conduit en une véritable guerre chez les humains. Ayant causé déjà assez de dommage, les anges se sont mis pour objectif de mettre les démons hors d'état de nuire. Ils ont alors réuni leurs forces pour les sceller sous terre dans un endroit qui sera ensuite appelé Enfer ou Tartare par les différentes interprétations humaines, concluta-t-il.

— Oulah le mal de tête…, commenta Hyunjin.

— Je suis pas sûr d'avoir tout compris, annonça Jeongin, Alors il y a vraiment des gens avec des pouvoirs démoniaques ?

— Il faut pas oublier que tout ça c'est des mythes, mais si ça s'avérait être vrai… Sûrement. Pendant cette guerre, les humains possédant des pouvoirs angéliques ont, naturellement, considéré les autres pour des ennemis à cause de leurs pouvoirs démoniaque. Et puis… Il les ont exterminés. Il en reste très sûrement mais ça doit plus être si commun. »

Les seules réactions que Félix a obtenues, furent des regards choqués. Pas désagréablement, ce qui le fit doucement sourire. Après tout, lui aussi avait eu exactement la même réaction après avoir terminé un livre sur le sujet.

« C'est vraiment intéressant, pour une croyance…, fit remarqué Chan, Et puis c'est vrai qu'on a retrouvé des traces d'une guerre, il y a quelques milliers d'années. »

Incapable d'entendre un mot de plus, Jisung se releva du canapé sur lequel le il était installer depuis un bien trop long moment. Sa vision se troubla suite à la soudaine agitation et s'il ne s'était pas rattrapé sur le mur, il serait sûrement tombé à la renverse.

« Jisung ?!, s'inquiéta Felix, qui se releva rapidement pour le rejoindre.

— Je crois que la chaleur m'a un peu trop atteinte… Je vais boire un verre d'eau c'est sûrement parce que je suis pas assez hydraté. »

Sous les yeux soucieux de ses amis, il s'avança jusqu'au mini-frigo qu'il avait à disposition. Il glissa sa main, s'assurant que personne le remarque, jusqu'à la plaquette de médicament qui avait été posée sur le haut du réfrigérateur.

Son mal de tête était plutôt intense, pour une petite déshydratation.

Ils auraient sûrement dû mettre au courant Jisung plus tôt que le bâtiment des cours était entièrement climatisé, ça lui aurait peut-être évité de passer un aussi mauvais quart d'heure à cause de son mal de tête. Enfin bref, ça n'avait plus vraiment d'importance maintenant que c'était passé. .

Après avoir passé encore un moment avec les garçons au dortoir, il avait malheureusement dû les quitter. Il aurait bien aimé rester un moment seulement poser un lapin à Minho n'était pas vraiment son plan, même si ça aurait été plus simple que de le confronter. Jisung avait terriblement envie de le voir, bien sûr. Il avait été particulièrement occupé les deux derniers jours. Mais à ce qu'il s'était passé la dernière fois qu'il s'était vu, il ne savait pas quoi faire. Il avait encore gardé la sensation de ses lèvres en forme de cœur sur les siennes, et ça suffisait à le rendre fou.

Il était embêté, de ne pas savoir comment il devait agir à partir de maintenant et surtout de ne pas savoir comment il devait considérer Minho. Son amoureux… Il ne pouvait pas se l'imaginer. Du moins, il ne le voulait pas. Parce que s'il le faisait, ce serait sûrement la fin. Cependant, de simples amis, même les plus proches du monde, ne s'embrasseraient avec l'espoir que ce ne soit pas la dernière fois.

Ses inquiétudes furent vite coupées par le prince apparaissant dans son champ de vision sans même qu'il puisse même ne le procédé. Il lui sourit en se rapprochant, et ça suffit à Jisung à devenir rouge pivoine. Ce rendez-vous, il n'était pas du tout romantique. Au contraire, ils se trouvaient actuellement à la salle d'entraînement. Tour ça n'était qu'un entraînement pour le tournoi, ou plutôt pour que Jisung décide s'il veut réellement y participer. Et pourtant, il ne pouvait pas agir normalement, pas après… tout ça. Même s' il le voulait, son envie n'était vraiment pas moindre.

