« Quelle délicate attention. »
L'homme parut surprit, peut-être parce que le père et la fille venait le voir en vingt ans de décalage, mais il ne dit rien remarquer à cette information, et continua son travail.
« Je ne sais rien d'autre. Il m'a juste parlé d'un.. Christopher Vilberg. Un allemand avec qui il faisait affaire. Ancy souffla, déçue par ce manque de trouvailles auprès de cet homme qui connaissait pourtant beaucoup de monde.
— Je vois. »
Après une heure de silence pesant et de souffrance plus tard, le scientifique se redressa, et soupira un coup. Le résulta était à peu près celui attendu. À partir de ses genoux, s'étendait deux grandes jambes d'un métal brillant et sobre, taillé de façon moderne et féminine, affinant la taille de ses mollets.
Elle s'assit sur le lit bancal où elle avait l'impression d'avoir passé des jours, ses jambes lui faisant affreusement souffrir. L'homme passa devant elle pour finir quelques détails esthétiques, en demandant.
« Vous saluerez votre père de ma part, je vous pris. Sèchement, la brune rétorqua, en tenant toujours fermement l'arme que Jesse lui avait prêté, au cas où.
— Il est mort. »
Le scientifique tressaillit, et leva son œil artificiel vers elle, incompréhensif. En effet, comment le chinois avait pu mourir avec toutes les améliorations qu'il avait eu ? À moins que la personne qui l'est assassiné connaissait les points faibles de cette mécanique.
Cette hypothèse lui semblait fort peu probable. En effet, les gens capables de faire des améliorations pareils sur humains se comptaient sur les doigts des mains. Il fronça alors ce qu'il restait de ses sourcils en se levant.
« Vous êtes sûre ? Après un instant de réflexion, l'adolescente secoua négativement la tête, et son regard se durcit encore plus qu'il ne l'était déjà.
— Mais de toutes façons, je vais le massacrer. Un air de folie meurtrière traversa son visage. Le faire souffrir, jusqu'à ce qu'il me supplie de le tuer. Lui faire sentir ma rage dans ses veines, le... »
Elle se stoppa alors, devant l'air terrifié du scientifique devant elle, pour le foudroyer du regard. Ce n'était pas la première fois que l'homme voyait un gosse vouloir tuer ses parents. Ici, ou même partout ailleurs, cela arrivait.
Histoire de vengeance, d'argent, de dettes, ou pleins d'autre choses aussi horribles les unes que les autres. Mais voir cela lui faisait toujours ressentir avec nostalgie le jour où il avait vu ses parents mourir de sa propre faute. Lui, n'avait jamais voulu le moins du monde achever leurs vies.
Voir des gamins dévorés par la haine le rendait simplement triste. Sans lâcher le pistolet, la jeune fille se releva avec difficulté et trébucha avant de réussir à rejoindre la table en face d'elle à laquelle elle s'appuya, essoufflée. Elle s'attendait évidement à ce que ça soit dur, mais pas à ce point.
Le scientifique expliqua alors.
« Comme vous me l'avez demandé, j'ai fait une cavité dans la jambe droite, avec une boite que vous pouvez ouvrir avec une simple pression de deux doigts. Il regarda Ancy lever sa jambe en grimaçant vers l'arrière, avec une souplesse assez impressionnante pour essayer et continua. Comment promis, il n'y aura aucuns problèmes pour votre croissance, ce métal ne raccourci pas au froid, et pour la chaleur, si il fond, vous serez sûrement morte bien avant. Il y a des lames dans les talons, et des réacteurs dans les pieds. Il vous faudra juste penser pour les activer. Histoire de chimie. Elle hocha la tête, satisfaite.
— Bien. Vous avez fait ce que je vous ai demandé ? L'homme hocha la tête, remarqua avec quelques sueurs que la fille ne lâchait pas son arme.
— Oui, gantelets cuirs et avec même métal que pour les jambes, l'un avec du méthane et un dispositif de briquet. Il partir plus loin et ramena deux gantelets épais et bruns. L'autre avec du SWR-90. Gaz de couleur sombre, toxique mais non mortel, et surtout très inflammable, comme vous l'avez exigé. »
Il donna l'artillerie à l'adolescente, et elle en enfila qu'un, pour l'activer d'un dispositif dans la manche. Aussitôt, une lame d'à peu près trente centimètres en sortit. L'homme continua.
« La lame est aussi faite dans le même métal. Il se permit de tripoter les drôles de manches sur la paume. Aussi, comme vous êtes en pleine croissance, je me suis permis de rajouter des sangles. Ancy susurra, tout en gardant un visage froid et insensible.
— Quelle délicate attention. Il reste quelque chose. »
Le scientifique hocha la tête et partit encore un peu plus loin, en déglutissant. Il espérait que ses efforts parviennent à le garder en vie. Il prit entre ses doigts un sachet beige sale et deux grosses pierres d'un aspect noir métallique, texture d'ébène. Il les tendit à la jeune fille qui essayait de plier et déplier les jambes douloureusement.
« Voilà aussi la pierre que vous m'avez demandé. Dans le sachet, je l'ai moi même mise en gravats, mais je vous en donne deux autres si vous êtes à cour de munitions. »
La brunette attrapa son sac qui reposait sur la table, y enfourcha les deux gantelets et les pierres en hochant la tête sous les explications que son cerveau enregistrait silencieusement. L'homme continua donc, avec l'impression de bavarder avec un collègue d'expérimentation.
La jeune fille sautillait en même temps, et s'aperçu que la force de ses jambes était maintenant très élevée, et qu'elle allait devoir apprendre à s'en servir.
« Au moindre contact avec beaucoup de feu, et non pas une simple chaleur, elle s'enflamme et explose après une seconde. C'est très rapide et ça peux surprendre, prenez garde. »
La franco-chinoise, qui s'était mise en sous-vêtements pour l'opération, enfila un simple jean par dessus ses jambes artificielles et un chemise ample rouge avec des carreau, qui appartenait à son paternel d'adoption. Tout en continuant de fixer sévèrement le vieil homme en face d'elle, qui commençait à ressentir un terrible mauvais pressentiment dans son estomac.
« Et donc ... Pour mon prix je- Ancy le coupa.
— Je peux toujours vous donner de l'argent, vous n'en aurait pas besoin. Des sueurs froides enveloppèrent son dos, il balbutia.
— Quoi ? »
Sans donner plus d'explications, la jeune fille lui tira dans un grand bruit sourd qui n'alerta personne, une balle dans le crâne, et il s'écroula sans même un cris dans une flaque de sang, tandis que la brune se massa douloureusement le poignet. Elle rangea l'objet entre son pantalon et sa peau, sa chemise trop grande permettant que ça reste discret.
Malgré le fait que Jesse lui avait apprit à tirer il y a un an déjà, la pression de l'arme lui faisait toujours un peu mal.
Mais ça ne dépassait pas la douleur de ses jambes.
Elle allait avoir du mal à s'y habituer.
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