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Partie 1/2

Sinberry n’était pas tout à fait serein lorsqu’il sortit de chez lui. Il avait comme une sensation de mal au ventre, et ses pensées ne voulaient le laisser tranquille. Il y avait une odeur flottant dans l’air, quelque chose d’assez subtile et très différent de ce qu’il avait pu ressentir auparavant. Sa curiosité le guida à travers le village. D’où venait ce parfum ? Cela ne ressemblait à rien de ce qu’il avait pu sentir jusque-là. Une senteur douce mêlant bais, crème glacé et une minuscule touche de tabac. Tiens, que c’était étrange, cette palette d’odeurs lui était terriblement familière sans l’être vraiment. Sinberry devenait de plus en plus curieux, si bien qu’il arrivait à faire abstraction sur les regards pleins de pitié que lui lançaient les Snowdiniens sur son passage. « Tiens, c’est le petit frère de Papyrus… » « Tu crois qu’il va encore se ridiculiser ? » « Le pauvre, il a un terrible sexe appel mais ne sait pas s’en servir ! » « J’vais m’le faire un d’ces jours…~ » Le petit squelette serpenta les différentes ruelles et s’arrêta au pied de la forêt. L’odeur était un peu plus forte, d’ici, indiquant la bonne direction. Le jeune monstre n’a pourtant jamais eu un odorat particulièrement fin, mais cette fois, c’était puissant… Et il semblait le seul à sentir. Si pour lui le bouquet était diablement attirant, ses voisins ne semblaient pas y faire gare.

Le Swaplustien déglutit, et entreprit de poursuivre sa recherche. Il ne lui fallut que quelques malheureuses minutes supplémentaire pour distinguer trois silhouettes marcher en discutant à travers les bois.

— Je suis désolé de te le dire, mais ça sent vraiment fort… rouspéta une des voix en riant.

— Je sais, soupira une deuxième. Papy a eu la merveilleuse idée de fumer dans le salon !

Étrange, sa voix était identique à la sienne mais en plus douce… Sinberry se sentit sourire en l’écoutant. Bien qu’elle ressemble à la sienne, c’était une jolie voix qu’il entendait là. Quelque chose de pourtant très enfantin. Rien de pareil dans son entourage, hormis la sienne.

— Tu veux peut-être rentrer prendre une douche et revenir après ? Proposa le troisième inconnu.

— Non, ça nous retarderait trop. Autant terminer tout de suite.

Et enfin, le jeune curieux aperçut les propriétaires de ces mots. Tous des squelettes au chara-design quasi-semblable. L’un avec une écharpe beige, l’autre avec une cape et une couronne dorée, et enfin, son portrait craché mais en un peu plus habillé et en bleu. C’était incroyable. Derrière son arbre, Sinberry détailla ce dernier. Il était légèrement plus petit que les deux autres, et devait donc faire de plus grands pas pour suivre leur rythme. Ses bottines se perdaient complètement dans la neige, et il n’était pas rare qu’il doive remonter son foulard céruléen. Et la ressemblance avec notre protagoniste était troublante. Beaucoup trop troublante. Il aurait tellement aimé les rejoindre et faire connaissance, mais son hésitation et sa timidité le cloua derrière son arbre. Il gonfla les joues, sautilla sur place, brûlant de désire de se faire de nouveaux amis, et lorsqu’il se décida enfin de sortir de sa cachette, un des trois squelettes reprit la parole.

— Je ne le sens nul-part, annonça le doré en secouant la tête. Essayons le prochain AU.

— On ne les retrouvera jamais, décidemment…

— Ne fais pas ton mauvais bougre, Ink, mon frère et les autres sont forcément quelque part.

— J’espère que tu as raison Dream, je ne me sens pas totalement tranquille dans cette Sphère.

— Je crois que l’erreur a été de…

Mais la voix du squelette qui dégageait des bons sentiments devint un chuchotement. Mais il semblait désigner leur troisième ami d’un signe de tête discret, suffisamment du moins, pour que celui-ci ne le remarque pas.
D’ailleurs, le désigné était trop occupé à arpenter le paysage d’un orbite attentive. Sinberry eut peur de se faire découvrir, mais voyons le bon côté des choses, il pourrait se présenter et surpasser sa vilaine timidité.

— Bon, on passe à l’Univers suivant alors. Il nous en reste beaucoup ?

Celui avec l’écharpe fit matérialiser un gros pinceau avec une mine songeuse.

— Si tu m’as dit qu’il était dans une alternative de la Sphère Swap, comptant les autres Sphères telles que celle de Lust où nous sommes, je dirais une petite infinité encore…

— Sérieusement ! Bon, je te l’accorde, on ne le trouvera jamais.

