Bonjour, j'apparais avec une nouvelle histoire qui me trotte dans la tête depuis longtemps et je voulais vous la partager. En espérant qu'elle vous plaise \(^v^)/

Le ciel était gris, et de légères gouttes tombèrent sur son visage. Althéa ferma les yeux, essayant d'endiguer la tristesse qui creusait un trou dans sa gorge. Les chuchotements autour d'elle lui donnaient mal à la tête. Elle tourna son regard vers les membres vénaux de sa famille. Sa tante s'approcha d'elle tout en grimaçant. Althéa soupira ne voulant pas lui parler, mais il le fallait bien. Malheureusement pour sa tante, le notaire lui avait annoncé une mauvaise nouvelle le matin même. Althéa attendit qu'elle crie, mais elle n'en fit rien, étant donné qu'elle se trouvait dans un cimetière.

_ Althéa ma chérie, commença t-elle. J'ai pu avoir le notaire ce matin, et... il semblerait qu'il y a eu une erreur dans le contrat d'héritage.

_ Que cela ne m'étonne pas de te voir venir me parler, après tant d'années... ma chère Tante... non malheureusement pour toi, il n'y a pas eu de problème. Ma triste grand-mère, abandonnée par le reste de la famille, a décidé de ne pas vous mettre dans son contrat d'héritage... que de tristesse, n'est-ce pas ma chère Tante.

Celle-ci se retint de crier au scandale et devint de plus en plus rouge. Sa grand-mère avait décidé de la prendre sous sa garde après avoir été abandonnée par ses parents. Elle lui avait tout appris, Althéa n'arrivait pas à imaginer qu'elle n'était plus près d'elle alors qu'elle n'arrivait toujours pas à sortir de sa dépression. Elle était le rayon de soleil de sa vie, mais maintenant elle ne l'était plus. Althéa abaissa ses épaules, se retenant de pleurer devant sa tante vaniteuse. Elle se redressa ensuite, elle se dirigea vers la sortie, en boitant. Elle sortit sa canne pliable pour mieux se tenir droite sur la route glissante. Une nouvelle fois sa tante la stoppa.

_ Tu pourrais au moins partager avec nous ! Ne fais pas ton égoïste ! Tu es trop jeune pour avoir une telle somme.

Althéa s'enleva de la poigne de sa tante. Elle était un peu plus grande qu'elle grâce à ses talons. Elle fronça les sourcils et s'approcha près d'elle.

_ Tu me traite d'égoïste alors que ce mot a été créé spécialement pour toi. Tu étais sa fille mais où étais-tu quand elle avait besoin de toi ? Entrain de te dorer la pilule sur une plage en Grèce, tout en prétextant que tu avais du travail. Je ne suis pas dupe, ma chère Tante, alors si tu essayes de contester cet héritage, tu te heurteras à la justice.

En finissant sa menace, Althéa se tourna et retourna vers la sortie du cimetière. Elle en avait sincèrement marre de cette famille qui privilégiait l'argent avant tout. En rentrant dans sa jeep, elle se retint de gémir de douleur et posa sa main sur son genou. Son accident avait eu lieu, il y a plus de 5 ans, mais la douleur était toujours présente, et les années de rééducation n'avaient pas suffis à apaiser son mal. Elle referma les yeux puis, démarra le moteur. Elle arriva tranquillement, dans son centre équestre, où l'attendait ses employées et amies. Clémentine et Rosie la regardèrent avec tristesse mais ne firent aucuns commentaires en voyant ses larmes. Elles vinrent lui faire un câlin tout en lui murmurant des mots tendres. Althéa les remercia tout en essuyant ses larmes. Clémentine passa sa main sur son épaule et la regarda avec gravité. Althéa fut surprise et lui demanda ce qu'il se passait.

_ Une dame t'attends dans ton bureau. Elle se présente comme étant la femme de ton grand-père paternel.

