-Non arrêtez tout ! Je dois faire des aveux ! Panique la vipère en plaidant au juge principal, ce dernier retire ses lunettes alors que l'on vient de terminer d'installer cet appareil sur mon crâne, et mes tempes.

-Navré, la procédure est en cours.

-S'il vous plaît je dois absolument.. Elle cesse de parler et se r'asseoie, ne sachant plus quoi faire. Enfin, elle se rend compte qu'elle ne peut plus rien contre moi et qu'elle va subir une humiliation publique.

Je n'ai pas le temps de réfléchir, que mes paupières se ferment et je suis replongée dans mes souvenirs comme si j'y étais de nouveau. Je peux encore sentir la chaleur de ce sous-sol, la douleur qui paralyse mes muscles et la panique qui s'abat sur moi. Tout me revient, sans exception. Je suis de nouveau dans cette pièce abominable avec cette princesse qui se moque de moi et me menace de toutes les manières possibles et inimaginable, évoquant même mes anciens agresseurs soit-disant de retour à Élithiope. Je peux même sentir de nouveau, la lourde chaîne étouffer mon faible petit cou.

Jusqu'à ce que l'on me retire vivement le gadget, assez brutalement même, car j'ai du mal à revenir à la réalité. Lorsque mon futur mari dépose ses mains autour de ma mâchoire, je me calme petit à petit.

-Tout va bien ma douce, je suis là, c'est fini. Chuchote le royal d'un ton agréablement doux. J'entre-ouvre la bouche pour mieux respirer et hoche la tête alors que je le juge prends de nouveau la parole.

Voir ma mère pleurer non loin de moi face aux images qu'ils viennent tous de visionner, me brise le coeur.

-Je crois que nous avons désormais toutes les preuves. Mademoiselle Mélody de Boulys est innocente. Je condamne la princesse Carmen de Boliv à l'exil de la galaxie durant..

-Excusez-moi. Bien évidemment, il n'y a que le futur roi Byron, pour interrompre le juge principal alors qu'il délibère.

-Je demande la peine de mort en public, pour cette femme.

La peine de quoi.. ?

[...]

-Je suis épuisée.. Souffle-je en m'affalant sur le grand lit double de mon amie qui s'empresse d'envoyer un servant du château nous chercher du mousseux.

-Blanche, mauvaise idée. Murmure-je en me redressant sur mes coudes, tout en observant la chambre d'ami que lui a accordé le prince pour ces prochains jours.

-C'est la veille de ton mariage chérie, tu crois vraiment que je vais te laisser te coucher maintenant ? Il est à peine vingt-et-une heure ! S'exclame-t-elle en sortant sa tablette pour la branche sur l'enceinte et mettre de la musique, mes yeux s'écarquille.

-C'est pas chez nous ici !

-Non, c'est bientôt chez toi tu veux dire ! Crit-elle en commençant à danser, cela me décroche tout de même un petit sourire mais je me lève pour baisser le son.

-J'ai pas la tête à danser. Déclare-je en me retournant dans sa direction. La jeune femme à la chevelure crème s'avance vers moi pour prendre avec force mes épaules, afin d'attirer mon attention.

-Tu sais que tu n'y es pour rien Lydie, elle-seule s'est condamnée. Je me crispe en entendant sa remarque.

-Oui mais..

-Il n'y a pas de mais, elle méritait d'être jugée, si le prince Byron en a décidé ainsi alors..

-Elle a été exécutée Blanche. La coupe-je en détournant la regard. J'ai refusé d'assister à ça, et ce qui m'a le plus perturbé est que Dyson, a bien voulu être témoin de cette scène, prouvant son accord.

Et je ne pensais pas qu'il aurait été capable, voilà tout. Malgré tout ce que cette sorcière m'a fait subir, je n'ai jamais souhaité sa mort, comme j'aurais souhaité celle de mes anciens agresseurs.

-Elle ne pourra plus te faire du mal au moins. Dis toi que chaque jours, des accusés meurent également, tout comme elle. Même si c'est censé me réconforter, cela ne fonctionne pas vraiment.

Le serviteur revenant avec notre bouteille et deux coupes clos notre conversation et mon amie d'enfance saute de joie en le remerciant plusieurs fois avant qu'il ne parte pour de bon.

-Maintenant Lydie, je veux que tu penses à ta future vie de princesse, tu te maries demain ! Alors on s'amuse ce soir ! Termine-t-elle en ouvrant le mousseux dans un bruit sourd avant de servir les deux verres à ras bord pour venir ensuite augmenter le son et se remettre à danser.

En voyant mon amie s'amuser seule, je ne peux que la rejoindre, sa joie étant contagieuse à tout moment de la journée, surtout maintenant.

[...]

-Regardes ! Sur celle-ci on est vraiment superbes ! S'exclame Blanche en pouffant de rire tout en me montrant la photographie qu'elle vient de prendre avec sa mini-tablette.

Moi étant adossé au pied de son lit, un genou élevé contre ma poitrine et une bouteille presque vide dans la main, je ris avec elle en nous voyant prendre une pose idiote pour cette photo, nous donnant un air atrocement sexy. Tandis que mon amie elle, est allongée sur le ventre au dessus des couvertures, n'étant plus assez sobre pour être debout. À vrai dire, moi non plus je n'ai plus l'esprit très clair. Un instant, je pense au servant qui a du nous amener quatre bouteilles en plus, le pauvre, il doit nous prendre pour des ivrognes.

-Si nos parents nous verraient dans cet état. Note-je en rigolant nerveusement avant de prendre une nouvelle gorgée, à la seconde d'après, la jeune femme me prend l'alcool des mains.

-Ne penses pas à ça.. Par Deuturæ, on est complètement HS. Remarque-t-elle à son tour en posant lourdement la bouteille sur le sol avant d'enfoncer son visage dans le lit.

Lorsque quelqu'un toque à la double porte, nous relevons la tête en même temps pour se fixer d'un air surpris.

-Est-ce que tu as recommandé quelque chose ?

-Pas que je sache. Rélique-t-elle en baissant le son de la musique alors que la personne entre, observant la chambre en désordre.

-Dy.. Dyson ! M'étonne-je en me redressant nonchalamment tout comme Blanche, nous manquons de tomber l'une sur l'autre à plusieurs reprises, titubant même sur place.

Mon futur époux hausse un sourcil et nous détaille à tour de rôle, principalement nos tenues. Je porte une jupe assez courte avec une chemise ouverte sur mon soutien-gorge en dentelle, ainsi qu'un chapeau et des lunettes de soleil, alors que la jeune femme à mes côtés s'est vêtue d'une robe courte humide de boisson et une longue écharpe de bal. Rien ne va. Durant un instant, il se gratte la mâchoire avant d'esquisser un petit sourire moqueur.

-Beaucoup se plaignent du bruit que vous faites et, c'est donc pour ça que ma fiancée ne répondait à aucun de mes appels. Je me pince les lèvres.

-On s'amusait et.. Je ne trouve plus mes mots alors cesses de parler.

-Vous devriez arrêter de boire pour le moment, c'est plus prudent. Nous conseille-t-il en désignant les cadavres un peu partout.

-Oui, chef. Je donne un coup de coude à Blanche pour lui intimer de se taire et avance avec précaution jusqu'au royal pour me perdre dans ses bras avant que je ne tombe.

-Lydie, ça me ferait plaisir que tu arrêtes là, tu devrais aller te reposer, nous avons une grosse journée demain. Murmure-t-il en me retirant mes lunettes pour m'adresser un joli sourire que je trouve si adorable, que je suis obligée de frôler ses lèvres de mon index et de mon majeur.