Le jeune Swaplustien ne comprenait pas grand-chose à ces AUs, mais ce n’est pas faute d’y avoir vaguement entendu parler. S’il comprenait bien les prénommés Ink et Dream, ils allaient partir et ne semblaient pas aimer suffisamment son univers pour y revenir un jour. Quelques chose au fond de lui se tordit et se brisa. Il semblait ne pas vouloir laisser filer le squelette pareil à lui-même. Peut-être… Qu’avec un peu de chance… Il arriverait à lui parler avant leur départ ? Le squelette aux pupilles corail sortit de sa cachette… S’approcha du céruléen… Et…

— Blue, on n’y va !

L’interpellé se retourna et voulut faire face à ses deux meilleurs amis, mais il fut bien surpris de tomber cavité nasale à cavité nasale avec un Sans. En premier lieu, il fixa les pupilles roses de son vis-à-vis. Dilaté avec un troue en forme de cœur en son intérieur, comme c’était inhabituel mais pas moins intriguant. Le petit bleu lui sourit, à première vue ravi de croiser son double. Il n’était pas certain de tomber sur lui durant leur escapade, et c’était une bien belle surprise que de le voir là en os et en magie, s’empourprant de gêne. Par ailleurs, ce dernier se crispa.

— M-moi, le magnifique séducteur Sans te souhaite la bienvenue dans mon univers ! récita-t-il d’une traite en lui tendant la main, plus mal à l’aise qu’autre chose. Il avait même peur de ne pas avoir parlé suffisamment fort.

— Mweh ! Salut autre moi, répondit le second en riant, l’ayant pour le coup entendu. Je suis aussi un Sans, mais je viens d’Underswap. Ravi de faire ta connaissance.

Nom d’un Créateur, ce qu’il est mignon, se disait Sinberry en s’empourprant davantage lorsque leur main se rejoignirent. Et avant même qu’il eu le temps de rajouter quoique ce soit, les deux squelettes de tout à l’heure s’invitèrent à les interrompre. Le squelette aux pupilles corail récupéra sa main et esquissa un rapide pas en arrière.

— Oh, tiens, c’est vrai que tu es le portrait craché de Blue, fit remarquer Ink avant même de s’arrêter à leur hauteur.
— Blue… Comme… hésita le Swaplustien. Blueberry ?

— C’est exact, acquiesça Dream, impatient de s’en aller.

— Vous pouvez m’appeler Sinberry dans ce cas… Seulement si vous voulez !

Ink et Dream s’échangèrent un sourire indéfinissable.

— Très bien. Moi c’est Ink. Et lui, c’est Dream.

— Enchanté, Sinberry.

Un lourd silence s’abattit sur eux. Sinberry voulait vraiment en apprendre plus sur Blueberry, mais malheureusement, les trois squelettes s’en allèrent en s’excusant de ne rester plus longtemps. Ils avaient certainement mieux à faire, mais au moins, l’apprenti séducteur n’avait pas le regret de ne pas leur avoir parlé.

— Ce n’est pas grave, revenez quand vous voulez ! C’est toujours un plaisir de se faire de nouveaux amis !

Le Peintre se gratta la nuque en se mordillant la lèvre, s’il en avait une, en dévisageant la tenue excentrique que portait le Sans de ce monde.

— Oui, bien sûr, finit-il par dire, un peu stressé, en poussant les deux autres dans un portail.

*

La porte du bar claqua derrière lui. La musique un peu trop forte fusait dans ses cavités auditives, et il lui fallut quelques secondes supplémentaires pour apercevoir son grand frère à la barre de pole dance centrale. Sinberry prit une profonde inspiration, histoire de ne pas se laisser étourdir trop longtemps par la fièvre, et se faufila à travers la foule déchaînée. Ce qu’il détestait cet endroit…

— Hé, Sweety, tu ferais mieux de rentrer ! lui conseilla une voix beaucoup trop près de son visage.

Le petit rose se tendit et pivota presque imperceptiblement la tête pour regarder le monstre, qui venait de lui adresser la parole, droit dans ses yeux jaunâtres.

— J’ai promis à Papyrus d’être là ce soir !

— Je croyais que tu n’aimais pas cet endroit !

— C’est vrai… Mais il le faut ! conclut-il avec un air de détermination qui arborait fièrement son visage osseux plus enfantin que mature.

