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Partie 2/2

Depuis ce jour-là, Sinberry tentait tant bien que mal de garder le contrôle. À chaque fois qu’il était demandé pour dépanner, il faisait le vide dans sa tête pour ne penser qu’à une seule personne. Et si cela l’aidait à surpasser son niveau actuel, ses clients en étaient eux-mêmes ravis et lui laissaient toujours un petit supplément pour une gâterie complémentaire. Mais après coup, il n’était pas rare que l’apprenti séducteur s’enferme un temps dans la salle de bain pour se nettoyer, car même s’il faisait un peu mieux son travail, il n’en était pas moins répugné en ouvrant les orbites pour voir une bête atroce baver entre ses jambes en pensant que c’était lui qui fournissait autant de plaisir au squelette. Mais il était mieux payé, et ça, Papyrus s’en était aperçu. Il n’arrivait pas à comprendre comment son petit frère ait pu s’améliorer en si peu de temps, mais il ne s’en plaignait pas. Bien qu’il soit un peu inquiet.

Ce soir-là, Sinberry avait reçu une demande spéciale. Quelqu’un qui habitait au New Home. Il ne s’était jamais déplacé jusque là-bas pour assouvir le besoin sexuel de quelqu’un, car généralement, les habitants de la grande ville avaient suffisamment de moyens pour se payer de meilleures prostituées. Et ce soir-là, ce fut bien la première fois que le jeune Swaplustien hésitait à rejoindre un client. Qu’est-ce qui se cachait derrière ? Il aurait aimé parler à son grand frère de ces tracas, mais il n’était pas rentré du bar et vue l’heure, ce n’était pas prévu de sitôt. Il ne lui restait plus qu’à s’y rendre, et au pire, il s’enfuirait si ça devenait trop dangereux à son goût…

Lorsque sa téléportation l’amena devant l’hôtel, Sinberry eut un mal fou à garder son calme. C’était ici. Vue comment le message a été formulé, ce devait être un monstre très influant. Dieu sait comment il allait être payé, mais une chose était sûre, quelque soit la somme, il en aurait pour plusieurs heures voire toute la nuit. Il avait mal au coccyx rien que d’y penser… Il pénétra dans le bâtiment et s’approcha de l’accueil.

— B-bonsoir, appela Sinberry en se mettant sur la pointe des pieds pour mieux voir la dame derrière le comptoir.

Celle-ci la regarda avec surprise, et examina quelque chose sur son ordinateur.

— Bonsoir, répéta-t-il avec un peu plus d’insistance. Vous pourriez me donner le numéro de chambre de Monsieur Currant ?

Le monstre crocodile dégagea une mèche de cheveux blonds de sa joue et remonta discrètement son décolleté.

— Bien sûr, vous êtes… ? sa voix rauque laissait sous-entendre qu’elle fumait beaucoup.

— Sans. Ou Sinberry. Je suis le petit frère de Papyrus, il est assez connu vous savez…

— Oui, je vois qui c’est. Oooh… ronronna-t-elle en s’accoudant sur la table, faisant cliqueter ses bracelets ensemble. C’est donc toi le mariole qui as passé à la télé ? C’était quoi le titre de l’émission déjà… ?

— S’il vous plait, inutile de me le rappeler… J’étais là, vous savez… protesta-t-il avec embarra.

— Tu te souviens du titre de l’émission ?

— Non, mentit-il.

— Oh, attends ça me reviens ! « Sans, le seul monstre qui se déboîte un os en essayant le pole dance. »

— Ça date du mois dernier.

— Et il rediffuse les images quand ils n’ont rien à raconter, chaton…~

Sinberry baissa la tête et rosit.

— Le numéro de chambre s’il vous plaît.

— 195, troisième étage, les chambres ne sont habituellement pas insonorisées, mais vue la magie qu'émanait Currant, je ne serais pas surprise qu’il s’en soit chargé. Ça doit bien faire deux heures que son voisin mange des omelettes, il ne s’en est pas encore plaint. Mais dans le doute, dit-t-elle en lui tendant une serviette en papier, prends ça pour te protéger de l’odeur. Ça serait dommage que tu ne puisses plus sentir le plaisir…~

Sinberry s’apprêtait à rétorquer, mais se résigna et prit poliment la serviette que lui tendait la bonne femme, sans omettre de la remercier bien entendu. Il pivota sur lui-même et s’introduisit dans l’ascenseur. Si le parfum de renfermé y était déjà peu agréable, celui du couloirs entier du troisième étage empestait l’œuf. Il ne lui fallut aucune seconde supplémentaire pour comprendre qu’il devait se boucher la cavité nasale avant même effectuer un pas en dehors de l’élévateur métallique.

— 190… 191… 192… … 195.

Il toqua doucement à la porte. Il attendit une seconde. Puis deux. Et à la troisième, le bruit d’un déverrouillage de verrou le laissa figé sur place. Mais elle ne s’ouvrit pas. Après un instant à tergiverser sur l’éventualité d’une suite, il soupira, tremblant, puis abaissa la poignée. La porte grinça, laissant une vue d’ensemble sur une chambre d’hôtel bien rangée. Le lit était fait, et aucune valise ne traînait. Y’avait-il quelqu’un, au moins ?

— Bonsoir, c’est S- mais l’odeur qui y régnait le coupa brutalement et le fit ronronner de plaisir. Il secoua la tête, déglutit, et fit un pas en arrière. Comment… ? Il tourna la tête à gauche, puis à droite, et se décida enfin à entrer, abandonnant la serviette en papier juste derrière la porte avant de la fermer.

Puis, une silhouette apparut sur le seuil de ce qui semblait être la salle de bain. L’âme du squelette aux pupilles corail augmenta son rythme de battement, et cette brûlante sensation au bas-ventre fit son irruption.

— S-salut Blue, murmura-t-il sans risquer un geste.

— Salut Sin ! s’exclama le petit céruléen en sautant dans les bras de sa version alternative.

Un peu perdu, il l’intercepta tant bien que mal et finit par lui rendre son étreinte, heureux de le revoir tout de même. Mais bien vite, il s’écarta du jeune garde royale et posa les mains sur ses propres hanches, mine boudeuse.

— Seize jours sans nouvelles ! lui reprocha Sinberry.

— Oui, je suis sincèrement désolé ! s’excusa son vis-à-vis en baissant honteusement la tête. J’ai pas mal été pris ces temps avec nos recherches – ça fait près d’un mois qu’on essaie de récupérer le porte-clef porte-bonheur de Dream que lui a volé son frère – mais on a fini par les retrouver, et quand j’ai voulu te voir Ink m’a dit de… il se fit interrompre par le squelette à la veste mauve.

— Je me fiche de savoir pourquoi tu n’étais pas venu. Promets-moi simplement de ne pas me laisser poireauter si longtemps sans nouvelles.

— … D’accord, je te le promets !

Il lui rendit son sourire, avant de baisser les pupilles sur les bottines de Blueberry.

— Et… Il releva la tête. Pourquoi tu as fait appel à moi, ici, sous le nom de Currant ? il avait l’air moqueur et curieux.

— Disons que j’ai eu du mal à te retrouver parce que je suis tombé sur un groupe de monstre… assez gentils certes… mais étranges… Bref, et comment te dire qu’ils m’ont passablement confondu avec toi. Je les ai fuis et quand j’ai entendu dire d’eux que tu faisais des livraisons à domicile – et je n’ai même pas compris quoi comme genre de livraisons – j’ai sauté sur l’occasion, et je n’étais même pas sûr que tu répondrais à mon appel après tout ce temps, alors j’ai pris une autre identité…

Sinberry ricana légèrement. Il n’avait pas l’habitude de quelqu’un d’aussi bavard, étant plus coutumier à des actions qu’à une réelle discussion, hormis avec son frère. Mais c’était agréable ; ce squelette avec une logorrhée hors du commun le changerait de sa petite routine. Ce n’était pas plus mal, d’autant plus qu’il se surprit à affectionner la voix doucereuse qui animait ses cavités auditives.

— En attendant, j’ai libéré une nuit entière avec tes bêtises. Ça n’aurait pas été plus simple que tu viennes directement chez moi prendre le thé ? sa voix se faisait taquine mais pas moins méchante.

— Je n’étais pas certain de vouloir tomber sur un caleçon de Papyrus, admit-il en reculant légèrement, à cause du pas que venait de faire Sinberry dans sa direction.

D’ailleurs, celui-ci continuait de s’approcher. Cette ardente vague de plaisir qui lui réchauffer l’entre-jambe le poussait à raccourcir leur distance, et quand il arriva à coller Blueberry contre le mur de la chambre, le sourire qui découvrait ses dents ne se fit pas moins réjoui. En voyant la légère grimace du squelette aux pupilles bleus, il ne saurait dire si c’était à cause du mur qu’il venait de heurter, ou de cette étrange proximité. Il ne semblait même pas s’être rendu compte qu’il avait continué de reculer jusqu’à toucher à l’impasse. L’apprenti séducteur pouffa de rire.

— Mwehehe… Tu sais, si tu ne voulais pas tomber sur les sous-vêtements de mon frère, ce n’est pas dans mon univers que tu seras épargné…

— Ah oui ?

— Et tu es beaucoup trop mignon quand tu ne comprends pas. On dirait moi à une époque… Pur et innocent… hasarda-t-il avec un rictus provocateur.

— Je crois que nous avons le même âge, Sin… susurra Blueberry avec moquerie. Il en oublia même sa confusion, et se décolla un peu du mur.

— Donc tu es moi, avec la mentalité d’un enfant, gloussa-t-il. Et un libido moins élevé, donc.

— Tu dis ça mais tu n’en sais rien, sourit Blueberry.

— Quoi ?! il éclata de rire. Tu oses dire ça, mais tu ne sais même pas quel genre de service je fais ! Tu as cru que j’étais livreur de pizza à domicile ?

Le jeune squelette de la Sphère Swap posa une main sur la cage thoracique de son vis-à-vis.

