Chapitre 1 Le choix
La tête haute, Dame Katrana Prestor claquait ses talons sur la voie n° 9. Derrière elle, suivait son neveu qui ne se pressait point. Il poussait avec paresse son chariot chargé de malles. On pouvait entendre geindre son chat noir, Neltharion qui était enfermé dans l'une entre elles. Comme tous les autres, Irion était un adolescent des plus exaspérant. Elle ne savait pas qui était le plus insupportable à ses yeux : son frère, le père d'Irion, qui avait esquivé la corvée d'emmener son fils à la gare pour sa première rentrée à l'école de Poudlard, ou bien Irion qui était ce genre d'adolescent pouvant mettre en boule n'importe quel adulte juste avec son attitude.
- Irion, dépêche toi!
- Bien-sûr ma tante!
L'adolescent esquissa un sourire moqueur et ralentit. Katrana se retourna et tapa du pied avec impatience. Elle se tenait juste devant un pilier bien connue du monde des sorciers et passage pour le quai 9 3/4.
- Je te rappelle ta place. Tu es Irion Prestor ! Et je te prie durant ton enseignement de ne pas l'oublier. Ne parle pas à n'importe qui, et soit digne de porter haut les armoiries de Serpentard.
Irion siffla :
- Je sais tout cela, Père me l'a déjà dit mille fois.
- Et bien cela fera mille et une fois de plus
- Une fois de trop... grommela Irion.
Alors qu'elle allait répliquer, elle eut une vision des plus désagréable.
- C'est pas vrai... murmura t'elle
Arrivant sur eux, Varian Wrynn avançait à grand pas, flanqué d'un jeune garçon blond qui s'empressait avec difficulté de pousser lui aussi un chariot encombré de valises. Derrière eux, une jeune femme blonde d'une grande beauté suivait tant bien que mal.
- Fils, si tu ne te dépêche pas, tu vas rater ton train, rouspéta Varian.
Il s'arrêta net à la vue de Katrana. Sa bouche se déforma en même temps que celle qui était maintenant en face de lui.
- Katrana... Salua brièvement Varian
- Varian, je suis étonnée de te voir ici. Tu as réussi à te dégager de tes fonctions si prenantes? Tiffin, je suis ravie de voir que tu tiens encore debout.
La jeune femme blonde sourit par politesse, mais son regard en disait long sur son état d'esprit. Elle respira un grand coup et posa une main délicate sur l'épaule du jeune homme blond.
- C'est la première rentrée de notre fils bien aimé, il était important que je l'accompagne. Mais qu'en est il de Daval ? je ne le vois point ?
La pique fut placée, et Katrana à son tour posa une main ferme sur l'épaule d'Irion.
- Je suis une tante admirable, j'accompagne mon neveu pour sa première rentrée, Daval est plus que prit par ses obligations.
- Je vois, répondit Tiffin tout en serrant l'épaule de son fils.
- Mère, souffla t-il, vous me faites mal.
Tiffin retira sa main brusquement et s'excusa vivement auprès d'Anduin.
Sans demander quoi que ce soit, Varian fonça droit dans le mur 9 3/4 puis disparut. Tiffin lui emboîta le pas, ainsi que Katrana.
Ainsi, seuls, Irion et Anduin se jaugèrent en silence quelques secondes. Puis Anduin sourit à Irion. Ses yeux bleus se plissèrent de joie et son sourire s'agrandit quand Irion le regarda avec stupéfaction. Le cœur de ce dernier se mit à battre à la chamade comme jamais. Anduin était agréable, et c'était bien la première fois que quelqu'un se comportait ainsi avec lui.
- Nous devrions peut-être y aller ? Demanda Anduin
Un sourire en coin se dessina sur le visage d'Irion qui hocha la tête.
- Après toi... dit-il
Anduin poussa avec force son chariot dans le mur. Irion se sentit soudainement léger. Cette invitation à étudier à Poudlard n'allait peut-être pas être aussi pénible qu'il le pensait. Il s'engagea à la suite d'Anduin et le retrouva de l'autre côté, où tout autour d'eux, des centaines d'enfants et de parents s'accumulaient dans la gare. Anduin fut happé par son père qui le pressa vers l'arrière du train en stationnement. Le blond se retourna le temps de voir quelques instants Irion avant qu'il ne disparaisse de la vue de celui ci. Chagriné par cette séparation, Irion était devenu taciturne quand enfin sa tante le retrouva.
