𝑪𝑯𝑨𝑴𝑶𝑴𝑰𝑳𝑬 (1)
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐓𝐑𝐄𝐍𝐓𝐄-𝐃𝐄𝐔𝐗
𝐂𝐇𝐀𝐌𝐎𝐌𝐈𝐋𝐄
꒷꒦ 𓄹 ࣪ ˖
Jisung n'avait pas tiré beaucoup d'avantages de ses blessures. Les cours qu'il avait raté pendant qu'il était alité ont été d'autant plus durs à rattraper, tout le monde le regardait comme une bête de foire et se déplacer avec des béquilles sous les bras dans des couloirs bondés dans une école qui était composée à 90% d'escaliers était plus que compliqué. Surtout que les résultats dans les tournois, diffusés sous toutes les formes de médias d'informations, ne l'avaient pas aidé à améliorer son humeur. Il n'y avait qu'une seule chose qui illuminait ses journées, c'était ses amis mais plus particulièrement, Minho.
Bien sûr les autres lui avaient tous apporté un soin aux petits oignons. Seungmin lui avait donné des livres à lire pour occuper ses longues journées dans son lit, Chan lui avait conseillé des tonnes et des tonnes de musiques pour se détendre, Félix lui avait porté compagnie comme il pouvait, lui apportant tous les devoirs qu'ils avaient manqué et Hyunjin et Jeongin s'étaient assurés qu'il ne rate aucun potins de l'Académie. Même Changbin était venu de temps en temps avec Félix pour prendre de ses nouvelles. Mais Minho...Ce n'était pas pareil quand c'était lui.
Durant tout son rétablissement, il avait tout fait pour qu'il aille mieux. Jisung savait à quel point son emploi du temps princier était chargé et pourtant, le roux trouvait toujours le moyen de trouver une place pour lui. Une heure où il aurait pu la passer à se reposer, il la passait à s'occuper de lui, à s'assurer qu'il prenne bien ses médicaments, appliquer le baume sur ses brûlures, le gronder au moindre repas qu'il ratait.
Plus les jours passaient, plus il se sentait reconnaissant envers lui. C'était le seul en qui il se sentait réellement à l'aise d'être torse nu devant lui parce qu'il savait qu'il ne porterait aucun jugement sur les cicatrices qui zébraient son corps ni sur ses récentes brûlures. Même en sachant toutes ces choses bizarres qui l'entouraient lui et son histoire, Minho n'avait pas changé son comportement avec lui. Ni de regards de pitié ou de dégoût, non il avait toujours cette lueur spéciale dans ses yeux lorsqu'il posait son regard sur lui. Non, il restait toujours aussi aimant et attentionné. Il était heureux de ne pas avoir à se cacher avec lui. Que ce soit sa personnalité ou les problèmes qu'ils se traînaient de sa plus tendre enfance.
Mais finalement, après des jours de martyre, il avait enfin pu se débarrasser de ces fichus béquilles. Les douleurs étaient toujours présentes mais c'était beaucoup plus supportable. Il dirait même qu'il s'y était habitué. Bien sûr, il devait poursuivre ses traitements jusqu'à la cicatrisation et même si les antidouleurs le rendait endormi et engourdi, c'était toujours endurable. Plus que la souffrance qui venait avec les brûlures en tout cas.
Mais qui disait rétabli, disait aussi qu'il pouvait enfin aller chez sa tante avec Minho. Alors, une fois qu'il s'était bien assuré avec l'infirmière que c'était prudent qu'il parte, il avait vite fait ses valises, de même pour Minho. Le roux semblait d'ailleurs très enthousiaste à l'idée de revoir la tante de Jisung. Tellement qu'on aurait pu croire que c'était la tante de Minho plutôt que celle de Jisung. Mais après, il n'allait pas se plaindre, au contraire même. Il était heureux que Minho aime sa tante autant et il pouvait dire que c'était réciproque s'il en croyait la réaction de celle ci lorsqu'il lui avait annoncé la venue du roux.
« Ton train part à quelle heure ? Demanda Félix perché à la fenêtre de la chambre.
— Dans pas longtemps, je pense que je vais y aller, il regarda son téléphone et vit un message, et Minho m'attends dehors.
— Déjà ? S'exclama Félix et Jisung se sentit mal pendant quelques secondes pour laisser son meilleur ami.
— Oui, il le prit dans ses bras avant de replacer son sac sur son épaule, T'es sûr que ça ira ?
— Oui, oui t'inquiètes. Changbin a dit qu'il m'emmènerait manger quelque chose en ville et qu'après on irait au cinéma, Jisung ouvrit grand la bouche, mettant sa main par dessus.
— Attends mais c'est pas votre premier vrai rendez-vous ?! »
Félix resta silencieux un moment, l'information montant à son cerveau et quand il se rendit compte de la situation il ouvrit grand les yeux, plaquant sa main contre sa bouche.
« Attends mais oui oh my god ?! Il avait attrapé les mains de Jisung avec excitation avant d'entamer une petite danse ponctuée de petits cris enthousiastes.
— Tu as intérêt à tout me raconter ! Ordonna Jisung à son meilleur ami quand son téléphone vibra une nouvelle fois, Bon je vais y aller avant qu'il parte sans moi. Prends soin de toi et reste pas enfermer dans le laboratoire, il faut que tu sortes aussi ! Prévint Jisung
— Oui papa, ricanna Félix, Profite bien et toi aussi tu as intérêt à me raconter, lui dit-il avec un doigt menaçant.
— Comme si j'avais le choix, rit-il, Bon j'y vais vraiment, à demain !»
Il l'enlaça une dernière fois avant de prendre son second sac de voyage au sol et de descendre les centaines d'escaliers. Une fois arrivé devant le grillage, Minho se trouvait bien devant, deux valises à ses pieds s'occupant avec son téléphone portable. Sauf que cette fois, il ne semblait pas simplement distrait par un jeu mobile mais en conversation téléphonique avec quelqu'un. Et vu ses sourcils froncés et son pied qui creusait nerveusement le sol en dessous de lui, il doutait que ce soit une discussion très plaisante. Quand Jisung était arrivé à sa hauteur, il avait raccroché dans un profond soupir qui ne fit que renforcer l'inquiétude du désormais bleuté.
« C'était qui ?
— Mon père, répondit simplement Minho mais il n'avait pas besoin d'en dire plus pour savoir que ça sentait le roussi.
— Oh, sa main s'était crispée sur la lance de son sac à dos, et qu'est-ce qu'il voulait ?
— Rien de nouveau. Il n'est pas forcément d'accord pour que je t'accompagne à Hyssop.
— Je peux y aller seul tu sais, assura Jisung, j'ai pas envie d'encore t'attirer des ennuis.
— Hey, ça va aller, rassura Minho, en soit il a rien à me reprocher j'ai fais tout ce que j'avais à faire pour cette semaine et la semaine prochaine. Il cherche juste à me réprimander pour la moindre petite chose parce qu'il est toujours contre que je passe du temps avec toi pour une raison que j'ignore. »
Jisung fût attristé d'entendre que sa relation avec son père ne semblait pas s'être vraiment améliorée mais ce n'était pas ce qui l'avait inquiété le plus dans tout ça. Mais plus ce qu'il avait dit un tout petit plus tôt. Minho avait toujours une tonne de travail à faire, mais alors qu'il fasse l'équivalent de deux semaines de paperasse en quelques jours, ça semblait astronomique et à peine humainement possible. Il s'était demandé pourquoi Minho sentait plus le café que d'habitude mais maintenant il avait sa réponse.
« Ça fait combien de temps que t'as pas dormi ? L'expression de Minho changea et il regarda en l'air, sûrement à la recherche d'une excuse.
— Euh...
— Minho, réprimanda Jisung.
— J'aurais le temps de dormir dans le train et ce soir, il prit son visage en coupe en voyant la contrariété se former sur son visage, Écoute, tu pourras t'inquiéter de ça plus tard. C'est ton jour de repos aujourd'hui, alors relaxes toi okay ? »
Jisung mit un moment avant de répondre avec un hochement de tête résigné et satisfait, Minho posa un chaste sur ses lèvres boudeuses. Une fois ces soucis mis de côté, il avait pris ses deux valises et avait montré son talisman au surveillant posté à l'entrée et pût enfin sortir. Mais Jisung, voulant éviter là une nouvelle blessure à cause de ce fichu dôme, expliqua la situation à l'assistant d'éducation et même s'il avait d'abord été sceptique, lorsque Jisung montre la cicatrice toujours présentes sur son bras, il fût convaincu et pût lui ouvrir le temps de son passage. À la seconde où il passa le pas de du grillage, Minho avait attrapé sa main sans aucune intention de la lâcher de sitôt.
Ils prirent le bus, et une fois arrivés à la gare, ils avaient donné leurs bagages pour les faire mettre dans la soute et ils étaient montés dans le train. Une fois sur leurs sièges, Minho avait directement posé sa tête sur son épaule, bien décidé à rattraper ses heures de sommeil. Il avait pris la main de Jisung avant de la serrer contre lui, puis une fois qu'il était bien calé contre le rosé, il ferma les yeux. Jisung sourit, content qu'il puisse enfin rattraper toutes ces heures de sommeil manquées.
Lorsque le train se mit en marche, Minho était déjà endormi profondément. Il devait être épuisé. Jisung passa pensivement sa main dans ses cheveux, dégageant les quelques mèches rousses qui tombaient sur ses longs cils, lui donnant une meilleure vue sur les cernes violacées qui entouraient ses yeux. Le fait que Minho travaille autant le dérangeait de plus en plus et l'idée que ça risquait d'empirer au fil des années le rendait malade. Dieu qu'il aimerait pouvoir le délivrer du poids qui pesait sur ses épaules, au moins un petit peu. Bien sûr, il ne pouvait pas se permettre de lui dire d'abandonner son titre pour soulager la quantité immense d'inquiétude dans son esprit, mais parfois, il aimerait. Il aimerait beaucoup.
Il avait pris un livre pour s'occuper le reste du trajet, et à mi-chemin, il avait lui aussi fini par s'endormir, sa tête reposant sur celle de Minho. Sans même qu'il ne voit le temps passer, ils étaient déjà arrivés à Hyssop. Jisung fut le premier à se réveiller, et secoua Minho pour le sortir du sommeil à son tour. Le roux papillona des cils un petit moment puis frotta ses yeux en regardant autour de lui un peu perdu. Machinalement, il descend en etit du train accompagné de Jisung, sa main toujours dans la sienne puis ils récuperèrent chacun leurs bagages respectifs.
Le chemin fût beaucoup plus agréable que la première fois. Déjà, il n'y avait pas d'anciens camarades de classe devant son lycée, seulement des premières années en train de fumer et de rigoler, bien trop occupé pour se soucier d'eux. Mais le manque de dispute et de tension était la plus grande différence. Enfin, la tension était toujours là, ce n'était simplement pas la même.
Quand ils furent enfin arrivé à la maison, Jisung toqua et la seconde d'après sa tante lui avait ouvert, comme si elle attendait déjà depuis un petit moment leir arrivée. Jisung fut bien vite étouffé entre ses bras, et il n'avait pas attendu bien longtemps avant de lui rendre son étreinte. Elle lui avait tellement manqué et leurs conversations épistolaires se faisaient plus rares, Jisung n'ayant pas vraiment le temps pour lui écrire aussi régulièrement qu'en début d'année. Alors sentir cette odeur jasmin et de rose était rafraîchissant. Minho lui s'apprêtait à s'incliner dans une salutation formelle mais la quarantenaire le prit à son tour dans ses bras avant même qu'il ne puisse faire quoique ce soit.
Le prince prit un moment à répondre, quelque peu déconcerté par cette soudaine action mais il avait fini par accepter cette étreinte maladroitement. Il sourit en constatant à quel point son odeur et celle de Jisung était familière. La douceur des effluves florales et la chaleur de ce câlin l'avait pendant quelques instants renvoyé à une époque qui était si loin maintenant. Un temps où tout allait encore bien. Ou du moins il était bien trop insouciant et innocent pour se rendre compte de toutes les mauvaises choses dont ce monde regorgeait.
Elle avait fini par le lâcher pour les laisser entrer. La maison restait inchangée, toujours aussi charmante et remplie de fleurs et plantes en tout genre. La seule différence était les photos sur le mur. Ce n'était plus le visage joufflu et juvénile qui était fièrement accroché mais des clichés bien plus récents. Une où il était avec Félix en train de rire, un sandwich de fortune d'une main et sa main devant sa bouche et Minho avait réussi à reconnaître le parc qui se situait à côté du bâtiment est. Une autre où il était simplement en train d'écrire dans son carnet de cours, quelques mèches bleues témoignant de son calme. Le soleil embrassait son visage avec élégance, et ses cheveux céruléens et sa peau légèrement caramélisée se mariaient avec perfection. C'était des photos sans prétention, prises sur le fait, des échantillons de vie. Et pourtant Jisung avait l'air tellement beau et heureux. La joie lui allait bien, c'était sûr.
« Tu les as reçues ? Commenta d'ailleurs Jisung en pointant du doigt les photos.
— Ah oui, il y a un petit moment déjà, sourit-elle, Tu diras merci à ton ami, elles sont très belles.
— Je lui dirais, il sera content, rit-il.
— C'est qui qui a pris ces photos ? Demanda Minho.
— Oh c'est Hyunjin, il en prend de temps en temps, expliqua Jisung.
— T'es beau dessus. Tu devrais lui dire d'en prendre plus souvent et de me les donner à moi cette fois, les cheveux de Jisung s'étaient teints d'un rose profond, détail qui n'avait pas échappé à sa tante.
— J-je lui dirais...»
Jisung avait croisé le regard de sa tantine qui avait cet air qu'il ne connaissait que trop bien. Celui qu'elle avait à chaque fois que le terme de l'amour était mis sur le tapis. Il savait que ce sujet allait indubitablement venir, surtout s'il comptait sur la discrétion de Minho concernant leur relation. Enfin quoique, il semblait avoir fait des efforts cette fois-ci, il ne l'avait pas encore embrassé devant sa tante. Mais il décida de délayer cette conversation encore pour quelques minutes au moins et décréta devoir ranger leurs affaires dans la chambre.
Quand ils montèrent les escaliers, Jisung remarqua que toutes les photos de lui enfant avaient disparu pour être remplacées par celles que Hyunjin avait prises. Enfin, il y avait toujours celles où il y avait sa mère mais son père avait totalement disparu. Il en ignorait la raison précise, même s'il avait sa petite idée. Sa tante ne devait pas apprécier la vision de son père qu'elle semblait détester et dès qu'elle eût l'occasion de le remplacer, elle ne s'était pas gêné le moins du monde. Ça ne le dérangeait pas plus que ça, c'était juste bizarre qu'une partie de son passé soit encore effacé. Il avait déjà si peu de souvenirs, ces photos c'étaient tout ce qu'il lui restait. Mais là encore, il n'avait pas de réelle attache ou rancœur envers son père alors il ne savait pas vraiment comment il devait se sentir.
Quand ils passèrent la porte, Minho s'était jeté dans les draps frais du lit. Il huma les odeurs familières qui s'en dégageaient alors que Jisung trainait sa valise avant de la mettre dans un coin de la chambre. Il s'était assis sur le lit aux côtés de Minho qui avait déjà pris ses aises avant de se faire tirer par le roux à ses côtés. Il eût à peine le temps de se rendre compte de ce qu'il se passait que les lèvres de Minho étaient déjà sur les siennes. Un léger hoquet de surprise passa à travers ses lippes avant qu'il ne lui rende le baiser. À chaque fois, il ne se rendait pas compte d'à quel point ce contact lui manquait avant de le faire. Chaque fois avait l'air plus unique, un peu plus intime. C'était bien plus magique que n'importe quel sort et incantation qu'il pouvait faire.
« Je me retenais depuis tout à l'heure de pas le faire, souffla Minho contre ses lèvres alors qu'un sourire timide prit place sur le visage de Jisung.
— Ah bon ?
— Hm. Je me doutais que tu avais pas forcément dit à ta tante que...
— Que quoi ?
— Bonne question, Minho ricana avant de passer sa main sur sa joue, Qu'on est bien plus qu'amis.
— Petits amis ? Proposa Jisung.
— Plus.
— Y a pas de mot plus fort, rit doucement Jisung.
— C'est bien là le problème, Minho rit à son tour.
— En fait, il y a peut-être un mot, dit Jisung pensif, Âme sœur. C'est plus fort non ?
— Sûrement. »
Minho restait dubitatif mais pour l'instant c'était la définition qui lui plaisait le plus. Il y avait peu de mots dans le dictionnaire pour qu'il puisse exprimer correctement ce qu'il ressentait pour Jisung. Ni poème, ni tirade ne sera jamais assez suffisant à son goût. Peu importe le nombre de baiser et de jolis paroles qu'il pouvait lui donner son amour était tel que mille vies ne pourrait suffire pour que Jisung n'ait ne serait-ce qu'une idée d'à quel point il comptait pour lui.
Il y a quelques mois, rien que le concept d'aimer était si flou pour lui. Il tenait à Changbin et Seungmin énormément, et il avait un énorme respect pour son père mais cet amour n'était pas le même qui était décrit dans les lignes de livres romantiques. L'amour qui faisait écrire des versets, peindre des tableaux, celui qui vous faisait tenir malgré la perte de l'être aimé. Cet amour que décrivait sa mère dans ses journaux de bord, qui se reflétait dans toutes ses peintures. Tout ça, il n'avait aucune idée de ce que c'était. Et il avait accepté ça. Il ne se sentait pas vide, ou désespéré, simplement un tout petit peu envieux.
Et puis il y a eu Jisung. Au premier jour de la rentrée, dans cette foule d'étudiants, il avait repéré sans aucun mal. Peut-être pas pour les meilleures raisons au départ mais il n'avait jamais regretté de l'avoir rencontré. Il lui avait offert un confort dans ses bras, une épaule sur laquelle se reposer quand les pensées négatives étaient trop fortes, quelqu'un qui veillait sur lui. Et ça, il ne pourra jamais le remercier assez.
« Tu comptes lui dire ?
— Bien sûr, Jisung ne réfléchis même pas à sa réponse, Et je pense qu'elle s'en doute déjà.
— Ah ?
— C'est pas parce que tu ne m'as pas embrassé que t'étais discret, ricana t-il, Et elle sait ce que ça veut dire le rose.
— En y repensant, tu me l'as jamais dit à moi.
— Je sais pas, je pensais que c'était évident maintenant, il souffla du nez, mais si tu tiens tant à savoir, le rose clair c'est la gêne mais dans un sens amoureux, et le rose cerise c'est hm, bah l'amour...
— Tu l'avais déjà eu avant ? Avant de me rencontrer j'veux dire.
— Le rose pâle, oui. Pas le plus foncé. C'est la première fois...»
