« C'est malsain. »
La petite fille bailla. Quelle journée. Machinalement, elle ouvrit son sac à dos. Seul présents pour elle, un bout de pain et quelques pièces, qui ne valaient rien seules. La brunette soupira, et attrapa le morceau de nourriture pour le manger, en même temps de marcher, seule et sale.
Elle, qui était à peine âgée de neuf ans traina ses orteils nus sur le goudron froid. Sa guenille ne la protégeait pas du froid, alors elle frissonnait quelques fois. Les passants et touristes de Pékin la regardaient soit avec pitié, soit sans intérêt. Pour elle, les deux lui provoquait le même gouffre interminable dans la poitrine.
À la rue. Voilà ce qu'elle était.
Depuis que sa mère l'avait abandonnée pour partir à la recherche d'un père totalement con, elle savait qu'elle devait se débrouiller seule, qu'elle ne recevrait de l'aide de personne. Les Shimada. Seul restait ce nom qu'elle avait entendu plusieurs fois dans une conversation téléphonique qu'avait eu sa mère avec quelqu'un. Elle était convaincue que ses gens étaient responsables de la disparition de son crétin de paternel, et le départ de sa seule famille restante.
Malheureusement, là où elle était, elle n'avait pas les moyens de retrouver cette famille.
Une maturité précoce la prenait depuis qu'elle était toute petite. Elle avait appris à lire et à compter seule, car sa mère n'avait pas les moyens ni le temps de l'envoyer à l'école. Depuis son arrivée a Pékin, elle comprenait de plus en plus le chinois, elle savait maintenant le parler quasiment parfaitement.
Elle savait que sans cette intelligence, elle serait déjà morte. Mais elle savait aussi qu'aucun enfant ne méritait ce qu'elle vivait.
Elle tourna dans les rues qui devenaient de plus en plus vides, plus délabrées. Elle rentrait chez elle. Enfin, ce n'était pas vraiment son chez-sois, mais elle avait réussi à trouver un point de rue abrité du vent froid nordique, et où le soleil la réveillait tôt, du moins les nuits où elle arrivait à dormir. Elle allait enfin pouvoir se reposer tranquillement, mais le destin en avait décidé autrement.
Dans sa petite rue, il y avait deux hommes. Le premier, un asiatique dont le français trahissait un accent japonais, à la chevelure ébènes attachée en un chignon haut, criait sur le deuxième, un américain brun au style étrangement country qui souriait idiotement. Ils étaient tout deux armés. L'un d'un arc, l'autre d'un revolver.
La petite fille sentit la peur lui attraper les entrailles. Qui étaient ils ?
Ce déroula alors devant elle un spectacle peu commun dans une rue salle et moisie, et assez gênant pour son esprit qui restait tout de même celui d'un enfant.
Le cowboy plaqua le noiraud au mur pour fouiller son torse sensuellement. Il lui embrassa le cou, et l'archer lui caressa sa nuque afin de le faire aller plus loin. Le brun eu un sourire, et sella leurs lèvres ensembles, tout d'abord doucement, puis plus sauvagement, ses mains descendant à son bas du kimono de son copain.
Il allait faire quelque chose que la petite française ne voulait pas deviner, quand le noiraud l'arrêta, à son plus grand plaisir. Son regard ébène se perdu dans le vague, et il resta un silencieux. L'américain avait l'air surprit. Il demanda, sous le regard gêné de la petite fille qui était restée cachée.
« Euh... Chérie ? Tout va bien ? Le japonais porta ses pupilles sur lui. Il murmura.
— Je vais être oncle...
— Euh... Ouais... Techniquement, moi aussi tu sais... Sur le visage du japonais apparut un grand sourire. Il répéta.
— Je vais être oncle ! »
Et, dans un élan de bonheur, le japonais se jeta dans les bras de l'autre, en riant. Celui-là était rouge tomate. Il ria lui aussi, le serrant de toutes ses forces dans ses bras. La brunette décida alors de ce montrer, avant qu'ils ne recommencent. Naturellement odieuse, elle interrompu.
« Un homme et un homme. En plus, un japonais et un américain. Alors là, on aura tout vu. Vous êtes au courant que c'est mal vu ici ? »
Le noiraud, surprit lâcha son copain et s'éloigna rapidement de lui, pour regarder d'où venait la voix. La mère de la gamine étant française, cela lui permettait de se faire comprendre parfaitement aux deux hommes. Ses yeux d'une noirceur infinie les fixaient, d'un air sévère, qui contrastait sur sa taille et son gabarit d'enfant. Elle les observa intensivement, puis parla une nouvelle fois.
« Quoi ? Vous voulez ma photo ? Et puis, vous savez que pour faire ce que vous faisiez, il y a des hôtels ? On fait pas ça dans la rue, comme ça là, c'est malsain. »
Le japonais crama. L'homme au style country lui, ne semblait pas choqué. Il commença d'ailleurs à essayer sympathiser avec elle.
« Oh, salut toi ! T'es parents sont où ? La petite roula des yeux, agacée.
— Pas là, ça se voit pas ? T'es un peu con toi ! Les yeux ambrés du cowboy s'agrandirent. Il lui souria.
— Je t'aime bien toi ! T'habite où ?
— Ici. »
Les deux hommes regardèrent l'endroit. Elle montrait l'endroit même. Ils comprirent alors sa situation. L'américain eu pitié d'elle, ce qui l'a fit grimacer, et il regarda son copain, les larmes aux yeux. Il murmura des choses avec lui, et la brunette n'en entendit que quelques brides, qu'elle ne parvenait pas à déchiffrer.
Le japonais regarda ensuite son collègue, qui lui faisait les yeux doux. Il regarda ensuite la jeune fille, qui, curieuse, se demandait ce qu'ils racontaient. Il regarda ensuite le brun, et soupira.
« Non.
— Quoi ?
— J'ai dit non, Jesse. On a une mission, et on est pas là pour adopter tout les enfants qui habitent dans la rue. »
Il tourna le dos, et alluma son portable, pour s'éloigner. Le cowboy regarda un instant la petite, qui connaissait maintenant son prénom, et elle fronça les sourcils.
« M'adopter ? Mission ? »
L'américain soupira et souleva son châle pour lui faire un signe de tête discret. La brune compris et sourit malicieusement avant de se faufiller sous l'habit de l'agent.
C'est à cet instant que sa vie changea.
Pour le meilleur, ou pour le pire.
~~~~~~~
Nous voilà pour une sorte de " tome 2 " de " dans la boite " centré sur le personnage d'Ancy ! Merci beaucoup d'être encore là, et je le redis, mais il est essentiel d'avoir lu " dans la boite " pour comprendre !
P.S. : En média, c'est une chanson qui m'a beaucoup pensé à Ancy quand elle était petite donc je l'a met là XD
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro