Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 16- L'invasion des eaux

Les deux complices s'aventuraient toute la matinée dans la rue à grimper sur les toits et à imiter les funambules sur les fils électriques. Ils rencontrèrent un chat perché sur un balcon et le caressèrent. Dès que celui-ci senti leur présence, il s'hérissa puis s'enfuit comme s'il venait d'être aspergé d'eau froide. Cette drôle de réaction déclencha un fou-rire commun qu'ils eurent du mal à calmer.

Consciencieux, Kuro faisait attention à ne pas trop s'éloigner de sa chambre, de peur qu'on ne les surprenne. Les deux enfants restèrent donc dans les parages, explorant le monde avec un point de vue unique. Dans cette dimension, personne ne semblait leur prêter la moindre attention, comme s'ils avaient disparu de la carte. En sachant cela, Nil grimaçait à l'insu des rares passants.

« Il te fait penser à quoi ce nuage-là ? » Lança Kuro, allongé dans une pente. La demoiselle qui faisait des galipettes sur l'arrête du toit choisi de glisser sur les tuiles pour rejoindre son compagnon de jeu.

« À un hippocampe ! Avec la queue enroulée au bout... »

« Un hippocampe ? Ça n'y ressemble pas du tout ! Je dirais plutôt que c'est la carte du Japon ! » S'exclama l'obstiné.

Kuro proposa alors au fantôme de regarder la forme d'un hippocampe dans l'un de ces énormes livres qui répertoriaient les animaux. Il se souvenait avoir une encyclopédie sur les poissons, mais s'il n'y avait pas touché depuis longtemps.

« Je sais ce que c'est enfin ! Je disais juste que pour moi, ce nuage me rappelait cet animal. » La petite ronchonna sur ses derniers mots, vexée. Décidément, son ami ne savait pas s'y prendre avec les filles délicates...

Ce dernier demanda son compte d'années scolaires.

« Assez longtemps pour être cultivé ! Je suis même très intelligente d'après ma maîtresse. » Se vanta la brillante élève, reprenant sa confiance, gonflée à bloc.

« Je t'ai déjà dit que ça ne servait à rien d'insister sur ces détails, petite fripouille ! Et toi ? Tu ne vas même pas en cours un vendredi matin ! Tu n'es pas mieux ! » Reprit-elle. La maline avait lu la date sur le four de la cuisine plus tôt. Elle se rendit compte que tant de temps lui avait filé entre les doigts et qu'elle en avait perdu le compte...

« Moi, ça compte pas ! J'étais malade et je sors de l'hôpital. Le médecin m'a dit de me reposer. Je ne reprendrais l'école que Mardi, comme ça on aura encore plein de temps pour s'amuser ! » Protesta le garçonnet pour avoir le dernier mot à ces accusations.

De toute manière, leur dispute n'avait pas de sens, rien de sérieux. C'est aussitôt que les gamins passèrent à autre chose de plus distrayant.

« Tu me feras visiter alors ! » S'enjoua l'aventurière qui n'avait pas peur de débarquer à l'improviste. Elle aimait ressentir des sensations fortes et l'excitation quand elle se jetait dans les draps du destin.

Surprit par sa demande, Kuro accepta d'emmener son amie à l'école quand le moment serait venu. Le bon côté des choses était de se dire qu'il ne serait plus seul et que sa gardienne le protégerait là-bas. Il savait très bien qu'il était dur de se réintégrer dans une classe quand on avait été longtemps absent.

Comme effacé de la vie de ses camarades...

Imaginer son retour l'effrayait un peu pour être honnête. De son côté, Nil ne voulait pas être réduite à attendre Kuro des journées entières, parce qu'il était l'unique personne avec laquelle elle pouvait interagir. Étant invisible, elle n'aurait aucuns problèmes pour s'infiltrer dans l'école du garçon !

Sur cette note, et parce que l'heure de manger s'annonçait, le groupe de magiciens rentra au bercail.

« Regarde Nil, c'est ça un hippocampe, et là c'est la carte de notre pays. En comparant avec ma reproduction du nuage... » L'artiste avait dessiné le nuage qu'il avait si bien étudié qu'on aurait pu le confondre avec une photographie. Sa mémoire visuelle se révélait très fiable.

« Pourquoi tu veux absolument avoir raison ? »

Déstabilisé par une telle franchise, le garçon réalisa qu'il était bête de s'embrouiller pour si peu. Il eut alors l'idée d'un compromis : « On a qu'à dire que le Japon a la forme d'un hippocampe ! » En suggérant cela, Kuro imita des branchies sur l'extrémité de ses joues. Ses mimiques amusèrent la fillette qui oublia leur désaccord en un rire. À partir de cette matinée, nos deux amis avaient définit leur territoire comme "un gros hippocampe".

Ils avaient tellement ris après cet échange, que Kuro devait essuyer des larmes et Nil tentait d'apaiser son point de côté. Dans un souffle de soulagement, le rêveur pria la demoiselle de les faire sortir de cette dimension pour aller manger.

Sans trop savoir comment faire, Nil battait des bras au hasard. Mais le niveau de l'eau ne descendait pas le moins du monde. Si seulement il existait une notice d'utilisation ! Dans l'embarras, elle abordait plusieurs techniques qui n'aboutissaient pas. Elle sursauta, déconcentrée, quand son ami se reposa sur son avant-bras :

« Si on se pince, on pourra peut-être revenir dans le monde normal, comme on fait pour se réveiller d'un rêve ? » L'idée se suivit d'un pincement inattendu de la part de Kuro. D'ailleurs, il se pinça lui-même à l'occasion.

Alors que Nil se frottait la peau pour faire passer la douleur, des flux anormaux se firent ressentir dans l'eau environnante. À l'allure d'un siphon dans une baignoire quand on retirait le bouchon de l'évacuation, la marée s'abaissa à une vitesse impressionnante. Attirée par une force invisible, la magie se dispersait. L'eau passait à travers le plancher tel un filtre à café. Les corps des deux enfants s'alourdissèrent et se recollèrent naturellement au sol.

La faune marine disparut progressivement, en devenant de plus en plus translucide jusqu'à complètement s'effacer. Tout se déroulait dans un calme relatif, quelques remous d'eau ébruitaient le spectacle. Toutes traces d'inondations avaient disparues dans la chambre, qui plus tôt avait été envahie par les eaux. Si Kuro racontait ce qu'il avait vécu, personne ne le croirait. Nil, elle, se démarquait comme son complice intime parmi toutes les autres figures de sa vie.

Ressentir à nouveau l'air frappa Kuro d'un grand froid. Il n'avait plus cette impression de chaleur réconfortante, qui chatoyait sur sa peau, comme la fois où il avait expérimenté un sauna. Le jeune se senti dépossédé de force, lourd et fatigué. Enfaîte, il avait simplement regagné ses fardeaux d'origine.

Les épaules lasses, il entama un pas en avant qu'il tomba aussitôt en arrière, chutant dans son lit. C'est là qu'il rencontra la petite fille qui avait pris place ici bien avant lui. Celle-ci lui retint le dos pour ne pas se faire écraser. Directement, le malade bascula sur le côté pour libérer le fantôme.

Quand avait-elle prit place ici ? Elle était encore à coté de lui la précédente seconde !

Tous deux confus, Kuro s'embrouilla à fournir des explications. En s'excusant, il s'irrita la trachée violemment dans un gargouillis indescriptible et déroutant : Il avait oublié que sans la magie de Nil, il s'étouffait pour un mot de trop.

Prise de pitié, la créature se releva afin de l'installer correctement sur le matelas. Par ce mouvement délicat, Kuro repensa à sa mère et combien elle lui manquait.