Ses cheveux s'étaient teints d'un rose pâle sans grande surprise alors qu'un sourire satisfait s'étendit sur les lèvres de Minho. C'était le prince d'un pays le plus puissant du monde et pourtant c'était à ce moment précis qu'il se sentait le plus privilégié. Savoir que Jisung n'avait ressenti de tels sentiments que pour lui le rassurait aussi d'une part. Il n'était pas le seul dans cette relation à être novice et sûrement pas le seul à commettre des erreurs. Ils allaient apprendre ensemble et ça le soulageait d'un poids.
La discussion avait dérivé sur autre chose, un sujet bien futile mais ça importait peu quand les deux parlaient ensemble. La tante de Jisung les appelèrent et ils s'étaient levé à contre coeur, voulant encore profiter de ce petit moment d'intimité. Jisung s'appretait à sortir quand Minho l'interrompit, la main sur son poignet et lorsque Jisung se retourna, il cueilla une dernière fois ses lèvres.
" C'est bon on peut y aller, dit-il avec un sourire."
Jisung avait à son tour sourit timidement et frotta ses joues dans une tentative d'atténuer les rougeurs et la couleur rosée dont se teignait ses cheveux. Ce n'est qu'une fois calmé qu'il descendit les escaliers pour rejoindre Minho qui l'attendait déjà.
"Je suis désolé de vous déranger mais j'ai une commande qui a besoin d'être faite mais j'ai pleins de paperasses à remplir et j'ai bien peur de ne pas pouvoir la préparer et la livrer à temps, soupira t-elle, ça vous dérangerait de le faire pour moi ?
— Non bien sûr, répondit Jisung, C'est pour qui ?
— Mme.Oh, la vieille dame en bas de la rue. Elle avait encore mal aux genoux et tu la connais, elle ne fait pas vraiment confiance à la médecine moderne alors elle m'a demandé de lui préparer un petit quelque chose.
— Ok, bah on s'occupe de ça et après on ira à l'orphelinat. Ça te va ? Il s'était tourné vers Minho qui hocha la tête promptement. »
Une fois que sa tante lui avait spécifié les plantes exactes pour la commande, Jisung était parti vers une partie de la maison que Minho n'avait jamais exploré avant. Au bout du couloir, se trouvait une porte, et après quelques minutes de recherches sur le porte de clé, il l'ouvrit, révélant une autre pièce. Elle était remplie de fleurs, de graines, et plantes en tout genre. C'était assez en désordre, des papiers sur lesquels étaient marqués des mesures pour des remèdes étaient accrochés sur les murs, le papier peint beige désormais à peine visible. Jisung dégagea quelques poussières et branches qui était sur le bureau juste en face, et commença à sortir plusieurs ustensiles et matériaux tandis que Minho se tenait en retrait, sans trop savoir quoi faire.
« Je peux t'aider ? Demanda t-il alors que Jisung enlevait les pétales d'une fleur qu'il lui était inconnue.
— Oh oui, bien sûr, il sortit un sachet remplis de bourgeons jaune séchés, Tu peux écraser ça dans le mortier. »
Le prince hocha la tête, un sourire aux lèvres, heureux de pouvoir aider Jisung. Il s'était alors empressé de prendre les ustensiles que lui avait indiqué le blond et mit les bourgeons dans le bol de pierre.
« Par contre attention c'est- »
Boom ! Les plantes avaient explosé sur son visage et il était désormais recouvert d'une épaisse poudre jaune. Jisung avait éclaté de rire tandis que Minho tentait de recracher les particules jaunes dans sa bouche. C'était horriblement amer et très vite son visage s'était tordu dans une expression intense de dégoût ce qui sembla amusé Jisung qui était totalement hilare. Minho ne voyait rien, les yeux pressés fermement tandis qu'il essayait d'enlever la poudre sur son visage.
« Attends, attends tu vas empirer la chose, laisse moi faire, intervint Jisung à bout de souffle tandis qu'il prenait son visage en coupe, un chiffon en main.
— J'avais pris ma chemise préférée..., dit-il avec une petite moue et Jisung ricana, attendri.
— Désolé, j'aurais dû te prévenir avant, il essuya le reste de son visage et Minho put enfin ouvrir les yeux, Et puis...
— Hm ? Les cheveux de Jisung s'étaient teintés de rose pâle et de rouge, témoignant de sa gêne imminente.
— Tu serais beaucoup mieux sans de toute façon, déblatéra t-il à toute vitesse tandis qu'une expression de choc s'était affiché sur le visage de Minho. »
À la seconde où ses paroles avait passé la barrière de ses lèvres, il était devenu tout rouge, et s'était vite réfugié dans le torse du plus vieux, ses mains agrippant le col de sa chemise.
« Je sais pas ce qui m'a pris désolé, dit-il plus que gêné par le manque de réaction de la part de son vis-à-vis, Je savais que j'aurais pas dû écouter Changbin et Hyunjin pour les conseils d'amour.
— Hey, il prit le rosé par les épaules pour lui faire face, J'ai trouvé ça mignon. J'étais juste... surpris.
— T'étais pas censé trouver ça mignon, marmonna t-il dans sa barbe.
— Mais j'avoue qu'écouter ces deux là n'étaient pas ta meilleure idée, ricana t-il et Jisung l'avait rejoint, Et est-ce que c'est du rouge que je vois ? »
Jisung ouvrit grand les yeux et couvrit ses cheveux en constatant qu'effectivement, il n'y avait pas que du rose dans sa chevelure. Mais Minho ne l'avait pas laissé faire, bien sûr que non. Il prit ses mains pour les dégager d'une couleur qu'il aimait bien trop voir ; celle du désir. Dans un plaisir presque sadique, il s'était rapproché de Jisung, un sourire au coin des lèvres.
« Tu veux vraiment que j'enlève ma chemise ? Jisung déglutissa, les papillons dans son bas ventre semblant entamer une fête enflammée.
— Hein ? N-non, j'ai juste...J'ai juste dis ça comme ça. Je...Je veux pas que tu...enfin, le sourire de Minho s'élargit en voyant Jisung perdre tous ses moyens, Enfin tu m'as compris quoi !
— Non vas-y continue, ça m'intéresse, sourit-il
— Arrête de me taquiner, je suis déjà assez gêné comme ça, chouina Jisung, rouge de honte.
— Ok ok, Minho finit par lâcher l'affaire mais pas les mains de Jisung pour autant, profitant de son emprise pour le rapprocher un peu plus de lui, Mais j'oublie pas que tu veux me voir torse nu.