— Arrête de te moquer de moi, je n’ai peut-être par le réflexe de raisonner avec des choses pareilles à la première pensée, mais ça ne veut pas dire que je ne m’y connais pas…

— Vraiment ? ~

— Oh que oui, Sin… Je m’instruis, moi, je te rappelle…~ ronronna Blueberry en retour, approchant un peu sa tête. Et quand je ne comprends pas quelque chose, je m’informe… il pouvait sentir le souffle chaud de Sinberry lui chatouiller le visage d’ores-et-déjà bleu. Je n’ai pas compris pourquoi tu m’as embrassé, alors j’ai… il posa sa seconde main sur l’épaule du rosé. Demandé à quelqu’un ce que ça signifiait…

— Et qu’est-ce que ça indique… ? ~

— Que c’est à mon tour de faire le second pas…~

Et à ses mots, Blueberry posa ses dents contre celle de Sinberry, et quelques choses en eux naquit. Une explosion de sentiments. Une pure merveille. Lorsque la minute s’écoula, le plus pervers des deux rompit le baiser pour reprendre son souffle, et en profita pour tirer son double contre lui. À tâtons, il chercha le lit pendant que l’autre, trop occupé à suivre les mouvements maladroits du squelette au foulard rose, réussit tout de même à éteindre la lampe de chevet, qui éclairait à elle seule la chambre, d’un claquement de doigts habile. À présent, tout ce qui était source de lumière n’était autre que les pupilles respectives des deux jeunes squelettes, et pourquoi pas la faible lueur provenant d’un candélabre extérieur qui filtrait à travers le rideau charoïte. Lorsque le bout du matelas atteignit les phalanges de l’un d’eux, ils se laissèrent glisser dessus dans un grincement presque facétieux. Le plus expérimenté recolla ses dents contre celles de Blueberry tandis qu’il ôtait sa veste sans manches pour laisser les os totalement à nues. Les orbites entrouvertes, le sourire du céruléen qui étirait les commissures de ses dents rompit à nouveau leur baiser, et il en profita pour dénouer prestement son foulard bleu et retira avec cette même rapidité son tee-shirt gris perle, qu’il laissa choir au pied du lit. Ils s'embrassèrent encore une fois. Sinberry avait déjà arraché son pantalon. Cet action fit écho à celui de son partenaire qui en était déjà à ses bottines. Celles de l’autre squelette connurent le même sort, et il jeta son foulard rose par-dessus Blueberry. S’enroulant dans la couverture, ils ne cessèrent leurs caresses et leurs embrassades. Fiévreux, le Swaplustien écarta la mâchoire pour laisser sa langue retrouver sa jumelle, et lorsque le garde royale autorisa l’accès à sa cavité buccale, il n’en était pas moins surpris de sentir quelque chose se former en lui. N’osant regarder sous la couverture, ce fut Sinberry qui ouvrit le bal et attrapa fermement le mollet de l’autre, tandis qu’il glissait sous le tissus.

— S-Sin, t-tu fais quoi… ? Essaya-t-il de demander en serrant la couverture qui le dissimulait jusqu’à la clavicule.

Créant un tipis de fortune, à quatre pattes, l'interpellé avait déjà commencé à embrasser l’intérieur des cuisses de sa version alternative aux joues bleus, dont les parties s’étaient fantasmagoriquement formées.

— Je vais faire le troisième pas, alors… Enfin… Si tu le permets bien sûr…

— T-tu veux dire… ?

— Si tu ne veux pas, on peut toujours arrêter…

Si Sinberry s’était laissé emporter quelques secondes auparavant, il eut comme un déclic qui le forçait à s’immobiliser. Il ne voulait pas faire subir à Blueberry ce que lui vivait depuis tant d’années. Lui, il n’avait pas le choix, il était de ce monde et avait besoin de ce job. Mais le squelette aux pupilles céruléen n’était forcé à rien, et il aimerait respecter la volonté de celui-ci. Pour ne pas s’abaisser à leur niveau… Il valait mieux que ça.

— Non, vas y Sin, tu peux le faire ! supplia Blueberry en cachant ses orbites avec le bras, ce qui fit sursauter l’autre osseux, qui s’attendait clairement à un refus.

—Tu es sûr, on arrête si tu veux, s’inquiéta-t-il. Dis-le à tout moment, ne te gêne pas…

— Ce qui me gêne, c’est que tu me fixes dans cet état sans rien faire !

Alors là si Sinberry s’y attendait, sa stupéfaction laissa rapidement place à l’envie de poursuivre sa lancée. Il avait enfin l’occasion d’expérimenter la place du dominant et en prime, avec le seul être qui faisait chavirer son âme au point de le rendre fou.

Sans hésiter davantage, le squelette aux pupilles corail se recacha sous la couverture et posa un baiser papillon à l’entrée du bleuté qui gémissait doucement. Diable ce que c’était excitant. Puis, comme s’il l’avait déjà fait – ce qui n’était pas le cas je le rappelle – il lécha, puis introduisit délicatement une phalange à l’intérieur de la magie qui s’était formée chez son partenaire. Par ailleurs, celui-ci ne manqua pas de se courber en avant, quelques secondes à peine, avant de reposer docilement son coccyx sur le matelas pour laisser libre cours à son amant de continuer.