Althéa fronça le nez surprise et se dirigea vers son bureau en se tenant fermement sur sa canne. Elle s'approcha de sa porte et découvrit une femme aux longs cheveux blond dans les alentours des cinquante ans, soixante ans. Elle rentra tout en se raclant la gorge. La femme sursauta et se retourna vers elle. Elle se leva pour l'accueillir.

_ Bonjour ! Vous devez être Althéa, la petite-fille de mon mari. Je suis enchantée, je m'appelle Sharon Mcgowan.

_ Enchantée, Sharon. Rasseyez vous, dîtes moi ce qui se passe ? Il y a un problème avec mon grand-père ? Je dois vous dire que je ne l'ai jamais vraiment rencontré car il avait divorcé avec ma grand-mère avant ma naissance. Je sais juste qu'ils avaient gardé bon contact malgré tout.

_ C'est vrai, il avait des nouvelles de vous depuis votre naissance. Il vous a considéré comme sa famille, mais malheureusement, à cause de son travail, il ne pouvait pas venir vous voir. Mais je ne suis pas là pour ça. Il a eu un terrible accident il y a quelques semaines. Il est actuellement dans le coma.

Althéa se tint à son bureau sous le choc. Elle n'avait jamais rencontré cet homme, mais elle l'avait eu souvent au téléphone, il avait été un soutient lors de son accident. Elle commençait à ne plus vraiment à supporter toutes ses mauvaises nouvelles. Elle s'assit pour ne pas tomber et referma sa canne pour la poser sur sa table. Elle se retint de pleurer, et passa une main sur son front.

_ Et pourquoi vous êtes là ?

_ Comme il est dans le coma, personne ne peut s'occuper de son ranch. Et vous êtes l'unique propriétaire de ce ranch, le temps qu'il aille mieux. Je sais que je vous demande beaucoup et que vous avez votre propre entreprise. Mais auriez vous une personne de confiance pour s'en occuper ?

Althéa resta perplexe devant sa confession. Elle était donc désignée comme seule personne de confiance pour s'occuper de ce ranch dont elle n'avait que entendu parler.

_ Pourquoi ce n'est pas vous ? Vous êtes sa femme...

_ J'ai un autre travail à côté, je suis procureure et puis je ne connais pas ce métier mieux que vous. Vous pouvez même emmener trois chevaux que vous souhaitiez... Je suis désolée de venir comme ça, surtout dans une période si difficile. Je peux comprendre si vous ne voulez pas.

Althéa se passa une nouvelle main sur le visage, réfléchissant à tout allure. Elle avait besoin de changer d'air, de s'éloigner de cette famille vénale. C'était peut être sa chance, et elle pourrait connaître un peu la vie de son grand-père. Elle soupira et se redressa sur sa chaise tout en considérant sa belle-grand-mère. Celle-ci portait les stigmate d'un long voyage et d'un lourd chagrin. Elle se mordit la lèvre et se leva en lui tendant la main. Sharon la regarda légèrement surprise, puis un sublime sourire apparut sur son visage. Elle lui prit la main et la remercia chaudement.

_ Quand voulez-vous que je vienne ? Je dois juste prévenir mes salariées et faire les papiers d'assurance si je veux que tout se passe bien.

_ Pourriez vous venir dans deux-trois semaines ? Vous me sauvez la vie et votre grand-père sera si heureux de vous voir quand il se réveillera.

_ Que lui est-il arrivé ? Arrêtons de nous vouvoyer, non ? Nous faisons parti de la même famille.

_ Il y a eu un feu dans une des granges, et comme le héro qui se croyait être, il a courut pour sauver un vieux cheval coincé à l'intérieur. Après, avec l'adrénaline, il a eut un infarctus. Maintenant il a pesmeker, mais les médecins ont préféré le mettre dans le coma le temps qu'il guérisse de ses brûlures. Tout le thorax et les jambes ont été brûlés au troisième degré... c'est toujours compliqué, mais on nous a dit qu'il pourrait se réveiller dans quelques semaines, mais il ne pourra pas rentrer et reprendre le boulot immédiatement. Donc nous avons besoin de toi pour maintenir l'activité.