— J'ai jamais dit que- Roh tu m'énerves, fuma Jisung, qui malgré ses dires, la couleur rose dans ses cheveux racontait une autre histoire. »
Minho ricana simplement avant de poser un chaste baiser sur ses lèvres, laissant enfin les poignets de Jisung libre afin qu'il puisse finir ce qu'il avait commencé. Cette fois le roux n'avait pas essayé d'intervenir plus que ça ne se contentait d'emballer les préparations. À la fin, Jisung avait mit encore d'autres plantes écrasées dans un sachet de tissu fin qu'il referma avant de le mettre dans le petit balluchon avec tous les autres soins.
« C'est quoi ? Avait demandé Minho.
— Des calmants pour aider à dormir. Je pense que ces douleurs doivent aussi perturber ses nuits, expliqua t-il, Je devrais t'en faire pour toi aussi.
— Je dors bien.
— Mouais, il s'avança, j'espère pour toi que tu vas vraiment dormir ce soir sinon je te jure que je te force à prendre des somnifères.
— Nulle besoin de me droguer, ta présence me suffira à passer une nuit des plus délicieuses, répondit-il avec ton exagérément formel. »
À cet instant, Jisung bogua. Oh mon dieu c'est vrai. Ce soir, lui et Minho allaient dormir ensemble. Il ne pouvait pas lui dire de dormir une fois encore sur le matelas gonflable, c'était malpoli et bizarre. Depuis la dernière fois qu'il était venu ici, leur relation avait grandement évoluée et pour le meilleur. Surtout, il avait envie de dormir avec Minho, l'inverse aurait été surprenant. Il était juste bien trop intimidé par cette idée.
« Tu étais sérieux à propos de dormir ensemble...?
— Bien sûr, pourquoi je ne le serais pas ? Répondit Minho et Jisung haussa les épaules, T'as pas envie ?
— Si ! Si, bien sûr c'est juste que..., Minho l'incita à continuer, Non rien, oublie. On devrait y aller, il est déjà midi. »
Pour cette fois, le roux n'avait pas insister et opina sans faire d'histoire avant de sortir hors de la pièce avec Jisung. Une fois sortis, sa tante leur adressa un drôle de regard et Jisung n'eut même pas le temps de poser plus de questions qu'elle prit la parole.
" Caprice du soleil ? Demanda t-elle en pointant la chemise tachée de jaune de Minho.
— Hein ? Ah oui, oui, je savais pas qu'il fallait les mouiller avant de les écraser, déclara t-il un peu embarassé.
— C'est rien, c'est une erreur classique, ricana t-elle, Je peux te la laver si tu veux.
— Ce serait gentil oui, merci, Minho s'était légèrement incliné et avant qu'ils ne puissent partir, elle reprit.
— Ah d'ailleurs, mon chéri, Jisung leva la tête vers sa tante, Tu feras attention t'as un peu de jaune sur les lèvres. "
Jisung toucha ses lèvres par réflexe, et constata qu' effectivement un peu de poudre jaunâtre avait taché le bout des doigts et il vira immédiatement au pivoine. Son embarrassment ne s'apaisa pas lorsqu'il vit le regard malicieux qu'elle lui adressait et Minho semblait plus confus que paniqué. Ce n'était pas surprenant, il était sans gêne celui-là. Alors, pour s'éviter de mourir par lui. Au moins maintenant c'était sûr, elle savait qu'il se passait quelque chose entre lui et Minho, il n'y avait plus de doute. Cependant, ça n'émancipait pas Jisung d'une conversation mais au moins, le terrain était déjà préparé.
Jisung avait prit le pas de la marche, connaissant le chemin comme sa poche. Ce n'était pas rare que la vieille dame leur demande des remèdes pour ses douleurs chroniques, même si ça faisait longtemps que Jisung n'était pas allée la voir. Après quelques minutes à peine de marche, ils arrivèrent à une petite maison, la plus reculée de la rue, des plantes grimpantes recouvrant la demeure. Des outils de jardinage qui s'enracinaient dans le sol, n'attendant que d'être utilisés pour entretenir les pauvres rosiers qui mouraient peu à peu. Cette vision provoqua un petit pincement au cœur. Voir des plantes mal entretenues avait toujours le don de lui faire un petit quelque chose, surtout qu'il se souvenait à quel point ces roses étaient belles autrefois. Mais il ne pouvait pas en vouloir à la vieille dame. S'occuper de fleurs était un effort et sûrement un considérable pour son corps frêle.
Il toqua doucement sur la porte presque délabré, et après un moment d'attente, Madame Oh ouvrit la porte causant un petit courant d'air qui fit cliquer le carillon à vent sur le pas de la porte. Dès qu'elle aperçut Jisung, un grand sourire édenté illumina son visage avant de le prendre dans ses bras.
« Mon dieu ce que tu as grandi ! S'exclama t-elle en palpant le visage de l'adolescent comme s'il n'était pas réel, La dernière fois que je t'ai vu tu n'étais pas aussi grand. Tu dois en faire tourner des têtes, complimenta t-elle avec un léger rire.
— J'en suis pas très sûr, il avait croisé le regard de Minho qui avait simplement souri, Mh, bref, je suis là pour vous apporter vos médicaments.
— Ahh, merci beaucoup, elle prit la petite boîte qui était enroulé avec soin dans un tissu, Je ne sais pas ce que je ferais sans ta tante, enfin, son regard se posa sur Minho, Oh mais, que fais donc le prince ici ?
— Je suis un...ami de Jisung, on va à la même école.
— Ohh c'est vrai que tu as été accepté là bas. Comme l'autre gamin, euh... Zéphyr c'est ça ? Son père n'a pas arrêter d'en parler, elle rit, Vous voulez entrer prendre le thé peut-être ?
— Non je suis désolé on a des choses à faire, s'excusa Jisung.
— Oh c'est vrai, une mine attristé avait terni son visage ridé et Jisung se sentit mal, Bon attendez je vais chercher l'argent. »
Elle s'éclipsa quelques instants avant de revenir, quelques billets en main. Mais alors qu'elle tendait la monnaie, elle fût soudainement prise d'une quinte de toux, la crispant dans tous les sens. Jisung, inquiet s'était précipité vers elle, prêt à appeler les urgences à tout moment mais heureusement, elle arrêta de tousser après un moment.
« Vous auriez dû dire que vous aviez de la toux, je vous aurais rajouté le nécessaire, gronda à moitié le bleuté alors qu'il caressait le dos de la vieille dame.