-Je peux dormir avec Blanche ce soir.. ?

-Oui. Mais n'oublies pas de te réveiller demain matin dans ce cas. Savoir que tu seras ma femme demain, me combles de joie. Sans plus attendre, je fonds sur ses lèvres, me mettant ainsi sur la pointe des pieds.

-Depuis le temps que nous attendons ce moment. Chuchote-je en fermant les yeux alors qu'il pose son front contre le mien, tout en me serrant contre lui.

-Passes une bonne nuit ma douce.

Mon futur époux se décolle de moi avant de dire bonsoir à mon amie puis nous laisse de nouveau seule, avec un dernier regard rempli de joie. Je me tourne vers la jeune femme qui s'allonge de nouveau sur le lit double en soupirant lourdement.

-J'ai cru qu'on allait se faire arrêter.

-Si le prince Byron aurait passé cette porte, oui probablement. Ricane-je bêtement en la rejoignant sur le lit.

-Mh, sûrement..

-T'imagines Blanche, moi, Mélody de Boulys, je vais me marier avec le prince Dyson d'Élithiope. Réalise-je en ouvrant grand les yeux, perdu dans mes pensées.

-Tu appréhendes ? Demande la jeune femme aux cheveux blancs tout en jouant avec ses doigts pour créer des formes d'ombres sur le plafond.

-Peut-être.. j'suis trop bourrée pour me poser la question. On se regard un instant avant d'éclater de rire face à notre état douteux.

-Tu l'aimes, que tu sois ivre ou non, ça tu peux en être sûre au moins. Mon rire se perd pour se faire remplacer par un sourire béat.

-Oui, ça, c'est clair. Tu viens de me faire penser que.. on ne se l'ait jamais dis.

-Ça semble évident et pourtant, c'est toujours la chose la plus dure de le dire. Bafouille-t-elle en se levant avec difficulté pour s'enfoncer dans la salle de bain.

-Tu as raison..

-J'vais prendre une douche chérie, je pue l'alcool je peux pas dormir quand ça. Hurle-t-elle de l'autre côté tout en allumant l'eau de la douche. Je lève mon pouce en l'air avant de me rendre compte qu'elle ne peut pas le voir.

Il faut vraiment que je me repose. Et à vrai dire, je ne prends que quelques minutes à m'endormir, jusqu'au lendemain, où un agenda bien chargé m'attends..

Bain qui dure des heures, maquillage qui doit être parfait, tenue enfilés, bijoux mit en place, je tousse vivement, asphyxiée par le parfum que l'on vient de me mettre, tout en agitant mes mains sous le regard émerveillé des servantes, de Blanche et de ma mère. L'émotion se lit sur leur visage et je me fixe dans le miroir, il est vrai que je suis très jolie. Mes cils charbonneux et le trait sombre sur ma paupière font ressortir le bleu de mes yeux alors que le rose clair met en valeur mes lèvres pulpeuses. Mes cheveux blonds sont remontés en un chignon épais alors que quelques mèches bouclés en ressortent.

Ma tenue est sans défaut, une robe blanche évasée au niveau de la jupe et serrée à l'endroit du buste, la traine en dentelle - tout comme mes manches - n'est ni trop longue, ni trop courte et la décolleté en coeur épouse parfaitement la taille de ma poitrine. Ce que j'aime le plus, ce sont les sortes d'écoulements couleurs grises, ajoutant un côté unique à ce vêtement. Blanche, dans sa tenue rouge sang, s'approche de moi pour me fixer à travers le miroir.

-Il est temps de rejoindre le référent de Deuturæ très chère. Effectivement, avant la réception, il y a la cérémonie religieuse, je dois m'unir avec lui devant notre Dieu à tous.

-Tu as raison, allons-y.

-Le prince doit sûrement t'attendre. Rajoute ma mère avec émotion en me souriant.

-Je suis prête !

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Avec un jour de retard, sorryyy