Et avec plus de mal qu’au commencement, il poussa légèrement les clients peu vêtus, devant par moment s’accroupir pour se hisser entre les jambes d’un monstre trop imposant qui bloquait le passage, dans l’unique but d’avancer. Les lasers améthyste et rubis se tortillaient et se multipliaient dans l’obscurité pourtant rayonnant d’une brume chaude et cendrée. Une terrible odeur d’alcool et de luxure flottait dans l’atmosphère, et ce fut avec toute la peine du monde que le jeune squelette parcouru la moitié de l’assemblée. Les monstres se poussaient. Se bousculaient. Se culbutaient. Les particuliers se frottaient les uns contre les autres dans une danse frénétique et fiévreuse, et les habitués y mettaient le cœur et les mains à l’ouvrage. C’était à se souiller. Mais c’était terriblement excitant et normal. Le climat s’y faisait lourd. Et la musique encore plus forte qu’elle ne l’était déjà vrillait dans la boîte crânienne du jeune. Le Swaplustien posa ses phalanges sur le bord de la piste et se mit sur la pointe des pieds, et sa veste un peu trop longue et sans manche semblait se coincer entre deux monstres, le tirant légèrement en arrière. Mais l’apprenti séducteur se hissa un peu plus en avant pour la libérer. Chose réussie, mais qui lui valut se cogner le visage contre la piste circulaire. Pas grave, ça ne lui faisait pas mal du tout. Sinberry leva la tête, un peu rosit à cause du coup qu’il venait de recevoir et de la chaleur, pour mieux voir le visage de son aîné. Papyrus ne semblait pas l’avoir remarqué, tellement il était pris dans sa danse. La barre métallique glissait sous son corps à chaque mouvement. Son bassin à moitié visible se déhanchait dans des gestes incroyablement langoureux. Presqu’à chaque fois, il fermait les orbites pour mieux se concentrer. Mais son petit frère restait persuadé que Papyrus était tellement talentueux qu’il n’avait même pas besoin de se centraliser sur sa chorégraphie. Il n’avait qu’à jeter la tête en arrière, coller son bassin contre la tige, se cramponner, se coller, plier les jambes, se relever, tourner, écarter les cuisses, se recentrer, balancer son bras… Sinberry était totalement émerveillé. C’était hallucinant. Comment quelque chose d’aussi compliqué pouvait-il être entrepris avec autant de grâce, et ces enchaînements… Il rêvait pouvoir les réaliser aussi bien que son frère. C’est pour cette raison qu’il venait si souvent en ce lieu maudit. Pour comprendre… Pour apprendre… Et faire aussi bien qu’eux.

— Sin chéri, viens par-là…~ lui susurra la voix d’une femme un peu trop âgée pour lui.

Sinberry se recula, bousculant un client trop déchiré pour s’en rendre compte.

— Ne t’inquiète pas, je ne fais que passer…~

Le jeune squelette voulut poliment refuser l’approche, mais la lapine d’âge mûre attrapa fermement la mâchoire squelettique du plus jeune et colla ses lèvres sur les dents de celui-ci. Se positionnant involontairement entre les deux frères, le danseur ne put les remarquer. Sinberry posa les mains sur la poitrine de la Swaplustienne pour la refouler, mais elle gémit doucement en sentant ses petites phalanges s’installer sur son buste pourtant délicieusement ferme. Elle posa sa main sur la nuque du plus jeune et enfonça sa langue râpeuse dans la cavité buccale pour y chercher sa jumelle. Il gémit. Il ne savait pas comment s’y prendre. Et il détestait ça.

— Aller, touche-moi encore... grogna-t-elle en enfonçant son museau près de la clavicule du Sans, prenant un malin plaisir à faire balader ses mains le long des côtes mises à nus dû à l’absence de tee-shirt. C’était que Sinberry s’interdisait d’en mettre pour ne pas contrarier son grand frère…

— N-non, je ne veux pas… se plaignit-il en tentant toujours de la repousser.

— T’es vraiment coincé pour une pute, finit-elle par râler en le lâchant brusquement. J’espère que tu en as conscience… et elle s’éloigna en roulant les fesses.

Sinberry n’attendit pas plus longtemps pour s’essuyer la bouche avec son bras, se sentant affreusement souillé. Mais il en avait l’habitude. Alors il tâcha d’oublier au plus vite l’adulte pour se reconcentrer sur son frère. Celui-ci avait, par ailleurs, retiré sa doudoune orange qui gisait à présent au pied de la barre de pole dance. Et quand bien même la lumière se faisait moins lumineuse lors d’un énième changement de musique, pourtant toujours aussi agressante, Papyrus était déjà entrain de laisser glisser son tee-shirt sur la piste, se retenant au métal avec une jambe et une force impressionnante pour ne pas tomber en arrière. Son petit frère voulait le regarder encore un peu, mais un autre monstre l’aborda sans scrupule.

— T’as envie de réessayer ? Je te rassure, tu ne pourras pas te ridiculiser autant que l’autre soir, se moqua-t-il dans un rire gras. Aller bonhomme, viens par-là. La piste C vient de se libérer.

— Non merci, je ne veux…

Mais le monstre poilu avait saisi les joues du plus jeune entre le pouce et l’index pour l’interrompre, et de l’autre main, il agrippa les hanches. Sinberry se mit à chouiner sous la grosse patte de la bête dès que ses pieds ne touchèrent plus le sol, et à peine quelques secondes après avoir perdu de vue son frère, le squelette aux pupilles corail sentit retrouver terre-ferme.