— J'ai déjà du mal à me procurer ça, soupira-t-elle, la retraite n'est pas très généreuse tu sais. Je pensais que ça irait mieux mais ça ne fait qu'empirer...
— Je suis vraiment désolé..., intervint Minho.
— Ne t'excuse pas mon chéri, ce n'est pas toi qui fais les lois, un sourire chaleureux prit place sur les lèvres.
— Prenez les plantes, pas besoin de payer, Jisung posa ses mains sur les liasses qu'elle tendait déjà, C'est offert par la maison.
— C'est vraiment adorable merci, elle rangea les billets dans sa poche.
— Et je dirais à ma tante de vous préparer des infusions pour votre gorge. Ce sera aussi gratuit ne vous inquiétez pas.
— Vous êtes trop bons, elle posa sa main sur son cœur avant de prendre Jisung dans ses bras. »
Sans plus de cérémonie, Jisung et Minho firent leurs au revoirs puis avaient pris le chemin vers l'orphelinat. L'orphelinat n'était pas très loin, à peine 20 minutes à pied mais Minho ne voulait pas s'infliger plus de marche que nécessaire. Alors après de longues minutes de négociations, ils avaient fini par prendre le bus et comme d'habitude, Minho avait tenu à payer. C'était exactement la raison pour laquelle il ne voulait pas prendre le bus, car il savait que le roux allait insister pour une fois encore, utiliser son argent pour lui et Jisung détestait ça. Il avait l'impression de profiter de lui et son argent ce qui était, bien évidemment faux. Mais devant l'entêtement de Minho, il s'était contenté d'accepter son sort sans caprice.
Quand ils furent arrivés, une petite sauta sur Jisung, s'accrochant fermement à ses jambes et fut bien vite entourée par une petite poignée d'enfants qui sortirent dans la cour, excités de revoir le blond. À l'époque, il venait régulièrement à l'orphelinat. Il ne pouvait s'empêcher de se mettre à la place de tous ces enfants qui n'avaient pas connu leurs parents ou qui les avaient perdu bien trop tôt. Sans la bonté de sa tante, il se serait sûrement retrouvé à leur place et revenir ici ne faisait que lui rappeler d'à quel point il avait été chanceux. Alors il venait régulièrement, pour jouer avec eux, leur rendre visite et de temps en temps, donner quelques vêtements et jouets qu'il ne portait plus. Il faisait de son mieux pour que ces enfants ne se sentent pas aussi seul qu'il aurait pû l'être quand il a perdu son père.
"J'en connais un qui a du succès, s'amusa Minho en voyant tous les enfants graviter autour du blond."
Jisung ricana alors qu'il prenait une petite qui réclamait qu'elle le porte et peu de temps après, une figure plus que familière passa la grande porte en bois de l'orphelinat. Des cheveux blonds et longs, quelques cheveux blancs agrémentant sa chevelure relevé en un chignon désordonné. Haneul était une femme très occupé et qui s'occupait de l'orphelinat depuis de longues années. Elle semblait débordée, comme toujours. Le personnel manquait beaucoup et même si elle avait essayé de demander une hausse dans le budget à la mairie ses demandes n'avaient jamais de suite alors elle faisait de son mieux.
« Revenez ici, vous savez très bien que vous n'avez pas le droit de- Jisung ! Ça fait un bail !
— Oui désolé, depuis que je suis à Alstroemeria je n'ai plus vraiment le temps de venir.
— Je comprends totalement ne t'inquiètes pas, les études ce qui est le plus important.
— Euh, Haneul, je te présente Minho, un ami et Minho je te présente Haneul, c'est la directrice de l'orphelinat.
— Enchanté, Minho lui adressa un sourire poli tendant sa main tandis que Haneul lui serra la main, hésitante.
— Attends Minho comme Lee Minho ? Le prince, ici ?! Oh mon dieu je- , elle semblait dans tous ses états et s'inclina plusieurs fois, réajustant son tablier tâché.
— Je viens pas en tant que prince aujourd'hui, nulle besoin de tant de cérémonie, dit Minho, maintenant habitué à ce genre de réaction quand les gens se rendaient compte de son identité.
— T'es un prince de vrai de vrai ? Demanda la petite brune qui jusque-là, s'était réfugiée dans le creux du coup de Jisung, Pourquoi tes cheveux ils ont la couleur des carottes ? C'est pas bon les carottes..
— Un prince comme celui qui est sur la télé ? Demanda à son tour un garçon, des étoiles dans les yeux, Est-ce que t'as des chevals ?
— On dit des chevaux idiot, corrigea une petite hybride aux oreilles de chats.
— Ne posez pas autant de questions, c'est mal poli, réprimanda Haneul, embarrassé, et on ne dit pas aux gens qu'ils sont idiots Diana, elle se tourna vers Minho, Je suis vraiment désolé, ils sont intenables en ce moment.
— Ce n'est rien vraiment. Je serais ravi de répondre à leurs questions, ils sont adorables. »
La directrice parût soulagée et sans attendre, elle les firent entrer à l'intérieur. L'endroit était très vieux, au style victorien. Avec des hauts plafonds, des moulures de plâtre et des papiers peints un peu ringards, il restait quand même beau et assez spacieux. La beauté de l'endroit était cependant affectée sévèrement par le manque de rénovation et les ravages du temps. Surtout que c'était quand même un endroit rempli d'enfants et même si ceux-ci étaient assez bien élevés, ils restaient des enfants et les enfants, ça salit et ça détruit. On pouvait le voir avec les traces de crayons gras sur les murs, les petites traces de mains sur les carreaux et les jouets qui traînaient un peu partout.
Le reste des enfants qui s'étaient abstenus de sortir étaient dans le salon en train de s'occuper comme il pouvait. Certains lisaient des livres d'aventures, d'autres étudiaient, et quelques-uns se bagarraient en jouant. Comme toujours, c'était un endroit rempli de vie et de joie. Jisung était rassuré que malgré les difficultés financières, ils réussissaient à garder une certaine euphorie.
« Vous avez bien reçu les vêtements que je vous ai envoyé ? Demanda Minho.