- Mais enfin qu'est-ce que tu attendais de l'autre côté ? Irion, j'espère que tu n'as pas parlé à ce jeune homme...
- Nous avons échangé quelques banalités.
Il fut brusquement soulevé du sol. Katrana l'avait attrapé par le col et le tenait d'une poigne ferme.
- Tu ne dois jamais leur adresser la parole! Les sangs mêlés et "ces" sangs de bourbe sont à mettre dans le même panier !
Pris de stupeur par les menaces de sa tante, Irion la dévisagea avant de se dégager de son emprise. Il remit son col en place et d'un air sombre, il répliqua :
- Et moi que suis-je?
Katrana écarquilla les yeux, avant de plaquer sa main sur la bouche de son neveu.
- Jamais au grand jamais tu ne dois dire ce que tu es! Tu es un Prestor! Point !
Irion fronça les sourcils, et alors qu'il voulait répliquer, les contrôleurs hurlèrent de monter en voiture.
- Dépêchons nous de monter tes affaires ! Pressa Katrana
Ils remontèrent toutes les rames du train pour se poser à l'avant.
Alors qu'Irion s'installa dans son compartiment, il regarda par la fenêtre sa tante. Les bras croisés, elle attendait impassiblement. Quand le train se mit à siffler pour signaler le départ, Irion se pencha pour regarder les autres parents faire signe à leur progéniture. Certains pleuraient, d'autres criaient leurs dernières recommandations. Il se focalisa sur Katrana. Cette dernière lui balança :
- Fais-nous honneur au clan Serpentard !
...
La tête contre la fenêtre, Irion contemplait le paysage, sans un mot. Il était seul dans le compartiment, comme il avait été toute sa vie. Il entendit pourtant des murmures. Quand il tourna la tête vers le couloir, il aperçut quelques têtes qui se cachèrent rapidement. Ainsi la rumeur s'était vite propagée. Un Prestor à Poudlard, ce n'était pas tous les jours qu'on en voyait un.
- Hé bien! Pourquoi vous cachez-vous ? Demanda-t-il. Avez vous perdu vos langues?
- Ainsi tu es vraiment un Prestor? demanda une jeune fille
- Oui, répondit Irion avec une certaine fierté.
- La rumeur est vraie ! Un sang pur! un vrai !
- Alors c'est ici que tu te cachais?
Irion se statufia. Il reconnut la voix parmi les autres. Il leva doucement les yeux pour tomber dans le reflet bleuté des siens. Le jeune blond était devant sa porte de compartiment. A côté de lui deux filles l'accompagnaient. L'une arborait une coupe carrée et de grands yeux verts, l'autre des iris couleur noisette et des cheveux noirs comme le ramage d'un corbeau.
- Tess Grisetête et Taelia Fordragon, voilà celui que j'ai rencontré sur le quai, Irion Prestor, si je ne m'abuse?
Irion fut surpris d'entendre son nom dans la bouche du jeune blond. Il se leva et vint jusqu'à lui.
- Vous présumez bien très cher prince, et si je ne m'abuse, nous sommes du même rang?
- C'est exact, nous sommes princes dans nos pays respectifs,
Mais bien vite Irion l'attaqua :
- Enfin presque... Nous avons quelques différences, si vous voyez ce que je veux dire, dit-il tout en observant sa réaction.
- La différence ne me déplaît pas. Ce n'est pas la couleur de peau qui va m'arrêter, répondit Anduin souriant.
Irion se mit à rire à gorge déployer.
- Attendez, Ne me dites pas qu'il ne me connaît pas? demanda-t-il à la petite assemblée sur le ton de l'ironie
Une voix s'éleva répondant à la fausse question d'Irion :
- Vous êtes Irion Prestor, l'une des plus anciennes familles de sorciers qu'il peut y avoir sur cette terre.
- Exact ! Je suis le prince Irion Prestor! Et à qui ai-je l'honneur, car vraisemblablement nos familles se connaissent, mais moi pas...
Des "ho" de moquerie destinés au blondinet s'élevèrent.