— Je ne sais pas danser ! Je ne veux plus danser !

— Il faudra bien que tu apprennes si tu veux que Papyrus soit fier de toi, gamin.

Si le petit osseux savait que ce monstre se moquait de lui, il n’en avait pas moins raison. Le jeune avait besoin de ce job. Il ne pouvait pas rester enfermé chez lui à faire le ménage ou servir de prostitué pour pauvre… Il valait mieux que ça. Mais il ne voulait pas le prouver de cette manière.

— D-d’accord… soupira-t-il en agrippant la barre avec peine.

Et à partir de là, son corps peu entraîné pour ce genre d’activité eut toute la peine du monde à le soulever. Il gonfla les joues, craqua les phalanges, et tenta à nouveaux de se hisser en l’air. Ses jambes s’entrechoquèrent sans réussir à le retenir. Il tomba sur le coccyx, grimaça, se releva, et avant même avoir pu retenter une troisième fois, une main se referma fermement autour de son avant-bras pour le tirer hors de là. Les rires et les hurlements ne se firent pas moins nombreuses lorsque Sinberry se laissa traîner à travers la foule par son grand frère, à première vue en colère. Ils sortirent du bar et Papyrus détendit sa prise pour s'habiller en vitesse. Son cadet n’osa pas le regarder dans les orbites.

— Tu ne devrais pas monter sur scène avec si peu d’expérience, siffla-t-il, sévère.

— O-on m’a obligé… tenta de se défendre le rosé.

— Tu ne dois pas te laisser marcher dessus, je ne peux pas toujours être derrière toi pour réparer tes conneries !

Il cella ses dents et baissa la tête, honteux. Son frère soupira et sortit une cigarette de sa boîte, l’alluma grâce à sa magie, et tira une profonde latte. Cette odeur lui rappelait Blueberry. Il eut un instant de silence durant lequel l’orangé passait à inspirer son poison, avant de jeter le mégot dans la neige et l’écraser avec la semelle de sa basket.

— Viens, rentrons. Tu vas nous préparer un repas, hm ? hasarda Papyrus pour détendre l’atmosphère.

— Mweh, d’accord, c’est une bonne idée… marmonna le second squelette, trois pas derrière.

Nouveau silence.

— Je n’aime pas spécialement dire ce que tu dois faire, mais… fais un effort, s’il te plait, Sin. Je sais que tu n’aimes pas tout… tout ça, et j’accepte cette différence. Il se renfrogna. Mais je suis le seul de cet avis, frangin…

**

L’odeur était de retour. Sinberry abandonna son lit et enfila ses bottines violines avec plus de rapidité que nécessaire, avant de s’enfuir de la maison avec autant de discrétion. Papyrus devait encore dormir, ça lui laissait largement assez de temps pour une petite balade en forêt. Sept minutes plus tard, le jeune Swaplustien avait retrouvé Blueberry. Il huma l’air et s’enivra du parfum de bais et de crème glacée, mais rien qui rappelait le tabac de leur frère respectif. Il a dû prendre un bain depuis la veille. Et l’odeur d’un gel douche confirma cette hypothèse. Blueberry était seul, aujourd’hui. Ce qui était étonnant. Il marchait tranquillement, joyeusement presque, comme s’il n’en avait que faire des mises en garde contre la Sphère Lust. Bah, l’univers de Swaplust était un peu comme sa Sphère aussi, alors, il en avait un tout petit peu le droit au final, non ?
Un sourire se dessina sur le visage osseux de l’apprenti séducteur, et il sentit ses joues s’enflammer. La sensation étrange qu’il avait au bas ventre la veille revenait. Mais en plus marquée. Il s’approcha discrètement du petit céruléen. Il devait faire un effort… Il devait apprendre… Il se retrouva à seulement cinq pas de lui. Papyrus avait accepté que son frère soit différent… Mais lui, ne l’acceptait pas. Il voulait être comme tous les autres et s’intégrer pleinement.

— Oh, salut Sinberry ! lança le jeune Swap en se retournant, ayant entendu les bruits de pas de celui-ci. Ink et Dream ne sont pas au courant mais je me suis dit que ça serait sympa de discuter un peu avec...

Mais celui-ci se fit interrompre par un baiser soudain.
Le petit rose colla ses mains sur les épaules de sa version alternative, et garda les yeux fermés. Ce fut Blueberry qui rompit leur étreinte, ses joues se teignant de bleu.

— D-d’accord… ? T-tu… Euh… il tenta de dire quelque chose, mais il ne savait pas quoi. Il ne pouvait que contempler la frimousse corail de son vis-à-vis. Je t’avoue ne pas m’y attendre.