— Oh c'était vous ? Le roux hocha la tête avec un sourire, Oui on l'a bien reçu, ça veut dire beaucoup pour nous, merci beaucoup. »
Elle s'était inclinée dans une courbette, si basse que sa tête aurait pû toucher ses pieds et Minho l'incita bien vite à se relever, lui assurant que ce n'était rien, ce qui, en voyant la garde robe du prince, était vraiment rien. Mais Jisung restait touché que même quelques mois après, il n'avait pas oublié leur discussion et avait pris du temps dans son emploi du temps chargé pour le faire.
Tandis que Haneul insistait dans ses remerciements, une petite était venu vers Jisung et vint tirer timidement sur le pan de son pantalon. Jisung s'était alors baissé à sa hauteur, et l'enfant s'était approché de son oreille, ses mains de part et d'autre de sa bouche tandis qu'elle formulait sa demande sous les regards attentifs du reste des orphelins.
« Eh Minho, le roux se tourna vers lui, les enfants veulent savoir si tu veux bien jouer avec eux.
— Si Haneul veut bien, je n'y vois aucun problème, la gérante parût un peu hésitante mais en voyant les yeux remplis d'étoiles des enfants, elle n'eut pas vraiment le choix.
— Bon, très bien. Mais pas plus d'une heure, compris ? »
Les orphelins avaient à peine écouté les dernières instructions qu'ils sautaient déjà de joie et prirent Minho par le bras pour le tirer dans les quatres coins de l'orphelinat pour lui montrer leurs endroits préférés. Ils s'étaient disputés un moment car chacun voulait lui montrer leur partie de la chambre en premier mais après un compromis, ils s'étaient décidé de l'ordre. Chacun lui avait montré leurs jouets préférés, et racontait les histoires complexes derrière chacun de leurs dessins agrémentés de plusieurs questions. Questions auxquelles Minho répondait avec beaucoup d'attention, aussi infantiles et puériles soit-elle. Et alors qu'il se faisait faire des tresses par un de petit garçon et que les filles s'occupaient de son maquillage des plus artistiques sous le regard amusé de Jisung, une question inévitable, même par des enfants arriva sur le tapis.
« Est-ce que t'as une princesse ? Demanda une des petites filles.
— Hm..., il tourna son regard vers Jisung avec un léger sourire, provoquant une certaine couleur d'apparaître dans les cheveux de celui-ci, Oui. Et c'est pas une princesse, c'est un prince, la brunette poussa une exclamation excitée.
— C'est quii ? Demanda-t-elle avec un rire malicieux.
— Lui, il pointa le rosé du doigt qui devint rouge immédiatement.
— Jisung t'es un prince !? Demanda une autre petite fille pleine d'énergie tout en tirant ses mains avec enthousiasme.
— N-non !
— Pas encore, répondit Minho et malgré les regards pleins de confusion que lui lançaient Jisung, il ne semblait pas vouloir ou comprendre le message.
— Vous allez vous marier ? Et vous allez porter des jolies robes et tout ?? »
Maintenant, tous les enfants étaient bien trop excités et n'arrêtaient pas de parler d'à quel point c'était trop cool que Jisung soit un prince et amoureux du futur roi et les questions avaient décuplé. Jisung jeta un regard réprimandant à Minho tandis que celui-ci était plus amusé par la situation qu'autre chose et n'aidait absolument pas à arrêter les chants de "Jisung est amoureux" que scandaient les enfants. Finalement, avec la promesse de bonbons pour la prochaine fois où il viendrait leur rendre visite, toute cette agitation s'était arrêté.
Minho avait continué à jouer avec les enfants durant toute l'heure qui avait suivi et Jisung se sentit presque jaloux. D'ordinaire, les enfants le collaient et ne voulaient pas le lâcher d'une semelle mais là c'était presque comme s'il n'existait pas, ils étaient totalement tombés sous le charme. Bon, ce n'est pas comme s'il pouvait les blâmer, lui aussi était totalement fou amoureux du roux. Et puis, il était surprenament bon avec les enfants. Enfin ce n'était pas si surprenant que ça, Minho malgré son apparence inaccessible avait montré à multiples reprises qu'il pouvait faire preuve d'une grande patience, attention et douceur et cela se voyait encore plus quand il jouait avec les bambins. C'était terriblement mignon et même si pour une fois, ce n'était pas lui qui se faisait câliner par les enfants, ce n'était pas non plus une mauvaise vue.
L'heure était bientôt aux au revoir et les enfants ne semblaient pas prêt à laisser partir les deux adolescents. Même une fois arrivé à la porte d'entrée, un des petits garcons s'était accroché à la jambe de Minho dans l'espoir que cela puisse l'empêcher de partir mais Haneul était vite intervenu et prit le petit dans ses bras, le réprimandant au passage.
« Vous allez revenir ? Demanda Haneul, elle-même un peu triste de les voir partir, Ils semblent beaucoup vous apprécier.
— C'est un peu compliqué en ce moment mais je vous promets que je ferais de mon mieux, répondit Minho avec un grand sourire, j'ai passé un bon moment avec eux.
— Tant mieux, j'ai hâte de vous revoir ici un de ces quatre et rentrez bien surtout !»
Jisung et Minho avaient enlacés une dernière fois les petits et étaient partis. Le sourire présent sur le visage de Minho s'était dissipé pour faire place à une expression plus préoccupée. Depuis qu'ils étaient allés voir Mme. Oh, puis là à l'orphelinat, il avait l'air bizarre. Au départ Jisung pensait qu'il s'inquiétait bien trop, comme d'habitude mais là c'était flagrant ; quelque chose le dérangeait.
« Ca va ? Demanda Jisung.
— Hein ? Il sursauta presque, sorti de ses pensées, Ça va c'est juste que...
— Que...?
— J'étais tellement persuadé que tout allait bien dans le royaume. Certes ce n'était pas parfait mais dans l'ensemble, tout semblait bien. Mais là je me rends compte que peut-être pas, Jisung fronça les sourcils, confus, Il y a tellement de gens qui ont besoin d'aide et on ne leur en fournit pas. C'est injuste.
— Oui mais c'est comme ça, tu pourras jamais satisfaire tout le monde, Jisung posa une main rassurante sur son épaule.
— Je sais mais, Minho souffla, C'est juste...frustrant. Surtout que si on déplaçait juste les priorités de financement, ces enfants n'auraient pas à dormir dans une chambre où ils sont tous entassés les uns sur les autres et Mme. Oh pourrait avoir les soins dont elle a besoin. Ce n'est pas comme si on pouvait rien faire.