Jisung se mit à stresser alors que le prince se rapprocha de plus en plus. Il sentit le regard des autres élèves le brûler, même si tout ça était sûrement dans sa tête. Il passa une main dans ses cheveux turquoise, tapant son pied sur le sol de façon répétitive. Il ne lui fallut pas longtemps avant de remarquer que Minho se rapprochait un peu trop de lui, la distance nécessaire avait été trop facilement transgresser. Il ferma les yeux dans un réflexe, s'attendant au pire mais il ne sentit qu'un poids se poser sur son front, puis un autre sur sa tête.

« Minho…? »

Il ouvrit les yeux avec douceur, et tomba face à face du roux, qui avait posé son front sur le sien. Sa main gauche était logée entre ses mèches turquoise, et ça réchauffa le cœur de Jisung.

« Qu'est-ce que-

— Ça se voit à des kilomètres que tu stresses horriblement. Avant de commencer ce qu'on a à faire, qu'est-ce que tu penses de respirer un peu, hm ? Personne ne regarde, ils sont trop occupés avec autre chose, ne t'en fais pas. »

Et même si ces derniers mots étaient sûrement des mensonges, Jisung souffla finalement, comme s'il s'était retenu de respirer jusque là. Minho s'éloigna peu après, dès qu'il s'était assuré de l'état de son interlocuteur. Il le regarda, souriant, tandis que Jisung ne parvenait même pas à comprendre comment il faisait pour scintiller autant.

« On peut reprendre les choses normalement, maintenant, annonça-t-il d'une voix plus joyeuse qu'habituellement. »

Reprendre les choses normalement ? Jisung n'était pas sûr que ce soit possible, mais tant que la bonne humeur de Minho persistait, il était prêt à prétendre quoique ce soit.

« Bonjour, Jisung. »

Jisung sentit son corps frémir tandis que ses cheveux s'ornèrent d'un délicat rose, couleur dont il avait commencé à prendre goût. Et il n'eut même pas le temps de répondre à cette si chaleureuse salutation, qu'une paire de lèvres vinrent se poser sur les siennes dans un mouvement inattendu.

Il retrouva cependant son espace personnel avant même qu'il ne procède ce qu'il venait de se passer. Mais en voyant le sourire satisfait qui trônait sur le visage de Minho, ses joues ne prirent pas de temps à se teindre d'un rose tout aussi intense que celui de ses cheveux. Son premier réflexe fut de regarder autour de lui, et par malheur ce dont il était effrayé c'était réalisé. Tous les regards étaient posés sur eux, leurs proximité et sûrement la façon dont le prince l'avait embrassé.

Il attrapa le poignet de Minho avec précipitation, et l'entraîna dans les vestiaires les plus proches où il ne se trouvait, heureusement, personne. Jisung peina à lever les yeux vers son aîné. Tout le monde les avait vu et il en était fâché, bien qu'il n'avait pas effacé de son esprit le fait qu'il l'avait embrassé. Et avec si peu d'hésitations, pour en rajouter. Lui qui avait passé des heures à se demander si Minho avait regretté ce qu'il s'était passé, visiblement la réponse était négative.

« Pourquoi…., ignorant toute sa honte, il se tourna vers Minho, Pourquoi tu…

— Qu'est ce que j'ai fais ?, questionna-t-il, confus de la raison pour laquelle Jisung s'était soudainement agité.

— Tu sais très bien ! Pourquoi t'as fait ça ?

— Je comprends rien à ce que tu me dis Jisung, il va falloir être me donner un peu plus d'explication. Et pourquoi est-ce qu'on est ici ? »

Jisung baissa la tête, maudissant le prince pour être aussi insouciant. Ce geste, ça semblait être si peu pour lui. Alors que Jisung ne pouvait cesser d'y penser.
Il se mordit les lèvres, cherchant autant qu'il le pu le courage de prononcer ses prochaines paroles.

