Je me relève, je m'habille et je claque la porte de son appartement. La douleur ne s'estompe pas, elle laisse un trou béant dans mon cœur. Mais je n'ai pas le temps de m'accabler plus que je ne le suis déjà, j'ai une mission: exterminer James et son organisation criminelle.

En me dirigeant vers le couloir, je croise une très jolie femme qui se dirige vers l'appartement de Gabriel, une rage s'insinue en moi. Je m'arrête, je me retourne et j'observe la scène, comme un goût de déjà-vu. Jusqu'où souhaite-t-il me torturer? Elle frappe à sa porte, elle attend quelques secondes avant que la porte ne s'ouvre sur lui. Ses yeux passent de la blonde à moi. Cette fois, c'est aussi terminé de mon côté, je me tourne et je cours, les larmes menacent de couler encore pour lui, pour ce connard d'Hybride.

— Putain Megh, c'est pas ce que tu crois!

— J'en ai plus que marre de cette scène! C'est pour ça que tu m'as demandé de partir? Hein ton round 2!

— Non ! C'est encore comme ça que tu me vois? Un connard de petit ami?

— Je ne te vois plus comme un petit ami, juste un connard!

— Ne me cherche pas Megh! C'est toi qui a disparu 3 mois, au profit d'un autre!

— C'est faux, putain!

— Dis-moi!

— Je travaille pour mon père!

— Quoi?
Il est abasourdi.

Il s'assoit au sol, sa tête baissée, mon corps le rejoins et se glisse à ses côtés, nos bras se touchent et de nouveau ces frissons que je déteste. On reste longtemps sans échanger, nos respirations comblent le silence oppressant dans ce couloir. Certains résidents passent devant nous, en nous regardant tels des bêtes de foire. Mais on ne réagit pas, on encaisse notre échange.

— Pourquoi, Megh?

— Je devais agir sous couverture, et tu l'as fait voler en éclat.

— Je suis fatiguée Megh.

— Moi aussi.

Il se redresse, m'aide à me relever, on se fixe plein de regrets. Et si nous n'étions pas fait pour être ensemble?

— Arrête Megh!

— Tu me le prouves encore ce soir que je ne serais jamais la numéro 1.

— C'est une indic putain! On venait de coucher ensemble, tu me prends pour qui!
En criant.

— Calme-toi! Tes voisins vont appeler la police.

— Rien à foutre! Tu n'as pas eu assez confiance en moi pour me parler de ta mission!

— Je t'ai observé des dizaines de fois Gabriel, je mettais des jours à m'en remettre. Tu ne sais pas comment j'en ai souffert. Bref, je dois partir.

Il me retient le bras de longues secondes et finit par se détacher de moi.

Je me tourne en direction du hall de son immeuble et me dirige vers ma voiture. Je roule en direction de la base militaire officielle, les grillages s'ouvrent, je suis attendue. J'attends derrière la porte de la salle de réunion, on ne m'autorise pas à entrer. J'ai raté le début pour rester avec Gabriel. On m'autorise enfin à les rejoindre sous les regards pleins de colère de Marc. J'ai tant vu cette déception, je m'assois.

— Tu es en retard.
Ça n'a pas loupé.

— Problème personnel !

— Avec ton démon.
Je rougis.

— Je ne crois pas que ça regarde tes généraux.

Il hoche la tête avec colère et reprend la suite de sa réunion. C'est le plan d'attaque. C'est enfin le moment, c'est prévu pour bientôt à Washington. Il nous fait passer l'ordre de mission, cette fois on y est.

...