Sour Green.
Imposés :
2 Personnes au choix
Moment de la journée : matin.
Mots : 4 (Ballast (un journal)- que j'ai pas réussi à placer-, orchestre, ruche, armure).
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Le soleil ne se laisserait pas apercevoir si facilement aujourd'hui non plus, Iryen en était certain. Son père partait déjà, il avait repéré la veille un campement de felteux non loin de la colline derrière laquelle ils vivaient. Les felteux étaient de gentilles créatures. Un peu dans l'excès, sans doute, mais pas moins gentilles. Ils n'aiment pas être comparés à des lutins quelconque, de leurs deux pieds de hauteurs, ils étaient pourtant leurs proches cousins. Lui était un panotii. Il avait de longues oreilles, tombant au-dessus de ses hanches. Elles étaient plutôt courtes pour son espèce, mais il les aimait bien, malgré leur inutilité. Il devait rejoindre son père à son réveil, pour l'aider dans sa quête. Les felteux, pour chaque service rendu, le rendait au centuple ou bien son équivalent en or.
Il enfila sa camisole et son pantalon, noua ses bottes et se mit en route, s'arrêtant par le jardin pour cueillir une figue qui lui servirait de petit-déjeuner sur le chemin. Iryen marcha longtemps à travers le champ d'orge avant d'arriver devant la colline, au pied de laquelle il devait traverser le pont chancelant. En arrivant devant le pont était vacillant, comme il pouvait s'y attendre. Cependant, il vacillait d'une drôle de manière. Une manière qui indiquait que quelqu'un se tenait à l'un de ses bords et s'amusait à s'y balancer. Peu ordinaire, il le reconnaissait, mais il traversa malgré tout, se tenant aussi droit que possible pour ne pas tomber.
-Voudrais-tu me tenir compagnie quelques minutes ? Fit la jeune créature.
Il ne l'écouta pas et poursuivit sa route. Il n'avait pas grande envie d'y aller, mais son père l'y attendait déjà. Aussi, il n'avait aucune idée de ce que pouvait bien être cette créature, qui lui était bien semblable si ce n'est que ses oreilles étaient minuscules, dissimulables sous sa chevelure, et sa peau d'un vert pâle. Il atteignit le campement des felteux après quelques pas de plus. Un orchestre de minuscules personnes jouaient de la lyre tandis que d'autres les écoutaient en tressant quelques brins d'herbes.
Il repéra son père à quelques mètres et le rejoignit. Celui-ci sollicitait son aide pour enlever quelques rochers qui bloquaient l'écoulement du ruisseau qui leur servait probablement comme seule source d'eau.
Iryen se reposait dans l'herbe, un peu plus loin, alors que son père et le le vieux felteu qui dirigeait sans doute la gilde. Ce n'est que plus tard que son père rentra, sans lui parce qu'Iryen avait décidé d'errer un peu plus longtemps dans les champs. Lorsqu'il revenait au pont, il vit de nouveau cette étrange créature, couleur gazon.
Cette fois-ci, il vint s'asseoir à ses côtés. Il y avait quelque chose d'étrange qui émanait d'elle. Il lui semblait qu'elle faisait sa taille à l'aller, quelques heures auparavant, et que maintenant, elle avait une tête de moins.
-Je me nomme Vieva, et toi ? Sa voix était légère et fluette, transmettant une joie peu commune.
-Iryen, répondit-il sur un ton hésitant.
-Tu ne t'es pas arrêté, plus tôt. Tu avais quelque chose à faire ?
Il hocha la tête, la regardant balancer ses pieds nu au-dessus du fort courant. Elle n'avait jamais arrêté de sourire une seconde, c'était à se demander si elle n'était pas née avec ce sourire plaqué sa frimousse.
-C'est dangereux, de se balancer au-dessus du vide. Tu pourrais tomber, et le courant t'emporterait dans les rapides. Tu y mourrais par noyade, où le crâne fendu contre un rocher.
Elle haussa les épaules. Un rire cristallin se fraya un chemin d'entre ses lèvres. C'était agréable à entendre, tant qu'on oublierait presque qu'on parlait d'une mort douloureuse.
-Pourquoi ris-tu ? Elle ignora sa question et se leva, partant en direction des champs d'orge.
-Tu as déjà mangé une orange amère ?
Elle se déplaçait gracieusement. Iryen pensait un instant à un mirage, une magie d'illusion, mais lorsqu'elle se tourna vers lui, il était certain qu'elle était réelle. Il hocha la tête, comme il l'avait déjà fait plus tôt.
-J'aimerais en connaître le goût. Tu sais, je suis née hier et pourtant, demain je serais presque éteinte. Dans la forêt d'où je viens, les oranges ne poussent pas. Il lui lança un regard perplexe.
-De quelle espèce es-tu ? Il demanda, incrédule, en la menant dans un verger non loin.
-As-tu entendu parler des nymphes ?
-Oui, mais elles n'existent pas. Ou en tout cas, plus depuis des siècles.
Elle ne retint pas un autre rire. En apercevant les arbres, elle se mit à tournoyer, sa tunique blanche dansant au gré de la brise.
-Ce sont des êtres très puissants. Leur magie peut perdurer des siècles durant.
-Et quel lien pourrait-ce avoir avec toi ?
-Jadis, la nymphe Ortie avait tout ce qu'elle voulait. Elle avait la faveur des femmes, des hommes, et même des rois. Mais dans les forêts, la Parisette s'attira sa foudre. La nymphe Ortie était jalouse de son visage coquet, emprunt de grâce et de joie. La Parisette aussi pouvait faire passer sa volonté à qui se laissait tenter. Elle fut si jalouse qu'elle la rétrécit. D'un mètre soixante six, la Parisette n'en gardait plus que vingt-six.
Iryen l'écoutait toujours, silencieusement. Il était intrigué et ne parlait pas beaucoup. Il choisit l'orange la plus mûre de l'arbre en faisant attention de ne pas déranger la ruche qui s'y trouvait, puis la coupa en quatre avec son couteau. Il lui en tendit un morceau qu'elle s'empressa de porter à sa bouche, faisant une pause dans son histoire.
Elle retroussa son nez, toujours le même sourire imprégnant l'air. Elle dévora le quartier d'orange, et les suivants. Puis elle remercia Iryen, essuyant sur sa robe ses doigts collants.
-C'est bon. J'aurai aimé pouvoir en manger plus.
-Prends-en quelques une pour le trajet, proposa le jeune garçon aux cheveux aussi blanc que les nuages qui cachaient le soleil ce jour là.
-Je n'en aurait aucune utilité. Elle reprit sa marche ainsi que son histoire. La nymphe Ortie ne se contenta pas de la rétrécir. Son courroux était tel qu'elle la transforma en plante. La Parisette se nommait Flore, elle régnait sur la nature et préservait sa beauté.
Elle s'allongea soudainement au milieu de la plaine dans laquelle ils étaient arrivés. Il était maintenant certain qu'elle avait encore rétréci, elle lui arrivait à présent à la poitrine. Il s'assit à ses côtés et regarda ses cheveux l'entourer, vert feuille qui semblait déteindre sur sa peau.
-La Parisette devint alors une délivrance pour les les promeneurs ensorcelés par les envoûtements de la Tourmentine, une plante censée provoquer l'égarement de quiconque posera le pied dessus. Mais la Parisette ne vit qu'une saison. Les feuilles, gelées par l'hiver, ne disparaissent pas. D'entre elles pousse une nouvelle Parisette, chaque année. Sur ce, elle ferma les yeux.
-Et cette Parisette... Tu en es la descendante, n'est-ce pas ? Quelques courtes secondes, elle le regarda, droit dans les yeux. Elle ne l'avait encore jamais fait, jusqu'à lors.
-Merci de m'avoir tenu compagnie, Iryen.
Elle s'endormit ensuite, mais Iryen sut que ce n'était pas un sommeil dont elle se réveillerait. Son corps se liait à la terre, jusqu'à ne faire plus qu'un et ne laisser qu'une plante feuillue dépasser de la plaine. Tout le mois suivant, Iryen prit soin de la plante qu'était devenue Vieva. Il l'arrosait d'eau fraîche qu'il puisait dans la rivière aux rapides et lui apportait une orange amère.
Vint l'hiver, la plante ne flétrissait pas : elle se couvrait d'une armure de glace. Une fois la plante totalement gelée, Iryen ne prit plus la peine d'aller l'arroser : elle était déjà morte.
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Hey...
So, yeah. Mon premier écrit fantastique, je vais pas mentir je suis sortie de ma zone de comfort un max.
Toutes les créatures sont issues du folklore français (aussi étrange que cela puisse paraître, le folklore français existe) ainsi que la légende de la Parisette.
Cependant, la légende de la Parisette raconte qu'elle reste petite de 26cm, elle ne se transforme pas vraiment en plante sauf que la plante de Parisette existant, je me suis dit que ça serait plus joli, hahaha
Hésitez pas à m'en dire le fond de votre pensée !
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1235.
Nymphelix
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