— Ils ont raison, c’est vraiment chaud à l’intérieur… murmura Sinberry plus pour lui-même que pour l’autre squelette, tandis qu’il essayait de s’enfoncer un peu plus vigoureusement.

C’était vraiment étroit ; il avait complétement négligé le fait qu’il avait affaire à quelqu’un de vierge… C’était la première fois de sa vie qu’il était confronté à ceci, cependant, on dirait qu’il avait beaucoup d’expériences.

— Ça va aller Blue, détends-toi, je sais comment faire… et ce n’était pas un mensonge, car il avait vu faire des centaines de fois ses clients en se servant de lui comme cobaye.

— S-si tu me fais mal… Je te boude…

— Mais oui, mais oui… ~ il ria avec légèreté. Peut-être un peu au début, mais si tu restes relâché comme maintenant, tu obtiendras rapidement du plaisir…

— J-je te fais confiance… mais les paroles du petit bleu moururent dans un halètement soudain qu’il tenta de cacher sous une main, tenant toujours la couverture de l’autre. Il ne s’attendait pas à ce qu’un deuxième doigt force le passage.

Pour y avoir testé à de nombreuses reprises, Sinberry n’était pas sans savoir que c’était terriblement douloureux si on s’y prenait mal, surtout la première fois. Il aurait volontiers remercié la petite taille de sa main si l’entrée de son double ne l’était pas tout autant. Avec peine, il tenta des mouvements de vas-et-viens dans l’espoir de le dilater. Si, pour sa première fois, son violeur s’y était pris aussi mal, c’était dû à son manque de patience. Le squelette aux pupilles corail n’était pas du tout préparé, et forcer le passage n’a aucunement été d’une très grande aide. Si Blueberry avait exactement la même anatomie que lui, ça devrait être pareil. Il devait donc se montrer aussi délicat que ce qu’il méritait par le passé.

— On tente le troisième ? proposa le dominant en respirant plus fort qu’à l’accoutumé.

— N-non attends, implora le petit céruléen donc les mots grelottaient au fond de ses cordes vocales. Ça fait mal…

— Je sais… Je sais… Désolé, je ne dois pas m’y prendre assez bien…

Blueberry souleva le duvet pour exposer son amant à la lumière du lampadaire qui éclairait faiblement la pièce.

— Je t’entends dire encore une fois une chose pareille, et ça ne sera pas que mon doigt que tu vas prendre… grogna-t-il de sa voix beaucoup trop enfantine pour que cela soit prise comme une réelle menace. Et ça, Sinberry l’avait remarqué, et ça le fit plus rire qu’autre chose.

— Comment fais-tu pour être aussi adorable… ?

Il se hissa à quatre pattes par-dessus le corps de son amant afin de l’embrasser, n’ayant presque pas besoin de sortir ses doigts. Lorsque le baiser prit fin, leurs visages respectifs étaient toujours aussi vifs d’une palette de couleurs fiévreuses.

— Je vais essayer de faire de mon mieux… lui susurra le dominant en reculant jusqu’à atteindre sa position initiale.

Un gémissement lui répondit. Et ça le remplissait de détermination. Alors, plus rassuré, Sinberry tenta un mouvement de ciseaux pour élargir les parois et, sans prévenir, il ajusta le terrain en laissant glisser une troisième phalange. Se crispant brusquement, le muscle se resserra autour de ses doigts cartilagineux, et il se retrouva légèrement coincé. Que c’était embarrassant… Il se figea, décidant de laisser le temps au petit bleuté de s’habituer à cette gêne nouvelle avant de continuer. Et lorsque la prise se desserra, il tira légèrement sur ses doigts, avant de les renfoncer, mais la contraction bloquait toujours. Il sortit encore une fois de sous le duvet et s’empara des dents de son amant qui se laissa faire, impuissant. Une minute peut-être passa avant qu’il ne soit suffisamment décontracté. Sinberry se désola ne pas avoir apporté de lubrifiant – c’étaient généralement ses clients qui prévoyaient en fonction de ce qu’ils prévoyaient lui faire – alors qu’il ressortait ses phalanges, plus facilement qu’à l’entrée. Il lui murmura des mots doux, étouffés par le tissus qui le recouvrait intégralement, tandis qu’il se relevait légèrement. Il prit une profonde inspiration avant de libérer sa tête du duvet.

— On continue… ?

— O-oui…

— Alors retourne-toi, s’il te plait…

Quelques secondes passèrent. Blueberry hocha la tête et rassembla toutes ses forces pour se mettre à quatre pattes, le visage enfouit dans le coussin qui va servir à étouffer ses gémissements. Le Swaplustien avança sur les rotules jusqu’à l’entrée de son partenaire, et posa délicatement ses mains sur les hanches de celui-ci. Il l’embrassa une dernière fois, sur l’épaule, étant un peu trop loin de son visage, avant de doucement titiller l’entrée du bout du gland pour le prévenir. Lorsque la vague de plaisir lui permit, il fit faufiler sa masculinité magique au sein de celle de l’autre squelette. Celui-ci se cramponna à la housse du matelas en poussant un crie aiguë que l’oreiller prenait grand soin d’étouffer. Il se mit à trembler.
S’il déchiffrait l’état du squelette en dessous de lui, Sinberry ne s’arrêta pas pour autant. Il s’enfonça de moitié, puis reprit son souffle. C’était étroit, mais délicieusement chaud. Il garda un peu encore la prise sur les hanches du jeune Swap, et serra les dents.

Ne pas réfléchir, ne pas réfléchir, ne pas réfléchir…

Il donna un coup de bassin pour se loger un peu plus profondément, mais ne s’attendait pas à trouver aussi rapidement la prostate. Ou du moins ce qui semblait être, car Blueberry émit un gémissement encore plus grand, mais rien qui ne correspondait à de la douleur. Ou peut-être un peu, mais on y discernait surtout du plaisir. Et diable ce que Sinberry aimait quand son double se mettait dans tous ses états.

Il fallut quelques minutes pour que le squelette aux pupilles corail arrive à remettre un minimum d’ordre dans ses esprits. Ses pensées, amphigouriques, entropiques, cognaient chaque coin de son crâne, de son âme, de sa magie, de ses os jusqu’à la moelle. Jamais il n’avait ressenti une chose pareille.
Lui, en son amant, avait perdu toute notion de temps. Toutes notions d’espace. Il se sentait perdre pied lorsqu’il offrit un autre coup de rein pour caresser délicieusement fortement le point de non-retour. Immanquablement, un gémissement fit écho à celui du petit céruléen. À l’unisson, ils éprouvèrent l’amour. Il n’y avait que ça. Et c’était interdit dans cet univers. Mais il s’en fichait. Il ne pouvait même pas y penser. Nouveau coup de bassin. Il aimait ça. Nouveau coup de bassin. Il se rendait compte qu’il aimait braver l’interdit. Encore un. Et si les cries de jouissance de son amant n’étaient pas dû à son travail, alors, que faisait-il ?

Cette nuit ne pourrait jamais s’arrêter. Alors il continuait de donner des coups, de plus en plus vite. Rien ne mettra un terme à leur délicieuse interlope. Il pencha la tête en arrière. Absolument rien. Ils crièrent ensemble. Sinberry laissa échapper sa semence, et Blueberry l’accueilli, essoufflé.

Il ne devait être pas loin des sept heures lorsque Sinberry ouvrit une orbite, puis l’autre, avant de laisser échapper un bâillement absolument adorable. Il s’apprêtait à sortir de son lit, jusqu’au moment où son esprit brouillé par la fatigue fit un arrêt sur image. Bah, où sont passés ses vêtements ? Son lit à toujours été aussi chaud ? Ah, oui, la nuit…

— Blue, ronronna doucement l’apprenti séducteur en serrant un peu plus le bras qu’il avait enroulé autour de la taille du bleuté. Blue, c’est le matin, tes amis vont s’inquiéter de ne pas te retrouver chez toi…

L’endormi grogna quelque chose en enfouissant son petit minois contre son amant. Celui-ci laissa ses pupilles indiscrètes survoler le visage de Blueberry, charmé par tant d’innocence.

— Tu n’es pas aussi pur que tu aimerais le faire croire, ajouta Sinberry en coinçant son bras sous le crâne afin de le surélever un tout petit peu. Personne ne t’a jamais nourri ? ~

— Hmmm… Bonjour Sin… marmonna le jeune Swap en entrouvrant les yeux, ignorant ce que venait de dire l’autre squelette.

— Salut Blue, bien dormi ? ~

— Encore faut-il que j’aie dormi… il sourit de manière moqueuse, et bâilla. Oui, le magnifique Blueberry dort toujours bien… Merci…

Ils s’échangèrent un simple sourire. Quelques secondes s’écoulèrent, avant que Sinberry ne décide de se lever le premier, rapidement suivit de Blueberry.

— Mince ! s’écria le Swaplustien en allumant son cellulaire portatif. Papyrus m’a laissé mille et une messages, je n’ai pas eu l’occasion de le prévenir que je sortais hier soir…

– Tu ne lui as pas laissé de message ? interrogea le garde royale en lui faisant dos, saisissant son short bleu et cherchant le tee-shirt du regard.

Il tâchait d’éviter de croiser le regard de Sinberry, ou ne serait-ce que le regarder. Ils étaient encore tout nus… Et Blueberry était bien le plus pudique des deux, si l’on mettait de côté la scène qu’il nous avait fait cette nuit.

— Oui, une lettre sur le frigo, mais il a tendance à de jamais y faire attention, expliqua le rosé en retour tout en enfilant sa veste mauve, et pourquoi pas ses bottines, s’il les trouvait.

— Incorrigible, n’est-ce pas ?

— Je ne t’en parle même pas… Mwehehehe ! Trouvé ! ~ se réjouit-il en enfilant la seconde chaussure qui lui manquait. Bon, bah… Ravi d’avoir pu être là cette nuit, c’était super.

— Merci à toi d’être venu, et je t’admets qu’à l’origine, je n’avais pas prévu qu’on aille aussi… loin, avoua Blueberry en se teignant de bleu, ramassant discrètement le foulard qui était de son côté de chambre. Mais c’était génial ! se rattrapa-t-il avec un rire embarrassé.

Ils osèrent finalement se refaire face, habillés. Ils s’échangèrent un sourire gêné, ne sachant que faire ensuite. Fâcheux dilemme. Prendre l’autre dans ses bras ? L'embrasser pour donner suite à leur histoire de la veille ? Remettre ça à un autre jour ? Ne plus jamais se revoir ? Ou seulement de temps en temps ?

— Bon…

— Disons… À une prochaine ? tenta Blueberry en lui offrant une poignée de main.

— Oui, pourquoi pas, répondit l’autre Sans en lui rendant son geste amical. N’hésite pas à passer à la maison, on pourrait boire un thé, manger des tacos ensemble ou… remettre ça ?

— O-ouais ? Pourquoi pas, après tout ?

Ils rompirent leur serrage de main et le bleuté termina de nouer son foulard. Il lui offrit un vague salut de la main, tandis que sa version alternative quittait la chambre d’hôtel, son châle entre les phalanges. La porte se referma entre eux. Il aurait tellement voulu soupirer, mais l’odeur était beaucoup trop nauséabonde – rappelez-vous de l’omelette des voisins – pour se le permettre. Alors, il se téléporta simplement jusque chez lui. Ne s’attendant pas à voir son cadet apparaître en plein salon, Papyrus sursauta et posa une main sur sa cage thoracique pour simuler un arrêt cardiaque.

— Bah alors frangin, ce devait être un gros client pour t’avoir gardé toute la nuit... Ça va ? Pas trop mal aux coccyx ?

« Si tu savais », pensa Sinberry en enroulant son foulard sur les clavicules et réalisant un nœud au niveau de la nuque.

— Oui, on peut dire ça comme ça, finit-il par dire avec un sourire rêveur.

— Tu as été payé ? interrogea l’orangé, curieux.

— Il m’a offert une nuit dans un hôtel et un petit-déjeuner copieux, j’ai refusé qu’il me donne plus, mentit-il en s’étirant. Et Seigneur ce qu’il était mauvais menteur.

— D’accord, souffla Papyrus qui n’osait jamais vraiment insister. Il se mit en tête que si son cadet lui cachait la vérité, il y avait bien une raison. Et puis… Il semblait heureux, donc, ça ne pouvait pas être quelque chose de mauvais ? Je suis content pour toi, Sin.

Et c’était vrai. Il était fier que son petit frère arrive à se faire une place dans leur monde. Il a toujours eu peur qu’il soit trop gentil et trop pur, mais au final, il n’était pas si différent de lui. Enfin, c’était ce qu’il voulait croire. Et alors que son regard flegmatique voulut se reposer sur l’écran de la télévision, quelque chose attisa sa curiosité.

— Dis, ton foulard, il a toujours été bleu ?

Les pupilles corail de son cadet tomba sur le tissus fin qu’il venait de mettre. Ah tiens, en effet, ce n’était pas le sien… Mais alors…

— J’en avais marre du rose, j’ai décidé d’essayer une couleur différente. Tu aimes ?

— Bah ouais, c’est chouette. Ça te change, mais ça te va bien.

— Mwehehe ! Bien évidemment que ça me va bien ! Pfff, pour qui tu me prends encore ? Je suis le meilleur pour tout ce qui se rapporte à la mode, s’écria le jeune osseux sans contrôler le niveau de cette fatuité soudaine. Très mauvais menteur, décidément. Si seulement il pouvait s’en rendre compte…




La rivière faconde de son amant d’une nuit le manquait déjà. Il aurait tellement donné pour l’avoir là, à ses côtés, lui parlant de quelque chose. N’importe quoi. Pourvu qu’il puisse écouter sa voix. Mais il se doutait bien que pérégriner d’un univers à l’autre était tout sauf une tâche facile. Mais il avait besoin de combler le vide pléthorique qui refroidissait l’intérieur de son âme. Il avait besoin de Blueberry. Il en avait besoin. S’il pouvait repousser ses pulsions sexuelles dans le passé, sa libido actuelle lui démontrait parfaitement ce que ressentaient les habitants de la Sphère Lust. Il aurait beau se répéter que sa naissance ici était une erreur, Sinberry n’en restait rien de moins un monstre créé pour assouvir des besoins luxuriants. C’était répugnant, mais maintenant, il en avait besoin. Et une soudaine lubie le poussa à prendre son téléphone pour ouvrir une nouvelle page Undernet. Il ne connaissait aucun nom de site, alors il pianota brièvement un « vidéo pornographique » dans la barre de recherche, et à peine la première image chargée, il laissa tomber son portable au pied du lit, ayant un haut le cœur. Comment ne pouvait-il pas supporter des images pareils avec sa nature ?
Le jeune osseux ramena alors ses jambes contre sa cage thoracique, et posa le crâne dessus, son corps adossé contre le mur à la tête de son lit. C’était une erreur de l’avoir rencontré. Il ne se posait pas toutes ces questions avant, et maintenant, il était encore plus perdu et frustré de ne pas le savoir à ses côtés. Blueberry. Sérieusement. Il a fallut que ça tombe sur lui.
Il étouffa un sanglot lorsque quelqu’un frappa trois coups à la porte de sa chambre.

