« Putain. »
Douze ans.
Ce jour là, Ancy s'en rappela toute sa putain de vie.
La honte.
La gêne.
La panique.
L'angoisse.
Des sentiments qu'elle n'avait jamais connu auparavant.
Mais comment faire ?
C'était ce malheureux jour où elle s'était retrouvée malade, ou du moins elle pensait être malade, la tête tournante, le ventre en feu, et des envies de vomir toute la nourriture qu'elle avait avalé une heure plus tôt, ou même tous ses organes avec.
Et puis elle été allée au toilettes.
Et là, elle s'est mise à affreusement paniquer.
Du sang.
Comment c'était possible ?
D'une voix sourde, elle avait grogné.
« Putain. »
Elle n'était pourtant pas blessée, du moins physiquement.
L'idée de l'hémorragie interne lui avait traversé l'esprit, mais elle se l'était vite enlevé, car malgré le fait qu'elle souffrait, cette douleur n'égalait sûrement pas celle de la blessure pensée.
Alors là, ce fut une course effrénée qui s'était offerte à elle, pour réussir à attraper l'ordinateur que son père lui avait offert, revenir dans les toilettes, tout cela sans croiser cet imbécile de cowboy qui la charrierait avec cette anecdote jusque dans sa tombe si il l'apprenait.
Le stress.
La peur.
Elle tremblait.
Comme une feuille.
Elle avait donc remplis de papier ses bas, et avait traversé le salon d'un air faussement innocent. Jesse était sur le canapé, à regarder des papiers qui semblaient être les impôts, et la regarda prendre l'ordinateur. Il fronça les sourcils.
« Tu fais quoi ?
— Je vais regarder un truc.
— Quoi comme truc ?
— Un truc. Elle prit l'appareil et commença à partir vers les toilettes. Mais son père n'avait pas fini.
— Hé. Pourquoi tu vas utiliser l'ordi dans les chiottes ? Ancy fut agacé par la curiosité du cowboy.
— Parce que.
— Nan mais c'est bizarre d'utiliser un ordi au chiottes ! Utilise le ici, c'est- Une grosse migraine attrapa le crâne d'Ancy, et, agacée, elle s'énerver après son pauvre père.
— LAISSE MOI TRANQUILLE !!! »
Et elle entra en trombe dans les toilettes, ordinateur sous le bras.
Honteuse, la franco-chinoise chercha sur internet son problème.
Elle avait ses règles.
Avec horreur, elle vit que ce genre de chose allait arriver environ cinq jours par mois, et que c'était pour avoir des enfants.
La brune se passa une main ahurie sur son visage. Elle ne voulait pas avoir d'enfant ! Les enfants, ça criaient, pleuraient, chouinaient, et c'était insupportable. Déjà que son père était chiant mais alors des enfants...
Elle chercha un moyen pour ne plus avoir ses règles.
Évidement, à part s'opérer, ce qu'elle était trop jeune pour faire, ce n'était pas possible. Pour que cela soit plus simple pour elle, il fallait acheter des serviettes ou d'autres choses bizarres.
Gênée par les choses qu'elle regardait, elle décida d'aller au supermarché pour s'acheter ses trucs, histoire de s'habituer à se débrouiller seule.
Parce que évidement, elle n'allait pas demander à Jesse d'aller lui acheter des serviettes. C'était hors de questions.
Avec un soupir, elle remit son pantalon, tira la chasse, effaça l'historique de l'ordi, et sortit, méfiante, des toilettes.
Soulagée, elle vit que son père adoptif n'était plus présent dans la maison, et elle sortit de l'appartement, sac à la main et direction le magasin de son quartier.
À l'intérieur, elle eu l'impression que tout le monde la regardait intensivement, que tout le monde savait sa situation. Elle attrapa des paquets de serviettes, et les paya le plus rapidement possible à la caisse.
Elle courait quasiment à son retour.
« Ancy ! »
Avec horreur, elle reconnu la voix, et ne fit qu'accélérer le pas pour rentrer au plus vite chez elle.
« Hé ! Attend moi ! »
Elle pria pour que cet idiot cesse de l'harceler. Sinon elle serait obligée de le tuer. Ça serait bête étant donné qu'il était le fils d'un copain à son cher paternel.
Évidement, ce n'était pas aussi simple. Une main attrapa son épaule, pour la retourner vers lui. Il était plus vieux qu'elle, environ quinze ans, mais elle s'en foutait surtout sérieusement de son âge.
Il était châtain, avec des cheveux courts, et portait plusieurs percings sur sa peau légèrement bronzée, dont plusieurs à l'arcade, et aux oreilles.
Sa chemise noire était déchirée à quelques endroits, lui donnant un look de " clochard " au goût d'Ancy, et il lui souriait de manière rieuse.
« Ça te dit un verre ce soir ? La brune fronça des sourcils et de dégagea de son emprise, pour continuer son chemin.
— Non. Le garçon la suivit, en trottinant à ses côtés en tenta une nouvelle fois.
— Allez ! S'te plaît ! T'as déjà dit ça hier ! La franco-chinoise eu un soupire exaspéré et roula des pupilles.
— Jonh. Quand je te dis non, c'est non. »
Et elle accéléra encore plus le pas. Enfin, elle vit son immeuble au loin. Et sans lancer le moindre regard à Jonh, elle s'y engouffra pour rentrer chez elle sans un mot. Jesse n'était toujours pas là, et l'américain qui la draguait ouvertement ne l'avait pas suivie.
Satisfaite d'être seule, elle soupira, et ferma les yeux.
Finalement, elle abandonna l'idée de se faire opérer. Dans un élan de philosophie, elle se dit que personne ne savait le futur, et que peut-être, elle voudrait des enfants plus tard.
Machinalement, elle plaça la serviette, et regarda le ciel à travers la fenêtre. Un nom vaquait dans son esprit.
Christopher Vilberg.
Mais qui pouvait il bien être ?
Une connaissance à son père, ça, c'était sûr. Mais un ami ou un ennemi ?
Elle n'avait pas osé poser la question à Jesse, par peur de l'inquiéter, mais le roux (qu'elle avait d'ailleurs éliminé) qui l'avait attaqué il y avait un an de cela, l'avait mené à une piste chez un groupe de racailles réunionnaises, qui buvait souvent au même bar que son père adoptif.
Quand ce dernier était totalement bourré et qu'il ne faisait plus attention à elle, elle partait les interroger l'air de rien. Ils connaissaient évidement Jesse McCree, et étaient prit d'admiration pour ce qu'il avait été.
Alors ça avait été facile de gagner leurs confiance, surtout qu'Ancy commençait à réellement les apprécier.
Ils décrivaient la mafia de Christopher comme des enculés de première ligne, et qu'ils méritait tous de se faire déchirer la gueule par les français avec qui leurs affaires avaient mal tourné.
Elle était sur la bonne piste.
C'était sur.
***
Alors désolé pour tous les garçons qui ont lu ce chapitre (même si vous devez pas être nombreux) ! Mais je tenais vraiment à faire cette étape de la vie d'Ancy, parce que c'est toujours marquant dans la vie d'une fille (enfin pour la plupart) le jour où on.. Où on.. Bref. Où on quoi ! 😂
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