Je suis sur la terrasse, emmitouflée dans une couverture, il nous apporte un chocolat chaud.
Je me réchauffe comme je peux . Il s'agenouille devant mes pieds, je le regarde avec curiosité.
Il pose ses mains sur mes pieds gelés et il diffuse une chaleur, un bien-être. La chaleur remonte dans tout mon corps. Il revient s'allonger sur le transat.

- Ton grand-père prépare une attaque.
Je me relève.

- Quand?
- Dans une semaine.
- Où?
- Dans tes nouveaux quartiers.
- Oh merde, oh merde. Il faut que je rentre.

Je me lève pour partir, mais il me retient le bras.

- Reste.
Je me rassois.

- Comment tu sais ça? Ne me dis pas que tu en fais partir, pas ça Gabriel.
- Je t'ai dit que tout m'importait peu.
- Je ne pourrais pas, Gabriel . Pourquoi tu fais ça?
- Je suis son héritier.

Je mets ma tête entre les mains, c'est un cauchemar. Je ne pourrais pas le tuer, non, c'est au-dessus de mes forces, pas lui. Je suis anéantie.
Il me ramène vers lui et enroule ses bras autour de moi.

- Je ne t'en voudrais pas si tu le fais, tu apaiseras ma douleur.
- Jamais, tu m'entends.
- Quelqu'un d'autre le fera.
- Je me battrais pour te garder en vie, entends-le bien.
- Je suis déjà mort Meghan.
- Non pas encore!

Il reste silencieux, je pose ma tête sur son buste. J'écoute les battements de son cœur si faible.
Je sens sa main soulever mon haut, il me caresse le dos, on s'endort.

Le matin, il me dépose en silence devant ma maison. Je n'ai pas une minute à perdre, je me rends sur ma base et je compose le code rouge.
Tous les chasseurs rejoignent le réfectoire, tout le monde est surpris. Mes amis sont stupéfaits.
Je prends le micro.

- Bonjour. Je n'ai jamais enclenché cette procédure auparavant, l'heure est grave. L'extinction va nous attaquer dans 6 jours. Ils feront le plus de dégâts possible. Comme le veut la procédure, nous ne déménageons que le nécessaire vers une nouvelle base. Apporter que le strict minimum, je le répète. Le département recherche et innovation fera seule exception à la règle. Je veux des chasseurs en renfort dans ce département . Les nettoyeurs seront affectés au transfert des prisonniers, il n'y aura aucun repos. Une fois le déménagement effectué, nous allons leur tendre un piège. Je veux détruire ces pourris.

Tout le monde se met au travail, nous avons mis deux jours entiers pour évacuer nos affaires dans la nouvelle base. Quand nous emménageons dans une base, nous en préparons systématiquement une autre en cas d'attaque.

J'ai eu la chance d'avoir Gabriel qui m'a prévenu. Cette information sera tenue secrète, je protégerai son secret. Je ne peux pas le perdre une deuxième fois. C'est un choix égoïste, mais que j'assumerai quelqu'en soit les aboutissements.

Nous sommes le jour de l'attaque, Liam et moi activant nos sens, on veut savoir où ils sont. On les a repérés. Je donne ordre de les encercler, à un kilomètre tout autour de la base . Ils sont autour de nous.
J'entends qu'ils s'approchent, ils vont lancer le missile.

Je donne le top, mais avant qu'ils les arrêtent, une bombe est lâchée sur un des blocs, je suis projetée par les déflagrations, je suis sonnée. Liam court vers moi et m'aide, je saigne du front, leurs bombes sont dévastatrices.

Sur une trentaine des membres Extinction, nous en avons tué une dizaine et fait deux prisonniers. J'aurais voulu en capturer plus, il me faut leurs bombes. J'ai chargé mon bureau d'enquête de remonter à la source. Nous allons aller voler un chargement à Dan, c'est lui qui leur a fourni.

Je rentre à la maison, je ressens cette effluve, il est devant la baie vitrée, il regarde à l'extérieur.

- Il est très en colère que tu aies fait capoter son plan.
- Est-ce que tu prends des risques en me le révélant?
- Ça m'importe peu.
- Putain réponds-moi!
- Les gros mots Meghan.

Je le retourne vers moi, il voit ma blessure au front, il la touche. Il pose sa main et cette chaleur se diffuse dans tout mon corps. Quand je touche mon front, il n'y a déjà plus rien.

- Est-ce que tu prends des risques?
- Je dois m'en aller.
- Non.
- Non?
- Tu restes.
- Je repars à New-York.
- Reste encore un peu.
- Je ne peux pas.

Il m'attire à lui et me prend dans ses bras.

- Quand ce jour viendra, promets-moi que tu le feras!
- Jamais, tu m'entends.

Il s'en va.