- Mon nom est Anduin Wrynn, et je suis ravi de te connaître Irion!
Il avança une main vers lui. Irion la regarda avec dédain, pourtant à cet instant, il rêvait de l'attraper et de la serrer si fort.
Il s'en détourna, s'assit, puis dit à haute voix :
- Comme je l'ai dit nous ne sommes pas du même monde, mon cher Anduin.
Les rires redoublèrent dans le compartiment. Irion entendit Tess murmurer au blondinet de s'en aller, qu'il n'en valait pas la peine. Il pouvait sentir le regard tueur de Taelia. Pour autant, la voix cristalline d'Anduin lui parvint jusqu'à ses oreilles.
- Quel dommage, nous aurions pu nous entendre...
...
- Allons, allons, s'il vous plaît, asseyez vous! Nous allons accueillir les nouveaux élèves et faire la distribution des maisons.
Ainsi avait parlé Albus Perceval Wulfric Brian Dumbledore, le directeur de Poudlard. Bien que tous l'appelèrent Albus Dumbledore. Avec sa voix portante grâce à sa baguette magique, les anciens élèves s'assirent autour de grandes tables, organisées en 4 parties. Chaque partie correspondait bien-sûr aux quatre fondateurs de l'école.
Au milieu de la salle se tenait un siège bien distinct accompagné d'un petit tabouret. Vide pour l'instant. Mais tous surent que c'était la place du Choixpeau. Dumbledore fit signe sur le côté à un des professeurs qui apporta religieusement le Choixpeau.
- A votre nom, allez vous asseoir sur la chaise.
Et la liste commença. Chacun appelé, chacun désigné dans une maison. Les acclamations à chaque nouvelle recrue se succédèrent et Irion exaltait. Dans le train tout le monde ne parlait que de lui. Tout le monde connaissait sa famille, tout le monde savait dans quelle maison il allait atterrir.
- Gryffondor!!!
Irion leva les yeux vers celui qui venait d'être désigné. Anduin Wrynn. Cela ne l'étonnait guerre. Il rejoignit la maison en question et déjà ses camarades de classe l'acclamèrent. Il vit qu'il avait rejoint Tess. Taelia étant chez les Poufsouffle .
Tous les nouveaux se succédèrent les uns derrières les autres. Quand se fut son tour, il était le dernier.
- Irion Prestor ?
Irion se grandit et marcha avec assurance vers le siège. Tous les yeux étaient braqués sur lui. Il leur sortit son sourire le plus charmeur. Il vint s'asseoir confortablement dans la chaise et on lui posa le Choixpeau.
Tout de suite, il comprit que quelque chose n'allait pas. Le Choixpeau semblait silencieux.
Serait-il cassé? se demanda Irion.
- Je ne le suis point! Il m'a fallu un temps d'adaptation à toi!
- Quoi ? murmura Irion
- Incroyable, je pense que je n'ai jamais eu à faire à cela, tu es un...
- Tais toi! Et parle, dis moi dans quelle maison je dois aller et qu'on en finisse.
- Serpentard? Comme tes illustres ancêtres? Allons, allons tu n'es pas comme eux, et tu le sais, non tu as du courage dans le cœur, l'envie de vaincre, la force, la détermination.
- Mais non! Qu'est que vous racontez, je suis un roublard, un rusé, j'use de mon charme et de ma personnalité pour venir à bout de mes adversaires! Je suis un Serpentard!
- GRYFFONDOR !!!
Un silence s'abattit dans la salle, et Irion devint pâle à cette annonce. Il se leva bien malgré lui, et se dirigea tout d'abord vers la table des Serpentard, avant qu'un élève lui montre la table des Gryffondor qui était de l'autre côté de la salle. Il trébucha et se précipita vers la dernière place de la maison, juste à côté d'Anduin. Dès qu'il fut assis, il se prit la tête dans les mains, en répétant tout bas que tout ceci était un cauchemar. Quand une main se posa sur son épaule, douce et réconfortante.
- Bienvenue mon ami, dit Anduin avec le plus beau sourire qu'il pouvait lui servir.
Mais Irion fut encore plus accablé. Qu'allait-il advenir de lui quand sa famille aura eu vent de cette nouvelle...
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