« Tout le monde, il releva la tête vers Minho dans une allée d'adrénaline, Ils nous regardaient ! Et toi, tu m'embrasses ? Tu en fais qu'à ta tête ! »

Le roux sembla réfléchir un instant, incertain de cibler le problème.

simple que ça pour lui ? Parce que ça c'était passé, c'était acquis
? Jisung se sentait si bête à ressasser ce qu'il s'était passé alors que Minho n'était même pas un poil déstabilisé.
Ce n'était pas comme ça qu'on établissait une quelconque relation, mais ça le prince ne s'en rendrait sûrement jamais compte.

« Tu, Jisung s'arrêta, ses explications ne serviraient à rien, tu étais obligé de faire ça devant tout le monde ? Ça va forcément s'ébruiter ! Tout le monde va être au courant, est-ce que tu as pensé à la réaction de ton père ? Et encore pire, qu'est-ce qu'on fait si ça sort de l'académie !

— Jisung, l'interpella-t-il.

— Quoi ?

— Je m'en fiche de ce que peuvent penser les gens. J'ai le droit de t'embrasser quand je veux. Enfin, quand tu es d'accord. »

Les cheveux teints d'un habituel rose pastel, Jisung resta sans mots et ignorant comment réagir. Il aimerait avoir la même nonchalance et liberté que lui, parfois.

« Mais… Ton père…

— On s'en fiche, de mon père. Il sait très bien qu'il ne peut plus se mettre entre nous deux, ses paroles firent rougir Jisung, Et puis pour les autres… Ça n'a pas d'importance. Vraiment. Mais si tu veux vraiment que j'arrête, je le ferai.

— Non… C'est pas ça. C'est juste que…

— Que ?

— Écoute, je veux bien que tu m'embrasses. Mais seulement quand on est seul. D'accord ? »

Honnêtement, même Jisung dans cette situation ne mesurait pas ses paroles. Ses actions, à part semer encore plus la confusion dans son esprit, ne serviront pas à grand-chose. Cependant, sur le moment, Jisung ne souhaitait qu'aucune des petites attention de Minho ne disparaisse. Ça le faisait se sentir spécial, pour une fois.

« Quand je veux ?

— Seulement quand on est seul.

— Ça me va. Même si je ne comprends toujours pas où est le problème…

— Ça n'a pas d'importance ! Allons-y. Tu veux que je te remplace au tournoi, ou non ? »

Étrangement enjoué et déterminé se trouvait Félix, sur le chemin de son dortoir. Après avoir accompagné ses amis au quartier commercial, qui se trouvait dans l'enceinte d'Alstroemeria, il s'était soudainement rappelé de ses plans pour la fin d'après-midi. Ça faisait des jours qu'il travaillait là-dessus, même des mois et c'était finalement terminé. Rien ne pressait bien sûr, mais il lui tardait d'essayer son nouveau chef-d'œuvre.

Peut-être que des mois s'étaient écoulés, mais malgré ça, depuis tout ce temps Felix n'en avait pas oublié sa découverte. Cette arme étrange, qu'il avait trouvé lors de l'attaque. Il l'avait toujours gardé dans un coin de son esprit. Le seul problème, c'était qu'il était trop dangereux pour lui d'examiner une telle arme, pas quand il y était si sensible. Alors il avait mis en place un outil magique pour minimiser les dangers de l'arme. Cela avait été une épreuve bien plus compliquée qui ne l'aurait cru, surtout lorsqu'il n'avait pas totalement la possibilité d'examiner l'arme et ses propriétés. Seulement, il avait bien réussi et la fierté qu'il ressentait ne pouvait sûrement pas être plus grande.

Lorsqu'il pénétra dans son dortoir, il fut étonné de n'y trouver aucune trace de qui que ce soit. Pas de Jisung, ni de Jeongin ayant décidé de s'incruster dans leurs habitats. Il n'y avait ni l'odeur de Chan, ni celle de Hyunjin juste le shampoing à la myrtille de Jisung qui était toujours imprégné dans les draps défaits de leurs lits. Il n'y porta pas plus attention, se doutant que chacun devait être occupé par d'autres choses et n'attendu rien ni personne pour se jeter vers son armoire.
Ce n'était pas le meilleur endroit pour ranger une arme aussi dangereuse, mais Felix ne s'en rendait pas forcément compte. Du moins, il n'avait pas cherché à trouver la meilleure cachette qu'il soit.
Il attrapa une chaise à sa portée et la plaça devant l'armoire. Il n'avait peut-être pas caché l'objet au bon endroit mais au moins, il avait fait en sorte de la camoufler comme il le pouvait.

