22 - Ils sont de retour
Vision floue, gorge sèche, mauvais odorat, problème de concentration, maux de ventre, besoin primitif de vivre. Aucun doute, j'ai été drogué et enlevé. Je commence par essayer de me redresser, néanmoins je me rends vite compte que ma cheville gauche est durement accrochée à une chaine reliée au mur. Il fait atrocement chaud, mais où est-ce que je me trouve ? Mon esprit est si embrouillée que je n'arrive pas à déterminer depuis combien de temps je suis ici et qui à bien pu me faire ça. Je suis très certainement dans une sorte de cave où la lumière en haut de l'escalier ne passe que très peu par la porte entre-ouverte. Si il n'a pas prit soin de fermer cette porte à clé, cela veut dire qu'il me sous-estime.
À vrai dire, il a raison. Je suis faible, attachée et assoiffée. Je ne peux rien contre lui. Enfin, contre cet homme qui m'a enlevé. En voulant me frotter les yeux, je ressens une pression autour de mes poignets, qui sont liés par des cordes, bien évidemment. Il ne me reste alors qu'un choix : l'ouïe. J'essaye tant bien que mal de me concentrer sur ce que je pourrais entendre et cela fonctione, je perçois des voix à l'étage, deux, peut-être trois. Deux hommes et une femme, je n'en suis pas très sûre. Ils ont l'air de se disputer, alors j'essaye de me rapprocher comme je peux des escaliers, peu importe la douleur de ma cheville et la peur qui me broie l'estomac.
-Je pensais que c'était une citoyenne comme une autre !
-Et ça l'est ! Réponds une voix féminine qui a l'air contrarié.
-J'ai vu aux informations que c'était l'épouse du prince Dyson ! Renchérit un homme paniqué.
-Ce n'est qu'un détail. Poursuit la femme sûre d'elle. Comme un éclair qui vient de jaillir devant moi, tout devient plus évident.
-Que voulez-vous faire d'elle ? Demande une voix rauque, que je crois reconnaître comme étant mon kidnappeur.
-La torturer, puis la faire disparaître. Siffle la femme alors qu'un frisson me parcourt l'échine, plus aucun doute, c'est bien Carmen.
-Mais..
-Ma décision est prise, j'ai des amis qui ne devraient plus tarder, ils sauront s'occuper d'elle. Termine la royale avec un rire satanique avant de s'éloigner je ne sais où.
Alors que je cherche un moyen de me détacher, la porte s'ouvre laissant apparaître un homme, qui descend me rejoindre, dans l'obscurité, je ne vois pas très bien mais selon sa démarche, je peux affirmer qu'il n'est pas serein. Et moi donc ?
-Il faut que tu bois. Annonce-t-il en faisant rouler une bouteille d'eau jusqu'à moi. N'ayant aucune confiance, je n'y touche pas.
-Écoute, continu-t-il assez nerveux en se passant une main dans les cheveux, je prends des risques à te donner de l'eau alors fais comme tu veux. Alors qu'il s'apprêtait à remonter, je tente de profiter de sa pitié.
-S'il vous plaît ! Détachez moi ! Il s'arrête un instant pour me fixer, il semble réfléchir et poser le pour et le contre alors je poursuis.
-Je vous ai entendu parler en haut, si vous me libérez mon fiancé sera clément avec vous ! À l'énonciation du prince, l'homme semble encore plus nerveux.
-Je suis désolé, je ne peux pas..
-Non attendez !! C'est trop tard, il est déjà reparti et la porte est fermée. Mon corps, par automatisme, se met à trembler malgré la chaleur de la pièce. Lentement, je prends la bouteille entre mes mains et l'ouvre avec difficulté pour l'apporter proche de mon nez. Je ne sens rien de particulier alors, par besoin urgent de boire, j'avale le liquide qui a bien le goût d'eau.
Alors c'est Carmen qui est derrière tout ça ? Cette sorcière s'est laissée consumer par la jalousie. Ne voulant aucunement me faire torturer, je tente encore une fois d'appeler cet homme qui est à l'étage - j'entends le parquet craquer sous ses pas.
-Je vous en prie prévenez quelqu'un ! Je ne vous dénoncerait pas si c'est cela qui vous fait peur mais.. ne laissez pas cette femme me faire du mal par pitié ! Hurle-je en espérant avoir une réponse. Cependant, c'est tout l'inverse, après un énorme bruit de fracas, j'entends une porte claquer.
Il est parti..
[...]
Bien des heures après le départ de mon dernier espoir, la porte s'ouvre à nouveau et des talons dévalent les escaliers puis une lumière vient éclairer le visage de cette femme complètement cinglée, un sourire carnassier au coin des lèvres. Mes doutes se confirment et mon pouls s'emballe. Elle me scrute de haut, comme pour me faire comprendre qu'elle est supérieure à ma misérable existence. Je la fusille du regard, espérant qu'elle aperçoit toute la haine que j'ai pour elle.
-Que c'est satisfaisant de te voir dans cette position ma chère Mélody.
-Je ne vous permet pas de me tutoyer, sorcière ! Crache-je en refusant de m'abaisser à son niveau.
-Ce que tu me permets m'importe peu. Moi je me suis permise d'inviter des vieux amis à toi pour ton plus grand bonheur, ils ne devraient plus tarder d'ailleurs. Je fronce mes sourcils face à cette énigme, de vieux amis ?
-Qu'est-ce que vous me racontez là. Siffle-je méchamment en tentant de me coller contre le mur.
-Quentin et Cyrius de Foumult vont nous faire plaisir de leur présence d'ici quelques minutes, ils ont fait un long voyage rien que pour toi. Mes démons sonnent comme un pieu que l'on m'enfonce en plein coeur et j'en ai le souffle coupé.
-Non.. c'est impossible. Murmure-je en sentant un début de crise de panique, manque d'air, esprit embrouillé, membres qui tremblent.
-Tu ne me crois pas ? Lorsqu'ils te prendront de nouveau tu me croiras peut-être. Rit-elle avec sincérité alors que moi, je n'ai qu'une envie, c'est disparaître à tout jamais.
-Non..
-Je vais les attendre à l'étage, et je te souhaite une agréable journée.
Non ce n'est pas possible, ça ne peut pas recommencer, pas après tout ce que j'ai reconstruit, pas après tous ces efforts à oublier, pas après tout ce que j'ai accompli. Pas après Dyson.. Non, je refuse. Je préfère mourir que de revivre cette nuit là. Dans la panique, je cherche un moyen simple de me donner la mort, de mes mains tremblante, j'attrape la longue chaîne autour de ma cheville tandis que les larmes coulent tout au long de mes joues. Avec difficulté, j'arrive à la passer par dessus ma tête et l'enrouler sur mon cou fragile. Avant que je ne serre la chaîne je perds le contrôle et m'écroule au sol, par pitié, faites que cela s'arrête. Donnez-moi la force suffisante pour trouver un refuge où je ne souffrirais plus jamais.
Au loin, j'entends des gens rentrer dans la maison et je crois m'évanouir. Ils sont là. Avec tout le courage qu'il me reste, je tire sur la chaîne qui m'étouffe soudainement la gorge et empêche l'air de s'infiltrer dans mes poumons. Alors que mes yeux se ferment tout doucement, j'aperçois des silhouettes d'hommes qui descendent l'escalier pour s'approcher vers moi. Ils n'ont pas le temps de parler que je perds connaissance, trop dénuée d'oxygène. Et mes dernières pensées sont dirigées vers une seule et unique personne : Dyson d'Élithiope.
[...]
Plongée dans l'obscurité, je ne distingue rien à mon réveil, simplement mon corps engourdit et douloureux. En passant ma main sur mon visage, je me rends compte que je ne suis plus attachée et je me trouve dans un lit. Lorsque mes souvenirs me reviennent, je me redresse vivement, l'angoisse renaît rapidement et je touche mon corps à la recherche de vêtements. Malheureusement, je ne trouve qu'une espèce de robe de chambre qui ne m'appartient pas et en dessous, je suis nue. La panique prend une fois de plus possession de mon esprit et je cherche un indice sur ma position autour de moi.
La porte s'entre-ouvre laissant apparaître un homme grand et surtout, discret. Il s'avance doucement vers le lit sûrement pour vérifier si j'y suis encore et un cri m'échappe tant je suis terrorisée par sa main qui empoigne mon avant-bras.
-Mélody ?
-Je.. Dyson ? Mes muscles se décontractant si violemment que j'explose en sanglot, de soulagement. Voyant mon état, le royal me prend dans ses bras et me caresse doucement les cheveux.
-Du calme ma douce, je suis là.
Était-ce alors un rêve ? Ma conscience me jouerait-elle des tours à ce point ? Néanmoins, la douleur que je ressens autour de mes poignets et de ma cheville gauche me ramène vite à la réalité.
-Comment m'avez-vous retrouvé ?! Je me retire vivement de son étreinte pour mieux l'observer.
-Vous devriez vous reposer..
-Non ! J'ai besoin de savoir s'il vous plaît.. Après un petit soupir de désaccord, il cède.