Il voulait lui faire un gros câlin et lui pardonner toutes ses absences : le fils avait cruellement besoin d'amour maternel. Mais il en était actuellement privé. Déjà qu'on lui avait pris son père... Sa maman avait progressivement disparu de son quotidien pour ne devenir qu'un vague souvenir clignotant dans sa mémoire.

L'invitée parti ranger leurs jeux ainsi que ramasser les béquilles de l'estropié. La fillette se notifia de faire plus attention à l'état de Kuro quand ils changeaient de dimension, car les soins prodigués par l'eau qu'elle avait invoquée étaient apparemment éphémères. Elle lui tendit gentiment les fers et le soutenait pour se déplacer.

Facilement, Kuro se rendit dans la cuisine : n'y rencontrant personne. Nil prépara la table pour son ami, comprenant que cela deviendrait un rituel lors des repas.

En sentant de l'animation dans la cuisine qu'il venait de quitter, le beau-père de Kuro passa la tête à travers la porte de son bureau pour informer à tue-tête qu'il y avait du Yakisoba dans le frigo. Kuro devina que le plat avait été cuisiné par cet homme répugnant.

Il ne voulait pas y toucher mais quand Nil ouvrit le frigo pour lui, il comprit qu'il n'y avait pas grand-chose d'autre à se mettre sous la dent. Dégoûté, il englouti les nouilles d'une traite pour ne pas éterniser la torture. Chaque bouchée avait un goût amer, mais paradoxalement, c'était très bon. Si bon que cela en devenait hypocrite d'après Kuro. De la main de ce méchant homme, le plat était dénudé d'amour et de saveurs sincères.

Son entrée et son dessert se résumèrent à une salade de raviolis et un sorbet à l'orange. Le fantôme trop attiré par la couleur appétissante de la friandise, ne put résister à déguster un bâtonnet même si elle n'avait pas besoin de se nourrir. Voir cette glace avait suffi à lui ouvrir l'appétit : une faim de louveteau !