Il monta alors sur la chaise et poussa quelques vêtements sur le côté pour enfin pouvoir apercevoir ce dont il rêvait toutes les nuits. Mais en ne voyant rien, il fronça les sourcils. Il promena sa main sur toute la surface de l'étagère, soulevant quelques pulls, et dépliant quelques vestes. Mais sous ses mains, il ne sentait toujours rien.
La confusion qu' il avait ressenti à cause de l'étrange absence de l'arme se transforma soudainement en panique, dans laquelle il put sentir son visage chauffé et son cœur battre plus vite. Le peu de patience qu'il possédait s'envola dans le processus et en un instant, une tonne de vêtement furent jetés par terre. Il fouilla les moindres recoins de l'étagère plusieurs fois, comme si cette si grosse arme avait pu réapparaître soudainement mais rien. C'était vide.

Il ne perdit pas espoir pour autant, et descendit de la chaise où il était perché pour aller vérifier dans les bureaux, sous les lits ou dans les meubles de rangements. Tout endroit où pourrait se trouver ce qu'il cherchait. Même s'il était certain de ne rien avoir bougé, il vérifiait. Peut-être que, par chance, il s'agissait de Jisung qui y avait touché. Toujours rien. Malgré dix minutes de recherches paniquées, il n'y avait rien.

Lorsqu'il arriva finalement à la conclusion que l'arme avait été tout simplement perdue, la première chose qu'il lui vint en tête a été d'appeler la seule personne au courant de l'existence de l'arme ; Changbin.
Leur appel fut bref, en entendant la voix paniquée de son petit-ami, il comprit qu'il allait devoir débarquer dans les minutes. Et c'est ce qu'il fait. Quelques minutes plus tard, juste le temps de parcourir le chemin entre le bâtiment des cours et celui des dortoirs, Changbin arriva en trombe dans la chambre, dont la porte était déjà grande ouverte.

À l'instant où Felix l'aperçut, il commença ses plaintes.

« Oh Changbin, je te promets que j'ai cherché partout, son débit de parole était si rapide que le garde n'était même pas sûr de tout saisir, Il a pas pu bouger, mais pourtant il est nul part ! Et j'ai envoyé un message à Jisung, il a dit qu'il avait rien vu, comment je vais faire ! »

Le nouvel arrivant, se posta rapidement face au demi-animal, qui lui semblait complètement affolé. Il plaça ses deux mains sur ses épaules, dans une tentative de réconfort.

« Du calme 'Lix, tu paniques beaucoup trop.

— Non je ne panique pas trop. »

Il planta ses yeux dans ceux de son amant.

« Changbin, écoute. Je me doute bien que je ne l'ai pas juste perdu.

— Qu'est-ce que tu veux dire par là ?

— Ça parait logique ! La personne qui s'est introduite dans notre dortoir le soir du bal…Tu sais depuis l'incident j'ai pas arrêté de me poser la question de pourquoi quelqu'un voudrait s'introduire dans notre chambre, expliqua-t-il, Mais maintenant c'est clair. Qu'est-ce qu'il pourrait y avoir d'intéressant ici à part ça, hein ? »

Changbin se tut. Il n'avait rien à répondre, il était incapable de rassurer Felix dans cette situation. Peu importe combien d'explications rationnelles il pouvait chercher, il était clair que cette arme, elle leur avait été volée.

« Mais tu sais, c'est même pas ne pas l'avoir en ma possession qui me fait peur. C'est l'idée que quelqu'un assez fou pour frapper Jisung violemment puisse avoir une arme aussi dangereuse entre ses mains. »

Changbin souffla dans son désespoir et prit place sur le lit à ses côtés dans son impuissance. Il devait voir la vérité en face, la situation dans laquelle ils se trouvaient était délicate. Même plus que ça. Dans certaines circonstances, ça pourrait être terriblement dangereux pour l'académie et ses étudiants.

« Je vais faire en sorte de commencer dès recherches le plus vite possible. Avec un peu de chance, on pourrait la trouver, proposa Changbin.

— Minho ne doit être mis au courant par aucun moyen. »

Le garde fronça les sourcils.

« Pourquoi ?

— S'il apprend que la personne qui a blessé Jisung, et qui l'a aussi potentiellement poignardé a en sa possession l'arme, il en perdrait la tête d'inquiétude. Et pas par peur de se blesser encore une fois.

— Qu'est-ce qui te fais dire ça ? »

Felix s'installa à ses côtés, cherchant les bons mots.

« Je dois pas être le seul à m'en rendre compte. Je ne sais pas exactement ce que ressens Minho envers Jisung, mais en tout cas la façon dont il est constamment inquiet pour lui est carrément malsaine, et surtout dangereuse. Il ne pourrait pas supporter l'idée d'avoir Jisung en danger et ne rien pouvoir y faire. »

Il passa sa main dans ses cheveux blond par nervosité.

« Des fois, je m'inquiète vraiment pour eux. Jisung à l'air vraiment plus heureux depuis qu'il s'est rapproché de Minho, mais il est aussi beaucoup plus anxieux. Il s'inquiète pour lui constamment, il avoua, Et Minho, j'en parle pas. J'ai l'impression que les douleurs de Jisung l'attaquent encore plus qu'à Jisung. Si il lui arrive quelque chose, je pense que ça sera Minho le plus atteint.

— Peu importe à quel point ça peut être vrai, c'est beaucoup trop tard. Si on essayait de les éloigner, ça finira mal. Très mal. Même les tentatives du roi n'ont pas fonctionné, il nota. Lui aussi, avait toujours eu un léger problème avec la relation de Minho et Jisung.

— Je ne cherche vraiment pas à les éloigner, ils sont tellement mieux ensemble… Mais quelqu'un finira blessé de cette relation. J'en suis sûr. »

Felix après avoir prononcé ses dernières paroles, se releva dans un mouvement inattendu, comme pour chasser la mauvaise humeur qui s'était installée. Changbin ne put que l'observer, incertain de ce qu'il devait répondre ou même penser. Il avait cette impression, qu'au fond tout le monde avait connaissance de ce problème entre Minho et Jisung mais que pour autant, personne n'avait osé prendre la parole. Enfin, mis à part Félix. Mais maintenant que son mage et le prince s'étaient considérablement rapprochés, il était trop tard. Trop tard pour se mettre entre eux, trop tard pour leur montrer où résidait le problème. Maintenant ils ne pouvaient, tous, plus sur les observer et espérer du plus profond d'eux-même que les deux iront bien. Les dés avaient été lancés, et l'impuissance était tout ce qu'ils avaient.

« Tu es sûr que c'est une bonne idée Minho… Je veux dire tu es encore blessé n'oublie pas ! »

Deux bonnes heures étaient passées depuis l'arrivée de Jisung et Minho dans la salle d'entraînement et pourtant, ils n'étaient toujours pas prêts à partir. Jisung semblait avoir réussi à faire abstraction de sa fatigue écrasante même s'il se doutait des représailles le lendemain.
L'un des seuls aspects positif était qu'ils n'étaient désormais que les deux seuls dans la salle et ça avait le don de rassurer Jisung. Vu l'heure, il n'était pas étonnant que tout le monde soit parti manger. Enfin, sauf eux.

Minho qui n'avait fait jusque là qu'observer et conseiller Jisung sur sa posture et ses techniques avait soudainement décidé d'organiser un affrontement amical entre eux. Bien sûr, accompagné d'armes. Cette proposition n'avait pas ravi Jisung, et pourtant au vu des demandes de Minho, il n'avait pas osé refuser. Un affrontement ne le dérangerait pas en temps normal, mais vu la blessure encore récente du prince il avait toujours cette peur d'empirer la chose. Il n'était pas nécessaire de le préciser mais bien sûr, aux yeux de Minho, il n'y avait pas de quoi s'inquiéter. Quand Jisung s'inquiétait pour rien, Minho lui était beaucoup trop insouciant.