_ Très bien, quand rentres-tu Sharon ?

_ Je pars ce soir même. Mon uber va bientôt venir me chercher. Envois moi un message quand tout sera bon. Penses-tu prendre des chevaux avec toi ?

_ Oui, j'en ai trois que je ne peux pas quitter. Je t'appellerai donc demain si tout ce passe bien avec l'assurance et normalement, je serais sur là d'ici la semaine prochaine.

_ Tu es un ange, Althéa. Tes grands-parents seraient très fière de toi. Je vais te laisser alors.

Althéa lui souhaita bonne chance et bonne route. Elle la raccompagna jusqu'au portail du centre, alors qu'un uber attendait patiemment sur le parking improvisé. Elle lui fit un dernier signe et alla rejoindre ses amies dans les écuries. Clémentine leva sa tête en la voyant venir. Elle posa une des selles sur une porte en fronçant les sourcils. Rosie la suivit dans son geste.

_ Toi, tu as quelque chose d'important à nous signaler, argua Rosie en levant un sourcil.

Althéa leva le bras avant de le refaire redescendre le long de son corps. Elle se pinça les lèvres tout marchant doucement. Elle avait laissé sa canne dans le bureau, alors elle se concentra pour ne pas faire un pas de travers. Elle s'approcha de ses amies en serrant les poings. Elle avait prit cette décision sans vraiment demandé leur avis.

_ Je vais devoir partir quelques temps au Texas dans le ranch de mon grand-père.

_ Comment ? Demandèrent-elles à l'unisson.

_ La femme était son épouse, il a eu un accident et ne peut pas s'occuper du ranch. Comme j'en suis l'héritière, sans le savoir pour tout dire, ils ont besoin que j'y aille.

_ Combien de temps ?

_ Ils ne savent pas. Le temps qu'il aille mieux.

Ses amies se regardèrent en se mordant les lèvres. Clémentine avança vers elle et posa ses mains sur ses épaules.

_ Tu en as besoin n'est-ce pas ? Tu as besoin de faire le point sur beaucoup choses. Et on sera là pour t'accompagner ma belle.

Althéa sourit devant elle et alla s'asseoir sur une botte de foin. Un de ses chevaux pencha la tête hors de son box pour qu'elle lui fasse une caresse. Elle lui grattouilla le museau puis sortit une carotte de sa poche pour la lui donner. Elixir gronda de plaisir en mâchant sa friandise préférée. Les trois cavalières rirent en le voyant de nouveau quémander.

_ Je vais prendre certains chevaux avec moi. C'est mieux qu'ils ne soient pas séparer trop longtemps de moi. Clémentine, Rosie, vous vous occuperez du centre, j'essayerai de vous superviser de là-bas. Les cours seront toujours donnés mais il va falloir disperser le travail et apprendre aux élèves à s'occuper des chevaux de manière plus autonome. Bien sur je parle des plus expérimentés. Clémentine, tu t'occuperas des finances et toi Rosie de la gestion des écuries. Certains voudront s'en occuper et ça va être un catastrophe...

_ J'imagine déjà que tu vas prendre Elixir et Draco.

_ Oui, mais aussi Her...

_ ça ne va pas être trop dur avec Draco, bien qu'il te fasse confiance, il est encore sur ses gardes depuis cinq ans.

Althéa tourna la tête vers le box du cheval, il venait de sortir sa tête en soufflant fortement, le cheval à la robe noire secoua sa longue crinière elle-même de cette couleur sombre. Sa grand-mère la lui avait offert pour ses 14 ans, elle avait pratiquement grandi avec lui. Il était un cheval de la race Minorquine, une race espagnole. C'était un pur-sang pourtant il dépassait largement la taille moyenne avec ses 1,75m au garrot. Elle soupira en se relevant donnant une petite tape à Elixir. Les trois chevaux qu'elle prenait étaient ses meilleurs amis, mais surtout une des dernières rattaches qu'elle avait avec sa grand-mère. Ils étaient également sa fierté. Draco était un très bon cheval et excellent à l'épreuve des sauts d'obstacle. Ils avaient pu participer aux Jeux Olympiques. Elixir était aussi unique en son genre, c'était un Frederiksborg, elle avait réussi à l'acquérir grâce à un ami de longue date habitant au Danemark. Il était doux, très obéissant et surtout très intelligent, il était magnifique avec sa robe baie claire (assez rare pour la race). Elle se dirigea vers l'écurie de Her, suivit par ses amis. La jeune jument, avait été maltraité par ses anciens propriétaires. Elle avait eu du mal à avoir sa confiance. Malgré son accident, elle était restée jours et nuits avec cet sublime créature. Elle n'avait jamais compris comment on pouvait s'en prendre à un cheval si rare. Her était un cheval de trait, de la race des Traits de la forêt noire. Maintenant, la jument ne jurait que pour elle. Elle releva la tête et hennit de joie en la voyant. Elle trotta vers elle en secouant son encolure avec bonheur. Althéa la caressa et lui fit un bisou sur le museau.

_ C'est une bonne idée que tu les emmènes avec toi. Ces chevaux ne vivent que pour toi. Surtout Draco, malgré cet accident, il ne t'a jamais tourné le dos.

Althéa se retourna vers lui. Il ne lui avait peut être pas tourné le dos mais il ne voulait plus se faire monter même caresser. Elle avait tout essayer pour l'apaiser, mais rien n'y faisait. Elle était la seule à pouvoir l'approcher et le prendre dans ses bras. Elle voyait dans ses yeux, qu'il voulait qu'elle le monte, mais quelque chose bloquait ses jambes sur le sol. Elle posa une délicate main sur son encolure et soupira. Ces chevaux étaient tout pour elle, elle avait un peu de mal à partir de ce lieu, même si c'était que quelques jours. Elles partirent des écuries et saluèrent le palefrenier qui finissait son travail. Elles allèrent dans la salle commune du centre. Clémentine leur prépara des chocolats chauds tout en sifflotant. Rosie se tourna vers elle tout en pinçant légèrement ses lèvres.

_ ça va pas être la même chose sans toi. Ça ira tout de même ?

_ Oui, j'espère juste que je vais être bien accueillie là-bas... je sens que ça va être compliqué mais il va falloir que je sois forte. Au moins pour mon grand-père.

_ Tu vas tout déchirer. Mais tu n'as pas peur ?

_ De ?

_ De te trouver nez à nez face à tes parents ?

Althéa stoppa tous ses gestes, elle avait oublié ce désagréable sujet.

_ Ils vivent en Californie, avec leur parfaite nouvelle famille. J'ai été laissée derrière et mes grands-parents ont tiré un trait sur eux dès ce moment-là. Mon père n'est même pas venu pour l'enterrement de sa propre mère. J'imagine qu'ils ont bien fait de m'abandonner.

_ Quand tu as eu ton accident, ils t'ont contacté, j'espère ? Demanda Clémentine en posant une tasse devant elle.

_ Non, ils ont juste envoyé un message à ma grand-mère pour demander comment elle allait et moi, encore une fois, j'ai été mise de côté. Parlons d'autres choses s'il vous plaît, je ne veux plus entendre parler d'eux. Et si ils cherchent à venir à ce ranch, je ferais en sorte de les ignorer. Ils ne méritent pas mon attention.

_ Et tu as tout à fait raison ma chérie ! Ils ne te méritent pas ! Attaqua Rosie en levant sa tasse au ciel.

Elles rirent puis travaillèrent un peu, pour la gestion du centre équestre. Althéa se posait de nombreuses questions et il faudra qu'elle en parle à Sharon quand elle y sera. De ce que lui avait dit son grand-père, le ranch était plutôt réputée et il était dans le nord du Texas. Elle était pressée de le voir en vrai. Elle sera les poings, souriant au fond d'elle. Elle voulait également que ce changement d'air fera du bien, à ses trois favoris. Oui, elle avait pris la bonne décision.