Sinberry baissa la tête et posa les phalanges sur ses propres dents. C’est drôle, quand c’est lui qui embrassait, il n’a pas du tout envie de s’essuyer la bouche… C’est trop bon, en fait, quand on choisit son partenaire…

— Est-ce que tu vas bien ? interrogea Blueberry en retrouvant un rythme cardiaque régulier.

— M-moi… ? demanda Sinberry en retour en posant son index sur sa propre cage thoracique. O-oui, je crois que ça va. T-tu voulais quelque chose ?

Le Star Sans sourit, quelque peu perplexe. Il pensait simplement passer un moment entre amis, mais peut-être que c’était normal d’embrasser son compère, ici ?

— J’étais simplement curieux, je voulais apprendre à te connaître pour savoir si ton univers diffère du mien. J’adore m’instruire ! Mais on ne m’explique jamais rien… Et là… il ria timidement. Il n’était pas sûr que Sinberry veuille lui expliquer le pourquoi de ce baiser.

— Tu es curieux de savoir comment est mon univers ? répéta le squelette au foulard rose, comme s’il ne comprenait pas. Ou peut-être qu’au contraire, il comprenait ? Ou alors, il espérait juste éviter le sujet tabou ?

— Oui, c’est bien ce que j’ai dit. Par exemple, tu vois, chez moi je me sens surprotégé. Et quand quelqu’un me dit que je suis mignon, j’ai à peine le temps de le remercier que Papyrus est déjà sur mes talons ! C’est… Blueberry soupira. Pénible. Il croisa les bras et détourna légèrement le regard. Au final, tout le monde s’y met. Personne ne me dit rien, et je n’ai jamais dû me battre, hormis avec l’humain avant que nous devenions amis. C’est pareil chez toi ?

Hésitant, Sinberry le dévisagea. Il avait vraiment envie de l’aider, de lui dire que c’était pareil pour lui, mais ne savait pas comment formuler ce mensonge. C’était terrible. Il se sentait impuissant. Mais il tenta tout de même quelque chose pour combler le silence.

— Mweh ! Il a s’en doute de bonnes raisons de le faire ! Tu sais, les grands frères, c’est là pour protéger les plus jeunes jusqu’à ce qu’ils deviennent forts !

— Tu as raison, mais je ne peux pas devenir suffisamment fort sans qu’il me laisse me débrouiller, répondit le garde royale. Comment tu t’y prendrais ?

Le jeune séducteur réfléchit. C’est vrai ça, comment s’y prendre ? Comment faire pour ne plus être considéré comme… différent ? Comme quelqu’un de faible ? Comme quelqu’un d’inutile ?

— J’essaie de faire comme les autres… finit par murmurer Sinberry. Et souvent, je me ridiculise parce que je m’y prends mal…

— Je te l’accorde, c’est difficile de suivre les autres, dit Blueberry. Quand je m’entraîne pour entrer dans la garde royale, j’aurais beau recopier Alphys, ce n’est pas pareil. Et Papyrus n’est clairement pas l’exemple à suivre.

— Tu trouves ?

— Oui, ce gros fainéant fume dans la maison et ne range jamais ses chaussettes ! C’est toujours : Ouais, je vais le faire ! enchaîna-t-il en imitant son frère. Et moi c’est : Fait-le tout de suite ! Et au final, ça traîne toujours… Il ne fait pas ça, ton Papyrus ?

— Pas tout à fait, rétorqua l’apprenti séducteur. On parlerait là de sous-vêtements en général. Pas seulement des chaussettes. Et pour ce qui est de fumer, il a accepté de ne pas le faire à l’intérieur.

— Des sous-vêtements ? Pourquoi des sous-vêtements ?

— Tu sais… mais il laissa sa phrase en suspension.

— … Non ? le sourire innocent du petit bleu ne se fit qu’encore plus grand.

— Mais oui, tu sais, quand Papyrus revient avec quelqu’un et… Il fait quoi ton frère de ses journées ?

— Il traîne devant la télévision ou il vend des trucs, en général. Ça lui arrive de passer chez Muffet’s soit dit en passant.

— Hm hm… laissa entendre le Swaplustien en fixant le sol, les bras ballants. Si seulement son Papyrus pouvait se contenter de ça…

Blueberry s’avança vers sa version alternative et posa la main sur l’épaule de celui-ci. Si le rosé ne sursauta pas à cet approche, il n’en était pas moins mal à l’aise. Son âme battait vite et il sentait beaucoup de choses brûler dans son corps.

— J’imagine que nos mondes sont plus différents que ce que je l’avais imaginé, dit-il avec calme et assurance. Certes, j’aurais beau ne pas comprendre ce que vous y faites, et même si tu me le disais je ne serais pas en mesure de comprendre. Mais je suis content de pouvoir en apprendre un peu plus sur une version de moi-même.