Sa bouche pleine témoignait de son degré d'appréciation. Le malade ne comprit pas comment elle arrivait à manger toute la glace très froide d'un coup : son secret était une insensibilité à la température. Un avantage de fantôme !

~~~~

« Facile, c'est une carpe koï, tout le monde les connait ces poissons-là... » Répondit Nil presque ennuyée. "Ce garçon dessine trop bien, on reconnait directement le poisson à chaque fois !" Radotait intérieurement la défaitiste, trouvant le jeu trop simpliste.

La petite prit un crayon bleu foncé dans le pot mis à disposition à côté d'eux et coloria une forme ovale sur le papier déjà remplis de poissons magnifiquement réalisés. Elle piocha ensuite un crayon jaune, un noir... et présenta son chef-d'œuvre pour que son ami devine le nom de ce qu'elle venait de dessiner.

Perplexe, Kuro peinait à discerner la tête de la pauvre bête. « Heu... trop biza'e » Déclara le perdant en pointant le poisson défiguré, comparé aux siens. La petite fille se senti indéniablement mauvaise et prétexta que son adversaire ne connaissait pas le nom du spécimen. Ce pourquoi, il préférait dire que le poisson était trop mal dessiné plutôt que d'avouer qu'il n'avait aucun nom en tête.

L'encyclopédie en main, Nil montra la page consacré au poisson-chirurgien. Il ondulait d'une couleur peu commune dans les tons électriques qui attirait l'œil. Il était écrit que ce poisson tropical vivait dans les récifs coralliens en description grossière.

« Moi, je le connaissait car j'en ai déjà vu dans un aquarium une fois ! »

« Chirurgien, nom pas rapports ? » Exprima l'enfant imaginant un chirurgien en blouse blanche avec un bonnet sur la tête à la place du poisson.

Nil suggéra de le renommer : « Ne cherches pas, ils ont dû l'appeler ainsi car ils étaient à court d'idées ! Je l'aurais appelé poisson spatial car il a les couleurs d'un ciel étoilé à leur place. »

L'évocation du chirurgien rappela au garçonnet que sa maman lui avait laissé un mot sur sa table de nuit : "J'ai réussi à avoir un rendez-vous chez le médecin pour te rééduquer demain. Je t'emmène à 10h, Bisous Maman". Après avoir posé un regard émerveillé sur sa gardienne, Kuro saisit le petit papier à sa gauche et lui donna à lire.

« Je vois. Tu veux bien que je t'accompagne ? » Le garçon lui fit comprendre qu'il voulait absolument qu'elle vienne parce qu'il avait peur de se retrouver tout seul devant des médecins, comme à son réveil. Tous ses regards antipathiques l'avaient dégoûté pour de bon.

Les jeunes passèrent le temps en jouant de diverses manières : jeu de carte, shiritori* et origamis. Nil fut très contente d'apprendre à son ami comment faire des sauterelles en papier, en faisant une ribambelle de variétés. Une de ces bêtes se creusa une place sur le bureau de Kuro, à la place des bracelets d'amitié.

Le fantôme lui enseigna à l'occasion ce qu'elle savait du langage des fleurs, une passion de sa mère. Elle trouvait qu'il manquait cruellement de décorations, de fleurs dans cette pièce.

« Dès qu'on sortira dehors, rappelle-moi d'aller cueillir des fleurs ! » S'engagea l'altruiste.

Kuro, avait bien du mal à calmer la virulence de son amie qui ne tenait plus en place.

Le soir tombait lentement, couvrant les deux enfants d'une fatigue assommante. Le dernier repas de la journée fut très silencieux et scindant pour le garçon qui refusait de regarder son beau-père dans les yeux. Cette fois, l'homme sérieux eut la pitié de lui servir son assiette pour ne pas le tuer d'avantage. Durant ce dîner sinistre, seuls les bruits de baguettes se faisaient entendre.*

Les deux êtres n'avaient rien à se dire et Kuro n'allait pas abîmer sa gorge pour ce parent déshonorant. Il reprochait à Gaken de l'avoir négligé toute la journée alors qu'il devait s'en occuper. Notamment quand il s'évanoui dans la salle de bain. Sans Nil, il aurait eût de graves séquelles... Ce personnage abandonnait Kuro à son sort. L'enfant le trouvait sans qualités, inintéressant.

"Comment sa mère, si gentille pouvait aimer cet homme froid ?"  C'est la question qui trottait dans sa tête du début à la fin de la réunion familiale. Le fantôme, quant à elle, n'osait pas dire mot devant le père ténébreux de peur que Kuro trahisse sa présence la regardant.

Comme on dit : "Il ne faut pas défier le Diable". La fillette ne voulait pas attirer plus de problèmes à son ami, se doutant qu'il y aurait des complications si Kuro disait voir des fantômes à tous vas. Elle avait vu de nombreux films où ces gens-là terminaient à la maison pour les fous. Alors parler était le dernier de ses projets.

La petite se contentait de regarder le parent isolé à l'autre bout de la table comme si son enfant avait la Peste. Elle était attristée de constater la situation familiale de son hôte... désastreuse. "Certaines personnes ne sauront jamais s'entendre... " Songea la fille en plongeant dans de vieux souvenirs. D'aussi loin qu'elle se souvienne, sa famille avait toujours été très enthousiaste et tout le monde s'entendait. Nil avait alors du mal à concevoir que des parents soient aussi difficiles avec leur enfant. Les divorces n'étaient pas non plus monnaie courante au Japon.

~~fin de chapitre~~

*Le Shiritori est un jeu de mot typiquement japonais où l'on commence par prononcer des noms communs l'un après l'autre. Le joueur doit trouver un nom qui commence par la dernière syllabe du nom précédent prononcé. La difficulté est de ne pas répéter deux fois le même mot et le perdant est celui qui doit trouver un nom en (ん) "na" car il n'existe pas de mot commençant par ce caractère en japonais.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro