« Regrettable en effet. »
Elle avait mal. Très mal. Essoufflée, elle ne lâcha pourtant pas l'arme qu'elle tenait tant bien que mal entre ses doigts. L'homme qui triturait depuis deux heures déjà ses jambes la regarda du coin de l'œil avec son iris artificielle et abîmée.
Les phalanges de la brune serrait du plus fort qu'elle pouvait le fer du pistolet, son bras tremblant commençait à fatiguer d'être immobile, tendu dans le vide depuis si longtemps. Elle grogna quand le scientifique qui semblait fou activa un fil électrique à un de ses nerfs.
En mordant dans sa lèvre inférieure, elle se retint alors d'hurler sa douleur. Alors qu'elle en avait envie, plus qu'envie, pareillement à appuyer sur la gâchette pour que le vieil homme maigrelet stoppe ce massacre.
Mais elle ne le fit pas, en contractant ses membres à l'extrême, en essayant de penser à autre chose, une glace à la noisette, pour faire passer la souffrance qu'y venait d'au-dessus de ses genoux. Elle observa, sa vue devenant floue à cause des larmes, la flaque de sang qui s'était échappée lors de l'opération.
Elle se rappela alors pourquoi elle avait refusé l'anesthésie, pourquoi elle faisait ça, et elle retrouva alors de la force pour ne pas tomber dans les pommes. L'homme chercha un instant un autre outils dans son saut sale, et murmura, dans un anglais au léger accent néerlandais, qu'Ancy comprit parfaitement grâce à l'appareil qu'elle s'était fait implanté cinq mois plus tôt, lui permettant de comprendre un maximum de langues, même si elle ne pouvait pas toutes les parler non plus.
« Je vous avoue que vous m'impressionnait mademoiselle. Vous n'avez qu'onze ans... La franco-chinoise le fusilla du regard, ne trouvant pas l'utilité de décoller ses dents à sa lèvre douloureuse pour lui répondre. Il reprit. Pourquoi avoir décidé de vous faire cela ? »
Cette fois-ci, l'adolescente se redressa légèrement, et grogna d'une voix rauque dû à la douleur. Si on ne voyait pas son visage enfantin, on aurait presque cru entendre parler une adulte. Elle ne cessa pas de pointer son arme vers le scientifique, et choisit alors une réponse dans son esprit embrumé, pour répondre à sa question par une autre.
« Tant que vous y êtes, le nom " Shimada " vous dit il quelque chose ? »
Avec un petit sursaut qu'Ancy ne manqua pas de remarquer, l'homme la fixa alors longuement de son œil articulé d'un bleu déstabilisant. Il eu un sourire forcé et crispé, et détourna la tête pour reprendre son œuvre.
« Bien sur que oui. Qui ne connaît pas les fameux Shimada ? Un beau clan regrettable à mon avis. La brune fronça haineusement les sourcils pour ironiser avec un sourire dans le même air.
— Regrettable en effet. Elle reprit son visage plein de rage. Mais je suis sûre que vous avez comprit ma question. Mais comme vous avez l'air mou de la moule.. Elle fut légèrement amusée à l'expression qu'elle avait prit de son père. Je vais la re poser d'une autre façon. Dites moi les choses que vous connaissez sur eux, sinon, votre pauvre petite cervelle de merde explosera. »
Le vieil homme déglutit avec difficultés, et des sueurs froides glisser dans son dos à la vue du regard de l'adolescente, mais surtout de l'arme et de l'idée qu'il puisse perdre la vie. Alors, en continuant à finir les jambes artificielles de la jeune fille, il expliqua.
« J'ai eu un client chinois qui m'a beaucoup parlé d'eux. C'était il y a longtemps.. Je dirais une vingtaine d'années. Il était plutôt jeune et voulait faire des améliorations sur son corps. Il semblait avoir peur de quelque chose... Et puis il m'a parlé des Shimada. Il disait qu'il les avaient aidée à transporté des armes en Chine. Il était avec une femme.. Très belle, brune. Avec un accent français très.. Prononcé. Il marqua une pause, et sembla se perdre un instant dans ses pensées. Je me souviens très bien de lui. Son regard... C'était comme si c'était l'ouverture de ses pensées. On pouvait devenir ce à quoi il pensait rien qu'en regardant ses yeux. »
Dans l'esprit de la brune, se mélangèrent des souvenirs marquants de sa petite jeunesse, qu'elle ne pourrais jamais oublier. Sa mère lui souriant d'un air fou, bouteille vide à la main, dans leur petit appartement français qui sentait l'alcool et la cigarette.
Ses paroles si douces mais si tremblantes qu'elle semblait sortir de la bouche d'un mourant.
« Tu as tellement les yeux de ton père.. Maman est si malheureuse, mais tu es là toi... Tu es la pour la mère, ma petite Mirabelle chérie... »
Si la femme aurait eu un couteau serré entre ses doigts à la place d'une bouteille, et que la gamine n'avait pas l'habitude de ses paroles folles susurrée à son oreilles toutes les cinq minutes, elle se serait sûrement enfuie, terrorisée.
Et son visage qui se déformait tout de suite de tristesse et de souffrance, comme si le visage de la fillette lui rappelait trop les moments de gloire qu'elle avait passé avec son ex conjoint.
Ses courses au toilettes pour se faire vomir, ses heures passées dans la salle de bain pour se charcuter les bras de coupures faites au ciseaux qui s'infectait, et qu'elle cachait sous de gros pulls, même si il faisait une chaleur étouffante. Les soupires heureux qu'elle poussait quand elle se blessait, comme si souffrir physiquement lui faisait oublier les souffrances psychologiques pendant un instant.
Ses hommes qui venait tout les vendredi soirs mystérieusement, la petite brune se faisant enfermer dans sa chambre à chaque fois que ses personnes venaient. Un jour, elle vit ce que se passait dans sa maison une fois par semaine.
Ses hommes baisait et violentait sa mère sans remords, le corps tremblant anorexique fatigués de la femme qui pleurait silencieusement sans ce plaindre, et avait juste pour récompense, un petit sachet d'herbe, que la mère suppliait chaque vendredi pour avoir.
Ancy avait comprit beaucoup trop tard ce que sa génitrice voulait consommait, au point de supporter les coups et les soirées mouvementés que des hommes sans scrupules lui faisait supporter.
Les difficultés avec lesquelles sa mère payait les factures, la nourriture. Les petits boulots qu'elle enchaînait, la nuit, le jour, faisant porter ses les frêles épaules de la femme une immense charge.
Alors qu'aux yeux de la société, Ancy n'existait pas. Sa génitrice l'avait accouchée dans son salon, en déni de grossesse. Elle l'avait caché à tout le monde, sans que la franco-chinoise ne sache vraiment pourquoi.
Son regard sombre se posa de nouveau sur le scientifique qui l'observait. Il lança, reportant son attention sur les jambes de sa patiente.
« Son regard était le même que le vôtre. La brunette resta silencieuse avant de grincer.
— C'était mon père. Dites m'en plus. »
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