— Je t’avoue que… Moi non plus, je n’y comprends pas grand-chose. Tout ce que je sais aujourd’hui, on me l’a montré de force. Et je n’ai pas aimé ça, contrairement à ce qu’ils voulaient me faire croire.

— Qui ça, ils ? il pencha légèrement la tête sur le côté en écoutant les explications de Sinberry.

— Les autres monstres, souvent de mon village, parfois ceux de Hotland. Ils le font fréquemment et semblent épanouis. La première fois, lorsque je venais de sortir de l’enfance, un monstre m’avait attrapé en sortant de chez moi. Ses pupilles disparurent. Ici, notre seule zone de confort est lorsque tu es toujours un enfant. Personne n’a le droit de te toucher. C’est interdit. Et… il joua nerveusement avec ses doigts. Et je l’ai laissé faire parce qu’il avait l’air gentil, et qu’il m’avait persuadé que j’aimerai ça.

Blueberry ne savait pas vraiment où il voulait en venir, quoique, avec un peu de jugeote, il fondait petit à petit sa propre idée. Peut-être que les magazines qu’il avait accidentellement trouvées dans la chambre de Cross il y a quelques temps lorsqu’il s’était perdu en essayant d’échapper au Maître des cauchemars qui le poursuivait, lui, et ses deux meilleurs amis, pour infiltration, pouvaient être liées avec les activités de ce monde ?

— J’ai une petite question, hasarda le petit céruléen sans arrêter de soutenir le regard de Sinberry. Est-ce que la Sphère Lust est connu pour… quelque chose comme le sexe ?

— Hm hm, répondit le concerné en hochant la tête.

— Oh…

Et ça expliquait les sous-vêtements qui traînaient, dans ce cas-là. Le garde royale bleuit légèrement avec un rire embarrassé. Il pensait avoir compris, finalement.
Les deux jeunes squelettes s’échangèrent un sourire. L’un, celui aux pupilles corail, tentant de ne pas éclater en sanglot, et l’autre, compatissant.

— P-pourquoi tu pleures ? Le magnifique Sans ne tolérera aucune larme, je te préviens !

— Non, n-non non je ne pleure pas, rit tristement Sinberry qui ne pleurait pas, en effet.

Mais qui finit par craquer quelques secondes plus tard. Son corps tremblait et il essuya ses joues roses en se maudissant de se montrer aussi faible. Il voulait séduire les monstres, pas être leur souffre-douleur ! Avoir pitié de lui, sincèrement, c’était toucher le fond.

— Quoi ? Non non ne pleure pas, ça va, je suis désolé, tenta-t-il désespérément de se rattraper en serrant sa version alternative dans ses bras.

L’apprenti séducteur cacha son visage humide contre l’épaule de son vis-à-vis en essayant de reprendre son calme, mais lorsqu’il pensait que sa crise prenait fin, son âme se retordit et ses hoquets reprirent de plus belle. Les perles salines ruisselaient le long de ses pommettes plus roses que ses pupilles elles-mêmes. Que c’était déroutant. Lui qui s’était promis de jamais franchir la barrière qu’il s’était fixé, le voilà qui avait atteint ses limites émotionnelles.

Il n’avait rien demandé à personne. Il est né dans un univers qui ne lui convenait pas. Oui, c’était ça. Sinberry est né dans le mauvais univers. Son aîné devait subir la honte d’avoir un petit frère particulier.
Différent de lui.
De tout.
Et il se dégouterait de tout son âme si Papyrus le laissait faire. Et parfois, il voulait arrêter de sourire et pleurer dans son coin, mais il retardait ce moment, et le voilà qui agissait de tel. C’était bien la première fois qu’il perdait son sourire et sa joie. Il restait le petit Sans parallèle à celui de l’Underswap. Jeune. Crédule. Respectueux. Gentil. Mais ici, dans ce monde, personne n’avait besoin d’un monstre pareil…

Personne n’avait besoin de lui.