— Sin, je suis rentré, prévient la voix de Papyrus de l’autre côté.

Il ignora son frère.

— Sin ? Sin, tu es là ? Sinberry ?

— Va-t’en s’il te plait… mais ses paroles moururent à peine franchies la barrière de ses dents.

— Quoi ? Pourquoi ? Sin, qu’est-ce qu’il se passe ?!

Tremblant, l'interpellé se leva et essuya les perles salines qui humidifiaient ses joues. Il s’approcha à pas légers jusqu’à la sortie et ouvrit la porte. Si Papyrus était inquiet de l’état de son petit frère, à présent, une immense colère l’envahit.

— Qui est le monstre qui t’a fait du mal ?! rugit ce dernier en serrant les poings.

Son cadet entrouvrit la mâchoire, prêt à répliquer, mais un nouveau sanglot l’étrangla et il fondit en larmes. Il esquissa un pas en avant et étreignit son aîné comme il le pouvait de ses petits bras, enfouissant son visage dans la veste fermée de celui-ci, l’imprégnant de larmes. Le plus âgé posa une main sur l’épaule, et l’autre derrière la tête de Sinberry pour le caresser tendrement.

— Hé, qu’est-ce qu’il t’arrive frangin... ? soupira-t-il d’une voix troublée. C’est la première fois que je te vois réagir comme ça…

Mais mise à part les hoquets répétés du squelette aux pupilles corail, aucune réponse concrète lui parvenu. Durant quelques minutes, il s’empêcha d’insister. Mais plus les minutes se rallongeaient, et plus son inquiétude augmentait. Il finit par le repousser par les épaules et se baissa à sa hauteur, appuyé sur une rotule.

— Maintenant, écoute-moi. Peu importe ce qu’il t’arrive, tu peux tout me raconter, je suis ton frangin après tout ? Dis-moi ce qu’il se passe, j’ai envie de t’aider frérot.

Sinberry secoua la tête, incapable de trouver les mots justes.

— Tu as fait une mauvaise rencontre ? Ils… Ils ont encore abusé de toi ?

Une nouvelle fois il secoua la tête. Si ce n’était que ça…

— Tu es triste ?

Il hocha la tête en reniflant.

— Tu es blessé ?

Il hésita, puis finit par hocher une nouvelle fois la tête. On aurait vraiment dit qu’il s’agissait d’un enfant.

— Montre-moi où exactement.

Le petit osseux posa une main sur sa cage thoracique, à l’endroit même où logeait son âme. Papyrus serra un peu plus fort les phalanges qui s’enroulaient par-dessus les épaules de Sinberry, la tête baissée.

— Tu le savais, Sin… chuchota-t-il avec amertume.

— Je sais…

— Nous n’avons pas le droit de tomber amoureux, ça nous blesse plus qu’autre chose.

— Je sais ça aussi… sanglota le petit squelette.

— … Il soupira encore une fois. C’est qui ?

Il y eut un moment de silence où aucun des deux ne parlait. Sinberry finit par refouler un hoquet et articula avec toute la peine du monde les trois syllabes qui composaient le nom de la- non, sa myrtille. Et il dût se reprendre à trois fois pour que son grand frère puisse comprendre quoique ce soit, car la voix du plus jeune était enrouée, cassée, brisée. Et encore, si j’arrivais à trouver un adjectif pour décrire sa voix, la douleur dans son âme était incomparable.

— Sin, écoute… Sin… Tu sais que c’est impossible…

— M-mais Papyrus ! J-je-je l’aime !

L’orangé le regarda avec des yeux vides. Il était persuadé que c’était impossible. Il était persuadé que personne ne pouvait les aimer. Mais… Mais comment refuser ce petit quelque chose à son frère ? Son tout petit frère ? Il finit par laisser tomber la tête en avant et soupira encore une fois.

— Je ne veux pas que tu me laisses…

Sinberry fixa son grand frère avec les orbites embuées d’une nouvelle vague de larmes qui menaçaient d’exploser sur son visage.

— Je ne veux pas… répéta Papyrus en serrant son petit frère si fort dans les bras qu’il aurait pu briser les os de ce dernier. Mais… il le lâcha délicatement et releva la tête pour reprendre un contacte visuel précaire avec Sinberry, avant de détourner le regard, trop honteux. Si tu ressens réellement quelque chose pour lui, tu ferais mieux de partir…

— Mais, Papyrus…

— La loi c’est la loi bon sang ! Si quelqu’un vous voit, si quelqu’un se doute de quelque chose… Rappelle-toi de ce qui est arrivé à…
— Oui, je m’en rappelle, le coupa l’apprenti séducteur. Banni et enfermé pour avoir aimé sa maîtresse…

— Oui. Et tu es quelqu’un de bien frangin, je ne veux pas qu’il t’arrive la même chose.

Les deux frères se regardèrent dans le noir de l’orbite, avant qu’un fin sourire décide de se dessiner autour des dents de l’aîné. Il se leva et esquissa un pas en arrière.

— Papyrus… appela Sinberry une dernière fois.

— Tu es le meilleur bro de tous les temps, tu mérites ce qu’il y a de mieux.

Le squelette aux pupilles en forme de cœur secoua la tête et sourit de toute ses dents, avec les mêmes larmes qui ruisselaient sur ses joues. C’était comme si le soleil perçait enfin après la pluie. C’était comme un arc-en-ciel sur son visage.

— Tu es mon rayon de soleil, Sin. Va le retrouver. Et pitié, ne reviens pas si tu comptes dévouer ta vie à l’aimer.




L’espace était vide. Pour quoi vivons-nous, déjà ? Cet endroit est abandonné, aujourd’hui, et tout le monde savait pourquoi. Est-ce que quelqu’un sait ce que nous cherchons ?

Sinberry arpentait la pièce vacante. Il y avait des restes de bouteilles en verre. Des morceaux de tissus et de latex. Et des pistes de danse en piteuse état.

Un autre héro. Un autre crime stupide. Derrière le rideau, dans le pantomime. Il tenait le coup. Il le tenait pendant si longtemps. Est-ce que quelqu’un peut encore y arriver ?

Ses phalanges caressèrent longuement la poussière sur la piste surélevée, dans laquelle une barre s’implantait en son centre.

Le spectacle doit continuer. Il devait continuer. À l’intérieur, mon cœur est en train de se briser. Mon maquillage est peut-être en train de s’écailler. Mais mon sourire reste encore.

— Il reste encore… murmura-t-il pour lui-même en se mettant debout sur l’estrade, assez aisément au vue des quelques centimètres qu’il avait acquis depuis le temps. Il ne reste plus rien, mweheh…

Mais mon sourire reste encore, quoiqu’il arrive, je laisse tout ça à la chance, au hasard. Un autre chagrin d’amour. Une autre romance ratée.

— Heureusement que je n’aime pas écouter ces stupides lois…

Il empoigna fermement la barre métallique et se hissa plus en hauteur. C’était si gracieux. C’était si facile. Ses jambes passèrent par-dessus lui. Son corps tenait bon.

J’ai appris. Pas besoin de le deviner. Je dois être plus aguerri désormais. C’est bientôt la fin pour moi, et dehors, l’aube commence à poindre. Mais à l’intérieur, dans le noir, je me languis d’être libre.

Ses jambes se coincèrent autour de la tige et il se laissa tomber en arrière, mais ne rencontra pas le sol. Rien d’alambiqué, c’était si simple. C’était si facile. Il n’avait qu'à se reposer sur ses bras. Si facile.

Mon âme est peinte comme les ailes des papillons. Les contes d’hier grandiront et ne mourront jamais. Je peux voler, mes amis.

— Je peux enfin voler…

Le spectacle doit continuer. Il doit continuer. J’y ferai face avec une grimace, je n’abandonnerai pas. Je n’abandonne jamais.

— Le spectacle doit continuer…

Je tiendrai l’affiche même si ça doit me tuer. Je dois trouver la volonté de continuer. Le spectacle doit continuer.

— Je vais le faire vivre à nouveau ! S’écria Sinberry en reposant les pieds au sol, essoufflé.

— Je n’en doute pas un seul instant.

Le squelette aux pupilles corail sursauta et grimaça en remarquant Blueberry se tenir sur le seuil de la pièce sombre, faiblement éclairée par un candélabre à l’extérieur qui passait par l’entrebâillement de la porte.

— Ça fait longtemps que tu me regardes ?

— Suffisamment longtemps pour qu’il y ait de quoi être gêné.

Le squelette bleu avança dans le bar désaffecté et s’installa au bord la piste circulaire sur lequel se tenait son amant. Le Swaplustien soupira et prit place à ses côtés.

— Comment ça a pu arriver ? demanda-t-il distraitement.

— Sin, personne ne pouvait aimer, ils ne pouvaient pas s’attarder sur la procréation de descendant.

— J’aurai dû être là… ?

— Ça fait si longtemps que tu as quitté Swaplust, mais même si tu étais resté, tu ne pouvais rien y faire, argumenta-t-il avec un sourire triste qui se voulait pourtant rassurant.

— Il m’arrive de penser que je n’aurais pas dû écouter mon frère.

— Si tu ne l’avais pas écouté, tu y serais passé toi aussi et j’aurais été tout seul.

— Tu serais sorti avec n’importe qui, tu sais une personne, ça se remplace, gronda Sinberry en attrapant la main de son amant.

— Ne dis pas ça si même toi tu n’y crois pas.

Sinberry attendit quelques secondes avant de ricaner. Il approcha ses dents de ceux du squelette céruléen, et se les appropria en une étreinte amoureuse et réciproque.

— Tu verras Sin, murmura Blueberry en rompant leur baiser, mais gardant son front tout près du sien. Nous allons continuer notre propre spectacle.

Il n’y avait même plus cette horrible odeur de tabac.
Il n’y avait même plus les lasers colorés qui jouaient à travers la salle.
Il n’y avait plus personne.
Seulement eux.

Et une senteur douce mêlant bais et crème glacé.

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