« T'en fais pas Jisung. Et puis il faut bien avoir quelqu'un avec qui t'entraîner pour te rendre compte de l'étendu de tes efforts.

— Oui mais là…

— On ira doucement. En plus, ma blessure ne me fait presque plus mal, mentit-il. »

Jisung sembla hésiter un instant mais finit par céder. Dans le fond, lui aussi voulait vraiment que cet affrontement ait lieu. Il n'avait vraiment pas confiance en ces capacités mais il trouvait une certaine satisfaction dans son apprentissage. Il était fier de ce qu'il accomplissait, on pouvait le dire.

« Bon bah juste un alors. »

Minho sourira.

« J'en demandais pas plus. »

Les deux, après avoir attrapé une arme adéquate, se mirent en place. Contrairement à leur premier affrontement il y a déjà plusieurs semaines, Jisung était nettement moins anxieux. Il ne l'était plus du tout, même. Il avait bien conscience que ça allait durer très peu de temps vu la technique de Minho, mais ça n'avait pas d'importance. Sûrement parce que le roux avait eu le don de le mettre à l'aise, et l'avait rassuré rien qu'en étant lui-même. Dans tous les cas, un léger sourire s'était posé sur son visage. Bizarrement, à cet instant précis, il se sentait bien.

Leur petite opposition commença après un accord commun, et dès que le top départ fut lancé Minho eut instant de surprise quand Jisung ne lui laissa même pas une seconde de répis, et l'attaqua immédiatement. Il esquiva de peu, ce qui le déstabilisa dans sa position. Jisung sembla vouloir en profiter et s'approcha avec détermination.
Et pourtant, Minho lui ne sembla pas de cet avis. Il bloque de son épée celle de Jisung, et s'ensuit alors de plusieurs battements répétitif, jusqu'à qu'enfin Minho perçoive une faille dans le jeu de son adversaire. Il s'apprêtait à porter son coup sur la partie basse de son corps, mais au dernier moment il fut étonné de voir Jisung utilisé la prime, l'inde des huit positions d'escrime.

Ayant pour but de parer toute attaque basse, Minho avait dû passer des heures à apprendre cette position à Jisung. Le voir l'utiliser si aisément lui déroba un rictus. Toutefois, il était loin d'avoir montré tout son potentiel. Jisung n'eut même pas le temps de se placer en garde que Minho avait déjà recommencé à donner des coups, à une intensité beaucoup plus rapide que précédemment. Mais esquiver systématiquement était une tâche difficile, surtout lorsque Jisung n'était même pas capable de maîtriser toutes les techniques.

C'est à cet instant que la situation devint incontrôlable pour Jisung, il n'avait même pas le temps de procéder à ce qu'il se passait. Il fronça les sourcils, mécontent. Il ne devait pas perdre, pas maintenant. Il se devait de montrer tous les efforts qu'il avait fait et tout ce qu'il avait appris.

Quant à Minho, lui, était tout à fait conscient de l'injustice qu'il avait installée. Il se battait bien trop sérieusement pour un débutant comme Jisung. Et pourtant ce dernier réussissait quand même à l'étonner en se défendant si bien. Aucun de ses coups n'étaient offensif mais ça n'avait pas d'importance.
Seulement, au bout d'un moment sa patience arriva à son terme. Il était temps d'arrêter cet affrontement, même si Jisung ne semblait pas en ressentir l'envie.

Un simple coup droit, pourtant décisif, c'était la décision que Minho avait prise. Il se positionna. Il n'allait qu'à prolonger son bras et porter la touche. Il s'arrêterait juste avant que Jisung ne soit touché et pourtant ça suffirait à l'être un terme au combat, sans laisser place à une contre-attaque.
Jisung, cette attaque, il ne l'a prévu sûrement pas assez tôt. L'effort de parade avait peut-être détourné son attention, peu importe la raison, l'arme se rapprochait de plus en plus de lui sans qu'il ne puisse y faire quoique ce soit.

Minho était confiant, et satisfait. Toutefois dans ce coup qu'il allait porter, il crut pendant un instant que ces yeux lui mentait, c'était si troublant qu'il manqua de dériver son coup. Tout ce passa dans moins d'une seconde et pourtant, dans la couleur sombre de déception dont étaient teints les cheveux de Jisung, il pouvait les voir. Ses mèches noires. Les mêmes que celles de l'attaque, celles sur lesquelles il ne cessait de se questionner.
Dans l'instant suivant, il n'eut à peine le temps de cligner des yeux pour s'assurer de voir ce qu'il s'était passé que Jisung s'était tout simplement volatilisé et  son coup frappa dans le vide. Le vide, il avait raté sa cible comme s'il elle n'avait jamais été là.

La prochaine chose qu'il ressenti ne fut même pas la surprise, mais plutôt la froideur de la fausse arme contre sa trachée.

« J'ai gagné. »

Minho déglutit, en tournant sa tête vers la droite où Jisung se trouvait. Jisung… Il s'était téléporté. Littéralement. Minho en était persuadé. Il n'avait pas pu se déplacer en moins d'une seconde. Surtout pas dans cette situation, pas quand il avait été pris au dépourvu, pas sans que Minho ne le remarque.
Seulement voilà, l'arme était contre sa gorge et il avait perdu. Tout ce qu'il pouvait, c'était de lâcher son arme au sol dans un bruit sourd.

Et quand il vérifia dans les cheveux de Jisung, la couleur noire avait disparu. Pourtant, il ne l'avait pas imaginé. Ces yeux pouvaient peut-être mentir, mais pas cette sensation qu'il avait ressenti, celle qu'il ressentait toujours en présence de Jisung elle ne le pouvait pas. Il ne savait pas ce que c'était, ni ce pourquoi Jisung avait toujours eu cette présence malfaisante en lui, cependant il venait de ce passer quelque chose, à cet instant. Et ce n'était pas anodin.
Jisung baissa son arme avec enthousiasme, un sourire énorme était placé sur son visage Il avait gagné, pour de vrai contre Minho. Il ne savait pas comment il avait fait et il s'agissait sûrement d'un coup de chance, mais la victoire lui revenait. Il sauta sur Minho, attrapant ses deux mains et se réjouissant de cette victoire.

« Jisung. »

Jisung s'arrêta immédiatement dans ces mouvements, il regarda Minho et son visage au teint livide sans comprendre.

« Comment t'as fait ça ? »

Mais il n'eut aucune réponse à donner. Il ignorait même de quoi il parlait, ou pourquoi il semblait si effrayé.

« Jisung comment t'as fait ça ! »

Le haussement de ton soudain fit sursauter Jisung. Il lâcha immédiatement les deux mains du prince et eut un mouvement de recul. L'anxiété commença à monter alors qu'il se démèna pour répondre.

« C-Coment j'ai fais quoi..

— Ne te fous pas de moi ! Là à l'instant, tu… Tu t'es tout simplement volatilisé ! »

Malgré les explications, Jisung n'y comprit rien et ça ne fit que le paniquer encore plus. Minho ne lui avait jamais crié dessus. Il n'avait jamais été aussi violent, aussi méchant même au début de leur relation. Il aurait au moins aimé pourquoi il lui en voulait, mais ça semblait impossible.

« Réponds-moi !, il lui saisit les épaules avec violence, Comment t'as fais ça putain !

— M-Minho tu me fais mal…

— Et puis cette présence…, ces yeux de dégoût furent comme une balle dans son cœur pour Jisung, Comment tu vas me l'expliquer, ça, hein ?! Y'a toujours eu un truc dérangeant chez toi ! C'est maléfique, c'est effroyable. »

Ses yeux s'embuèrent de larmes alors que Minho continuait son récit atroce. Et la haine sur son visage le marqua au fer blanc. Pour la toute première fois de sa vie, Jisung avait peur de Minho. Il avait peur de ce qu'il pouvait lui dire, et même lui faire. Ses épaules lui faisaient mal tant il faisait pression dessus. Sa voix si forte terrorisait Jisung, il espérait juste que tout ne soit qu'un mauvais rêve. Mais ce ne l'était pas.

« Quant à tes cheveux… La couleur noire… Ça me dégoûte. Tes cheveux me dégoûtent. »

Ces mots, on lui avait rabâché encore et encore. Tellement de fois qu'il avait développé une immunité contre eux. Il avait longtemps détester ses cheveux. Il les avait caché, coupé et teint tellement de fois. Et ça n'avait rien changé. Il avait pleuré, hurlé même tant il détestait ces couleurs si ridicules. Maintenant, il pensait être passé au dessus de tout ça. Alors pourquoi ça faisait si mal maintenant ? Pourquoi cette douleur insupportable dans la poitrine ?

Il fondit en larmes. Dans un silence, il avait même peur de ce que pourrait dire Minho en le voyant pleurer aussi vulnérablement. Il s'apprêtait à recevoir d'autres de ses mots tranchants, mais tout ce qu'il se passa fut la pression sur ses épaules se détendre. Minho venait de réaliser ce qu'il venait de faire. Les atrocités qu'il avait dites.
Son visage se décomposa en constatant que, oui, si Jisung pleurait avec autant de douleur c'était de sa faute. Il savait à quel point Jisung était sensible, surtout quand on abordait le sujet de ses cheveux et il avait prononcé ces phrases horribles sans même y réfléchir. Il se haïssait. Il s'était promis de protéger Jisung mais au final il était celui à le blesser.

« N-Non attends… Jisung c'est pas ce que je voulais dire. »

Il déglutit, observant Jisung. Ses sanglots n'avaient pas cessé. Il hésita, incertain de ce qu'il pouvait faire dans cette situation, ni des droits qu'il possédait. Mais ne pouvant pas s'en empêcher, il engouffra Jisung dans une étreinte et le serra avec peur qu'il ne s'éloigne.

« Je voulais vraiment pas dire ça, j'ai rien pensé Jisung je te le jure. Pardonne-moi, je sais pas ce qu'il m'a pris. »

C'est avec surprise que Jisung entoura à son tour de ses bras le corps de Minho. Il posa sa tête sur son épaule, les larmes coulaient toujours le long de ses joues.
Il n'en voulait même pas à Minho. Même si ce qu'il avait dit l'avait blessé plus que quoique soit. Il s'en voulait à lui-même.

« Je suis désolé. Je suis désolé, se mit-il à répéter en boucle de sa faible voix, Je suis désolé. »

À chaque excuse que Jisung lui adressait, un autre coup de couteau s'enfonçait dans son cœur. Il aurait encore préféré que Jisung lui en veuille et ne lui pardonne jamais que de subir ça. De voir l'état dans lequel il était et de savoir qu'il en était la cause.

« Non, non, non, non. Je t'en prie, Jisung arrête de dire ça. J'avais tort, j'avais vraiment tort. »

Comme si ces prières avaient été entendues, les excuses de Jisung se stoppèrent.

« Écoute moi bien, je te jure que tout ce que j'ai dit était faux. Tes cheveux sont les plus beaux que je n'ai jamais vu je te le jure, il caressa ses cheveux, Tu es la personne la plus précieuse sur j'ai jamais vu, d'accord ? Je suis désolé Jisung, c'est moi qui le suis. J'aurais jamais dû dire ça. »

Peut-être ces mots et son étreinte rassurèrent Jisung sur le coup, mais la blessure que ses atrocités avaient laissé elle ne risquait pas de se fermer. Et Minho en était conscient, il se haïssait pour. Il était allé trop loin, cette fois.

holà c'est nora je suis FATIGUÉ. après avoir écrit 4000 mots sur le chapitre 29 et corrigé ce chapitre pendant une bonne demie heure, je veux qu'une chose et c'est dormir 😋
je m'excuse pas pour l'angst minsung par contre le premier qui critique Minho j'accepte mais on va pas trop loin ça reste mon bébé 🙁

au fait le nom de ce chapitre n'a pas de rapport avec son contenu, c'est simplement une référence à ma chanson préférée, Diphylleia Grayi de Jonghyun étant donné que j'ai écrit le chapitre le 18 Décembre.

à dans deux semaines pour le chapitre 29, qui n'est même pas fini lol 😘