— Écoute, tu peux encore faire une différence, il caressa ses cheveux affectueusement, Tu feras mieux que ton père j'en suis sûr. Ne t'inquiètes pas pour ça pour l'instant, ils vont s'en sortir je te le promets. C'est déjà beaucoup ce que t'as fait pour eux aujourd'hui. »
Minho eût un petit moment de réflexion, ce sentiment de culpabilité toujours présent dans son cœur mais hocha finalement la tête, faisant naître un sourire de la part de Jisung. Comme un petit encouragement, il déposa un doux baiser sur sa joue, ce qui eût le don de faire sourire Minho à son tour, ses joues maintenant bien roses.
« Est-ce qu'on peut faire un petit détour ?
— Où ?
— Ma cousine est aussi dans un orphelinat, pas très loin d'ici. Trente minutes de bus grand max. Ça fait un moment que je ne suis pas allé la voir...
— Je pense que ça peut se faire, il regarda l'heure sur son téléphone, Je préviendrais ma tante qu'on rentrera plus tard. »
Même si c'était quand même un assez long trajet, si c'était pour Minho ça ne le dérangeait pas. Il était aussi content de rencontrer le reste de sa famille. Jusque là, il n'avait vu que le roi, et encore, leurs rares échanges avaient été assez houleux. Ils s'étaient alors mis en route vers l'arrêt de bus qui était heureusement assez proche. Quelques minutes plus tard, le bus était là et après avoir payé leur ticket ils s'étaient installés au fond du bus. À cette heure-là, surtout pendant le weekend, il n'y avait pas grand monde. Le soleil était bas dans le ciel auxquelles ses couleurs bleutées se mélangeaient avec les nuances de roses et d'oranges, comme une magnifique aquarelle. La silhouette des arbres étaient bien distinguables, leur couleur sombres contrastant avec les tons pastels du firmament et un calme plat englobait tout leur trajet.
Dû au manque de passagers, Minho ne s'était pas gêné pour se blottir contre Jisung, sa main liée à la sienne, ses doigts caressant le dos de sa main, retraçant les veines apparentes sur celle-ci. Il ne savait pas s'il avait déjà parler d'à quel point il les aimait ces mains. Délicates, immaculées et pourtant si agiles. Jisung était très doué dans tout ce qui était manuel, que ce soit les bouquets qu'il tissait avait tant de soin, ou même les notes qu'il écrivait. Ses lettres étaient toujours bien tracées, toujours à la même hauteur restant dans les Interlignes. Pas une seule bavure dans ses cahiers. Même les petits dessins qui se glissaient ici et là étaient d'une propreté dont Minho ne pouvait que rêver. À l'époque, ses professeurs particuliers ne cessaient de le réprimander sur ses pattes de mouches et les tâches d'encres qui parsemaient tous ses cours. C'était un excellent élève mais ses notes étaient illisibles.
Il aimait aussi sa taille, la façon dont elle était si parfaitement ajustée à ses mains. Et plus Jisung gagnait du muscle, plus il l'aimait car le contraste entre son torse et sa taille si fine se faisait encore plus grand. Les rougeurs qui complémentaient le joli visage de Jisung à chaque fois que ses doigts frôlaient celle-ci était d'ailleurs un facteur assez important au fait qu'il aime autant cette partie du corps de Jisung.
« Je peux te poser une question ? Minho releva la tête, intriguée.
— Bien sûr.
— Ce que t'as dit, tout à l'heure à l'orphelinat, il mordilla l'intérieur de sa joue, nerveux, Quand t'as dis que j'étais "pas encore ton prince", t'étais sérieux ?
— Je suis toujours sérieux quand je parle de toi, le coeur de Jisung accéléra sa cadence.
— Mais tu sais mieux que personne que c'est impossible. Toi même tu l'as dit, tu es obligé de passer ton pouvoir à tes enfants. Et je suis loin d'être prêt pour me marier ou même endosser de telles responsabilités, confia Jisung.
— Je sais oui mais, il soupira, J'en ai marre de devoir mettre mon bonheur de côté pour des choses aussi futiles que la passation de mon pouvoir. Je comprends que tu ne veuilles pas te marier maintenant, même moi j'en ai pas forcément envie mais bon...
— Tu penses vraiment que ton père te laisserais faire ça ? Même le peuple en général. Tu as bien vu les réactions quand on s'est fait prendre au festival...
— J'en suis conscient oui. Mais je ne peux pas laisser mon père et les autres décider de ma vie pour l'éternité, il caressa la joue de Jisung avec tendresse, Je veux être avec toi moi. Je m'en fiche si ça passe pour un caprice d'enfant pourri gâté mais c'est la seule chose que je demande et je ferais tout pour qu'ils acceptent ma décision. »
Jisung comprenait le ressenti de Minho. Enfin, plus ou moins. Lui, il pouvait faire à peu près ce qu'il voulait de sa vie parce qu'il n'avait pas le poids de la réputation d'une dynastie et d'une nation entière sur les épaules. Il faisait confiance à Minho et en sa détermination et il était heureux qu'il pense un peu à lui-même pour une fois. Cependant, il ne pouvait pas s'empêcher d'appréhender les répercussions d'une telle décision. Le sang royal était quelque chose de très précieux et symbolique. Déjà que quelqu'un qui ne vienne pas de famille réputé ou noble s'assoit sur le trône auprès du roi, ce n'était pas forcément bien vu, alors qu'en plus que cette personne soit un homme, c'était une énorme offense aux règles.
Sans compter que, il y a à peine quelques semaines de celà, le roi ne voulait même pas qu'il soit dans la même pièce que Minho. Alors qu'ils se marient ? Il n'y avait pas moyen qu'il accepte. Cette décision, elle était très risquée et causera beaucoup plus qu'un simple article dans un magazine people. Jisung avait peur mais en même temps, quand n'avait-il pas peur ? Peut-être que tout ira bien, que toutes ses inquiétudes étaient mal placées ? Il devait se calmer, du moins pour l'instant. Il pourra s'inquiéter plus tard, pas maintenant.
hey hey, bienvenue sur cette première partie d'un chapitre beaucoup trop long mdrr (le plus long d'anh enft)
mais je le répète, profitez, genre vraiment 😭😭
jveux pas vous faire peur mais bon......
j'espère que le chapitre vous a plu, j'ai pas grand chose à dire parce que c'est la partie la moins intéressante des deux mais elle n'en reste pas moins remplie de fluff !! <3
bref, on se retrouve la semaine prochaine du coup, et je vous souhaite à tous.tes un bon weekend<3
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