***

Il devait être au travail, se disait Sinberry en retirant rageusement sa veste mauve et son foulard rose. Ses bottines violettes subirent le même sort, tout comme ses bracelets en cuire qui ornaient les avant-bras. Ses larmes lui brouillant la vue, il lui fallut beaucoup trop de secondes pour défaire sa ceinture et retirer son pantalon ébène. Il se tortilla pour les faire glisser le long de ses jambes, et une fois déshabillé en son intégralité, le jeune squelette disparut dans la baignoire. Il alluma l’eau la plus froide possible, ce qui lui arracha un cri de désagrément. Mais il ne changea aucunement de température. C’était sa punition et son cadeau. Sans cesser de gémir dû à la glace liquide qui le fouettait littéralement les os, il s’empara d’un petit flacon de gel douche à la lavande qu’utilisait généralement son frère, et se frotta agressivement chaque parcelle de son anatomie. Déjà une semaine qu’il n’avait plus eu de nouvelles de Blueberry, et c’était déjà insupportable. Il ne pouvait pas passer ses soirées à attendre dans la forêt, dans leur coin préféré près d’une souche à l’abri du ciel, la venue d’un squelette qu’il considérait comme son ami. Il doit être occupé. Ou il est avec Ink et Dream, ça ne serait pas surprenant. « Il viendra demain, je l’attendrais comme d’habitude » se répétait-il chaque jour en rentrant chez lui, seul. Il avait à peine remarqué la distance qui s'était creusé entre lui et son aîné. Mais ce n’est pas faute d’avoir énervé celui-ci plus d’une fois depuis l’autre jour.

— Sin, tu n’as pas nettoyé la maison ? avait-il demandé le matin de l’avant-veille, juste après qu’une de ses nombreuses conquêtes nocturnes soit partie.

—Non, j’avais autre chose à faire.

— Tu ne fais plus rien…

— Comment peux-tu dire que je ne fais plus rien si tu passes tes journées dehors et tes nuits dans ta chambre ?

— Sin, avait appelé Papyrus, choqué et un peu vexé. Tu es toujours énervé pour l’autre soir… ?

— Non, je vais bien.

Mais c’était un mensonge. Et Papyrus n’avait pas osé en faire la remarque. Qu’était devenu son adorable petit frère ?

Actuellement, le jeune squelette se battait avec la mousse qui lui piquer les orbites. Il se rinça rapidement et sortit de la baignoire, propre. Au moins, il avait été mieux payé que les autres soirs, se répétait-il mentalement en se dirigeant vers la chambre. Jouer les prostitués était la chose qu’il faisait le mieux, et encore, il fait un travail frisant l’abomination... Sinberry ne faisait que ce qu’on lui demandait de faire, et même s’il le faisait mal, l’Autre n’avait pas les moyens financiers pour en demander plus. Alors le client s’en contentait et comblait le reste de l’heure par des pénétrations brusques dont lui-seul avait le contrôle. Le jeune squelette ne disait rien et se laissait faire, et lorsque l’heure s’écoulait, ils se rhabillaient chacun de leur côté. C’était devenu une routine. Et un moyen de payer le loyer.

— J’suis rentré, prévient une voix au rez-de-chaussée que le cadet prenait plaisir à ignorer royalement.

Il n’était pas d’humeur à se confronter à lui, de toute manière. Il ne voulait penser à rien. Seulement à un certain squelette bleu qui lui retournait le cerveau depuis quelques temps, déjà.
La porte de sa chambre claqua, mais il ne sursauta pas, s’y attendant. Sa serviette rencontra le sol, et les jambes affaiblies de l’apprenti séducteur aux pupilles corail le supportèrent jusqu’à sa garde-robe. Il en sortit un leggings violets beaucoup trop larges, avec un élastique au niveau de la taille et des chevilles pour qu’il ne tombe pas – cousu spécialement par son propriétaire – ainsi qu’un top anthracite qui touchait ses cuisses.

Enfin un minimum habillé, soupira-t-il en se laissant lourdement tomber – bien qu’il soit très léger – dans son lit. Il ferma les orbites, faisant abstraction des pas qui longeaient le long du couloir, du grincement de la porte voisine, et celui d’un matelas posé au sol. Tiens, il n’avait ramené personne ce soir, pensa-t-il avec un sourire sardonique qu’il n’avait pas l’habitude d’employer, surtout à l’égard de son aîné.
Quand bien même la maison des deux squelettes de Swaplust était plongée dans un calme sonore complet, le plus jeune n’arrivait pas à trouver le sommeil. C’était bien la première fois, en général, c’était lui qui dormait le mieux. Mais là, quelque chose l’en empêchait. Il ne voulait pas dormir. Il ne se sentait pas fatigué. Il se sentait simplement triste, éploré. Mais il refusait de pleurer à nouveau. « Aller Sin, pense à quelque chose. Pense à quelque chose qui te rend heureux. » Et aussi étonnant que cela puisse paraître pour lui, son esprit reposa sur Blueberry, et uniquement Blueberry. « Très bien. Il me rend heureux. » Mais ce n’était pas suffisant. Il avait toujours les larmes aux yeux.

— Aller, tu peux le faire, chuchota-t-il pour lui, dans le noir complet.

À quoi d’autre pouvait-il penser pour se changer les idées ? Hmm… Sa voix si melliflue… Oui, c’est bien ça. Il avait une belle voix. Innocent… Naïf… Mais pourtant, il paraissait plus mature que ce que son timbre le laissait imaginer. Il avait de belles pupilles aussi. Céruléen, parfois elles devenaient lapis-lazuli quand il était sérieux, et prenaient une magnifique forme d’étoile quand il était heureux. Un peu comme la première fois que leur regard s’étaient croisés. Et cette pensée fit sourire Sinberry. Son ami au foulard bleu avait une belle voix, de belles pupilles, une frimousse absolument adorable et une odeur… Diable ce qu’il aimait cette odeur… Il imaginait tellement le fruit de ses pensées le regarder avec une insistance luxuriante… s’approcher de lui… poser une main contre sa cage thoracique pour le pousser en arrière… approcher leur visage… un tout petit peu… rien qu’un peu…

Et Sinberry ouvrit brusquement les orbites en lâchant la masculinité magique qui s’était formée dans son pantalon. Il ne s’était rendu compte de rien. Comment s’est-il retrouvé à se masturber ? Il ne l’avait jamais fait, mais en ce moment, ça lui était si naturel… Se mordillant l’intérieur des joues devenus pourpres, il se mit assis et leva lentement son duvet, avant de la rebaisser aussitôt. Mince, que devait-il faire maintenant ? Il ne pouvait pas terminer le travail lui-même maintenant qu’il paniquait, impossible de se relaxer ! Et demander de l’aide à son frère… Nom d’un Créateur, mais dans quel pétrin venait-il de se fourrer ? Mais ça lui brûlait le bas-ventre… Il ferait mieux de vite terminer avant que ça ne devienne trop douloureux…
Il referma les orbites et l’entoura délicatement de ses phalanges, un peu soucieux. C’était dur et chaud. Sinberry entrouvrit légèrement la bouche et prit une profonde inspiration, tandis qu’une légère pression sur le gland vint l’électriser. Il tenta un mouvement, mais ce n’était pas pareil maintenant qu’il en avait pleinement conscience. Si ça se trouvait, faire l’amour ne doit pas se faire en réfléchissant. Trop s’inquiéter sur comment faire reviendrait à mal faire. C’est peut-être pour ça que Sinberry était aussi mauvais ? Parce qu’il réfléchissait trop ?

— Hm’grr… grogna-t-il en lâchant sa prise, le visage brûlant et son bras engourdi. P-Papyrus !! Il attendit quelques secondes avant de se lever péniblement et boîter jusqu’à la porte. Paaaps !

Il longea le couloir et frappa la porte de la chambre voisine. Il continuait de marteler la paroi jusqu’à ce qu’elle s’ouvre sur un squelette exténué. Lorsque celui-ci eut terminé son bâillement, son attention se posa sur son cadet, perplexe.

— Qu’est-ce qu’il t’arrive ? finit-il par demander, une lueur d’inquiétude s’imprimant sur le visage. Sin ?

— P-Papyrus, j’ai besoin d’aide… gémit-il en retour, attrapant la main de son frère pour l’approcher de son intimité. C’est arrivé et je ne sais pas quoi faire…

Quelques secondes s’écoulèrent sans que personne ne parle. L’orangé finit par soupirer, à première vue rassuré que cela ne soit pas plus grave, et souleva le jeune squelette jusqu’à son matelas, prenant soin de refermer la porte de sa chambre avec un pied.

— Peux-tu m’expliquer comment c’est arrivé ? interrogea-t-il tandis qu’il baissait le leggings de son frère.

— J-je ne sais p-aaah…~

Sinberry se cacha le visage pour étouffer son gémissement. Son frère, pas moins embarrassé de devoir terminer le travail de son cadet, tâcha d’y faire abstraction. Il n’avait pas envie de profiter de lui, c’était son frère bordel ! Qu’il se contente de… de le faire plaisir, en pensant qu’il s’agit d’une autre personne. Oui, voilà.

— Ne pense pas que c’est moi, murmura-t-il à l’attention de Sinberry qui tentait de garder le contrôle. Pense à quelqu’un que tu apprécierais à ma place…

Le rosé garda les orbites fermées et chercha le visage de Blueberry. Une fois que celui-ci ait remplacé l’image de son frère qui le masturbait littéralement, il put se relaxer et il ne voulait plus que cela s’arrête. C’était différent des autres fois. Parce que ce soir, il avait en tête quelqu’un qu’il appréciait, au lieu de ces immondes clients sans scrupule à lui profaner le corps, l’âme et l’esprit, par une heure ou deux d’aventure sans plaisir pour le plus jeune. Cette fois-ci, il pensait à quelqu’un. Et ce que c’était exquis comme sensation que d’imaginer le fruit de ses fantasmes l’envoyer au septième ciel. Rien d’alambiqué, c’était si simple. Mais cette images auraient beau être fallacieux, son âme battant à tout rompre profita de cette tromperie pour cogner sa cage thoracique. Ses hésitations se firent évanescents, et bientôt, il poussa un gémissement de pur plaisir.

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