-Un homme a prévenu l'unité 10, les gardiens d'Élithiope, que vous étiez soit disant captive dans une cave. En sachant que vous étiez portée disparue depuis 15 heures ils se sont empressés de prevenir le palais et j'ai été prévenu assez vite. Lorsqu'ils sont arrivés sur place, il n'y avait plus personne, seulement vous, évanouie à cause d'une auto-strangulation. Explique-t-il d'une voix douce en passant délicatement sa main sur ma gorge douloureuse.
-Ils n'ont pas retrouvé Carmen ? À l'entente de ce nom, le royal semble surprit.
-Carmen ? Pourquoi auraient-ils retrouvé la princesse de Boliv dans cette maison ?
-C'est elle ! C'est elle Dyson ! Qui a organisé mon enlèvement !
-Calmes toi et expliques moi.
-Hier soir quand un homme m'a enlevé pour m'emmener dans cet endroit, je ne connaissais pas la raison. Jusqu'à ce que cette sorcière descende à la cave pour m'expliquer qu'elle avait l'intention de me torturer et très certainement de me tuer par la suite.. Elle a fait venir.. mes anciens agresseurs, pour me torturer. C'est pour ça que j'ai tenté de m'étrangler. Mais l'unité 10 est visiblement arrivée avant eux.. Mais je ne comprends pas, ils auraient dû retrouver Carmen dans la maison. Murmure-je faiblement en me souvenant de chaque détails.
-Ils ont fouillé toute la maison, si Carmen était passée par là, ils auraient forcément retrouvé quelques choses. De l'ADN par exemple.
-Je.. Vous ne me croyez pas ?! M'étouffe-je en le repoussant brutalement, il me répond d'une voix calme et posée.
-Je vous crois Mélody. Néanmoins, je pense que vous avez subi un choc et que vous confondez, votre jalousie pour Carmen vous joue peut-être des tours. C'était sûrement une personne qui connaît vos anciens agresseurs et qui a tenté de se venger. Explique-t-il comme si cela était logique, en soit, ça l'est, cependant j'en suis sûre et certaine, c'était bel et bien Carmen de Boliv.
-Ma jalousie ne me joue aucun tour, c'était elle. Lance-je froidement en me reculant.
-Mélody.. la princesse est actuellement chez elle, sur Oprany à Boliv. Affirme le prince en essayant de me prendre la main, chose que je refuse.
-Je veux faire une demande de vérification de ses derniers déplacements.
-Vous ne comprenez pas ma douce, c'est une royale, il me faudra un motif bien plus solide que votre enlèvement. Blessée, je sors du lit pour retrouver mes affaires et partir d'ici.
-Mélody ! Ne soyez pas vexée, je vais essayer de faire la demande mais je n'ai pas autant d'influence sur Oprany.
-Votre frère en a, lui. Je poursuis tout en allumant la lumière de la chambre pour mieux chercher.
-Très bien, alors je demanderais à Byron. Cela vous convient-il ?
-Oui, mais vous ne me croyez toujours pas. Termine-je en ouvrant la porte de la salle de bain, porte qui se referme rapidement. Le prince Dyson me retourne pour me coincer entre cette dernière, et son corps imposant, alors que je détourne toujours le regard.
-Je vous crois Lydie, j'ai simplement du mal à imaginer ses raisons, la jalousie n'est pas un motif valable pour faire une telle chose selon moi.
-Oui, mais vous et elle, êtes vraiment très différents. Vous, vous êtes bon, elle, c'est une sorcière..
-Ma douce.. Chuchote-t-il pour essayer de capter mon attention, il poursuit en attrapant délicatement mes mains alors seulement là, je plonge mon regard dans le sien.
-J'ai eu atrocement peur lorsque vos parents ont déclaré votre disparition, j'ai déployé presque toutes les unités disponibles pour vous retrouver, même notre armée. Et maintenant que je sais que vous allez bien, je n'ai qu'une envie, c'est de ne pas me disputer avec vous. Poursuit le royal d'une voix rauque, il termine par un tendre baiser au creux de mon cou et je ne résiste plus à l'envie de le laisser me prendre dans ses bras pour retourner jusqu'au lit.
-Dyson.. ? Après avoir éteint la lumière, il revient au centre du lit.
-Oui ? Je me blottis contre lui, cherchant du réconfort.
-Et si ils étaient vraiment de retour ? Sachant de qui je parle, l'homme embrasse longuement mon front.
-Ne vous faites pas de soucis là-dessus, je vous promets qu'ils ne vous feront plus aucun mal.
❝ ❞
Avec quelques heures de retard, désolée :')
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